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José Herbert Ahodode
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Un espoir pour le Sahel
UN ESPOIR POUR LE SAHEL

Un espoir pour le Sahel

 

UN ESPOIR POUR LE SAHEL... La relance de grands programmes d’infrastructures pour un développement durable, l’amélioration des conditions de vie des populations et le retour de la sécurité. Cliquez pour tweeter

Neuf ans après le déclenchement de l’opération qui a mis un terme à l’offensive djihadiste au Mali, la situation au Sahel est préoccupante. Au regard du niveau des budgets investis (il s’agit de milliards d’Euros par an) et du volume des forces militaires engagées dans la résolution de cette crise (au bas mot plus de 35 000 hommes), les perspectives restent peu encourageantes et même inquiétantes au regard de la menace qui s’étend désormais concrètement aux pays du sud Sahel !

Le sentiment qui prévaut est que les stratégies traditionnelles ont échoué. Selon le patronat des pays du G5 SAHEL, une initiative forte et concrète doit être prise pour relever le défi de la paix et du développement au Sahel. Il faut susciter un choc psychologique suffisamment fort pour à nouveau créer de la richesse, retrouver ainsi collectivement confiance en l’avenir et de ce fait réunir les conditions d’un retour à la paix.

Les opérateurs du secteur privé des pays du G5 SAHEL sont convaincus qu’une politique ambitieuse d’investissements dans de grandes infrastructures par la mise en route de chantiers à haute intensité de main d’œuvre, combinée au développement de multiples petits métiers est dorénavant la seule stratégie de nature à relancer la demande et donc le niveau de consommation.

Le projet conçu par l’union des patronats du G5 SAHEL vise à développer un corridor à vocation économique de dimension sous régionale reliant les capitales des pays de la bande Sahel, assorti de la construction d’un barrage majeur (Taoussa), – non pas en coût (il s’agit davantage d’une grande digue sur le fleuve Niger) – mais en capacité à fixer une population, de nature à faire émerger une ville autour d’un nouvel espace économique potentiel.

La mise en synergie de l’ensemble constituera la condition sine qua none pour susciter enfin une production régionale. Cette politique offrira bien évidement de meilleurs services aux populations dans des domaines essentiels comme l’énergie et le transport. Elle devra permettre de créer des emplois dont l’insuffisance aujourd’hui atteint un niveau record extrêmement dangereux pour la stabilité de toute la région et son avenir.

Au niveau du G5 SAHEL, c’est aussi une opportunité exceptionnelle de développer une vision régionale du développement et la promotion d’un aménagement concerté d’un territoire transnational vaste et diversifié aux ressources et potentialités certaines et dont il faut davantage jouer la complémentarité. Le succès de cette nouvelle initiative est dès lors impératif. Il a été présenté aux Chefs d’Etat du G5 SAHEL et a obtenu un début d’appropriation comme choix stratégique majeur, à travers leur déclaration en faveur d’investissements massifs dans les infrastructures pour « une approche intégrée entre sécurité et développement » (communiqué final du Sommet de N’Djamena, p. 28).

Simultanément, un cadre incitatif doit être clairement promu par les pouvoirs publics pour encourager le secteur privé national et international à mobiliser davantage de ressources, en particulier dans le cadre de Partenariats Public Privé (PPP) et accélérer la réalisation des infrastructures incontournables pour le développement du Sahel dans les prochaines décennies.

Les opérateurs sahéliens du secteur privé considèrent que ce choix ainsi clairement affirmé par les autorités politiques auprès des bailleurs de fonds internationaux pourrait amener ceux ci à orienter davantage leurs ressources vers le soutien à cette politique qui combine les visions et les efforts des secteurs privés et publics africains . Le Sommet UA/UE de Bruxelles des 17 et 18 Février 2022 devrait être l’occasion d’en faire la confirmation en classant ce projet, qui irrigue pratiquement toutes les thématiques (mobilité, logistique, emplois…), dans les priorités retenues.

QUID DU PROJET : UN ESPOIR POUR LE SAHEL

I. LE SAHEL DANS L’IMPASSE ?

Sur le plan sécuritaire, malgré quelques succès récents, la dégradation générale de la situation au Sahel et plus particulièrement au Mali et au Burkina Faso est constante depuis 2016. Aux attaques répétées et meurtrières des groupes armés djihadistes contre les forces armées et les populations viennent désormais s’ajouter des exactions contre les populations et des affrontements inter-ethniques sanglants impliquant les communautés Peulhs, Dogons, celle des chasseurs traditionnels et même aujourd’hui les Bambaras. Sous-développement, chômage, pauvreté endémique et impossibilité d’accès aux services de base viennent compléter les ferments de la crise sahélienne.

Il y a lieu de noter des avancées dans le domaine du combat contre le terrorisme dans la région des trois frontières, un renforcement des capacités militaires de certains États de la région, un retour timide de l’État et des administrations sur les territoires ; toutes choses qui sont notoirement insuffisantes pour inverser la tendance, car dans le même temps on assiste à l’extension géographique de la menace. D’autant plus que le volet  » aide au développement  » n’a pas suscité un grand projet emblématique et mobilisateur capable de créer le choc suffisant pour modifier la perception et l’adhésion des populations à la sortie de crise.

II. LE DEVELOPPEMENT COMME JUGE DE PAIX ?

Jusqu’à récemment, la priorité donnée à la situation sécuritaire prévalait sans que cette approche n’ait donné, à ce stade, les résultats escomptés. De nombreux projets de développement ont alors été évoqués, portés sur les fonts baptismaux par les Nations-Unies, ou encore des partenaires bilatéraux et multilatéraux regroupés sous la coordination de l’Alliance Sahel. Mais leur réalisation, leur cohérence d’ensemble et leurs effets sont encore difficiles à mesurer si tant est qu’ils ont été effectivement mis en œuvre.

Entre l’autosatisfaction des effets d’annonces, les lourdeurs technocratiques des procédures et les délais avant que des effets visibles n’apparaissent, les populations sont désabusées. Or, au fil du temps et face aux limites d’une approche exclusivement militaire, les avis convergent de plus en plus pour tenter de traiter l’insécurité par une réponse économique, considérant que c’est en grande partie le chômage et la pauvreté qui sont le terreau de la situation actuelle. Il s’agit donc de créer un choc psychologique et économique à deux niveaux et sur tout l’espace sahélien mais indiciblement liés entre eux : lancer de grands projets d’infrastructure au niveau régional avec autour d’eux les micro-activités qu’ils vont instantanément susciter (alimentation, service, logistique, etc.) combinés à une mise en mouvement à travers de multiples petits projets donnant rapidement des effets visibles.

Parmi les grandes infrastructures dont l’absence pénalise fortement le développement du Sahel, celles qui faciliteront les échanges au sein de ces vastes territoires et l’accès à l’énergie pour le plus grand nombre doivent être prioritaires. Pour amorcer ce processus, le patronat des pays du G5 suggère que les projets soient largement endossés par les Chefs d’Etat devant leurs partenaires internationaux.

III. UN CORRIDOR DE DEVELOPPEMENT RELIANT LES PAYS DU G5 SAHEL
Un premier tronçon relierait Bamako et Nouakchott. Le Mali, compte tenu de sa situation géographique particulière d’ensemble frontalier de 7 pays de la région, a toujours eu une vocation d’échanges interrégionaux. La densification recherchée de son économie comme de celle de l’ensemble des pays de la sous-région passe naturellement par le développement de bassins de production et de flux d’échanges nourrissant les transferts et alimentant cette vocation de plateforme logistique du pays. C’est dans cette perspective d’aménagement de routes que s’inscrivent déjà, avec la Côte d’ivoire le développement de la région de Sikasso et avec le Sénégal celle de Kayes ; ce projet reliant le Mali et la Mauritanie venant compléter ce dispositif déjà bien avancé.

Afin d’en faire un véritable vecteur de sécurisation et de développement, le corridor Nouakchott-Bamako est pensé, dès l’origine dans une approche globale assurant l’articulation entre la dimension internationale (désenclavement commercial), les dynamiques locales de développement économique et social et la sécurisation tout au long du tracé et dans les régions proches. L’objectif est ici d’appréhender le corridor comme un outil pluridimensionnel d’aménagement du territoire, de développement économique, de progrès social et de
sécurisation.

L’extension aux autres pays du G5. L’idée est de commencer l’exploitation du corridor entre Nouakchott et Bamako avec notamment les investissements du port de Nouakchott (déjà réalisés) et le barrage de Taoussa au Mali (déjà voté) et de connecter ensuite le plus rapidement possible, le Burkina le Niger et le Tchad. La base de cette construction reposera sur un dialogue constructif public/privé et entre les patronats des cinq pays, à travers une active concertation pour imaginer les schémas les plus productifs. Il s’agit d’un processus qui se déploiera dans le temps mais qui peut être entrepris dès aujourd’hui pour consolider la paix dans la région par un « choc de structuration » voulu et conçu par les pays du G5 et qui bénéficiera finalement aussi bien aux pays du Nord que du Sud.

IV. UN PROJET GLOBAL, LE BARRAGE de TAOUSSA

Concernant le Mali, ce choc économique et psychologique pourrait être amplifié en mettant en œuvre le projet de barrage de Taoussa dans la région de Boureme, à une centaine de kilomètres au nord de Gao sur le fleuve Niger. Cet investissement permettrait l’installation d’une usine hydroélectrique de 25 MW et une production annuelle de 118 GWhs, l’exploitation du gisement de phosphate de Boureme et le démarrage d’une production de blé à Dire, où des conditions exceptionnelles pour sa culture sont réunies.

L’étude d’impact fait apparaître qu’il absorberait la totalité de la main d’œuvre du cercle de Gao, voire de celui de Tombouctou (de l’ordre de 500 000 personnes seraient impliquées d’une façon ou d’une autre dans ce projet), qu’il permettrait une autosuffisance alimentaire de ces cercles, une augmentation du taux d’activités de la population rurale de 42 à 97 % et des revenus pour cette même population qui seraient multipliés par 10 (de 50 à 500 000 francs CFA/an).

En parallèle, ce projet initié au départ par le Conseil National du Patronat Malien (CNPM) présidé par Mamadou Sinsy Coulibaly, donnerait l’occasion d’un projet dans le projet en recrutant et formant une partie de la population aux petits métiers qu’une telle activité ne manquerait pas de créer automatiquement dans son environnement immédiat ; toutes choses qui participeraient d’une forme de structuration de l’économie informelle, de la stabilité de la zone et de l’adhésion de la population à la recherche d’une issue à la crise malienne.

Pour en savoir plus sur le projet : UN ESPOIR POUR LE SAHEL, téléchargez le document synthèse.

Après lecture du projet, qu’en pensez-vous ? Votre avis nous intéresse ! Dites-le nous en commentaires. N’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux et de vous abonner au Blog.

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Antonin Dossou

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Groupe Initiative Afrique
Groupe Initiative Afrique (GIAf) : think tank panafricain

Histoire du think tank : Groupe Initiative Afrique

 

Cet article nous conduit à la découverte du think tank panafricain : Groupe Initiative Afrique. Issu des Conférences Europe/Afrique organisées par l’Institut Aspen France depuis 1994, le moment était venu d’implanter en terre africaine ces méthodes efficaces d’échanges et de réflexions et de poursuivre le développement d’un réseau panafricain de suivi et de mise en œuvre de ces réformes en intégrant la  diversité des contextes socio-politiques et socio-économiques subsahariens. Ainsi le think tank- action tank  GROUPE INITIATIVE AFRIQUE a été constitué, en 2011, à Yamoussoukro, sous la Présidence de Feu Charles Konan Banny (ancien Premier ministre ivoirien) et  sous le haut parrainage de Feu Kofi Annan (ancien Secrétaire général de l’ONU) et de l’ancien Président ghanéen John Kufuor (voir liste des membres fondateurs sur le site du Groupe Initiative Afrique).

A l’occasion de la 4ème Conférence Internationale du Groupe Initiative Afrique (GIAf), tenue à Yamoussokro (Cote d’Ivoire) en 2017, José Herbert AHODODE s’est fait connaitre au think tank en intervenant sur un panel pour communiquer sur l’implication de la jeunesse dans la dynamique de l’intégration régionale en Afrique (à la suite d’un article traitant de la thématique et diffusé sur plusieurs sites et réseaux africains). Suite à cette importante activité, je suis devenu Membre du Groupe après validation par le Conseil d’Administration.

Cet article nous amène à la découverte du Groupe Initiative Afrique (GIAf).

Extraits des propos tenus par Charles Konan Banny (RIP) lors de la séance inaugurale du Groupe Initiative Afrique (GIAf)

Groupe Initiative Afrique
Charles Konan Banny (RIP)

« Si nous avons insisté pour que ce Groupe se crée, c’est qu’il y a un manque réel en Afrique : nous ne réfléchissons pas assez !

Nous ne sommes pas les moins doués pour cela, néanmoins le problème c’est de se mettre ensemble, de réfléchir et de créer la synergie comment dégager les vraies questions qui sont les nôtres, comment arriver à l’optimum ? Nous ne devons pas être frileux, nous devons être ouverts. Nous avons aussi quelque chose à apporter dans le cadre de la Gouvernance Mondiale.

Plus on est « petit » économiquement, plus il faut être fort « intellectuellement ». Nous avons la capacité intellectuelle d’être dans ce monde et d’initier les transgressions et les ruptures qui peuvent être nécessaires. Cette initiative est une grande initiative. Il y a un défi et l’occasion est  offerte aux africains, de participer sans complexe et à égalité au « banquet de l’universel » – comme  le préconisait Léopold Sédar Senghor. C’est cela qui m’amène à soutenir cette initiative… »

Groupe Initiative Afrique : Un réseau international de personnalités et d’experts de haut niveau

Le Groupe Initiative Afrique (GIAF) est une association indépendante et apolitique. Il rassemble des personnalités de haut niveau majoritairement africaines tout en étant ouvert à des experts de différentes nationalités francophones et/ou anglophones : hommes/femmes politiques, chefs d’entreprise, universitaires et personnalités issues de la société civile. L’objectif est de faire bouger les lignes et de créer les conditions d’un avenir meilleur pour le continent.

La transdisciplinarité : un des atouts majeurs du GIAf

Universitaires, experts, membres de la société civile, responsables politiques, chefs d’entreprises travaillent, d’ordinaire, plus volontiers avec leurs collègues issus de leurs champs d’activités, et avec lesquels ils partagent des problématiques communes. Un des objectifs du GIAF, et plus particulièrement lors de sa conférence plénière, est de donner la parole aux différents acteurs afin de décloisonner les débats sans langue de bois et en maximisant l’intelligence collective de dégager des solutions adaptées à des problématiques complexes.

Un réseau international et interconnecté

Outre un réseau d’hommes et de femmes politiques ayant exercé ou exerçant des fonctions de premier plan, d’universitaires et d’experts internationaux,  de membres actifs de la société civile, trois antennes (Abidjan, Dakar, Paris) animent mensuellement des débats et assurent le suivi et la diffusion des recommandations adoptées lors des plénières. Des conférences-débats, ouvertes au grand public, sont ponctuellement organisées afin de les porter à la connaissance du plus grand nombre. Ainsi, en plus des Conférences Internationales qui ont lieu en Côte d’Ivoire, des activités ponctuelles et des rencontres sont organisées dans plusieurs capitales africaines ainsi qu’au Parlement européen à Paris.

Une méthode de débat éprouvée : la méthode Aspen

Tous les deux ans, les membres et invités du GIAf, se réunissent à Yamoussoukro pour une grande conférence internationale. Sur deux jours et demi, ils sont invités à traiter les différents aspects d’une thématique préalablement définie et travaillée dans le cadre des réunions mensuelles organisées par les différentes antennes. Cette conférence privilégie la confidentialité des débats afin d’encourager la spontanéité des propos des participants invités à s’exprimer en leur nom propre, au nom de leur expertise, sans toutefois engager les institutions dont ils peuvent, par ailleurs, dépendre. Les débats sont organisés autour d’une grande table réunissant l’ensemble des participants, suivant la méthode dite d’Aspen: un modérateur pose la problématique et distribue la parole. Des introducteurs disposent alors de 7 minutes, chacun, pour traiter librement le sujet soumis (maximum 3 introducteurs par sujet). Les interventions à partir de cas concrets sont particulièrement appréciées afin de mutualiser les expériences et les bonnes pratiques. S’ensuit un débat avec les participants, qui disposent, quant à eux, de 3 minutes, chacun, pour exposer leur point de vue, remarques et/ou critiques. L’observance de ces règles permet de favoriser un débat démocratique où chacun à la possibilité de s’exprimer. A la fin de chaque séance, le modérateur propose une synthèse des travaux. A l’issue de ces deux jours, une demi- journée est consacrée à l’adoption de recommandations.

Des débats et des actes : la préoccupation du suivi

La préoccupation du suivi des recommandations émises en sessions plénières fonde l’originalité du GIAf, et ce, en rupture avec la pratique de l’accumulation de rapports aux lendemains incertains.

Reconnu comme l’un des principaux centres de réflexion prospective, apolitique et non partisan, il s’est ainsi progressivement imposé comme partenaire privilégié des instances internationales (Union africaine, CEDEAO, CEMAC, G20, G8 pour ne citer que quelques exemples). 

La diffusion de ses travaux via la publication de livrets, le suivi de problématiques clés et de ses recommandations, l’organisation, enfin, de conférences publiques l’ancrent véritablement dans une perspective d’« action tank ».

Exemple de thématiques traitées à Yamoussoukro (Conférences internationales) :

2017 – Comment refonder la dynamique de l’intégration régionale en Afrique : intégration ou désintégration ?

2014 – Jeunesse africaine : « bombe à retardement » ou opportunité historique ?

2012 – Comment renforcer l’efficacité de l’Etat en Afrique. ?

2011 – Paix, croissance économique et développement solidaire : Quelles ruptures sont nécessaires ?

Tous les rapports des Conférences du think tank sont disponibles sur le site internet du Groupe Initiative Afrique ainsi que des comptes rendus d’activités et diverses rencontres disponibles sur les réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Instagram, Twitter et YouTube).

Site Internet : http://www.initiative-afrique.org/fr

Réseaux sociaux : FacebookLinkedInInstagramTwitterChaine YouTube 

Opportunités de Partenariat

Être partenaire du Groupe Initiative Afrique (GIAF), c’est faire confiance à la crédibilité et à l’efficacité d’un think tank international, éprouvées depuis 08 ans, en lui permettant de poursuivre ses missions dans le respect de ses valeurs cardinales. C’est s’engager en vue de faire progresser le débat et d’y prendre part pleinement dans l’intérêt de la recherche de voies et solutions efficientes pour l’avenir du continent. C’est, enfin, participer à une œuvre collective qui privilégie le débat d’idées et l’action. 

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

  • Pascal Peyrou, Secrétaire général du GIAf.

Courriel : ppeyrou@initiative-afrique.org

  • José Herbert Ahodode, Jeune leader, Auteur, Agronome.

Courriel : herbert@joseahodode.com

Le GIAf Junior est une émanation du GIAf (Groupe Initiative Afrique). Ce creuset de jeunes leaders, de différents horizons du continent africain et au-delà, représente la voix et la force vives de la jeunesse au sein de notre think tank. Le GIAf Junior a pour vocation de permettre aux jeunes africain.e.s de questionner, discuter, et réfléchir sur leurs environnements afin d’apporter des éléments de réponses qui leurs sont propres pour faire face à leurs préoccupations et attentes. Pour en savoir plus sur le GIAf Junior, cliquez ici.

3 astuces pour rester productif quand on travaille de chez soi
Télétravail : 3 astuces pour rester productif quand on travaille de chez soi

Télétravail : 6 astuces pour optimiser votre efficacité | MovingWaldo
Chers lecteurs, je viens partager dans cet article quelques astuces pour rester productif quand on travaille de chez soi. En effet, dans le contexte de la pandémie liée au coronavirus, le télétravail constitue l’ultime option choisie par les entreprises pour avoir de meilleurs résultats. Adopter le télétravail, c’est permettre à ses collaborateurs de travailler depuis chez eux et ceci s’avère très important à l’ère du numérique. Cependant, entre bruits et imprévus, il n’est pas toujours facile d’être productif quand on travaille depuis la maison.

Je partage avec vous 03 astuces pour rendre le télétravail agréable et rester productif en travaillant de chez soi. Cliquez pour tweeter

Comment rester productif quand on travaille de chez soi ?

Dans le contexte de la pandémie Covid-19 et dans certains contextes particuliers, beaucoup de personnes dont le travail exige la présence physique perdent leurs emplois. Beaucoup de travailleurs se reconvertissent dans le freelance. Il existe donc des options pour travailler de chez soi. Il s’agit bien de travaux que vous pouvez rendre à distance, sans vous lever et aller vers un bureau quelconque. Dans ce cas de figure, votre bureau, c’est votre maison ou un lieu où vous décider de travailler. Mais force est de constater que ce n’est pas toujours facile de travailler à distance. Il se pose évidemment la question de savoir comment rester productif quand on travaille de chez soi. Dans les prochaines lignes, je vous partage quelques astuces pour rester productif quand on travaille depuis la maison.

1.     Bien choisir son espace de travail

Pour rendre le télétravail agréable et optimiser votre activité depuis la maison, il est important de choisir un espace confortable. Si vous avez la possibilité, choisissez de travailler depuis votre lit. Personnellement, cette option ne me parait pas optimale. Mais vous pouvez aménager un endroit chez vous qui pourrait vous servir de bureau. Cet endroit pourrait être votre salon ou la chambre avec un siège confortable. L’essentiel est d’éviter les distractions afin de rester concentré et productif.

Dans le même sens, vous pouvez choisir de sortir de la maison, d’aller vers des lieux publics mais calmes. Il peut s’agir d’un endroit qui fait face à la mer ou d’un cyber café. L’objectif est de garder vos outils de travail comme votre ordinateur et avoir accès à une connexion internet. Cependant, je vous recommande de garder vos habitudes. Prendre une douche et s’habiller, par exemple, aide certaines personnes à comprendre qu’ils vont commencer le travail.

2.     Délimiter son temps de travail et définir des objectifs

Il est important, pour être productif quand on travail de chez soi, de délimiter ses heures d’activité. La discipline permet de rester productif dans toute tâche. Ainsi, si vous définissez vos horaires de travail dans une journée, vous savez quand il faut travailler et quand il faudra vous reposer.

Évidemment, à première impression, travailler de chez soi donne l’idée des heures flexibles et adaptées et non sous la pression d’un supérieur hiérarchique. Mais, se faisant, la procrastination n’est pas loin. C’est pour cela qu’il est conseillé de définir des objectifs journaliers, hebdomadaires et de les tenir dans les horaires fixés.
De même, il est important de prendre des temps de pause pour reprendre le travail en bonne forme. Il ne faudra donc pas vous empêcher de prendre quelques minutes de distraction, mais définissez ce temps de pause dans le planning journalier et respectez-le.

3.     Travailler à son rythme : relax et zen !

Nous traversons des moments assez stressants déjà ! Il ne faudrait pas en rajouter quand vous travaillez de chez vous… C’est vrai que nous visons la productivité mais il est inutile de se mettre une pression monstre. Puisque travailler de chez soi donne plus de libertés, c’est le moment idéal pour vous organiser de façon à réfléchir à d’autres pans de votre vie.

C’est l’occasion de penser à votre vie personnelle, professionnelle, de planifier vos prochaines vacances, de passer plus de temps en famille, penser au futur et envisager de nouveaux projets comme la création de cette entreprise dont vous rêvez depuis. Si vous voulez des astuces et conseils d’entrepreneurs, je vous invite à lire mon ouvrage portant sur l’Audace d’Entreprendre.

Rester productif quand on travaille de chez soi : que retenir ?

Les astuces que j’ai partagé avec vous et que j’applique, au quotidien, peuvent se résumer à trois fondamentaux pour rester productif quand on travaille de chez soi. Il faudra donc retenir qu’il est important de bien choisir son espace de travail (à la maison ou ailleurs), de délimiter son temps de travail (se définir des objectifs et les respecter) et surtout de travailler à son rythme.

Merci d’avoir lu jusqu’ici. Si vous avez d’autres astuces pour rester productif quand on travaille de chez soi, n’hésitez pas à les partager en commentaires. Si cet article sur les astuces pour rendre le télétravail agréable vous a été utile, partagez-le à travers les réseaux sociaux !


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Ouvrage collectif : L’entrepreneuriat axé sur le développement durable

« L’entrepreneuriat axé sur le développement durable » est un ouvrage co-écrit par trois auteurs : Christian OWONA EYENGA, L. Miriame Bénédicte TRAORE et José Herbert AHODODE. Trois jeunes auteurs, passionnés des questions de développement, férus de l’écriture, ont entrepris d’écrire un ouvrage collectif sur l’entrepreneuriat des jeunes dans le contexte africain. Les jeunes auteurs se sont retrouvés pour la première fois, en 2019, à l’occasion de la résidence des alumni des programmes d’échanges et de volontariat pilotée par le programme AGYI (African German Youth Initiative) à Grand-Popo (Bénin).

Des diverses discussions sont ressorties des passions communes pour les thématiques en lien avec le développement durable. Les nouveaux amis ont nourri de fructueux échanges sur leurs ambitions communes et leurs passions partagées pour l’écriture. Et voilà la genèse de l’ouvrage, objet du présent article.

Avant d’aborder le contenu de l’ouvrage, il parait opportun de présenter, brièvement, les co-auteurs : (1) Christian Owona Eyenga est un jeune camerounais, auteur – écrivain – chercheur, titulaire d’un master en science politique, spécialisé en relations internationales et études stratégiques ; (2) L. Miriame Bénédicte Traore est une jeune burkinabé, écrivaine, juriste de formation, spécialisée en droit public ; (3) José Herbert Ahodode est un jeune béninois, auteur – écrivain – entrepreneur, titulaire d’un master en agronomie, spécialisé en économie et sociologie rurales, consultant formateur sur les chaines de valeur agricoles.

Les co-auteurs, aux constats, sont pluridisciplinaires et c’est justement la pluralité des compétences qui constitue la richesse du contenu de l’ouvrage. En effet, l’entrepreneuriat jeune en Afrique subsaharienne est devenu indispensable pour la prospérité du continent. De nombreux jeunes africains s’aventurent dans l’entrepreneuriat sans aucune maîtrise des techniques et méthodes de mise en œuvre d’un projet. C’est la raison pour laquelle on assiste sans cesse à l’échec de leurs activités. Cet ouvrage « L’entrepreneuriat axé sur le développement durable – Entrepreneuriat des jeunes : techniques et outils face aux enjeux de développement » est un guide pratique pour conseiller les futurs jeunes leaders dans cette belle aventure qu’est l’entrepreneuriat.

Le continent africain possède l’une des populations les plus jeunes de la planète. Celle-ci est estimée à environ 70% ; cette population est en partie basée dans sa région sub-saharienne dont la moyenne d’âge se trouve sous la barre des 30 ans. Ces jeunes hommes et femmes qui font face aux enjeux de développement se trouvent être des acteurs incontournables de l’émergence et du développement local dans les secteurs politique, économique, culturel, environnement durable, etc. Cependant, ceux-ci se heurtent à certains obstacles d’ordre conceptuel liés au système classique de leurs systèmes de formation ou d’enseignement (celui qui consiste à s’instruire et acquérir juste les connaissances classico-théoriques et donc l’objectif est de servir exclusivement dans le secteur public). Or le secteur public n’a jamais développé un État.

Aujourd’hui, il devient capital qu’il puisse s’arrimer et être en mesure de rivaliser avec les autres acteurs de la globalisation. C’est cet ensemble d’éléments qui illustrent à suffisance que cette jeunesse puisse se trouver en marge du développement.

Il devient donc impératif que la jeunesse s’oriente vers un entrepreneuriat « contractualisé » répondant à ses attentes et besoins immédiats avec des impacts visibles à court et à long-terme. Il faut aussi noter que de nombreuses organisations apportent déjà leur expertise, bien encore minime parce qu’elles visent une minorité prioritairement les « jeunes instruits » à travers des séminaires de formation, d’échanges ou de mentorat (Fonds d’innovation AGYI de la GIZ, le Programme d’entrepreneuriat Tony Elumelu).

Ces initiatives bien qu’étant louables, comportent un ensemble de lapsus à l’exemple d’absence réelle de véritable politique de suivi post formation des anciens apprenants ainsi que des subventions et des financements. En outre, les politiques d’aide et d’appuis aux formations de ces différentes organisations qui œuvrent dans le soutien de l’entrepreneuriat jeune dans la région sont trop sélectives et discriminatoires c’est-à-dire pas accessibles à tous les jeunes.

En effet, le continent africain est caractérisé par un environnement économique peu favorable à la production, à l’éclosion de l’initiative privée et à l’émergence des pôles régionaux de développement, d’une déficience des normes et structures sociales, d’un faible niveau de culture politique des acteurs, d’une gouvernance qui se cherche indéfiniment, d’un analphabétisme en matière d’écologie, d’une détérioration des valeurs culturelles engendrant une progressive perte de repères identitaires et d’une technologie quasi-inexistante. Aussi, les populations aspirent-elles à des Etats acteurs et véritables facilitateurs du développement économique, un secteur privé dynamique, entreprenant et innovateur, une économie prospère et compétitive, l’émergence de pôles régionaux de développement viables.

C’est au regard des grands défis de développement, de la connaissance du vécu des populations, que les trois jeunes Auteurs provenant du Bénin, du Burkina-Faso et du Cameroun ont pris l’option de s’engager dans une réflexion collective. Il s’agit de jeter un regard analytique sur les principaux enjeux de développement du continent mère, l’Afrique.

C’est à l’œuvre et beaucoup d’initiatives à travers le continent permettent de voir une jeunesse en pleine mutation, consciente des enjeux et défis du développement et déterminée à s’engager. Puisse cet ouvrage apporter sa petite pierre à la construction d’une dynamique en cours, celle du développement.

 

Par ailleurs, l’un des objectifs de l’ouvrage est d’éveiller la conscience de la jeunesse, en apportant des éclaircissements sur les notions d’entrepreneuriat, de leadership et sur comment avoir des financements pour démarrer des projets.

Beaucoup de jeunes suivent des formations théoriques sur l’entrepreneuriat où on leur répète les mêmes choses : entreprendre c’est prendre des risques, c’est identifier un problème à résoudre, etc.

Mais en pratique, les jeunes ressortent de ces formations sans n’avoir presque rien assimilé. Ils sont donc nombreux, ces jeunes, qui entreprennent juste parce qu’ils sont au chômage et dès l’apparition des difficultés, ces derniers abandonnent.

L’entrepreneuriat est un domaine plus complexe que ce qui est enseigné. Quand on parle d’entrepreneuriat, beaucoup voient le résultat et non le processus ; pourtant le processus est long et douloureux.

Dans notre marche vers la création d’une entreprise, beaucoup d’organismes sont prêts à nous accompagner financièrement tels que la GIZ, USAID, UBA et bien d’autres.

Il incombe alors à chacun de connaitre ces organismes et les mesures dans lesquelles ils octroient les financements. Il n’est pas aisé d’obtenir un financement pour un projet et les organismes non plus ne peuvent se permettre de financer n’importe quel projet. A cet effet, faut-il le rappeler, au 21ème siècle, les entreprises doivent avoir un but particulier qui réponde au contexte d’améliorer les conditions de vie de la communauté.

Particulièrement, dans le contexte africain, l’entrepreneuriat doit répondre à certains critères. Les Objectifs du Développement Durables (ODD) édictés par l’ONU et les aspirations de l’agenda 2063 de l’Union Africaine (UA) cadrent bien avec les buts que nos entreprises doivent viser. Dans cet ouvrage, il a été tout aussi question des ODD qui demeurent encore une obscurité pour beaucoup de jeunes en Afrique et qui, pourtant sont impératifs pour un jeune entrepreneur.

Cet essai analytique vise principalement à donner des réponses concrètes aux jeunes du continent et d’ailleurs mais prioritairement aux jeunes qui aimeraient s’engager dans l’entrepreneuriat mais qui ne maîtrisent pas les jeux et enjeux de conception d’un projet. Le but étant qu’ils puissent être aptes à faire face aux différents enjeux socio-politiques, économiques, environnementaux… auxquels ils sont confrontés dans leur milieu.

Il faut relever ici, qu’avant de parler d’entrepreneuriat ou de réalisation d’un projet, l’acteur ou le porteur d’idée innovante devrait se rassurer de remplir et répondre à un certain nombre de critères et de conditions. Les critères sont liés aux enjeux de développement global (agenda 2030 et agenda 2063). Tout projet d’innovation doit d’abord être en mesure de résoudre au moins deux à plusieurs problèmes palpables des objectifs de développement durable et des aspirations « africaines ».

Dans la logique des conditions que doit remplir l’acteur de l’innovation, il faut qu’il développe certaines capacités (dont le leadership) qui l’aideront à concevoir (monter le projet) et à convaincre les autres acteurs indispensables à son projet de le suivre dans la mise en œuvre et le suivi de son initiative (financement). On peut donc comprendre que la création d’une entreprise nécessite un ensemble de techniques et de méthodes utiles à éprouver.

Pour faciliter la compréhension de la réalisation effective d’une idée entrepreneuriale, il faut faire appel à un ensemble de questionnements auxquels ce manuscrit se porte garant de répondre et d’apporter des approches réalistes : primo, comment amener les jeunes futurs entrepreneurs à comprendre les jeux et enjeux des objectifs de développement durable pour que ces derniers puissent participer au développement local de façon efficiente et efficace ?

Secundo, quelles sont les qualités qu’ils doivent cultiver afin d’être plus compétitifs et rentables non seulement à court terme mais aussi à long-terme ?

Après, comment doivent-ils faire pour élaborer et réaliser un projet viable ? Enfin, quels sont les conditions et critères à remplir pour solliciter un financement de la part d’un potentiel investisseur ?

Tout au long de l’argumentaire construit dans cet ouvrage, il a donc été question, premièrement de présenter et réexpliquer les ODD et l’agenda 2063 de l’Union Africaine pour mieux faire comprendre le but de ces politiques publiques aux jeunes. Deuxièmement, il s’agit d’amener le jeune entrepreneur à développer et à cultiver certaines aptitudes et atouts de sorte qu’il puisse avoir les outils de management des ressources humaines en toute circonstance.

Troisièmement, cet écrit apporte un ensemble de techniques et d’outils de base indispensables à tout jeune pour concevoir, mettre en œuvre et réaliser un projet.

Enfin, l’un des problèmes majeurs ou freins à la viabilité des projets de jeunesse est, et demeure, le financement ; cet essai, dans une moindre mesure, apporte quelques éléments de réponse aux entrepreneurs sur la conduite à tenir pour bénéficier d’une aide financière en expliquant les procédures de soumissions de projets à certains partenaires.

Voilà le contenu de l’ouvrage ainsi largement présenté… Il vous est, dès maintenant, loisible d’acquérir votre exemplaire de cet ouvrage en contactant, via WhatsApp, les numéros communiqués plus bas. Nous ferons le nécessaire pour vous faire livrer à Ouagadougou, Cotonou, Dakar et dans d’autres villes africaines en fonction de nos possibilités. 

Si ce n’est pour vous, achetez cet ouvrage pour un jeune frère ou une jeune sœur à l’autre bout du continent africain !

A toutes fins utiles, pour mettre des visages sur les noms des co-auteurs du présent ouvrage, ainsi que dans la perspective des prises de contact pour de prochaines collaborations, voici leurs photos et contacts.

Christian OWONA EYENGA

+221 77 716 08 53

José Herbert AHODODE

+32 465 98 11 24

Si vous êtes au Bénin, ou partout dans le Monde, vous pouvez commander votre exemplaire de l’ouvrage chez Bookconekt et vous faire livrer.

Comme dit plus haut, n’hésitez pas à contacter les co-auteurs pour des collaborations et des synergies d’actions au profit de la jeunesse africaine.

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Leadership féminin : 03 femmes africaines qui font bouger les lignes

Le leadership n’est pas seulement une affaire d’homme comme la plupart le pensent. C’est aussi un secteur où l’on retrouve les femmes. Pour preuve, il y a plusieurs femmes dans le monde et en Afrique qui ont su se faire une grande renommée dans cet univers.

Voici trois modèles de femmes qui font la fierté africaine en termes de Leadership féminin. Leur parcours en bref pourrait vous inspirer. Cliquez pour tweeter

Lisez donc cet article jusqu’à la fin. Vous aurez peut-être d’autres femmes leaders à citer en commentaire. Allons-y !

1. Folorunsho Alakija

Folorunsho ALAKIDJA

Une super eagle influente

C’est la femme la plus influente et de loin la plus riche de tout le Nigeria et de l’Afrique. Sa fortune selon le célèbre magazine américain est estimée à plus d’un milliard de dollars. Folorunsho Alakija représente pour la plupart des femmes aujourd’hui un modèle de réussite dans le monde des affaires. Elle est issue d’une famille nombreuse, 52 frères et sœurs. Personne ne pouvait l’imaginer avec une telle réussite et cette fortune. Mais grâce à son acharnement et sa détermination, elle a su démontrer son modèle de leadership féminin en se faisant une place dans un monde où la gent masculine tient quasiment les rennes.

Une entrepreneure d’exception

Alakija a commencé les affaires en créant sa propre marque d’habillement Supreme Stitches. Grâce au succès de cette première entreprise, elle investit ensuite dans le secteur de l’édition des livres et crée par la suite un groupe d’imprimerie, Digital Reality.

Cependant, l’aspect le plus important de sa carrière de femme d’affaires reste le jour où elle décida de se tourner vers les hydrocarbures. Un secteur qui sera à la base de sa fortune. En effet, après la guerre du Golfe en 1993, un bloc pétrolier de 250 000 hectares a été mis en vente, mais personne n’en voulait. Alakija prit donc la décision de s’en approprier. Dans les années 2000, les réserves de ce puits ont été estimées à 1 milliard de barils.

2. Angélique KIDJO

La musique comme arme

La chanteuse et ambassadrice internationale de l’ONU est reconnue partout dans le monde pour son sens des affaires et son engagement pour la cause de la gent féminine. C’est d’ailleurs cet engagement qui lui a permis de figurer dans le top des 50 femmes africaines les plus puissantes selon le magazine américain Forbes. Ceci est rendu possible notamment grâce à sa quatrième victoire au Grammy Awards 2020 avec son dernier disque Célia sorti en 2019.

Angélique KIDJO

Modèle de leadership féminin

Angélique Kidjo est désormais classée aux côtés des femmes leaders du continent qui se sont distinguées dans plusieurs domaines. Vous avez entre autres les affaires, les médias, la politique, le sport, la vie publique et les sciences. Elle est également citée comme exemple type en ce qui concerne le leadership féminin. La native de Ouidah, cité historique du bénin, est aussi très engagée dans l’autonomisation des femmes africaines via les actions de sa Fondation Batonga.

3. Ayodélé OGNIN

Une jeune experte des finances

Seulement âgée de 30 ans, cette jeune femme béninoise écrit déjà son nom dans la liste des femmes africaines reconnues pour leur leadership. En effet, Ayodélé OGNIN est une professionnelle de la finance spécialisée sur les marchés en Afrique. Elle cumule environ 8 ans d’expérience dans ce domaine notamment au sein de plusieurs groupes et institutions financières d’Afrique.  Elle a travaillé sur les transactions qui impliquent des opérations de trésorerie et la gestion des actifs, la microfinance, le private equity et la banque d’investissement.

Ayodele OGNIN

Une figure du leadership féminin engagée dans l’impact

Afin de se rapprocher un peu plus de la gent féminine à la base, elle a créé Wurami Consulting qui est une boite spécialisée dans l’accompagnement des entrepreneuses PME au Bénin, mais aussi en Afrique.

Dame Ayodélé s’engage ainsi dans la lutte contre la pauvreté et autres vices qui minent l’épanouissement de la femme Africaine. À travers ses actions, elle cherche également à promouvoir la scolarisation des enfants et l’autonomisation de la femme africaine. De plus, elle a mis en place l’initiative Women Empowerment Masterclass, un mouvement de renforcement des capacités des femmes qui compte aujourd’hui plus de 15 000 bénéficiaires. Elle compte tout de même atteindre 100 000 femmes d’ici 2022.

De nombreuses femmes africaines développent un leadership exceptionnel partout dans le monde. Grâce à leurs compétences et expertises, elles impressionnent et font la fierté du continent. Dans cet article, nous avons présenté trois d’entre-elles qui pourraient servir de modèles  aux plus jeunes. Que vous inspirent ces trois modèles de leadership féminin ? Partagez cet article dans vos réseaux.

Cet article a été premièrement publié sur le site youthforchallenge.com par Cyrille Felly BONOU, Agronome de formation, passionné du développement durable et numérique.

 

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Modèle TSG
Le modèle TSG : une approche autonome de vulgarisation d’agriculteur à agriculteur

Auteurs : Check Abdel Kader Baba et José Herbert Ahodode.

La dégradation continue des terres agricoles est un problème récurrent auquel font face plusieurs pays africains. Au Bénin, la dégradation des terres a touché environ 19% du territoire national et occasionné de préjudices considérables sur la sécurité alimentaire d’une frange importante de la population. En effet, l’agriculture occupe près de 70% de la population active et contribue à 75% des recettes d’exportation. Selon une étude récente, le coût annuel de la dégradation des terres au Bénin s’élèverait à environ 490 millions de dollars US, représentant 8% du PIB du pays.

Pour y pallier, le gouvernement du Bénin et ses partenaires au développement multiplient les efforts et les initiatives (projets et programmes) pour promouvoir l’adoption des mesures de la gestion durable des terres par les petits producteurs. Le Projet Protection et Réhabilitation des Sols pour améliorer la sécurité alimentaire (ProSOL), mis en œuvre depuis 2015 pour promouvoir à large échelle des pratiques de gestion durable des terres et améliorer la sécurité alimentaire au Bénin, est l’un des projets phares issus de ces initiatives. Il est exécuté dans le cadre de l’Initiative Spéciale « Un Seul Monde sans Faim » financée par le Ministère fédéral Allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).

Champs de sorgho envahi par le Striga, une espèce qui prolifère sur les terres dégradées au Bénin © C. A. K. Baba

TMG Research, en collaboration avec l’équipe du projet ProSOL conduit la recherche accompagnement au projet dans deux villages dans le but de soutenir la mise en œuvre du projet. Les travaux de recherche effectués de 2015 à 2017 dans deux villages au nord du Bénin ont montré plusieurs acquis importants dudit projet. Par exemple, plusieurs centaines de milliers de producteurs ont été formés sur la gestion durable des terres et les mesures d’adaptation aux changements climatiques et des efforts remarquables ont été fait pour réduire l’inégalité genre dans le choix des bénéficiaires. Des changements concrets de comportements en termes d’application et d’adoption des pratiques de la gestion durable des terres et de mesures d’adaptation aux changements climatiques, qui sont promues dans le cadre du projet ProSOL, ont été également observés auprès de producteurs bénéficiaires.

Séance de travail à Sinawongourou, impliquant les communautés, les techniciens des ONG partenaires du projet et l’équipe de recherche © C. A. K. Baba

Les études ont également mis en exergue une faible diffusion des connaissances et compétences en dehors du cercle des producteurs bénéficiaires du projet. Ce constat, confirmé dans plusieurs autres zones de mise en œuvre du projet, a été identifié par le staff du projet comme un défi majeur de durabilité post-projet auquel il fallait remédier en urgence. C’est dans ce contexte qu’un modèle de diffusion des connaissances centré sur les producteurs formés et le principe de la redevabilité sociale a été piloté par TMG Research dans deux villages au nord du Bénin (modèle TSG [1]).

[1] TSG est l’acronyme de Tem Sesiabun Gorado, une expression en Bariba (une des principales langues parlées du nord Bénin) qui veut dire ‘’ Messager de la restauration des terres dégradées ’’.

Cette innovation sociale est le produit d’une recherche transdisciplinaire et d’un processus participatif qui impliquant les populations locales de la zone d’intervention, le staff du projet ProSOL et des organisations non-gouvernementales chargées de la mise en œuvre du projet sur le terrain, et l’équipe de TMG Research. Elle capitalise plusieurs sources de connaissances y compris les résultats de la recherche-accompagnement mise en œuvre au nord du Bénin par TMG Research, les expériences de mise en œuvre de l’approche de vulgarisation d’agriculteur à agriculteur en Afrique sub-Saharienne et aussi les leçons apprises de la mise en œuvre des services à base communautaire dans le secteur de la santé au Bénin. C’est le laboratoire de recherche sur l’innovation pour le développement agricole (LRIDA-UP) dirigé par le Professeur Ismail MOUMOUNI qui a mené la recherche-action et les différentes expérimentations du modèle TSG en milieu paysan.

Utilisé comme stratégie de mise à échelle du projet ProSOL dans près de 456 villages à travers le nord Bénin, le modèle est aujourd’hui considéré comme une approche prometteuse pour pérenniser les acquis du projet ProSOL. C’est dans cette perspective que plusieurs experts issus du monde de développement agricole et des institutions de recherche au Bénin ont participé à la validation d’un guide technique pour informer l’opinion publique sur cette approche. Au-delà de son application dans la promotion des bonnes pratiques de gestion durable des terres, les experts ont mis en exergue le fait que le modèle TSG peut aussi être considéré comme une approche de promotion de filières agricoles et d’appropriation des innovations agricoles.

En novembre 2021, plusieurs experts agricoles et acteurs de la recherche ont défini au cours d’un atelier multi-acteurs de réflexion sur l’institutionnalisation du modèle de diffusion des innovations agriculteurs-relais. Cette rencontre a notamment connu la présence du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche du Bénin qui a affirmé son plein soutien afin d’intégrer le modèle TSG dans la Stratégie Nationale du Conseil Agricole. Des pistes d’actions ont été justement élaborées dans ce sens car il apparait que, pour la mise à échelle du modèle TSG, il est désormais question de l’institutionnaliser, de l’internaliser, de l’expérimenter auprès d’un nombre important de producteurs et productrices agricoles.

Modèle TSG
Atelier de réflexions sur l’institutionnalisation du modèle TSG © José Herbert

Bâti sur des principes autonomes de motivation des producteurs formés dans le processus de partage des connaissances et la valorisation des réseaux sociaux des producteurs, le modèle TSG apparaît aussi comme une contribution significative aux défis de mise en œuvre durable de l’approche de vulgarisation d’agriculteur à agriculteur.

Pour en savoir davantage sur le modèle TSG, prière visiter :

Suivez dans la vidéo, ci-bas, la synthèse de l’atelier de réflexion sur l’institutionnalisation du modèle TSG ainsi que l’intervention du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche à l’endroit des Participants. 

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jeunes dans l'agribusiness
Bénin : comment renforcer la compétitivité du riz local face à l’importation ?

riz local en Afrique
Dans cet article, je m’intéresse à la question de savoir comment renforcer la compétitivité du riz local face à l’importation massive en prenant le cas du Bénin. En effet, le riz représente la deuxième céréale consommée après le maïs au Bénin et la troisième en termes de production après le maïs et le sorgho. Le pays importe de grandes quantités de riz pour satisfaire ses besoins alors qu’il existe un potentiel non négligeable pour la production. En 2019, les importations de riz au Bénin étaient évaluées à 774 milliards USD soit (1,5 millions tonnes de riz). Quelles sont les stratégies pour renforcer la compétitivité du riz local produit au Bénin et limiter l’importation massive ?

Des potentialités et obstacles de la production du riz local

Malgré les conditions édaphiques/climatiques favorables avec de grandes superficies arables et un réseau hydrographique fourni, le développement de la riziculture béninoise reste confronté à plusieurs défis. La vallée de l’Ouémé, la deuxième plus riche au Monde après le Nil égyptien, est une preuve de potentialité naturelle dont la valorisation efficiente apporterait un souffle nouveau au riz béninois. Pour les riziculteurs, certains facteurs comme la faiblesse d’organisation des acteurs et l’accès difficile aux marchés, aux ressources financières pour les investissements (mécanisation, culture attelée, irrigation) grèvent la compétitivité du riz local face au flux important de riz importé.

Dans la pratique, on reste largement dans un schéma où les institutions – fussent-elles « coopératives » – demeurent prescriptives ne considérant pas les producteurs comme acteurs. C’est le cadre qui a sévit des décennies durant maintenant les campagnes hors de l’entreprise et cantonnant les producteurs à vendre leur produit sans aucune valorisation à des tarifs officiels, vecteurs de substantielles rentes pour des privilégiés.

Des solutions pour renforcer la compétitivité du riz local produit au Bénin

Miser sur la recherche-action pour développer de nouvelles variétés, plus productives, augmentera les rendements pour combler le déficit en termes de production locale. A titre d’exemple, Africa Rice et d’autres structures ont favorisé la mise à disposition de plusieurs variétés dont le NERICA couvrant 1,7 million d’hectares pour sortir plus de 8 millions de personnes de la pauvreté.

En ce qui concerne le capital humain, les stratégies de formation des producteurs devront se réadapter au contexte local avec de nouvelles méthodologies de vulgarisation considérant les producteurs comme acteurs. Pour accroître le potentiel de productivité, la réorganisation des chaînes de valeurs rizicoles devrait promouvoir la spécialisation des acteurs pour moderniser le secteur de la transformation/commercialisation.

Les rizeries d’Etat et les unités privées devront concevoir des modèles de contractualisation avec des groupes organisés de producteurs fournissant le riz paddy (non transformé) et, planifier leur approvisionnement en intrants spécifiques (dont les semences) avec un appui-conseil améliorant leurs capacités technique et organisationnelle.

Par ailleurs, réaliser des investissements productifs à forte mobilisation de ressources assurera la modernisation des structures de production, de transformation et le transfert de technologies innovantes. Ces investissements devront porter sur les aménagements hydro-agricoles durables (bas-fonds, périmètres irrigués), les infrastructures (stockage/conservation, transports, énergies) et les matériels de décorticage.

La mutualisation des énergies permettra de rendre disponible en quantité et en qualité le riz à bon prix sur les marchés et promouvoir « la consommation locale » au regard de la réticence à consommer du riz local en raison de sa faible compétitivité. Il faudra énormément travailler pour que le riz local gagne en qualité, en conditionnement pour s’adapter aux modes de vente modernes afin de séduire les consommateurs dont une classe moyenne en pleine expansion, très exigeante en termes de qualité.

Cette situation d’importer ce qui pourrait être produit sur place constitue une grande manne pour les importateurs, les intermédiaires et ceux qui accordent les licences d’importations générant ainsi des milliards de FCFA qui profitent aux rentiers au lieu d’aller vers les producteurs.
Une régulation réfléchie des importations, solution opportune, serait alors envisageable en s’inspirant des modèles de réussite dont celui de la Gambie qui, interdisant les importations du riz en 2016, a instauré un protectionnisme de la production et de la consommation locales. En cette période de crise, pour assurer la durabilité des systèmes alimentaires, il faudrait des décisions réalistes.

Des approches pour renforcer la compétitivité du prix

L’accessibilité au prix est un facteur handicapant la compétitivité du riz béninois, plus cher que celui importé alors que l’autosuffisance en riz assurerait la sécurité alimentaire et inverserait les tendances à une très forte dépendance. Il faut noter que la monnaie joue de son influence sur le prix car le FCFA indexé à l’euro d’une valeur fort élevée, fait que le riz des marchés extérieurs vaut bien moins cher que celui local.

A cela faudra-t-il ajouter les coûts de production, transport interne, les tracasseries, taxes et autres difficultés transactionnelles mettant le riz local hors de prix. Dans la logique de réduire les coûts de production, il faudra accompagner les producteurs par des actions pour faciliter l’accès aux facteurs de production dont le foncier (pour sécuriser l’investissement), le capital, la main d’œuvre.

Une amélioration du cadre réglementaire avec des réformes constructives réduisant les coûts de transactions (liés à l’accès aux marchés, à la recherche informationnelle) serait optimale dans la mesure où l’asymétrie d’informations pénalise et engendre des surcoûts aux producteurs.
Renforcer davantage les dynamiques rizicoles portées par l’Etat, les groupements de producteurs et entrepreneurs et faciliter l’accès au marché, au crédit agricole seraient des axes privilégiés dans l’amélioration de la compétitivité du prix. Le secteur privé ainsi que les partenaires au développement constituent des alliés stratégiques dans la dynamique du partenariat public-privé accompagnant les actions de levée des financements moins coûteux.

Il urge également de rendre les producteurs bancables par des services financiers de proximité en s’inspirant de l’essor du mobile banking pour réduire les surcoûts et développer des fonds de garantie pour favoriser l’investissement dans les facteurs de production.

Au regard de la croissance démographique, le Bénin devra tirer profit des potentialités agricoles pour accroître la production du riz local, aliment de base, afin d’assurer la sécurité alimentaire car 70% des pauvres vivent en milieu rural. Il urge donc de renforcer la résilience de la productivité du riz béninois afin d’influer sur sa compétitivité et par ricochet, celle du prix par des approches réalistes, intégrées et synergiques entre tous les acteurs.

Cet article a été publié sur le site de Wathi, un think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest, dans le cadre des débats sur l’alimentation (Bénin: comment renforcer la compétitivité du riz local face à l’importation ? – WATHI).

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accès aux médicaments
Afrique : Comment libérer l’accès aux médicaments ?

Face aux nombreuses difficultés d’accès aux médicaments en Afrique, les Etats sont souvent interpellés pour intervenir en prenant en charge les frais d’accès ou en contrôlant les prix des médicaments. Malheureusement, ces ingérences dans le fonctionnement du marché des médicaments se traduisent toujours par des effets pervers. Car le véritable problème, c’est le déficit de l’offre qui fait renchérir les prix et rend l’accès aux médicaments compliqué pour la majorité des usagers. De ce fait, le secteur privé de l’industrie pharmaceutique serait une meilleure alternative.

Comment stimuler l’investissement privé pour relever le défi de l’accès aux médicaments en Afrique ? Cliquez pour tweeter

Incitations fiscales

Certes, le revenu moyen par habitant s’est amélioré, néanmoins il reste largement insuffisant pour permettre aux Africains de consacrer une part suffisante de leur budget pour satisfaire leurs besoins médicaux. La faiblesse du pouvoir d’achat des populations explique celle de la demande en médicaments. Les autorités publiques, comme les autres parties prenantes, ont la responsabilité de faciliter l’accès aux médicaments pour les citoyens africains. Cependant, il ne faudrait pas se tromper de moyens pour atteindre un tel objectif.

Les systèmes de protection universelle aveugles ont montré leurs limites car inefficaces et surtout sources de déficits et de gabegie. D’où la nécessité de mettre en place une politique différenciée suivant le niveau de vie des citoyens. Dans ce sens, les plus démunis pourraient continuer à bénéficier d’aides directes ciblées sur la base de critères objectifs et transparents. Quant à la classe moyenne, il est possible d’envisager des aides fiscales comme la possibilité de déduction des frais médicaux, dans une certaine limite, du revenu imposable.

Mais, ce qui sera plus intéressant est d’agir sur tous les facteurs gonflant artificiellement les prix des médicaments. En ce sens,  la réforme de la filière des médicaments devient incontournable. Ainsi, l’Etat devrait rationnaliser la chaine de distribution afin d’éviter que la multiplicité des intermédiaires renchérisse inutilement le prix facturé au consommateur. De même, il est important de réformer la fiscalité du médicament dont le prix est souvent grevé par plusieurs taxes douanières sans parler de la taxe sur la valeur ajoutée.  La rationalisation de la fiscalité du médicament est à même de libérer du pouvoir d’achat et donc de booster la demande des Africains. Mais la stimulation  de la demande ne pourrait résoudre la problématique de l’accès au médicament sans que l’offre puisse suivre.

Stimuler la concurrence

Le rôle du secteur privé est primordial dans un contexte de déficit budgétaire et de faiblesse des ressources publiques. En ce sens, il faut stimuler la concurrence dans le marché du médicament en abolissant les barrières à l’entrée qui découragent le développement d’une offre suffisante. Le jeu de la concurrence permettrait, à terme, de faire baisser les prix. Dans cette logique, il faudrait faciliter les demandes d’octroi de licences, réduire la pression fiscale des entreprises afin de favoriser l’investissement privé aussi bien local qu’étranger.

Améliorer l’accès au financement

Pour ce faire, l’Etat devrait créer, en amont, un cadre propice. Cela passe d’abord, par la facilitation du financement, surtout que le secteur est budgétivore. La réforme du secteur bancaire visant à le rendre plus concurrentiel afin de baisser le « loyer » de l’argent, alléger des conditions d’emprunts, notamment les garanties rédhibitoires exigées. Des alternatives de financement aux investisseurs locaux et étrangers devront être développées aussi via la réforme du secteur financier pour acheminer l’épargne locale, souvent cachée, vers le financement de l’élaboration et de la commercialisation des médicaments. 

Investir dans les infrastructures

Ensuite, il faudrait relever le défi des infrastructures et les problèmes liés à la logistique. La promotion du partenariat public-privé (PPP) comme stratégie de financement des secteurs économiques s’amplifie sur le continent. Il faudra profiter de cette dynamique en permettant à l’Etat et au secteur privé de collaborer suivant un cadre légal précis et transparent. En effet, le faible développement des services logistiques, le coût relativement élevé de l’approvisionnement en énergie électrique, le manque de contrôle dans les régulations existantes impactent des éléments clés de la distribution tels que la chaîne du froid, les services de stockage, de transport et de sauvegarde ainsi que le respect des dates de validité des produits.

Améliorer l’environnement des affaires

Enfin, il faudrait rendre le climat des affaires plus favorable à l’investissement privé. En Afrique subsaharienne, les économies ont les réglementations les moins favorables aux affaires. Selon les données du Doing Business 2017, il faut 60 jours en moyenne pour effectuer un transfert de propriété, par exemple, contre seulement 22 jours pour la même transaction dans les économies à revenu élevé de l’OCDE. Le climat des affaires est aussi miné par plusieurs maux dont les barrières douanières, les taxes, les politiques économiques non favorables aux investissements, les tracasseries administratives, etc.

Il faudrait corriger ces dysfonctionnements en simplifiant les formalités réglementant l’accès des entreprises au marché pour un accroissement du nombre d’entreprises investissant dans le secteur des médicaments afin de fluidifier les échanges. Un cadre macro-économique favorable à l’investissement privé est aussi indispensable, ce qui exige, de la part de l’Etat, une rationalisation de son train de vie afin d’offrir de la visibilité et de la confiance aux investisseurs privés en maitrisant les déficits publics, commerciaux, l’inflation et l’endettement. La mise en confiance des investisseurs passe surtout par la protection des droits de propriété pour inciter à l’investissement lourd que nécessite le secteur du médicament.

L’Afrique est le second marché dynamique à l’échelle mondiale, après l’Asie-Pacifique. Pour répondre correctement à tous les besoins futurs, la stimulation de la demande par une politique redistributive est vouée à l’échec. Dès lors, la stimulation de l’offre est incontournable, notamment en exploitant les synergies entre acteurs publics et privés, afin de démocratiser l’accès aux médicaments en Afrique.

Ir. José Herbert AHODODE, Agronome socio-économiste, Consultant formateur, Auteur.

 

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jeunes entrepreneurs
Bénin : Renforcer les jeunes entrepreneurs pour s’investir dans l’agro-alimentaire

jeunes dans l'agribusiness

Cet article, écrit par Savitri Mohapatra de Access Agriculture, évoque le travail de José Herbert Ahodode dans le cadre du renforcement de compétences des jeunes entrepreneurs et producteurs agricoles du Bénin.

« L’audace d’entreprendre : une jeunesse en action » le titre de son dernier livre – résume l’essence de la vision du béninois José Herbert Ahodode pour promouvoir l’esprit d’entreprise chez les jeunes dans le domaine de l’agroalimentaire comme modèle pour la création d’emplois durables en milieu rural et de richesse dans les pays africains afin de rendre le secteur agroalimentaire plus productif.

En plus d’être écrivain, José est socio-économiste et il accompagne les organisations professionnelles agricoles et les entreprises à tirer profit des chaines de valeur agricoles à travers divers services de conseil, de formation, de communication. C’est un alumni de l’Initiative germano-africaine pour la jeunesse et de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung ; il est également membre de plusieurs organisations de la société civile et de groupes de réflexion panafricains qui sont très engagés dans les actions de développement sur le continent africain.

jeunes entrepreneurs agricoles

Pour José, il est plus que nécessaire de développer les capacités de la jeunesse africaine en lui offrant des occasions de s’investir dans l’entreprise agroalimentaire dans toute la chaîne de valeur alimentaire en adoptant de meilleures pratiques par le biais de médias basés sur la technologie de l’information et de communications (TIC), tels que les vidéos.

« L’agroalimentaire intègre toutes les activités économiques liées à la production, à la transformation et à la commercialisation de produits agricoles de qualité. Au Bénin, c’est l’un des secteurs qui offrent des opportunités réelles aux jeunes qui veulent s’engager dans l’entreprenariat agricole », a déclaré José.
Il est cependant conscient que l’un des obstacles majeurs est l’image négative que les jeunes ont de l’agriculture, qui est perçue comme un secteur exigeant beaucoup de travail et qui est non rentable, avec un manque d’accès au financement, un accès limité à l’information sur la transformation des aliments et sur les technologies qui apportent de la valeur ajoutée, et par-dessus tout, le manque de capacité en matière de pratiques agroécologiques et d’entreprenariat en milieu rural.

« C’est pourquoi, la formation des producteurs, des acteurs des chaînes de valeurs et des jeunes entrepreneurs est au cœur de nos activités », a expliqué José. « Nous travaillons en synergie avec les partenaires du domaine pour promouvoir l’apprentissage à travers des vidéos telles que celles d’Access Agriculture sur la transformation, la valeur ajoutée et les compétences commerciales. »

Il désire ardemment atteindre un grand nombre de producteurs et d’entrepreneurs et les sensibiliser sur les vidéos thématiques. « Mais au regard des défis auxquels font face nos communautés, car plusieurs n’ont pas accès à l’électricité, il serait nécessaire d’avoir des projecteurs adéquats comme le projecteur intelligent. » Il explore aussi la possibilité de voir comment la plateforme de partage de vidéos EcoAgtube (www.ecoagtube.org) pourrait être utile aux jeunes entrepreneurs agricoles.

Sur la base de son expertise, de sa riche expérience et de son engagement envers le développement des capacités des jeunes dans le domaine de l’agroécologie et de l’entreprenariat, José a été choisi en 2019 comme ambassadeur d’Access Agriculture (www.accessagriculture.org), un fournisseur de services mondial sans but lucratif qui appuie l’apprentissage des agriculteurs dans les pays du Sud à travers des vidéos de qualité en langues internationales et locales.

« Je garde l’espoir que grâce à une formation adéquate et à un environnement favorable, des opportunités fascinantes s’ouvriront à nos jeunes entrepreneurs pour bâtir des entreprises agroalimentaires robustes et prospères afin que les pays africains puissent réduire leur forte dépendance aux importations de produits alimentaires », a déclaré José.

Cet article a été premièrement publié par Access Agriculture en anglais et en français ; il a été repris par le site de la FAO en français.

Vous êtes acteurs du monde rural, vous intervenez en synergie d’actions pour renforcer les capacités des jeunes, des femmes dans le secteur agricole, n’hésitez pas à collaborer avec José Herbert.

noix de coco
Cherif Dine Akedjou : Innovation avec les coques de noix de coco

Bonjour, j’ai connu cet entrepreneur depuis 2016 quand je participais au Programme de formation des jeunes leaders du Bénin organisé par la fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung. Redonner vie aux coques des noix de coco ; c’est le pari gagné de l’entrepreneur béninois Cherif Dine Akedjou. En réalité, les coques de noix de coco favorisent le développement du paludisme, dans la mesure où elles constituent un foyer idéal pour les larves des moustiques qui s’y développent surtout en saison pluvieuse.

Au Bénin, Cherif Dine Akedjou récupère les déchets de coques de noix de coco pour les transformer en lampes, vaisselles et en divers autres produits qui sont commercialisés sur les marchés local, africain et international. Cliquez pour tweeter

« Nos produits sont résistants, écologiques et biodégradables. Ils sont très prisés par les restaurateurs, les hôteliers et les fabricants de produits cosmétiques qui utilisent les déchets de coques comme une alternative aux emballages plastiques », indique Cherif Dine, qui est à la tête de FAN COCO, une startup spécialisée dans la transformation et la valorisation des noix de coco.

« En amont, nous assainissons notre environnement en recueillant ces déchets et en les transformant. En aval, nous proposons aux populations des alternatives aux matériaux plastiques et emballages chimiques non biodégradables », explique-t-il. Selon ce trentenaire dont la startup fabrique du jus de coco, l’idée de transformer les coques est née d’un malheureux constat lié à la pollution engendrée par ces déchets, qui mettent 12 ans à se décomposer.

De surcroît, poursuit-il, les coques de noix de coco favorisent le développement du paludisme, dans la mesure où elles constituent un foyer idéal pour les larves des moustiques qui s’y développent surtout en saison pluvieuse. « Face à ce problème environnemental et sanitaire, nous avons lancé, en 2019, cette solution innovante qui consiste à redonner une vie plus intéressante aux coques de noix de coco », indique l’entrepreneur béninois.

Cherif Dine est actuellement en quête de financements en vue de développer les activités de sa startup et de s’implanter dans certains pays producteurs de coco dans la sous-région ouest-africaine. Son ambition est de faire de FAN COCO, « un empire du coco où se produiront tous types de produits dérivés du coco, dans le respect des règles environnementales ».

N’hésitez pas à contacter Chérif Dine Akedjou sur le site internet de FAN COCO et sur les réseaux sociaux pour des partenariats commerciaux et des collaborations fructueuses.

Cet article est cité d’une parution sur le site d’informations Guinée Signal ; merci à tous les acteurs qui boostent les initiatives entrepreneuriales des jeunes africains, innovateurs à travers le Monde !

 

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Stratégies d'adaptation des agriculteurs
Comment vivre dans un climat changeant ? Stratégies d’adaptation des agriculteurs au Nord-Bénin

Développer des stratégies d’adaptation dans un contexte de changement climatique est une nécessité pour la survie des exploitations agricoles. Les effets du changement climatique, un phénomène qui concerne évidemment le monde entier, ne sont pas répartis uniformément. Au Bénin, où l’agriculture est presque entièrement pluviale sans aucune alternative d’irrigation, et constitue la principale source d’emplois et de revenus pour la majorité de la population, les conditions de production agricole se rendent de plus en plus difficiles en raison des variabilités climatiques.

Dans les systèmes traditionnellement plus intensifs, dans certaines zones au nord-Bénin, les agriculteurs parvenaient à réaliser deux récoltes par an. Désormais, du fait du raccourcissement de la saison des pluies et du retard d’implantation de la première culture, ils ne parviennent le plus souvent qu’à en faire une.

En plus, les défis socio-politiques comme la gouvernance et ceux socio-économiques tels que la pauvreté endémique, l’accès limité aux marchés des capitaux et aux marchés mondiaux d’écoulement des produits, la dégradation de l’écosystème, les catastrophes et conflits complexes ainsi que l’urbanisation, impliquent que la capacité des communautés à s’adapter aux changements climatiques est limité. La pandémie Covid-19 ne vient qu’extérioriser un certain nombre d’évènements conjoncturels et exacerbe davantage les conditions de vie des populations rurales déjà impactés par de nombreux maux endémiques.

Pourtant, même face à ces défis les producteurs développent des stratégies d’adaptation visant à réduire leur vulnérabilité ou à améliorer leur résilience face à des changements observés ou prévus au niveau du climat à travers de nouveaux systèmes de production. Améliorés et partagés entre les communautés, ces systèmes peuvent soutenir le développement de la sécurité alimentaire au Bénin. Les mesures d’adaptation comprennent la modification des pratiques culturales, dont le changement de variétés, voire d’espèces cultivées pour privilégier des cultures plus rustiques.

Les pratiques culturales évoluent également aussi bien sur le plan des dates de réalisation que des techniques employées (abandon du travail du sol dans certains cas par exemple). L’utilisation des moyens de production (travail, intrants) est raisonnée pour tenir compte des risques : cela se traduit dans certains cas par l’extensification ; ailleurs, il s’agit de la concentration des moyens sur des espaces « plus sûrs » (du point de vue de l’eau disponible notamment).

Une autre voie d’adaptation explorée par les producteurs est basée sur le développement de nouvelles activités agricoles pour tenter de répartir les risques et/ou de s’adapter aux nouvelles conditions de production : introduction de nouvelles spéculations, implantation de cultures vivrières par certains éleveurs, pratique de l’élevage par les agriculteurs, développement du maraîchage et du petit élevage puis transformation des produits.

Quid des techniques et stratégies d’adaptation mises en œuvre par les producteurs.

Au regard des expériences personnelles et des observations de terrain, il faut noter que la première adaptation spontanée des producteurs consiste à caler le calendrier cultural sur les conditions climatiques de l’année. En réalité, au nord-Benin, les dates de semis sont en général déterminées par le début des pluies. Si ce dernier est retardé, plusieurs réponses peuvent intervenir pour tenter de rattraper le retard de plus en plus fréquent des semis. La première réponse est d’abord la surcharge du travail (les semis sont répétés deux ou trois fois) avec une débauche d’énergie de la part des agriculteurs. Pour mobiliser de la main d’œuvre supplémentaire, il faut cependant disposer d’un réseau social efficace et de ressources financières et matérielles suffisantes. En effet, même quand on fait appel à l’entraide, il faut nourrir les travailleurs mobilisés et se rendre disponible pour les aider à leur tour.

Entre autres stratégies peut-on noter la diversification des activités génératrices de revenus en milieu rural. La mise en œuvre d’activités complémentaires, agricoles ou extra-agricoles, est un mécanisme exploité par les petits producteurs pour assurer la survie de leur famille. Diverses activités sont menées comme le développement du petit élevage ou de cultures maraîchères, la transformation agroalimentaire, l’artisanat, la prestation de services dans la production agricole et plus souvent le transport, comme taxi moto.

Des adaptations à plus petite échelle sont également observées au niveau des systèmes de production. Certains agriculteurs agissent sur l’abandon ou l’introduction, la diminution ou l’extension de certaines spéculations. Les espèces sensibles à la sécheresse laissent la place à d’autres qui sont plus rustiques. Les cultures à croissance lente et continue telles que les tubercules (manioc, igname) sont ainsi préférées aux cultures à stade critique telles que le maïs afin de limiter le risque de récolte nulle. L’impact de cette évolution est variable et pas toujours favorable en termes de résultats économiques ou écologiques.

Dans certains cas, les producteurs s’appuient sur des réseaux de connaissances, établissant des liens avec des agriculteurs d’autres régions pour collecter des variétés plus précoces. Certains producteurs vont chercher des variétés à quelques dizaines ou centaines de kilomètres dans des zones traditionnellement plus sèches, dont les variétés de mil, de sorgho, de maïs, de haricot et d’arachide dans les pays limitrophes comme le Burkina Faso et parfois au-delà. Ces réseaux d’échanges de connaissances constituent une force puissante pour l’adaptabilité locale, toutefois ces variétés sont fréquemment moins productives et/ou plus exigeantes en qualité du sol.

Les réseaux d’échanges entre les communautés traditionnellement migratrices contribuent également à l’adoption de nouvelles stratégies d’adaptation. Au nord-Bénin, les Peulhs, éleveurs originels, s’adonnent aussi à l’agriculture et exploitent quelques parcelles de cultures vivrières pour satisfaire aux besoins de leur famille. Ils disposent souvent de variétés précoces provenant des pays sahéliens comme le Niger et le Burkina Faso avec lesquels ils sont en contact. Ces variétés leur permettent de faire une association de culture de mil et de niébé. De même, les mouvements migratoires participent au partage d’expériences entre agriculteurs. C’est ainsi que certaines pratiques culturales comme les semis à plats (sans buttes ni billons) sont devenues une réalité.

Stratégies d’Adaptations moins durables.

Cependant, chez les Peulhs, le raccourcissement de la saison des pluies a fait changer cette pratique et désormais le mil et le niébé sont cultivés en parallèle sur des parcelles différentes ; ce qui a abouti à une extension importante des surfaces mises en culture au détriment des pâturages et surtout de l’entretien de la fertilité des sols. Cette tendance souligne que les stratégies d’adaptation adoptées sans tenir compte de la durabilité à long terme sont au mieux des solutions à court terme.

Par ailleurs, l’extensification est l’une des adaptations développées par les producteurs au nord-Bénin. En effet, les producteurs cherchent souvent à accroître les surfaces cultivées pour compenser la baisse des rendements due aux conditions climatiques actuelles. Cette stratégie suppose qu’il existe des espaces encore disponibles et qu’ils soient suffisamment fertiles. Or, une telle pratique a des conséquences souvent néfastes sur la fertilité à moyen terme. Ainsi, du fait de l’extension des surfaces cultivées, on observe partout une diminution de la réserve en terres cultivables.

Par ailleurs, les superficies des jachères, même de courte durée, se réduisent et sont de plus en plus concentrées sur des terres moins fertiles. Le raccourcissement de la jachère compromet la régénération de la fertilité des sols car la production de biomasse est limitée par le manque d’eau. Certains producteurs ont progressivement mis en culture des terres peu fertiles et y obtiennent des rendements médiocres.

Conclusion

En définitive, à l’instar des autres fléaux qui minent l’humanité, les changements climatiques demeurent l’une des menaces les plus graves qui pèsent sur le développement durable. Au Bénin, la question des changements climatiques est plus que d’actualité au regard de toute la mobilisation dont elle fait l’objet, comme élaboration du Plan National d’Adaptation, organisation d’un dialogue sous régional sur les changements climatiques, et création d’un comité national sur les changements climatiques.

La sécheresse, les inondations et les changements du régime pluviométrique sont les principaux risques auxquels le pays fait face. Ces différents phénomènes ont entrainé au cours des dernières décennies des pertes substantielles dans les secteurs de l’agriculture, de la santé, des ressources en eau, des infrastructures, de l’énergie et de la foresterie. Les producteurs agricoles, principaux affectés par ces variations, ne sont pas restés les bras croisés en subissant. Ils ont fait preuve de résilience et d’adaptation pour développer des pratiques culturales en vue de faire face aux variabilités climatiques tout en restant dans la droite ligne de contribuer à la sécurité alimentaire.

Il est de la responsabilité des autorités administratives, à divers niveaux, d’accompagner ces différentes initiatives innovantes, d’en faire des cas pratiques à expérimenter au sein de groupements organisés de producteurs et de partager les acquis à travers la mise à échelle de pratiques résilientes au changement climatique. Cela contribuerait à l’amélioration de la résilience des producteurs face au changement climatique en Afrique.

Ecrit par José Herbert Ahodode, Agronome socio-économiste, Youth In Soil, TMG Think tank.

Cet article, initialement publié sur Médium, fait partie de Covid-19 Food/Future, une initiative du projet SEWOH Lab du TMG ThinkTank for Sustainability (https://www.tmg-thinktank.com/sewoh-lab). Elle vise à fournir un aperçu unique et direct des impacts de la pandémie Covid-19 sur les systèmes alimentaires nationaux et locaux. Suivez également @CovidFoodFuture, nos journaux vidéo de Nairobi, et @TMG_think sur Twitter. Le financement de cette initiative est assuré par le BMZ, le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Économique et du Développement.

 

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Dis non à l'échec
Epiphane SENOU : Ouvrage « Dis NON à l’Echec »

Chers lecteurs, à travers cette tribune, je vous amène à la découverte de l’ouvrage « Dis Non à l’Echec » d’un jeune entrepreneur et coach aux qualités exceptionnelles et au parcours inspirant…

Epiphane Senou est un coach, auteur, entrepreneur et un passionné du développement du potentiel humain. L’un de ses ouvrages nous invite à renoncer à la fatalité et de refuser l’échec. « Dis Non à l’échec » est  un livre, un élément moteur pour le  » réarmement mental  » car lorsque l’esprit et l’âme se désarment tout s’effondre dans les bras de l’échec qui a beau rôle.

À travers ce livre de 220 pages subdivisés en 23 chapitres, on y découvre un style clair et limpide qui donne goût de la lecture à tout lecteur. Loin des théories généralistes et non éprouvées,  » DIS NON A L’ÉCHEC  » est un condensé de connaissances classées, organisées et surtout opérationnelles que vous pouvez utiliser ici et maintenant et connaître une transformation totale dans votre vie. C’est un ouvrage authentique, inspiré du vécu de l’auteur. Les chapitres ne sont rien d’autre que les clés de vie découvertes et qui l’ont aidé à franchir des barrières importantes de sa vie et amorcer un processus de changement remarquable dans tous les aspects de sa personne et de ses affaires.

Dis non à l'échec

Cet ouvrage, comme le rappelle Florent Eustache HESSOU dans sa préface, est une invitation à la réflexion, à l’auto-prise en charge de son destin et à l’usage des secrets véhiculés dans les lois de l’attraction. Son mérite, c’est la promotion du coaching comme élément fondamental de développement. La force de la pensée, des mots et des actes avec effet sur notre vie sont des éléments développés dans l’ouvrage. C’est un exercice qui permet à l’Homme de réussir dans la mesure où nos pensées deviennent des actes. Le secret de tout succès est la maitrise des lois de la nature. L’auteur, dans un style décontracté, accessible, nous invite à cultiver la pensée positive dans une attitude de gratitude et d’éloigner de nous la crainte, le doute, les pensées négatives, l’échec, la peur, la colère.

« Dis Non à l’Echec » est le fruit d’un vaste programme au profit de la jeunesse en général et celle scolaire et universitaire en particulier. Son objectif est de l’accompagner à surmonter les nombreuses difficultés auxquelles elle se trouve confronter de nos jours. Ces chapitres concis et faciles à comprendre, abordent des thèmes tels que : les bienfaits de la confiance en soi ; comment transformer ses mauvaises notes en de meilleures ; comment amener les enseignants à vous donner le meilleur d’eux-mêmes ; comment cultiver la persévérance ; ils sont tous vos ennemis ; ma pensée mon succès, ma pensée mon échec ; affronter l’échec ; créer votre succès vous-même ; etc.

Il est clair que l’auteur, spécialiste du potentiel humain, a voulu partager de nombreux secrets avec les jeunes scolaires et universitaires pour davantage développer des capacités de résilience face aux épreuves de la vie scolaire. Vu sous cet angle, les destinataires premiers de l’ouvrage sont donc les écoliers et étudiants. Mais sans s’y limiter, tout être Humain, en quête de soi, de réussite est invité à pratiquer les différents secrets de vie que transmet l’ouvrage.

Pour une vue synoptique, tout en invitant le lecteur à aller découvrir cet ouvrage, il faut retenir que les secrets partagés concernent les bienfaits de la confiance en soi, la culture de la persévérance, la foi en soi pour tout dominer, la prise d’initiatives pour éviter la procrastination, les outils pratiques d’affrontement de l’échec pour réussir, etc.
En effet, les individus, à haute estime de soi, sont moins préoccupés par le risque d’échec et n’échouent pas. C’est pour cela que l’auteur nous interpelle à prendre l’habitude d’attendre beaucoup de nous-mêmes et que le résultat, au bout de la persévérance dans l’action, est toujours le succès.

Par analogie, quel succès pourrait obtenir un dompteur qui entrerait pour la première fois dans une cage de lions rempli de crainte, de doute et d’incertitude ? Si cet homme se présentait avec une telle attitude de faiblesse, de doute et de crainte devant les bêtes féroces, il serait certainement mis en pièces. Il devrait les fasciner par son regard ; par les effluves qui s’échapperont de ses yeux, il les maintiendra sous sa domination car le moindre instant de défaillance lui serait fatal et pourrait lui coûter la vie. La confiance en soi est la première clé du succès, ensuite suivent plusieurs autres paramètres.

Pour le lecteur, voici un extrait de l’avant-propos de « Dis Non à l’Echec »

Le grand philosophe espagnol José Ortega nous a rappelé que nous, êtres humains, sommes nés dans un état de désorientation naturelle avec notre monde. C’est-à-dire que toutes les autres créatures sont guidées par l’instinct – dont ils ne sont pas conscients et qu’ils n’ont pas la capacité de questionner. Chacun de nous, en tant que créature humaine, a reçu le pouvoir divin de créer son propre destin. Et chacun de nous fait exactement cela.

Chaque jour, nous mettons en place des actions et des idées qui détermineront la forme et la substance de nos lendemains. Pour certains, ces idées et actions mènent inévitablement à des réalisations et à des récompenses extraordinaires. Pour la plupart d’entre eux, ils ont tendance à aboutir à une sorte de terrain d’entente, sur lequel un grand nombre de personnes se repèrent, sans se poser de questions. Et pour certains, ces actions et idées entraînent des frustrations et des problèmes répétés, et ils passent leur vie dans les couches inférieures de la pyramide socio-économique.

Si vous souhaitez acquérir l’ouvrage, cliquez sur ce lien. Pour ceux qui l’ont déjà lu, quels sont vos avis sur le contenu ? N’hésitez pas à nous les partager en commentaires !

 

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Afghanistan
Afghanistan : échec du « Nation Bulding » – les leçons pour le Sahel

Chers lecteurs, le Monde entier est consterné de la situation actuelle en Afghanistan où les Taliban ont repris le pays. Au moment où beaucoup s’interrogent sur les leçons à tirer des évènements, je vous fais suivre la lecture qu’en fait Serge MICHAILOF, un membre du Groupe Initiative Afrique, qui en a été un acteur et un témoin privilégié.

En réalité, Serge est chercheur associé à l’IRIS, senior Fellow à la fondation FERDI, administrateur du conseil des investisseurs en Afrique et de l’ONG GRET, consultant et à ce titre conseiller de plusieurs Gouvernements. Il a enseigné plus de 10 ans à Sciences Po et à la Sorbonne Paris 1. Il a été l’un des directeurs des opérations de la Banque mondiale, et le directeur exécutif des opérations de l’Agence française de développement (AFD). Au cours d’une carrière d’un demi-siècle, il a travaillé dans plus de 65 pays sur tous les continents.

L'Afghanistan est de nouveau aux mains des Taliban

L'Afghanistan est de nouveau aux mains des Taliban ! Cliquez pour tweeter

Si les talibans ont pu l’emporter aussi aisément, c’est en grande partie parce que les efforts de la communauté internationale visant à créer quasiment de toutes pièces puis à consolider l’État afghan n’ont pas été couronnés de succès. Il y a des raisons objectives à cela. Retour sur vingt ans d’erreurs. Tentons de tirer quelques leçons pour l’avenir, en particulier pour le Sahel…

Les néoconservateurs américains étaient farouchement hostiles au « nation building »

Contrairement à ce qu’on lit couramment, les Américains, qui furent de très loin les plus importants pourvoyeurs d’aide en Afghanistan, ne se sont jamais sérieusement intéressés au « nation building ». Les néoconservateurs y étaient même farouchement opposés, comme Donald Rumsfeld l’a exprimé à de multiples reprises. Barack Obama n’y croyait guère non plus ; mais à sa prise de pouvoir en 2008, il était de toute façon déjà bien tard pour se lancer dans une telle entreprise, du fait des erreurs accumulées depuis 2002 par l’équipe Bush/Cheney/Rumsfeld, qui était focalisée sur l’Irak.

La première erreur fut bien sûr cette guerre d’Irak qui conduisit à une dispersion des efforts militaires et financiers américains. La deuxième erreur, liée à la première, fut le refus obstiné des Américains de construire une armée afghane à la hauteur des défis sécuritaires pendant les années cruciales de démarrage de l’insurrection, entre 2003 et 2008. Ils l’ont en effet alors délibérément limitée à 30 000 hommes car ni le Pentagone ni l’USAID ne voulaient prendre à leur charge les coûts de fonctionnement correspondants, et les calculs de leurs analystes leur laissaient penser que cet effectif correspondait à ce que le budget afghan pourrait à terme supporter.

Il a fallu les premières grandes offensives d’été des talibans qui ont failli occuper Kandahar en 2008, mais surtout l’arrivée à la même époque du général David Petraeus pour que Washington révise sa position. Constatant la dramatique dégradation de la sécurité, Petraeus, qui venait de rédiger le manuel de contre-insurrection de l’armée américaine, chiffra alors les besoins en police et armée de l’Afghanistan à 600 000 hommes.

Ce chiffre de 600 000 hommes correspondait aux effectifs de l’armée algérienne au plus fort de la guerre civile, en 1997/1998 – sachant que les populations de l’Afghanistan et de l’Algérie étaient à peu près équivalentes. Le coût lié à la formation, l’équipement et l’entretien d’une telle armée afghane fit hurler quelques sénateurs américains et, après de difficiles négociations, l’objectif fut ramené à 350 000. Or en 2009, les effectifs atteignaient péniblement 60 000 hommes – dont à peu près la moitié étaient réellement disponibles compte tenu des absences, des désertions et des besoins de formation. Les Pachtounes, dont les familles étaient menacées par les talibans, n’osaient déjà plus s’engager. L’armée a ainsi été construite sur une base tadjike et non multiethnique, ce qui l’a considérablement fragilisée.

Le temps que les budgets soient négociés et approuvés à Washington, puis les recrutements engagés, vers 2011, soit dix ans après le début de l’intervention américaine, les effectifs des forces de sécurité afghanes s’élevaient à environ 130 000 hommes, dont les meilleurs officiers avaient été formés par les Soviétiques. Il faut en effet noter qu’au cours de leur occupation et avant de se retirer en 1989, ces derniers avaient construit une armée afghane qui s’est révélée capable en 1990/1991 de tailler en pièces les moudjahidines soutenus par le Pakistan et financés par la CIA. Le régime de Najibullah installé par Moscou a ainsi survécu pendant les deux ans où les financements du Kremlin étaient encore disponibles. Il serait sans doute encore en place et l’Afghanistan peut-être en paix si Ronald Reagan avait eu l’intelligence, lorsque Mikhaïl Gorbachev a décidé de jeter l’éponge, de se substituer aux Russes pour financer ce régime laïc qui n’avait rien de communiste.

Les Américains ont enfin laissé les Nations unies désarmer les chefs de guerre dès 2004, ce qui excluait l’option la plus simple en matière de construction étatique, à savoir une confédération des seigneurs de guerre soucieux de défendre leurs territoires respectifs. Un tel fonctionnement aurait au moins permis, sans grand effort occidental, la formation d’un État de type féodal, laissant au Pakistan le soin de régler l’avenir du pays… option peu glorieuse, mais peu coûteuse.

Ne confondons pas « nation building » et « state building »

La construction d’une nation afghane dont tout le monde semble aujourd’hui parler n’était donc pas à l’agenda américain. Mais en tout état de cause, construire une nation en Afghanistan, qui est un pays exceptionnellement fragmenté au plan ethnique, où les différentes tribus se sont continuellement combattues et qui sortait de plus de vingt ans de guerre civile ne pouvait être qu’un processus politique qui ne pouvait être sous-traité à des partenaires extérieurs. Ni les États-Unis ni l’URSS ne pouvaient construire une nation afghane. Une telle opération ne pouvait être réalisée que par des dirigeants afghans prêts à dépasser les clivages ethniques et à construire des consensus. Il leur fallait quand même aussi, pour cela, disposer de la force armée pour « convaincre » les dissidents. Or leurs capacités militaires étaient non seulement réduites mais entre les mains des États-Unis.

La construction d’une nation aurait exigé un charisme particulier de la part du chef de l’État, qui aurait dû être porteur d’une vision permettant d’envisager, à terme, la fusion des innombrables fragments d’une société profondément divisée par des années de conflits. Un exemple historique de construction d’une nation dans un pays multiethnique est celui de Julius Nyerere en Tanzanie, qui détruisit sans doute largement l’économie de son pays en le soumettant à un système de type soviétique, mais en fit une nation. Les qualités de Nyerere manquaient manifestement à Hamid Karzaï, qui fut largement un choix opportuniste américain.

La communauté des donateurs pouvait, au mieux, s’engager dans un processus d’appui à la construction d’un État afghan viable : le « state building ». Mais dans un contexte où le leader américain du camp occidental avait l’œil rivé sur l’horizon irakien et cumulait les erreurs, il était impossible pour les autres donateurs de se lancer sérieusement dans une stratégie cohérente de ce type, pour au moins trois raisons :

(1) Une telle approche demandait de la part des donateurs une capacité de dialogue et de pressions politiques à haut niveau que seuls les Américains étaient capables de conduire ;

(2) Le chef de l’État se révélait, dans son mode de gouvernance, un chef tribal essentiellement soucieux d’acheter des loyautés et de jouer du népotisme ambiant ; il restait ainsi parfaitement rétif aux réformes qui s’imposaient pour construire un appareil d’État sur une base méritocratique ; cet achat de loyautés exigeait comme toujours en ce cas la mise en place de réseaux de corruption. Ces réseaux de corruption ont progressivement conduit à un véritable déchaînement de la corruption qui a décrédibilisé toute la classe politique.

Enfin (3) la pagaille entre les donateurs interdisait toute approche coordonnée de leur part sur un tel sujet qui ne figurait pas sur leur écran radar.

À la même époque, on constate d’ailleurs que, en Irak, les erreurs de Washington furent bien pires, car les Américains ont alors délibérément détruit un appareil d’État structuré. Paul Bremer, le proconsul américain de l’Irak en 2003/2004, a systématiquement démoli l’appareil d’État irakien, en licenciant sous prétexte de débaasification, l’armée, la police et l’administration irakiennes, ceci à la grande colère de Colin Powell qui mesura immédiatement le désastre mais ne put s’y opposer. C’est cette destruction de l’appareil baasiste qui a conduit au chaos, à la guerre civile irakienne, à la prise de pouvoir des chiites entraînant l’alignement de l’Irak sur l’Iran et, à terme, à la création de Daech. Il est difficile d’imaginer une politique américaine en Irak susceptible de conduire à un pire fiasco !

Les Américains ont en revanche tenté de construire en Afghanistan une démocratie largement inspirée de leur propre système – ce qui, dans ce pays extrêmement divisé, a ajouté des affrontements électoraux aux clivages ethniques traditionnels. Ce système a en particulier conduit à partir de 2014 – alors que les jeux étaient déjà faits et qu’une victoire sur les talibans était devenue impossible – à une paralysie provoquée par la rivalité entre le Pachtoune Ashraf Ghani et le Tadjik Abdullah Abdullah, chacun titulaire d’environ la moitié des voix correspondant largement à la division ethnique du pays.

Ashraf Ghani – qui lors de mes premiers entretiens avec lui, alors qu’il était ministre des Finances puis recteur de l’université de Kaboul, avait précisément l’ambition et la lucidité nécessaires pour construire un État fonctionnel – parvint au pouvoir en 2014, trop tard pour pouvoir mettre en œuvre sa vision. Il fut absorbé par son conflit avec Abdullah Abdullah, la grave dégradation sécuritaire, les tensions avec les Américains, la crise financière de l’État, la perpétuelle recherche de financements, les conflits incessants entre tribus, les désaccords avec les bailleurs de fonds et, enfin, les élections. La construction de la démocratie à l’américaine a finalement accentué les divisions internes au lieu de les résorber comme espéré. Situation très classique dans un pays multiethnique.

La construction d’un État afghan exigeait la construction d’un ensemble d’institutions « modernes »

Les néoconservateurs américains ignoraient que la construction d’un État passait par la mise en place d’un ensemble d’institutions dégagées du népotisme ambiant : une armée multiethnique disposant d’une logistique qui fonctionne et d’une aviation autonome la moins sophistiquée possible pour pouvoir être entretenue par des mécaniciens rapidement formés, une police et une justice non corrompues, une administration centrale et locale reconstruites sur la base du mérite. C’était certes particulièrement difficile à instaurer dans un pays tribal, dans un contexte où le président Karzai refusait le principe méritocratique pour garder le contrôle de la nomination des responsables en fonction de sa stratégie d’alliances mouvantes.

La mise en place d’institutions « modernes » était néanmoins possible, comme l’ont prouvé la création entre 2002 et 2005 de quatre institutions fonctionnant correctement : le ministère des Finances ; la Banque centrale, le ministère de la Reconstruction et du Développement Rural (MRRD) et, enfin, les Renseignements militaires. Le MRRD fut même pendant une décennie une institution modèle conçue ex nihilo par une équipe afghane qui a géré avec une remarquable efficacité un programme national de petits travaux ruraux financés par la Banque mondiale et divers donateurs, le « National Solidarity Program » (NSP). Ce programme fut jusque vers 2014 et la réduction des financements extérieurs un modèle du genre, qui a permis de réaliser pour environ 2 milliards de dollars de petits travaux à haute intensité de main-d’œuvre avec un minimum de corruption et de détournements. Une prouesse dans ce pays !

Techniquement et financièrement, rien n’empêchait en 2003/2004, avant la montée en puissance des talibans en 2007/2008, de construire ou reconstruire les institutions régaliennes constituant le cœur d’un appareil d’État moderne, en particulier les ministères de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice, de l’Énergie. Mais ces ministères furent octroyés selon la stratégie d’alliances de Karzaï et gérés comme des butins octroyés à des brigands qui y mirent en place leurs réseaux de prédation.

La remise en ordre de cette douzaine d’institutions aurait été envisageable dans l’ambiance d’enthousiasme qui régnait en 2003/2004. Une telle remise en ordre doit en effet commencer par une comparaison entre compétences et profils des titulaires des postes, ce qui permet déjà de découvrir des situations surprenantes et d’effectuer un premier tri… En outre, nombre d’Afghans de la diaspora hautement qualifiés abandonnaient alors leur emploi aux États-Unis ou en Europe pour offrir leurs services à l’équipe en place à Kaboul.

Je travaillais à cette époque comme consultant pour la Banque mondiale et j’en ai alors auditionné une bonne centaine qui, financés par cette institution, furent placés dans ces principaux ministères dans des positions parfois de management. Au bout de quelques mois, la grande majorité revint me voir pour se plaindre du népotisme généralisé et des foyers de prédation qu’étaient malheureusement ces institutions non réformées. Tous pratiquement ont renoncé, découragés. Soit ils étaient de la mauvaise ethnie et ostracisés. Soit leur présence gênait les détournements et le pillage organisé.

L’Afghanistan n’ayant pas de pétrole et ne pouvant budgétairement soutenir seul même une guerre de basse intensité, il aurait aussi fallu que l’aide internationale et, en premier lieu, l’aide américaine accepte de financer à environ 80 % le fonctionnement de cette douzaine d’institutions clés une fois remises à niveau ainsi que toutes les dépenses budgétaires afférentes. Le coût n’aurait pas été négligeable. Mais tant d’argent fut plus tard déversé en vain sur ce pauvre pays que les montants correspondants auraient certainement pu être mobilisés.

De plus, outre les fortes réticences politiques locales, il fallait affronter le fonctionnement très particulier de l’aide internationale. Car les donateurs détestent financer les fonctions publiques et, pour certains d’entre eux, comme la Banque mondiale, cela leur est même interdit. Financer l’armée et la police aurait aussi posé des problèmes spécifiques. Mais enfin, avec un peu de volonté on trouve des solutions ! Finalement, toutes ces institutions qui constituaient le cœur d’un État moderne sont restées des foyers de blocage et de corruption.

Ne se sont vraiment intéressés au problème du « state building » que les Britanniques, la Banque mondiale et quelques donateurs bilatéraux qui n’ont jamais eu de liberté de manœuvre sur ce sujet à cause du poids américain et de l’impossibilité d’un dialogue sérieux sur ce sujet avec le président Karzaï. C’est toutefois dans ce contexte qu’ont été quand même renforcées progressivement un certain nombre d’institutions étatiques bénéficiant de très importants financements externes. Ce fut le cas du ministère de l’Éducation nationale et du ministère de la Santé, deux domaines où des résultats significatifs ont été enregistrés en partant de situations qui étaient catastrophiques en 2002.

Afghanistan : L’aide internationale a contribué à l’affaiblissement de l’appareil d’État résiduel

Bien involontairement, le mode de fonctionnement de l’aide internationale a le plus souvent provoqué un affaiblissement et non un renforcement des institutions étatiques afghanes, déjà bien faibles. Et cela, non pas parce que les équipes techniques des donateurs étaient incompétentes, mais à cause des contraintes qui leur sont imposées par leurs mandants politiques. Les instructions sont en effet de toujours faire au plus vite, d’obtenir rapidement les résultats les plus visibles possibles, et surtout de n’avoir dans ces pays, où la corruption est endémique, aucune perte en ligne dans les circuits financiers, aucun détournement de fonds, aucun cas de corruption.

De telles instructions ne permettent pas de procéder au lent travail peu visible de reconstruction institutionnelle qui est nécessaire à l’obtention de résultats durables. Le refus de toute corruption oblige à recourir au système des projets autonomes très contrôlés. Cela aboutit certes à des résultats rapidement visibles, mais ceux-ci ne sont pas pérennes car conduisant à un désastre institutionnel. Ainsi, des écoles seront construites et inaugurées en fanfare, mais les maîtres ne seront pas là car la programmation des constructions n’a pas été prise en compte par un ministère de l’Éducation dysfonctionnel. Et quand les maîtres arriveront sur le terrain, un tiers d’entre eux seront illettrés, car nommés sur intervention de notables locaux. Et enfin quand arriveront les fins de mois, la paye ne sera pas là…

Dans un tel contexte, l’aide internationale, qui dans ce type de pays craint toujours de voir ses fonds disparaître dans des structures opaques, évite l’administration locale et finance directement « ses » projets. En Afghanistan, on estime que 80 % des financements extérieurs échappaient à tout contrôle des responsables afghans et court-circuitaient délibérément le budget et les institutions afghanes. Cette façon de procéder, qui a exaspéré Ashraf Ghani lorsqu’il était ministre des Finances, limitait certes corruption et détournements de fonds, mais en contournant le problème au lieu de le traiter.

Le traiter aurait impliqué des changements dans les équipes dirigeantes d’une douzaine d’institutions clés et le démantèlement des réseaux de corruption alimentant autant de réseaux politico-ethniques. Pour Karzaï, une telle mesure était impensable. Seuls les Américains auraient pu soulever la question. Mais ils avaient d’autres préoccupations. Dans certains cas, comme celui, pourtant crucial, de l’énergie, où le ministre Ismaïl Khan était un grand chef de guerre de la région de Hérat, placé là car Karzai voulait reprendre le contrôle des douanes à Hérat… les donateurs ont préféré ne pas s’occuper de ce secteur et Kaboul est restée pour cette raison pendant près de dix ans dans le noir. Tous ces mécanismes ont été parfaitement analysés et documentés par Sarah Chayes dans un livre remarquable.

Entre syndrome hollandais et concurrence entre bailleurs, les salaires dérapent

L’injection par la présence militaire et l’aide internationale de montants financiers considérables dans la petite économie afghane a provoqué ce que l’on appelle un « syndrome hollandais », mécanisme bien connu des pays pétroliers.

Ce phénomène a entraîné une forte inflation et une appréciation de la monnaie qui a entravé l’activité manufacturière locale. La concurrence entre donateurs pour trouver du personnel afghan de qualité a également fait monter les salaires du personnel d’une certaine technicité, parlant anglais et maîtrisant un ordinateur. L’écart entre les salaires versés par les donateurs (dont les ONG) et la fonction publique afghane se situait dès 2004/2005 dans un rapport de 1 à 5, voire de 1 à 10. Cette situation a provoqué un exode de tout le personnel de l’administration ayant un minimum de compétences techniques ou managériales vers les projets financés par les donateurs. J’ai eu un temps comme chauffeur un directeur de l’administration à qui son salaire de fonctionnaire ne permettait plus de payer son loyer.

Au lieu d’être ainsi renforcées par l’aide internationale, les principales institutions étatiques ont été vidées de leurs rares compétences techniques pour être remplacées par des projets d’une durée limitée financés par les bailleurs. Une fois le projet exécuté, l’équipe projet était dispersée. Les programmes de formation, qui furent très nombreux, permettaient au personnel des administrations qui avait bénéficié de cette formation de fuir vers les projets. Cette mécanique infernale interdisait toute efficacité institutionnelle à la formation. En 2013, lors de ma dernière mission sur ces questions de renforcement de capacités, il y avait infiniment plus de personnel « professionnel » afghan dans des structures de projets que dans les institutions nationales. Dans ce contexte, rares furent les renforcements de capacité au niveau institutionnel.

Ces renforcements institutionnels tentés par des donateurs désespérés portaient en général sur l’injection de cadres qualifiés provenant souvent de la diaspora dans des fonctions spécifiques comme les directions administratives et financières ceci pour tenter de sortir de l’opacité généralisée. Les cadres recrutés à cet effet exigeaient compte tenu de leurs charges familiales à l’étranger le paiement de sursalaires qui représentaient évidemment un multiple des salaires de leurs collègues de la fonction publique. Or la durée limitée des projets correspondants laissait rapidement à la charge de l’État afghan des coûts salariaux qu’il ne pouvait supporter, alors que les différences salariales provoquaient des tensions ingérables au sein des institutions concernées. En général le personnel de la diaspora restait peu de temps, découragé par l’ambiance de corruption, l’absence de systèmes d’informations fiables, les dénonciations calomnieuses, etc.

Ces sursalaires exigeaient pour être octroyés une revue des compétences des cadres et du personnel destiné à en profiter, en particulier des cadres provenant de ces administrations dont les compétences étaient très variables. Le président Karzaï, irrité par les réclamations des cadres non sélectionnés, a décidé un jour de généraliser ces sursalaires à l’ensemble de la fonction publique, ce qui était budgétairement délirant et, en outre, détruisait l’approche des donateurs fondée sur le principe du mérite. Ce problème salarial a dangereusement accru la dépendance du pays vis-à-vis de l’aide internationale et contribué à créer infiniment plus de pagaille que de capacités institutionnelles.

Finalement, les donateurs ont fini par intégrer dans des projets spécifiques de nombreux « morceaux d’institutions », y compris certains ministres et leur cabinet politique. Cette formule permettait surtout au personnel ainsi intégré dans des projets de bénéficier des sursalaires correspondants… Ce système, qui était au total d’une extrême fragilité, ne pouvait fonctionner que tant que l’aide internationale pouvait financer. Dès la réduction de cette aide, très sensible à partir de 2013/2014, cette mécanique s’est grippée.

Le caractère dysfonctionnel de l’ensemble de cet appareil d’État afghan et non seulement de l’armée a ainsi beaucoup joué dans l’effondrement final de ce régime. Le « système Karzaï », qui impliquait ainsi des « achats » de loyauté, reposait in fine sur une corruption qui a pris une dimension exceptionnelle, favorisée par le trafic de l’opium.

Cette corruption, qui a affecté tout le fonctionnement de l’appareil d’État, a joué un rôle non négligeable dans la désaffection générale de la population vis-à-vis du régime. Elle a considérablement fragilisé l’État afghan tel qu’il s’est construit plutôt mal que bien depuis 2002, crédibilisant la propagande des talibans et facilitant leur enracinement dans la population rurale. Il est à cet égard remarquable de noter le parallèle avec la fin du régime sud-vietnamien, lui aussi décrédibilisé et rongé par la corruption.

Quelles leçons pour les bailleurs internationaux ?

Ayant assisté comme le monde entier à l’effondrement du château de cartes que constituait l’appareil d’État afghan, je suis bien sûr effondré, mais non surpris.

L’une des leçons qu’il est possible de tirer de ces multiples expériences est tout d’abord qu’il faut, comme le fit le MRRD dont j’ai suivi attentivement la mise en place, engager les processus de restructuration institutionnelle en s’attaquant à la totalité d’une institution et en commençant par sa direction. Cette démarche implique la sélection de dirigeants ayant à la fois un certain charisme et des capacités managériales. On pouvait parfaitement en trouver une douzaine en Afghanistan en 2002.

Une telle restructuration doit être conduite indépendamment par chaque équipe de direction à son rythme. Elle implique que l’on trouve des solutions pour le personnel « irrécupérable » : mises à la retraite, packages de départ, voire postes d’ambassadeurs pour dirigeants qu’il faut écarter… Elle suppose évidemment que l’on sorte radicalement du système dans lequel on affectait chaque ministère ou chaque institution publique comme la société d’énergie ou la police à un chef de guerre ou à un allié politique qui allait conduire une politique de recrutement sur base ethnique et mettre en place un réseau de corruption pour son profit ou celui de sa tribu d’origine.

Cela dit, malgré ses multiples défauts, ce système dénoncé par Ashraf Ghani lui-même lorsqu’il était professeur dans un ouvrage bien connu des spécialistes pouvait se corriger progressivement. En tout cas, cette fin chaotique pouvait certainement être évitée. Mais le « deal » de Donald Trump, négocié directement avec les talibans, était absolument inepte. Comment négocier son départ en commençant par fixer sa date de départ ? ? C’est entamer une négociation en mettant toutes ses cartes sur la table. On peut tout au plus négocier sa reddition, c’est-à-dire rien du tout.

La méthode de Joe Biden, consistant à décider d’abandonner un jour un peuple parce qu’on a changé de politique, est également inacceptable. D’autres sorties moins lamentables étaient possibles pour les Américains. Même les Soviétiques, qui ont quitté l’Afghanistan en bon ordre, en furent capables.

Au total, la responsabilité des néoconservateurs et, en particulier, du trio Bush/Cheney/Rumsfeld dans ce désastre est immense. Ils ont cru que le problème afghan était simplement militaire et pouvait se régler rapidement. C’était une double erreur rendue plus inadmissible par leur refus d’écouter les multiples experts américains, parfois d’origine afghane, qui connaissaient parfaitement le pays et sa complexité.

Si la responsabilité de Trump dans cette déroute complète est considérable, celle de Biden l’est aussi. Mais celle de la communauté des donateurs, à laquelle j’ai consacré l’essentiel de ma vie professionnelle, n’est pas non plus négligeable.

Il devrait être établi une bonne fois pour toutes qu’on ne peut manifestement pas remettre sur pied un pays en crise grave avec des dizaines de bailleurs de fonds refusant toute coordination significative, initiant des centaines de projets éphémères, sans compter 2000 ONG et leur milliers de petits projets ! Les donateurs doivent impérativement accepter, dans ces pays en crise ou en conflit, au minimum deux révisions radicales de leurs méthodes d’intervention :

En premier, reconnaître comme une priorité l’appui à la construction d’un appareil d’État moderne en portant leurs efforts tout particulièrement sur les questions régaliennes, y compris la réforme de la justice et des services de sécurité. Ils ont encore pour principe de ne pas s’intéresser à ces secteurs dits de « souveraineté ». C’est une grave erreur encore répétée au Mali actuellement.

En second, l’exemple afghan, mais il s’est malheureusement répété au Mali, montre que la coordination des donateurs, qui devrait être centralisée à un niveau très élevé (premier ministre de préférence), n’est pas ou est mal assurée par le gouvernement bénéficiaire. Des dizaines de bailleurs traitent dans le plus grand désordre avec une bonne douzaine d’institutions locales. Il est ainsi caractéristique que le FMI traite avec le ministère des Finances, la Banque mondiale avec le ministère du Plan et nombre de bailleurs avec les ministères où ils ont trouvé des correspondants… La coordination, qui est alors déléguée aux donateurs, repose sur des consultations entre ces derniers. Mais cela ne fonctionne pas et ne permet pas de mettre de l’ordre dans la pagaille des projets tous azimuts qui fréquemment oublient l’essentiel.

En Afghanistan, le montant des ressources affectées de 2002 à 2007 au développement rural ne dépassait par 4 % du montant total de l’aide affectée au pays. Il est par ailleurs notable de remarquer que la table ronde de 2015 consacrée au Mali affectait également moins de 4 % à ce secteur alors que dans chacun de ces deux pays l’activité rurale est fondamentale. La mauvaise coordination entre donateurs justifierait la mise en commun de l’essentiel de leurs ressources dans un ou plusieurs fonds fiduciaires qui devraient être gérés de manière rationnelle, comme des budgets d’investissement cohérents. C’est, à mon expérience, la seule façon efficace permettant de coordonner leur action dans ce type de situation.

Pauvre Afghanistan coincé entre les talibans et la « communauté internationale » !

Espérons, sans trop y croire, que ces erreurs ne se reproduisent plus au Sahel…

Cet article écrit par Serge Michailof a été précédemment publié sur le site The Conversation

Merci d’avoir lu jusqu’à la fin ! Quelles réflexions vous inspire cette lecture ? Dites-le nous en commentaires…

L’Audace d’Entreprendre : Contribution de Ada Yaya Bocoum

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par l’entrepreneur et consultant Ibrahima Théo Lam, et le coach Marcellin Gandonou est intervenu pour le texte avant-propos à l’endroit du lecteur.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Y. Bocoum. L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices. Plus bas, vous découvrirez les options pour avoir cet ouvrage.

A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Mme Ada Yaya Bocoum. Cliquez pour tweeter

C’est pour moi un plaisir de contribuer à cet ouvrage qui se veut inspirant pour la jeunesse entreprenante du continent africain. Je suis Ada YAYA BOCOUM, Architecte Urbaniste, Gérante de l’Agence d’architecture et d’urbanisme  AFRICA ETUDES SARL basé à Ouagadougou au Burkina Faso. J’exerce depuis plusieurs années dans cette activité, profession libérale, au service des populations.

J’ai démarré mon entreprise en 2010 après avoir travaillé comme salariée dans une autre agence pendant 08 ans environs. A un moment, j’ai eu le sentiment que je n’avançais plus et j’ai senti le besoin de me donner d’autres challenges. En vérité, le principal déclic était l’insatisfaction face aux efforts fournis (avec le temps de travail et la rémunération qui ne me convenait plus). Comme j’avais envie de nouveaux challenges, cela m’a inspiré à faire le choix de quitter l’agence dans laquelle je travaillais pour créer la mienne. Je suis, actuellement en 2020, dans ma dixième année en tant qu’entrepreneure et dans ma quarantième année de vie.

Mon idée d’entreprise est la réalisation de mon métier d’architecte urbaniste. Dans cette passionnante aventure, j’accompagne les particuliers et entreprises dans la réalisation des ouvrages de qualité, uniques en leur genre et en lien avec les aspirations des clients. Je suis en quête perpétuelle d’innovations et mon souhait est d’expérimenter les nouveaux outils pour mieux satisfaire mes clients. J’ai donc commencé en me disant que cela devrait marcher puisque tout le monde a besoin de se loger et de s’abriter. Il faut remarquer que près de 80% des constructions dans nos pays se font sans faire intervenir les professionnels mais le marché de l’architecture existe et cible des particuliers/entreprises qui sont dans la recherche permanente d’ouvrage de qualité. C’est cette cible qui constitue nos prospects et la satisfaction du travail aboutit fait appel à d’autres clients.

Au Burkina-Faso, il faut dire que l’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs à travers plusieurs structures, projets et programmes tant nationaux qu’internationaux. Mais force est de constater que beaucoup restent encore à faire dans la dynamique d’orienter les interventions des différents partenaires pour plus d’efficacité dans l’accompagnement aux entrepreneurs.

Dans la réalisation quotidienne de nos activités, nous rencontrons certaines difficultés car nous exerçons un métier mal connu et les populations sont convaincues que l’architecte est réservé à ceux qui ont les moyens. Cet obstacle est un frein dans la réalisation des activités mais on peut bien travailler à corriger cela. Des actions de sensibilisation et de communication périodique sur ce métier sont recommandées avec l’assistance des parties prenantes et bénéficiaires des interventions. Au Burkina Faso et dans d’autres pays de la sous-région, il serait impérieux d’envisager également des sanctions sévères pour les personnes qui ne respectent pas les règlementations en matière de construction.

C’est évident que beaucoup d’actions sont menées par les gouvernants mais très souvent, entre le discours politique et les réalités des services compétents dans l’accompagnement des entrepreneurs, il y a des écarts remarquables. Nous assistons à plusieurs programmes d’appui à l’entrepreneuriat où des montants importants sont distribués pour les femmes et les jeunes. Mais malheureusement l’impact n’est pas très souvent visible. Et pour cause ! Pour un projet nécessitant  12 millions pour le démarrage, il est octroyé une subvention d’amorçage de 02 millions au promoteur. Dans ces conditions, qu’attendons-nous comme résultat dans 6 mois ou plus (selon la durée du projet) ? Un échec absolu dans la majorité des cas pour cette forme de financement…

Par ailleurs, en raison de la peur de prendre des risques financiers importants, très peu de places sont offertes aux projets innovants (ce qui est aux antipodes du discours politique).

« Ce n’est pas l’argent qui crée une entreprise ; ce sont les Hommes ». C’est une assertion que je partage car on peut bien démarrer son entreprise sans grands moyens et in fine, se servir de son réseau relationnel et du personnel qui travaille pour bâtir une entreprise prospère. Nous avons connu au Burkina Faso plusieurs initiatives financées pour booster l’entrepreneuriat mais qui se sont soldées par des échecs. Citons par exemple, le cas du PAPME qui avait octroyé des prêts aux entreprises. Mais les remboursements ont été difficiles ; ce qui a compromis la survie du programme. Il ne suffit donc pas d’accorder un prêt ou une subvention pour faire vivre une entreprise. Il y a beaucoup plus important que l’argent octroyé et ce qui manque souvent aux programmes du genre, c’est le suivi rigoureux de la gestion et l’usage des montants perçus par les bénéficiaires.

Si je dois porter un regard sur le système entrepreneurial au Burkina, sans faire un diagnostic complet, je dirai quand même que les entreprises qui se créent chez nous meurent très tôt. En fait, si la base de création d’entreprise est juste pour avoir un marché parce que ton cousin est aux affaires, l’entreprise fermera lorsque le cousin ne sera plus aux affaires… Il n’est pas facile d’entreprendre, ceux qui s’engagent dans l’entreprenariat en se disant que c’est facile l’apprennent à leur dépend. Car c’est une longue aventure, une tache de longue haleine et c’est énormément de sacrifices, de disciplines et de travail pour arriver au succès. Pour réussir les actions en cours dans l’accompagnement des entreprises, il faudra mettre en place des dispositifs sérieux pour renforcer et suivre les entreprises (PME) existantes afin qu’elles puissent accroitre leur chiffres d’affaires et recruter de plus en plus de personnel. Cela contribuera à la stabilité de l’économie et donc à la prospérité.

L’entrepreneuriat est un long chemin. Aux jeunes qui veulent s’y lancer, je leur dirai que c’est un beau voyage. Cependant il n’est pas évident de s’y engager ; il faut beaucoup d’audace, d’humilité, de respect du personnel et des clients et être dans une quête permanente d’amélioration de ses prestations, produits ou services. Ce qui exige donc de l’entrepreneur qu’il soit dans une logique de toujours apprendre pour s’améliorer au quotidien.

Pour finir cette tribune, je dirai aux aspirants entrepreneurs qu’entre le Business plan de départ et la réalité de l’entreprise, il y a un écart et il faut s’y adapter. Il faut comme valeurs la persévérance, le travail, le courage pour contrer les difficultés de parcours mais aussi assez d’audace, d’innovation. La discipline est également un compagnon de tous les jours car elle intervient dans presque tous les maillons de l’entreprise dont la gestion financière et des employés.

Pour prendre contact avec Ada YAYA BOCOUM, prière visiter le site internet AFRICA ETUDES : www.africaetudes.com

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covid 19 et sécurité alimentaire
Covid-19 au Benin : Regards entre la crise et la sécurité alimentaire

A l’instar de la plupart des pays en voie de développement, au Bénin, la sécurité alimentaire reste encore un des défis majeurs. En réalité, la faiblesse du pouvoir d’achat s’illustre en tête de peloton parmi les plus évidentes causes en tenant compte de la production nationale par habitant. Ce contexte est venu s’aggraver par la crise sanitaire, économique et sociale en lien avec la Covid-19. Avec la survenue de la pandémie, sa propagation et les mesures de sa contenance, les économies de par le monde ont fait preuve d’une certaine fébrilité.

covid 19 et sécurité alimentaire

De plus, cette situation sanitaire a fait émettre nombre d’hypothèses. Quelles qu’elles soient, elles sont soit fondées sur des théories de changement radical, soit sur celles prônant le retour à la normalité. C’est à croire que l’indécision ou la neutralité sont les seul absents de la scène orchestrée par le coronavirus. Il est de ce fait normal, au regard des dynamismes observés au Bénin, qu’on élucide sur le plan de la sécurité alimentaire ses enjeux pendant la crise ainsi que les réponses de ses acteurs afin d’aboutir à des projections sur les futurs de l’alimentation.

Les enjeux de la sécurité alimentaire au Bénin en lien avec la Covid-19

 

L’économie béninoise est tournée vers l’agriculture et les industries de transformation des produits issus de l’agriculture, secteurs largement centrés sur les produits d’exportation tels que le coton, l’anacarde et l’ananas et vers le commerce. Avec les frontières fermées et donc la baisse drastique du commerce avec le reste du monde, le coronavirus, aura donc enseigné plus d’un. D’ailleurs, depuis le Sommet Mondial de l’Alimentation de Rome 1996, il a été retenu formellement que « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ».

En lien avec les réalités béninoises, il est clair que la pandémie aura été à l’origine de disruptions sur divers plans dont celui de la sécurité alimentaire. C’est dire que parmi les principaux défis du Bénin en matière de sécurité alimentaire figure le maintien ou le renforcement du pouvoir d’achat des béninois pour leur donner les moyens d’observer les règles barrières et mesures sanitaires prises au regard de l’évolution de la pandémie.

Est-il possible de diriger ou d’orienter un être humain affamé ? La réponse serait affirmative dans la mesure où il dispose de quoi s’alimenter ou qu’on le lui miroite. Si non, l’instinct de survie prendra le dessus sur la raison, ce bon sens qui le distingue des animaux. Il semble qu’aucun Etat au monde n’a pu échapper à cette dure réalité durant cette pandémie.

Les dynamiques des acteurs en lien avec la sécurité alimentaire face à la Covid-19

 

Qu’ils soient gouvernants, gouvernés, société civile et/ou entreprises, tous semblent avoir pris très au sérieux la pandémie de la COVID-19 dès la détection du tout premier cas sur le territoire le 16 Mars 2020. Dès les lendemains de la crise et des premiers cas décrétés, tous les acteurs se sont mis d’accord sur la nécessité de prendre les dispositions idoines pour sécuriser les populations. C’est dans cette logique qu’un confinement général avait été imposé avec les conséquences dans un contexte où la population est occupée, en majorité, par les activités du secteur de l’informel. Une réalité qui rend difficile les limitations de déplacement dans un contexte où le gagne-pain quotidien, la pitance, se cherche chaque jour. Il est donc aisé de comprendre comment les populations ont vécu le cordon sanitaire et les limitations imposées par le Gouvernement du Bénin.

Difficile de comprendre les comportements véreux de certains acteurs, notamment des commerçants qui, en voulant profiter de la crise, ont procédé à la surenchère des prix des produits de consommation de première nécessité. Ce qui a conduit le Gouvernement, à travers son Ministère du Commerce, à prendre une note pour décourager la surenchère orchestrée. Cela a, notamment, mis en garde les commerçants et autres acteurs des circuits de distribution des produits alimentaires. Aussi loin qu’on puisse s’en rappeler, cette décision est historique au Bénin et confirme le souci permanent de l’Etat de s’occuper du bien-être de la population.

En sus, après quelques mois où les entreprises de divers secteurs ont connu d’énormes difficultés de trésorière, le Gouvernement a lancé une vaste opération de recensement des secteurs touchés par la pandémie puis a octroyé un dédommagement forfaitaire. C’est avec une enveloppe financière de 74 milliards de FCFA que l’Etat béninois a pu alléger les peines des populations et des entreprises. De plus, le Gouvernement a pris trois mesures spécifiques pour un montant de 100 milliards FCFA suivant la logique de permettre aux entreprises agricoles d’avoir accès au crédit à 12 % au plus et partiellement garanti par l’Etat.

Faciliter et garantir l’accès au financement aux exploitants agricoles pour contribuer à la croissance de la production végétale, animale et halieutique, tel était l’objectif visé par le gouvernement en initiant des mesures complémentaires dans le cadre de l’atténuation des effets économiques de la pandémie du Covid-19. Ces différentes mesures ont permis (permettent et permettront) aux entreprises agricoles d’avoir accès au crédit à un taux maximal de 12 % et partiellement garanti par l’Etat.

Les ministres concernés par le sujet sont montés au créneau pour expliquer le mécanisme de mise en œuvre desdites mesures qui viennent compléter celles prises en faveur de certaines catégories d’entreprises par le gouvernement. Ces successifs actes posés par le gouvernement ont ainsi permis aux citoyens béninois de toujours disposer d’une certaine capacité à aller sur le marché et se fournir en vivriers. C’est d’ailleurs non seulement pour soutenir les producteurs mais également pour rendre toujours effective la disponibilité des produits agricole de qualité que le gouvernement béninois a fait don de 10 millions de FCFA de semences à plus de 400 producteurs maraîchers dûment affectés par la pandémie.

Pour conclure sur les dynamiques observées au niveau des dirigeants, remarquons le passage à la digitalisation et la simplicité du processus de création des entreprises. C’est dire que dorénavant de chez soi, tel que recommande la pandémie de la Covid-19, toute personne désireuse de créer une entreprise peut le faire. Il faudra croire qu’en plus de l’opportunité due à la Covid-19, que c’était la main tendue qu’attendait cette jeunesse béninoise avide d’entreprendre.

En ce qui concerne les partenaires techniques et financiers, ils ne sont pas restés du reste dans la prise de mesures et d’initiatives face à la Covid-19. Les défis que présente la réduction de la pauvreté dans les pays en voie de développement et au Bénin en particulier ne sont plus à démontrer. Avec la crise du coronavirus, beaucoup ont émis l’hypothèse que plus rien ne serait comme avant. C’est qu’il s’agit d’un épisode sans précédent, révélateur de beaucoup de lacunes mais aussi de capacités d’adaptation.

En effet, les initiatives qui permettront de sortir des difficultés économiques ne se limitent pas à la seule bonne gouvernance politique des États, ni à leur seule volonté économique solitaire. Ils passent par l’effort conjugué des gouvernements et des institutions financières internationales en vue de financer la stabilité économique par des investissements massifs dans le secteur agricole, secteur très prometteur pour une croissance diversifiée, la sécurité alimentaire, et la nutrition.

Dès lors les institutions financières internationales comme le Fonds International de développement agricole (FIDA) ont joué un rôle crucial dans la mise en œuvre de stratégies pour assurer la résilience des populations face à la sécurité alimentaire. Sans s’y limiter et pour ne pas se lancer dans le listing des initiatives, il faut néanmoins reconnaître que divers partenaires au développement sont intervenus au Bénin dans l’objectif de soutenir l’Etat et les populations à travers des projets ponctuels. Il est opportun de réfléchir à des approches pouvant permettre de faire davantage face aux disruptions observées.

Comment rendre résilient l’agriculture béninoise dans cette crise ?

Les artisans agricoles béninois, ces braves paysans, comme on les désigne familièrement, sont encore, une fois de plus, sollicités pour rendre le peuple béninois fier en ces temps difficiles de presque cessation des échanges planétaires, donc de disponibilités relatives des produits importés qui jonchent la plupart du temps le panier de la ménagère béninoise. L’urgence est donc là. Il faudra alors ne plus compter sur les stocks préétablis pour les moments de pénuries en vue des ventes meilleures. Dès lors, il est plutôt question pour l’agriculteur, de pouvoir faire le choix délibéré de déstocker pour aujourd’hui survivre tout en renouant avec la production, celle qui bien sûr serait possible selon les caractéristiques pédoclimatiques du moment.

Le corona virus aura donc sonné le glas de la nécessité de la prise de conscience de l’autosuffisance alimentaire. Produire pour aujourd’hui mais également pour demain ; le Bénin a dorénavant dos au mur face à cet enjeu majeur. Il est évident que les actions futures à envisager sont celles qui assurent l’autonomisation des systèmes alimentaires car la pandémie a révélé les insuffisances de la dépendance. Nous pensons qu’il est opportun d’inciter et conforter le développement d’une certaine économie manufacturière locale.

La morosité des activités portuaires battant son plein en ces temps, la flambée des prix des produits tant d’importation que locaux ne s’est donc point fait attendre. Comme le prévoit d’ailleurs la théorie économique, il n’a pas fallu longtemps pour que s’observent des comportements de substitution de nombre de biens. La compétence locale s’est donc naturellement fait inviter. Elle revenait d’ailleurs de loin. Certes, elle était présente mais enfoui dans un paisible sommeil forcé dû aux échecs répétés subis lors de ses successives tentations de participation au marché local.

En réalité, plus d’un avaient déjà perdu la bataille du marché tant que l’offre extérieure était si intense avec des coups de cession de plus en plus bas tandis que nombre de celles locales, malgré tous leurs efforts continuaient à déverser sur le marché des produits qui de plus en plus semblaient prendre de la valeur financière aux yeux du Price-Taker que représentait tout consommateur, qu’il soit béninois ou non. La Covid-19, vient de donner la voix à des orateurs sans voix. L’opportunité était là quoique bien déguisée en défi. Car plus que jamais l’industrie béninoise pouvait se dresser et vigoureusement faire face à cette crise en apportant de ses solutions manufacturées pour le bonheur et la fierté du consommateur béninois.

Par ailleurs, les défis du stockage et de la gestion des produits vivriers sont devenus cruciaux dès lors que le temps ne semble point jouer en la faveur de qui que ce soit dans ce combat planétaire contre la Covid-19. En effet, au Bénin, le secteur primaire représente 28,1% du PIB, le secteur secondaire 14,6% dont 6% pour les industries agroalimentaires et 4,4% pour le BTP, et le secteur tertiaire 48,8% du PIB dont 13% pour le commerce et 9% pour le transport.

Les exportations (450 Mds XOF en 2018 hors réexportations) sont très concentrées sur trois catégories de produits à savoir le coton fibre (55% des exportations du pays), la noix de cajou (15,5% des exportations) et les oléagineux (4,5% des exportations). Notons que ces divers secteurs ont été impactés par la crise et les différentes actions ont permis de faciliter le vécu des populations. Il est besoin dès lors de maintenir la dynamique sociale de soutien aux populations et de se projeter continuellement. C’est de cette manière qu’on peut en permanence se remettre en question, revoir nos options, tout en s’inscrivant dans une dynamique programmatique sur les questions liées à la sécurité alimentaire. C’est le moment, plus que jamais, de miser sur les synergies entre les acteurs de divers ordres pour ensemble tenir la riposte face à la pandémie révélatrice de nos insuffisances multiples.

Par José Herbert Ahodode, Agronome socio-économiste, Youth in Soil.

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Cet article fait partie de Covid-19 Food/Future, une initiative du projet SEWOH Lab du TMG ThinkTank for Sustainability (https://www.tmg-thinktank.com/sewoh-lab). Elle vise à fournir un aperçu unique et direct des impacts de la pandémie Covid-19 sur les systèmes alimentaires nationaux et locaux. Suivez également @CovidFoodFuture, nos journaux vidéo de Nairobi

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