UN ESPOIR POUR LE SAHEL

Un espoir pour le Sahel

 

UN ESPOIR POUR LE SAHEL... La relance de grands programmes d’infrastructures pour un développement durable, l’amélioration des conditions de vie des populations et le retour de la sécurité. Cliquez pour tweeter

Neuf ans après le déclenchement de l’opération qui a mis un terme à l’offensive djihadiste au Mali, la situation au Sahel est préoccupante. Au regard du niveau des budgets investis (il s’agit de milliards d’Euros par an) et du volume des forces militaires engagées dans la résolution de cette crise (au bas mot plus de 35 000 hommes), les perspectives restent peu encourageantes et même inquiétantes au regard de la menace qui s’étend désormais concrètement aux pays du sud Sahel !

Le sentiment qui prévaut est que les stratégies traditionnelles ont échoué. Selon le patronat des pays du G5 SAHEL, une initiative forte et concrète doit être prise pour relever le défi de la paix et du développement au Sahel. Il faut susciter un choc psychologique suffisamment fort pour à nouveau créer de la richesse, retrouver ainsi collectivement confiance en l’avenir et de ce fait réunir les conditions d’un retour à la paix.

Les opérateurs du secteur privé des pays du G5 SAHEL sont convaincus qu’une politique ambitieuse d’investissements dans de grandes infrastructures par la mise en route de chantiers à haute intensité de main d’œuvre, combinée au développement de multiples petits métiers est dorénavant la seule stratégie de nature à relancer la demande et donc le niveau de consommation.

Le projet conçu par l’union des patronats du G5 SAHEL vise à développer un corridor à vocation économique de dimension sous régionale reliant les capitales des pays de la bande Sahel, assorti de la construction d’un barrage majeur (Taoussa), – non pas en coût (il s’agit davantage d’une grande digue sur le fleuve Niger) – mais en capacité à fixer une population, de nature à faire émerger une ville autour d’un nouvel espace économique potentiel.

La mise en synergie de l’ensemble constituera la condition sine qua none pour susciter enfin une production régionale. Cette politique offrira bien évidement de meilleurs services aux populations dans des domaines essentiels comme l’énergie et le transport. Elle devra permettre de créer des emplois dont l’insuffisance aujourd’hui atteint un niveau record extrêmement dangereux pour la stabilité de toute la région et son avenir.

Au niveau du G5 SAHEL, c’est aussi une opportunité exceptionnelle de développer une vision régionale du développement et la promotion d’un aménagement concerté d’un territoire transnational vaste et diversifié aux ressources et potentialités certaines et dont il faut davantage jouer la complémentarité. Le succès de cette nouvelle initiative est dès lors impératif. Il a été présenté aux Chefs d’Etat du G5 SAHEL et a obtenu un début d’appropriation comme choix stratégique majeur, à travers leur déclaration en faveur d’investissements massifs dans les infrastructures pour « une approche intégrée entre sécurité et développement » (communiqué final du Sommet de N’Djamena, p. 28).

Simultanément, un cadre incitatif doit être clairement promu par les pouvoirs publics pour encourager le secteur privé national et international à mobiliser davantage de ressources, en particulier dans le cadre de Partenariats Public Privé (PPP) et accélérer la réalisation des infrastructures incontournables pour le développement du Sahel dans les prochaines décennies.

Les opérateurs sahéliens du secteur privé considèrent que ce choix ainsi clairement affirmé par les autorités politiques auprès des bailleurs de fonds internationaux pourrait amener ceux ci à orienter davantage leurs ressources vers le soutien à cette politique qui combine les visions et les efforts des secteurs privés et publics africains . Le Sommet UA/UE de Bruxelles des 17 et 18 Février 2022 devrait être l’occasion d’en faire la confirmation en classant ce projet, qui irrigue pratiquement toutes les thématiques (mobilité, logistique, emplois…), dans les priorités retenues.

QUID DU PROJET : UN ESPOIR POUR LE SAHEL

I. LE SAHEL DANS L’IMPASSE ?

Sur le plan sécuritaire, malgré quelques succès récents, la dégradation générale de la situation au Sahel et plus particulièrement au Mali et au Burkina Faso est constante depuis 2016. Aux attaques répétées et meurtrières des groupes armés djihadistes contre les forces armées et les populations viennent désormais s’ajouter des exactions contre les populations et des affrontements inter-ethniques sanglants impliquant les communautés Peulhs, Dogons, celle des chasseurs traditionnels et même aujourd’hui les Bambaras. Sous-développement, chômage, pauvreté endémique et impossibilité d’accès aux services de base viennent compléter les ferments de la crise sahélienne.

Il y a lieu de noter des avancées dans le domaine du combat contre le terrorisme dans la région des trois frontières, un renforcement des capacités militaires de certains États de la région, un retour timide de l’État et des administrations sur les territoires ; toutes choses qui sont notoirement insuffisantes pour inverser la tendance, car dans le même temps on assiste à l’extension géographique de la menace. D’autant plus que le volet  » aide au développement  » n’a pas suscité un grand projet emblématique et mobilisateur capable de créer le choc suffisant pour modifier la perception et l’adhésion des populations à la sortie de crise.

II. LE DEVELOPPEMENT COMME JUGE DE PAIX ?

Jusqu’à récemment, la priorité donnée à la situation sécuritaire prévalait sans que cette approche n’ait donné, à ce stade, les résultats escomptés. De nombreux projets de développement ont alors été évoqués, portés sur les fonts baptismaux par les Nations-Unies, ou encore des partenaires bilatéraux et multilatéraux regroupés sous la coordination de l’Alliance Sahel. Mais leur réalisation, leur cohérence d’ensemble et leurs effets sont encore difficiles à mesurer si tant est qu’ils ont été effectivement mis en œuvre.

Entre l’autosatisfaction des effets d’annonces, les lourdeurs technocratiques des procédures et les délais avant que des effets visibles n’apparaissent, les populations sont désabusées. Or, au fil du temps et face aux limites d’une approche exclusivement militaire, les avis convergent de plus en plus pour tenter de traiter l’insécurité par une réponse économique, considérant que c’est en grande partie le chômage et la pauvreté qui sont le terreau de la situation actuelle. Il s’agit donc de créer un choc psychologique et économique à deux niveaux et sur tout l’espace sahélien mais indiciblement liés entre eux : lancer de grands projets d’infrastructure au niveau régional avec autour d’eux les micro-activités qu’ils vont instantanément susciter (alimentation, service, logistique, etc.) combinés à une mise en mouvement à travers de multiples petits projets donnant rapidement des effets visibles.

Parmi les grandes infrastructures dont l’absence pénalise fortement le développement du Sahel, celles qui faciliteront les échanges au sein de ces vastes territoires et l’accès à l’énergie pour le plus grand nombre doivent être prioritaires. Pour amorcer ce processus, le patronat des pays du G5 suggère que les projets soient largement endossés par les Chefs d’Etat devant leurs partenaires internationaux.

III. UN CORRIDOR DE DEVELOPPEMENT RELIANT LES PAYS DU G5 SAHEL
Un premier tronçon relierait Bamako et Nouakchott. Le Mali, compte tenu de sa situation géographique particulière d’ensemble frontalier de 7 pays de la région, a toujours eu une vocation d’échanges interrégionaux. La densification recherchée de son économie comme de celle de l’ensemble des pays de la sous-région passe naturellement par le développement de bassins de production et de flux d’échanges nourrissant les transferts et alimentant cette vocation de plateforme logistique du pays. C’est dans cette perspective d’aménagement de routes que s’inscrivent déjà, avec la Côte d’ivoire le développement de la région de Sikasso et avec le Sénégal celle de Kayes ; ce projet reliant le Mali et la Mauritanie venant compléter ce dispositif déjà bien avancé.

Afin d’en faire un véritable vecteur de sécurisation et de développement, le corridor Nouakchott-Bamako est pensé, dès l’origine dans une approche globale assurant l’articulation entre la dimension internationale (désenclavement commercial), les dynamiques locales de développement économique et social et la sécurisation tout au long du tracé et dans les régions proches. L’objectif est ici d’appréhender le corridor comme un outil pluridimensionnel d’aménagement du territoire, de développement économique, de progrès social et de
sécurisation.

L’extension aux autres pays du G5. L’idée est de commencer l’exploitation du corridor entre Nouakchott et Bamako avec notamment les investissements du port de Nouakchott (déjà réalisés) et le barrage de Taoussa au Mali (déjà voté) et de connecter ensuite le plus rapidement possible, le Burkina le Niger et le Tchad. La base de cette construction reposera sur un dialogue constructif public/privé et entre les patronats des cinq pays, à travers une active concertation pour imaginer les schémas les plus productifs. Il s’agit d’un processus qui se déploiera dans le temps mais qui peut être entrepris dès aujourd’hui pour consolider la paix dans la région par un « choc de structuration » voulu et conçu par les pays du G5 et qui bénéficiera finalement aussi bien aux pays du Nord que du Sud.

IV. UN PROJET GLOBAL, LE BARRAGE de TAOUSSA

Concernant le Mali, ce choc économique et psychologique pourrait être amplifié en mettant en œuvre le projet de barrage de Taoussa dans la région de Boureme, à une centaine de kilomètres au nord de Gao sur le fleuve Niger. Cet investissement permettrait l’installation d’une usine hydroélectrique de 25 MW et une production annuelle de 118 GWhs, l’exploitation du gisement de phosphate de Boureme et le démarrage d’une production de blé à Dire, où des conditions exceptionnelles pour sa culture sont réunies.

L’étude d’impact fait apparaître qu’il absorberait la totalité de la main d’œuvre du cercle de Gao, voire de celui de Tombouctou (de l’ordre de 500 000 personnes seraient impliquées d’une façon ou d’une autre dans ce projet), qu’il permettrait une autosuffisance alimentaire de ces cercles, une augmentation du taux d’activités de la population rurale de 42 à 97 % et des revenus pour cette même population qui seraient multipliés par 10 (de 50 à 500 000 francs CFA/an).

En parallèle, ce projet initié au départ par le Conseil National du Patronat Malien (CNPM) présidé par Mamadou Sinsy Coulibaly, donnerait l’occasion d’un projet dans le projet en recrutant et formant une partie de la population aux petits métiers qu’une telle activité ne manquerait pas de créer automatiquement dans son environnement immédiat ; toutes choses qui participeraient d’une forme de structuration de l’économie informelle, de la stabilité de la zone et de l’adhésion de la population à la recherche d’une issue à la crise malienne.

Pour en savoir plus sur le projet : UN ESPOIR POUR LE SAHEL, téléchargez le document synthèse.

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Antonin Dossou

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