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José Herbert Ahodode
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Face au Covid-19 : comment dynamiser les chaines de production d’aliments de base ?

Cet article nous amène dans une réflexion sur comment dynamiser les chaines de production d’aliment de base. L’auteur de ce texte est Rachidi Idrissou ; il est ingénieur agronome, consultant en développement des filières agricoles. Il capitalise plusieurs années d’expériences en collecte et analyse de données socio-économiques en milieu rural. Au quotidien, il accompagne les organisations et entrepreneurs dans l’élaboration de business plan, dans la conception et la gestion de projet. A la fin de cet article, je vous laisserai ses contacts pour de futures collaborations. Mais avant de partir, n’oubliez pas de vous abonner au blog !

Les défis liés à la crise sanitaire en Afrique subsaharienne

 

La pandémie du Corona virus provoque une crise sanitaire et un ralentissement économique mondial sans précédent. En Afrique subsaharienne, la découverte des premiers cas de contamination a engendré, au sein de nos Etats, la prise de décision drastique qui ne prenait pas forcement en compte les réalités spécifiques de chaque pays. Parmi ces différentes décisions, il y a la fermeture des frontières, le confinement partiel ou total et l’Etat d’urgence bloquant les activités entre pays des différentes sous régions africaines.

Ces différentes mesures ont des impacts sur des petites et moyennes entreprises menaçant le développement économique à long terme et le bien-être social des populations, surtout celles plus vulnérables. Cette situation ne laisse pas le secteur agricole indifférent : les producteurs, les commerçants et les transformateurs de produits agricoles ont vu leurs chiffres d’affaires baisser durant ces derniers mois. Ces derniers peinent justement à trouver des stratégies adéquates pour gérer et s’adapter à cette situation de crise.

Au Bénin, le secteur agricole occupe environ 70 % de la population active – surtout en milieu rural – et contribue pour environ 30% du PIB. Ce secteur est donc un moteur clé du développement de l’économie béninoise. Néanmoins les acteurs des chaînes de productions agricoles sont confrontés à des défis liés au financement de leurs activités, au manque d’informations et à l’accès au marché de leurs produits.

Pour résoudre ces problèmes, plusieurs interventions venant des politiques agricoles des différents gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays, des partenaires techniques et financiers auprès des producteurs ont été considérables et les acquis ont contribué à améliorer un temps soit peu les conditions des producteurs agricoles.
Toutefois il reste assez d’effort à faire car la crise sanitaire actuelle nous montre bien de limites et de défaillances dans le système d’approvisionnement et de commercialisation des produits agricoles. Le plus criard est que l’agriculture – au niveau local – peine à satisfaire les besoins alimentaires des populations. Plusieurs institutions internationales telles que la FAO, le PAM et diverses ONG intervenant dans le domaine de l’agriculture et la sécurité alimentaire redoutent pour les pays de l’Afrique subsaharienne une crise alimentaire.

Il est évident que cette crise sanitaire – liée au Covid-19 – pourrait provoquer (provoque déjà) l’augmentation des prix des produits alimentaires en raison du fait que la plupart des pays africains sont fortement dépendants des marchés alimentaires mondiaux. Dans ces conditions, les populations les plus vulnérables risquent d’être en insécurité alimentaire et les poches de famine sont à redouter. Les statistiques actuels annonce un lendemain moins radieux pour le continent africain face à cette pandémie. C’est ainsi qu’il est plus qu’urgent de se lancer dans des réflexions collectives sur l’Afrique d’après Covid et de penser des actions utiles à partir d’approches réalistes pour panser les maux auxquels font face les populations – rurales en particulier.

La promotion des filières céréalières et tubercules comme solution à court terme

 

Les céréales et les tubercules sont des aliments les plus consommés en Afrique de l’Ouest. Elles se retrouvent dans les repas quotidiens des populations aussi bien rurales et urbaines sous diverses formes – farine fermentée traditionnelle servant à la préparation de bouillies, torréfiés sous formes semoules, grillés, farine pour la préparation de pâte et de galettes. Ces différents aliments contribuent à la sécurité alimentaire des populations.

L’un des défis de ces filières en cette période de crise sanitaire serait leur compétitivité dans le but de nourrir les populations des campagnes et des villes. Pour permettre à ces filières d’être plus compétitif, il est capital d’investir sur toute la chaine de valeur en commençant par la production, la transformation et le transport des produits des champs vers les transformateurs et consommateurs finaux.

La chaine de production : à ce niveau de la chaine de valeur, il serait intéressant de répondre aux divers problèmes rencontrés par les producteurs de culture vivrière surtout des zones rurales. En effet, ces problèmes prennent en compte les moyens de productions restés rudimentaires et les intrants quasi-inexistants pour une production à grande échelle (car les productions sont souvent destinées aux cultures de rente). L’accès aux informations est le premier pas vers la réussite d’une activité. Il faudra donc travailler à mettre au service des producteurs de culture vivrière (céréales et tubercules) des informations sur l’utilisation efficiente de la terre, les données climatiques et les technologies agricoles innovantes et faire suivre chaque exploitation agricole par des experts en agronomie.

Pour permettre à l’agriculture familiale de s’orienter plus vers le marché et les villes, il sera important d’inculquer aux producteurs la notion d’entreprise agricole, d’investissement et de recherche du profit ; cela permettra de limiter la pauvreté car en Afrique subsaharienne les productions sont d’abord mobilisées pour assurer les besoins des ménages et ne permettent pas (toujours) de réaliser les investissements nécessaires à l’amélioration des systèmes de production. Ce qui fait qu’en fin de compte, le secteur agricole se retrouve employeur de plus de personnes mais ne produit qu’à peine 5% des disponibilités alimentaires mondiales et peine donc à nourrir les populations.

La chaine de transformation : cette partie de la chaine est de plus en plus exploitée en Afrique subsaharienne ; ce qui n’était pas le cas dans les décennies passées. De plus en plus de jeunes s’investissent dans la transformation agroalimentaire de céréales et de tubercules. Cette politique de transformation locale de produits permettra de faciliter l’accès des agriculteurs des campagnes au marché des villes, de créer une économie locale inclusive et réduire le nombre de populations vulnérables à la faim et à la pauvreté. Car plus les transactions commerciales des produits agricoles seront dynamiques, plus les revenus des producteurs augmenteront et bénéficieront à toute la communauté des campagnes et des villes.

Pour faciliter cette transition, il est opportun de miser sur les actions qui allègent les peines des populations dans le transport des produits agricoles des champs vers les villes, à travers le reprofilage des kilomètres de route et la réduction des tracasseries policières routières. Une économie dynamique et un accès des populations des villes et des campagnes aux denrées alimentaires de base seront des solutions et des réponses à la crise sanitaire liée au Covid-19 en Afrique de l’Ouest.

La chaine de consommation : Pour encourager les producteurs et petites entreprises de transformation agroalimentaire, il est important que les populations africaines consomment et achètent les produits locaux. La consommation locale devrait cesser d’être « un slogan récité par tout le monde mais appliqué par personne » pour devenir cet exutoire qui promeut la production locale en misant sur les produits du terroir.

Il est donc de notre responsabilité collective de travailler afin que nos politiques de consommation alimentaire priorisent et choisissent les produits agricoles et agroalimentaires locaux d’abord sur tous les marchés, les cérémonies publiques ou privées avant les produits importés. Le développement n’est pas de la magie, c’est une construction logique. Ce n’est qu’en posant les bons pas que les entreprises agroalimentaires et exploitations agricoles pourront prospérer et être plus compétitives sur le marché national comme les autres produits céréaliers tels que le riz chinois, thaïlandais et le blé importés.

Ecrit par Rachidi Idrissou, Ingénieur Agronome, spécialiste des questions agricoles.
Mail : rachidi.idrissou89@gmail.com / Contact : +229 66 84 30 95.

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Audace d'entreprendre
L’Audace d’Entreprendre : Contribution de Lawani Adjaratou

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par l’entrepreneur et consultant Ibrahima Théo Lam, et le coach Marcellin Gandonou est intervenu pour le texte avant-propos à l’endroit du lecteur.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Y. Bocoum. L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices. Plus bas, vous découvrirez les options pour avoir cet ouvrage.

A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Lawani Adjaratou @AdjaratouLawani Cliquez pour tweeter

Adjaratou LAWANI est une femme forte et passionnée par le développement du potentiel. Conférencière internationale, Mentor, Motivatrice transformationnelle et auteur, elle accompagne ceux qui désirent reprendre le contrôle de leur vie en renforçant leur confiance en eux. Issue de la diaspora, elle est rentrée au Bénin, son pays d’origine, pour donner de son incroyable énergie à la jeunesse et surtout à la femme, car elle croit fortement à un monde meilleur par une contribution indélébile de la femme.

Sa propension à vouloir à tout prix que son entourage se porte bien et profite de tous les instants de bonheurs l’a conduite par la force des choses  au développement personnel et à la motivation. Le fait d’avoir traversé des moments assez difficiles dans sa vie personnelle et d’avoir toujours su comment se relever après de nombreux échecs l’a forgé en une femme extrêmement à l’écoute des besoins des personnes qui croisent son chemin à travers l’intelligence émotionnelle, la pensée positive et la confiance en soi. Amoureuse de son continent, l’Afrique, son objectif est de participer au grand réveil de celui-ci, en motivant, en inspirant ses paires pour leur dire que sur leur terre nourricière, il est permis de rêver grand et de travailler dur pour obtenir la réussite et le succès.

Dans cette tribune, Adjaratou Lawani ouvre son cœur et nous parle !

C’est un plaisir pour moi de contribuer à la transmission de connaissances utiles aux jeunes. Nous avons pendant longtemps téléchargé le logiciel des ainés qui laissaient entendre qu’il valait mieux avoir un emploi sécurisé et le mieux était de l’avoir dans la fonction publique. Nombreux sont les jeunes qui rêvent encore aujourd’hui d’avoir une place de fonctionnaires. Je me demandais alors si la majorité veut devenir fonctionnaires alors qui créera la richesse, qui payera les impôts, qui créera des emplois pour la population de jeunes qui ne cesse de s’accroître dans tous nos pays ?

Dans mes réflexions, je me suis rendue compte que le mal venait souvent de là ! Regardez autour de vous, dans le paysage économique, quels sont les modèles de réussites d’entrepreneurs que nous connaissons ou tout simplement dont nous entendons parler, surtout des jeunes ? La réponse est très peu ou pas du tout.

Et là surgit l’épineuse problématique des défis de l’entrepreneuriat. En réalité, la famille, les professeurs, les livres, la télé, etc. ne nous parlent pas de parcours  d’entrepreneurs inspirants, motivants et qui nous ressemblent. En un mot la « Culture d’entreprendre » n’est pas ancrée dans nos habitudes. Plus encore les personnes courageuses qui se lancent dans cette aventure de l’entreprenariat doivent faire face à des difficultés parfois sans nom pour s’en sortir.

Rares sont les politiques mises en place par les pays pour favoriser l’émergence d’une génération d’entrepreneurs qui participeront au développement de l’Afrique. Au contraire, nous avons l’impression que nous ne sommes qu’une armée d’âmes destinées à  juste consommer ce que produisent les autres. La vérité, c’est que notre continent a besoin davantage de créateurs, d’entrepreneurs, de visionnaires mais surtout de leaders. Heureusement pour nous, des signes encourageants commencent à se voir un peu partout. C’est surtout la jeunesse elle-même qui, avec l’avènement d’internet, est plus au courant de ce qui se fait sous d’autres cieux et a décidé de se prendre en main pour changer sa destinée.

En portant mon regard sur les dynamiques d’appui à l’entrepreneuriat, j’ai la chance de faire des accompagnements avec de jeunes entrepreneurs. Il ressort que quelques mesures ont été mises en place par les organismes de l’Etat en charge de l’emploi des jeunes. Il y a des formations pour des renforcements de capacités, certains programmes existent aussi pour accompagner les jeunes dans des domaines désignés porteurs comme le numérique ou l’agrobusiness. La part de l’impôt à payer par les petites entreprises nouvellement crées a été revu à la baisse, au Bénin, passant de 400.000 FCFA à 150.000 FCFA aujourd’hui.

Beaucoup d’initiatives fleurissent pour accompagner les jeunes entrepreneurs, porteurs de projets. On pourrait citer le programme lancé sous le nom de Sèmè City. À travers Sèmè City, le Bénin souhaite former une nouvelle génération de talents et favoriser l’éclosion de nouveaux modèles de croissance inclusive et durable fondés sur l’« Innovation Made in Africa ».  L’enjeu est clair : répondre aux défis économiques du Bénin et plus globalement de l’Afrique, pour offrir des opportunités d’avenir à la jeunesse du continent.

Toujours en scrutant l’écosystème entrepreneurial, je remarque qu’il y a une pléthore d’initiatives privées qui naissent dans plusieurs pays pour appuyer les porteurs de projets. Cela passe les actions de certaines fondations dont celle promue par Tony Elumelu. La Fondation Tony Elumelu, la plus grande philanthropie africaine, est fondée sur le principe d’autonomisation des entrepreneurs africains. Il y a également des initiatives de récompenses aux entreprises innovantes et différentes plateformes – nouvelles générations – qui misent sur un accompagnement des aspirants à l’entrepreneuriat pour maximiser leur chance de réussite  (EtriLabs, par exemple, est un écosystème d’innovation et de formation qui œuvre pour l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs innovants).

Nul doute que toutes ces initiatives apportent des solutions aux jeunes porteurs de projets. Concernant les pistes d’amélioration, cela pourrait être salutaire pour les jeunes entreprises si des mesures fiscales plus avantageuses pouvaient être prises. On pourrait octroyer des crédits d’impôts pendant les 03 premières années, par exemple, les spécialistes disent que c’est la période la plus difficile pour une jeune entreprise.

Je me suis souvent posé la question de savoir « quel est le secret de la réussite en entrepreneuriat ? ». Il est toujours bien de scruter ce que les personnes qui sont déjà passées par ce stade en disent. Avant de se lancer dans l’aventure, il est opportun d’identifier avec certitude le besoin auquel vous pouvez apporter une réponse différente qui rendra la vie meilleure à la personne qui profitera de ce service.

Pour toutes les réussites, être quelqu’un de positif qui a confiance en lui est bon début. Il faut savoir être curieux, déterminé et surtout ne pas avoir peur des échecs. Les échecs sont des leçons à apprendre. Après, il est important de s’entourer de personnes compétentes et ne pas hésiter à faire des partenariats. Il faut rêver grand, travailler sans relâche et garder à l’esprit que tout ce qui a du prix demande beaucoup de temps pour s’accomplir. Si j’ai un seul appel à lancer à la jeunesse africaine, je dirai : « nous sommes sur un continent de tous les possibles, relevons nos manches et vivons tous «  notre rêve AFRICAIN ».

Retrouvez Adjaratou LAWANI sur LinkedIn et son site internet : https://adjaratoulawani.com

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Riva Bonkoungou

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Paula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

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Chers lecteurs, c’est un plaisir pour moi de partager mon expérience avec vous. J’espère vivement que ma contribution à cet ouvrage de José Herbert AHODODE pourra véritablement apporter un plus aux aspirants entrepreneurs du continent. Je suis Riva Anselme BONKOUNGOU, Consultant International.

Né en 1984 en République de Côte d’Ivoire, je suis rentré au Burkina Faso en 2005 le BAC-D en poche pour intégrer l’Université de Ouagadougou. Je suis Directeur Général  de  Group Pareida International-Sarl, un bureau d’études socio-économiques installé au Burkina Faso et intervenant dans presque toute la sous-région. Je suis diplômé en droit des affaires de l’Université de Ouagadougou au Burkina Faso, nanti d’un diplôme de la fiscalité des entreprises  dans un centre d’études supérieures.

Je suis également diplômé de droit des activités minières et énergétiques de l’Institut des Matières Premières de Douala/Cameroun. J’ai aussi achevé un cursus de Master en Gestion des Collectivités Territoriales et Développement Local à IFOAD/UO2/AUF.

Group Pareida International est une structure panafricaine consacrée au Développement des communautés. Avec un capital d’un million de francs CFA, les prestations offertes sont notamment l’appui conseil, les audits et les enquêtes, le montage-planification-suivi-évaluation et la capitalisation de projets de développement, l’intermédiation et le plaidoyer social, la formation et le coaching des entreprises.

L’expérience des animateurs, la détermination, l’esprit d’ouverture et de partage font du cabinet une référence dans les zones d’interventions et garantissent des succès…
En 2018, nous avons également mis sur pied avec des associés une société de distribution et de réalisation dénommée King Cash Corporation-Sarl. Elle se spécialise en matière de BTP (Bâtiments, Travaux Publics), finition des constructions, aménagements hydro-agricoles, assainissement, fourniture des équipements marchands et la distribution des produits alimentaires.

Nous nous entourons de multiples consultants, d’experts et de spécialistes de divers domaines et de tout pays. Nous les fidélisons en formant un vaste réseau avec eux. Ce sont des docteurs et des doctorants, des titulaires de master ou de maîtrise, des ingénieurs de recherches et des techniciens terrains qualifiés, etc. Ce sont également des sociologues, des socio-économistes, aménagistes, spécialistes en populations, en santé-éducation, économistes du développement, planificateurs, des spécialistes en suivi & évaluation, en statistique et économétrie, en élaboration de stratégie communale, etc.   Entre rigueur, compétences et anticipation, nous mettons en œuvre divers outils participatifs, un impératif pour assurer de bons résultats.

Sur le plan associatif, je suis membre de la Jeune Chambre Internationale (JCI), du Cadre d’Action des Juristes de l’Environnement (CAJE),  et j’ai présidé pour 2018/2019 le Lions Club International Ouagadougou Zoodo et l’association Afrik Action. Pour le démarrage de mes activités, je suis rentré dans les affaires, en 2010, juste après mon premier diplôme universitaire. Mais deux années plus tard, j’ai intégré la plus grande société de BTP (Bâtiments et Travaux Publics) d’Afrique de l’ouest en qualité de Chargé du service juridique.

En 2014, j’ai quitté cette société pour me relancer dans les affaires et donner plus de temps aux services d’études et de formations avec la création de la société Group Pareida International qui est une SARL. Ce qui a constitué le déclic serait bien, entre autres, le besoin croissant de l’expertise terrain par le marché des affaires et l’envie de fournir un savoir-faire à plusieurs personnes à la fois, la recherche effrénée de l’indépendance ou de l’autonomie dans ses décisions et actions.

Dès le départ, j’ai su que mon idée d’entreprise était ce à quoi j’aspirais. Etre consultant est une excellente idée, et par la suite j’ai compris que disposer d’une structure est encore meilleur qu’être consultant individuel. Il ne restait qu’à choisir le domaine de prédilection au regard des expériences, connaissances, savoir-faire, et qualifications. Nous avions envie d’être créateur de valeurs, faire travailler notre argent pour nous et ne plus jamais travailler pour de l’argent. Notre idée était bonne au regard des potentiels clients, des médias, de notre entourage. Nous l’avions su après une petite enquête terrain auprès des éventuels bénéficiaires.

Il faut dire qu’au Burkina-Faso, l’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs mais l’accompagnement n’est pas, à mon avis, efficace. Le Burkina Faso ne dispose pas encore de règlementations contraignantes en matière d’accompagnement, de  promotion et valorisation des jeunes entrepreneurs. Celles existantes sont d’ordre général et la charte des PME (Petites et Moyennes Entreprises) demandée depuis 2016 ne répond pas encore aux préoccupations des jeunes entrepreneurs. Les institutions étatiques comme l’AFP/PME, la Maison de l’entreprise, ne peuvent pas encore dresser un bilan satisfaisant de leurs plans d’action annuels.

Dans la réalisation des activités du Group Pareida International, en termes de difficultés, il faut noter que le financement et la promotion des PME sont de véritables enjeux pour les jeunes créateurs de valeurs. L’accès est difficile aux marchés publics en raison du fait que même les plus grandes sociétés captent les marchés d’importance mineure. Aussi faut-il noter la lourdeur des taxes et impôts ainsi que les difficultés de management et de prospection qui demeurent des préoccupations majeures dans l’exercice de nos activités.

Entre les discours politiques et les réalités des services à compétences d’accompagner la dynamique entrepreneuriale, le fossé est large. Le volet capital humain n’est pas encore bien mis en œuvre au Burkina Faso.  La formation et l’accompagnement font également défaut. Il n’y a pas vraiment d’espaces adaptés pour les jeunes entrepreneurs. Les foires, les colloques, les séminaires, les différents événements socioéconomiques sont légions pour la valorisation des savoir-faire des entrepreneurs mais le problème d’accessibilité à ces rencontres subsiste.

En effet, les coûts de participation ne sont pas toujours à portée. Comment faire ? Il faut un ministère plein en charge des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Les ministères en charge du commerce ou de la jeunesse ou encore des finances, se revendiquent un soutien aux PME, et c’est là toute l’amalgame. Il faudra mieux travailler pour faciliter l’accès aux financements des PME.

Il est vrai que directement, ce n’est pas l’argent qui crée les entreprises. Le capital humain est le plus important pour créer, germer et faire grandir une entreprise. L’argent vient pour faciliter la réalisation du projet de création et de fonctionnement. Le relationnel et la chance sont également des facteurs clés de réussite. Ce qui explique, d’ailleurs, notre idée de synergies et de partages avec des compétences d’horizons divers pour renforcer les prestations du Group Pareida International.

En réalité, le système entrepreneurial dans le contexte burkinabé n’est pas mal. Mais c’est plutôt les acteurs d’accompagnement qui peinent à trouver l’efficacité et l’efficience dans leurs actions et manières de faire. La jeunesse est motivée avec plus d’ambitions et d’énergies qu’avant. Mais elle se bute face à la carence d’une règlementation adaptée. L’écosystème entrepreneurial au Burkina est marqué par l’absence de repères et d’un avenir radieux. On crée une entreprise pour apporter une solution à une préoccupation existante. Mais dans la pratique, beaucoup de créateurs deviennent des problèmes eux-mêmes. Pas d’encadrement, pas d’appui, pas d’accompagnement ! Un dilemme pour le créateur…

Beaucoup de jeunes, aussi, n’attendent pas d’avoir plus de compétences avant de se lancer dans la dynamique entrepreneuriale. L’absence de qualifications, la faible ambition, l’absence de vision ou de projection dans le temps constituent des obstacles. On veut tout, tout de suite et maintenant. L’un des plus grands défauts est également l’absence de synergies d’actions. Très peu de jeunes acceptent faire fi de leurs égos et de leurs intérêts personnels pour se lancer ensemble dans la réalisation d’un projet commun. En plus, notre impression est que beaucoup de jeunes diplômés veulent « vivre » avec les premiers fruits de l’entreprise. C’est un chemin sûr vers l’échec…

Beaucoup de choses restent à faire et en supposant que je sois Ministre chargé de la promotion de l’emploi, des Petites et Moyennes  Entreprises (PME), à ce niveau de responsabilité, mon action irait dans le sens de plaider auprès de mes pairs pour l’instauration des modules d’entrepreneuriat dans les établissements d’enseignement. Il urge de disposer d’un répertoire  fiable des entreprises nouvellement créées ;  faciliter l’accès au financement des PME à travers une convention limpide avec les banques et établissements financiers. Si l’on prend une nouvelle entreprise qui obtient un marché de 50 millions FCFA pour 3% de droits d’enregistrement sans possibilité de crédits, que fera-t-elle ? Donc, il y a un réel travail à faire dans la dynamique de faciliter l’accès au financement des jeunes entreprises.

Dans la même logique, s’il me faut conseiller un jeune qui aspire aujourd’hui au démarrage de son entreprise, au regard de mon expérience, je lui dirai de travailler en synergie d’actions, il faut s’associer d’autres pour mutualiser les compétences. Cela donne plus de force et de moyens pour réussir. Il faut également choisir un domaine nouveau ou tenter une innovation dans un domaine saturé ; s’assurer de sa qualification nécessaire au domaine identifié. Il est primordial de toujours élargir son réseau professionnel et ne jamais négliger personne. Une activité partielle de soutènement (soutien) est aussi nécessaire au démarrage (avant les premiers profits).

Pour finir ma note, je voudrais remercier l’auteur/l’initiateur pour l’opportunité offerte de m’exprimer à travers cette tribune. Il faut dire qu’il est nécessaire, lorsqu’on se lance dans les affaires, de savoir faire le meilleur choix. On ne doit plus s’attarder sur les doutes et les faiblesses. Il faut vite aller vers les solutions. Il faut toujours se dire que quelque part on a besoin de vos services et que chaque jour, il y aura au moins une personne qui a envie de vous confier une affaire. Notre sort se joue entre nos propres mains par nous-mêmes ; nous sommes donc responsables de notre destinée.

Pour accomplir de grandes choses, il ne suffit pas d’avoir des connaissances et du capital, mais aussi et surtout, il faut avoir la détermination et la persévérance nécessaires pour affronter les difficultés de parcours. Quand vous êtes tout épuisé, essoufflé, envahi par le découragement, prêt à abandonner, tout devient très noir. Quand vous croyez que tout est fini pour vous, que rien ne peut être fait encore, eh bien, vous êtes proche de la victoire. « N’abandonnez jamais, jamais, jamais ».

Et à toute la jeunesse africaine, je voudrais dire qu’il y a deux choix possibles pour créer son chemin (entrepreneur ou salarié). Il faut donc choisir entre devenir créateur de valeur, pouvoir planifier sa vie pour mieux se reposer demain ou travailler pour son « boss » et attendre qu’il vous paie (chaque mois) et décide donc de votre lendemain.

Riva Anselme BONKOUNGOU – Tél (Whatsapp) : +226 701 263 56 / +226 784 607 7

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Atelier virtuel de restitution de la Conférence internationale Countdown 2030, 2063 and Beyond à Cotonou – Bénin

En décembre 2019, plus de cent (100) jeunes venus de quatre continents se sont réunis à Cologne en Allemagne pendant cinq jours afin de discuter de leurs priorités en ce qui concerne les Agendas 2030 et 2063. Sous l’impulsion de Bridge-It, une ONG allemande, soutenue par l’Initiative Germano-Africaine pour la Jeunesse (AGYI) de la GIZ, cette conférence dénommée « Countdown 2030, 2063 & Beyond » a été organisée par les jeunes et pour les jeunes, avec l’encadrement d’une équipe sénior.

L’Initiative Germano-Africaine pour la Jeunesse (AGYI) est une initiative multilatérale du gouvernement allemand et de la Commission de l’Union africaine visant à renforcer les échanges et la mobilité entre les pays africains et l’Allemagne dans le contexte de l’éducation pour le développement durable. Lors de cette conférence, les jeunes ont croisé leurs perspectives sur les deux agendas et ont fait part de leurs aspirations. Les travaux en atelier ont aussi permis de faire le point des actions dans le monde pour l’atteinte de ces deux agendas ainsi que les astuces pour amener les gouvernants à respecter leurs engagements surtout en ce qui concerne le développement durable et l’éducation.

Forte de cette expérience, l’équipe francophone d’organisation du Countdown 2030 (quatre Béninois, une Burkinabé et un Camerounais), le Réseau AGYI Bénin, le RAVIES Bénin, avec l’appui de la GIZ-AGYI ont décidé d’organiser un Atelier de restitution des travaux de la conférence aux Alumni résidant au Bénin ainsi qu’aux organisations de la société civile travaillant dans le domaine des échanges de jeunes et le volontariat.
Prévu pour se dérouler de façon physique, l’atelier a été réalisé sous un format virtuel à cause de la situation sanitaire mondiale due au COVID-19 et le respect des mesures de de sécurité et d’hygiène prises par le gouvernement béninois.

L’atelier a réuni 25 acteurs de la société civile béninoise venant de toute l’étendue du territoire national, et intervenant dans le domaine des échange de jeunes et de volontariat. Cet atelier visait à faire la restitution de la conférence Countdown 2030, discuter des opportunités qu’offrent les recommandations de la conférence aux alumni et développer une feuille de route d’activités à mener au Bénin.

Le présent article fait la synthèse du rapport de l’atelier de restitution et fait le point de son déroulement.

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Elections Présidentielles 2021 au Bénin : Patrice Talon n’aura pas fort à faire – Expédit Ologou

Au Bénin, les candidatures à la présidentielle de 2021 montrent que le Chef de l’État n’aura pas fort à faire », entretien avec Expédit Ologou, Président de Civic Academy for Africa’s Future.

Présidentielle au Bénin : les pro-Talon espèrent « un coup K.-O. » – Jeune Afrique

Le Think tank Civic Academy for Africa’s Future a publié une analyse de la situation socio-politique de l’Afrique de l’Ouest qui classe le Bénin dans une zone « orange ». Entretien avec Expedit Ologou, Président du Ciaaf think tank.

Wathi est un think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest. Dans cet entretien, WATHI est allé à la rencontre d’Expédit Ologou, président de Civic Academy for Africa’s Future au Bénin. Dans cet entretien, il revient sur les enjeux de l’élection présidentielle de 2021 et l’absence de figures politiques de haute portée morale ayant autrefois permis aux acteurs de retrouver le chemin d’un dialogue efficient.

Elections Présidentielles 2021 au Bénin : Patrice Talon n’aura pas fort à faire – Expédit Ologou Cliquez pour tweeter

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Comment jugez-vous l’état de la démocratie béninoise 5 ans après la victoire de Patrice Talon, président sortant ?

 

Je ne suis pas sûr qu’on soit dans le chaos mais nous posons chaque jour au Bénin, des actes qui nous rapprochent un peu plus du chaos. Il faut avoir le courage de le dire. Toutes les fois que nous posons des actes de diffraction sociale, chaque jour que les dissensions se multiplient, les frustrations s’accumulent sur presque tous les registres, bien évidemment, on fait un pas supplémentaire vers le chaos.

La vérité est que personne ne sait quand le chaos peut arriver. Il y a que, de plus en plus, la liberté d’être élu et celle de choisir librement ses dirigeants sont remises en cause par les règles fixées. Et l’argument de la légalité pour tout justifier est fragile et périlleux.

Ce qui justifie l’éternel recommencement, c’est qu’on a de plus en plus, des personnalités politiques qui prennent de moins en moins de la hauteur. On a beaucoup plus des acteurs, des joueurs, des agents politiques, des comédiens politiciens que des hommes d’Etat. Nous avons de moins en moins des personnalités politiques de hauteur morale, de hauteur de vue, de hauteur d’esprit qui permettent de gérer avec bienséance la société. La pudeur politique et surtout la pudeur d’Etat manquent cruellement désormais au Bénin. C’est pour cela qu’on a l’impression que le Bénin s’effondre, au moins démocratiquement et socialement, à petits feux…

Nous sommes dans un pays où les restrictions au niveau du droit d’être élu sont un terreau fertile aux éventuelles tensions socio-politiques qui enveniment le processus électoral en cours. Or, nous sommes dans un contexte, où les deux dernières élections ont déjà produit par elles-mêmes, des crises importantes : les législatives de 2019 eles communales de 2020.

Vous avez deux années de crise et de violences électorales qui n’ont pas été totalement résorbées, à l’issue desquelles des éléments de crise politique se sont ajoutés sans être non plus résorbés. Et nous voici dans la troisième année électorale, poursuivis par ces problèmes non réglés. Dès lors, vous ne pouvez pas ne pas constater, que nous sommes dans une situation critique même si elle n’est pas, je ne pense pas, encore chaotique. Mais à condition que les acteurs et la société trouvent les meilleurs moyens de l’éviter.

Vous déclariez en 2020 « l’opposition semble perdue. Le chef de l’État a un boulevard pour la présidentielle ». Votre opinion a-t-elle changé aujourd’hui  ?

 

Mon opinion n’a pas changé. Les faits ont plutôt confirmé ce que je disais. Les communales de mai 2020 ont tracé la voie, un boulevard au président de la République pour que l’élection présidentielle se déroule comme une sorte de formalité pour lui. Les candidatures qui se dégagent montrent que le chef de l’Etat n’aura pas fort à faire. La vérité, c’est qu’on sent que le président sortant veut vite en finir avec ce qu’il donne l’impression de considérer comme une formalité électorale et passer à autre chose.

Quand on analyse un peu le contexte, tout semble déjà plié parce que tout semble avoir été fait pour qu’il n’y ait pas de véritable challenger en face du président sortant. Les candidats opposés au Chef de l’État sortant ont été, me semble-t-il, suscités et « fabriqués » à cette fin.

En quoi l’introduction du système des parrainages a-t-elle modifié le jeu électoral ?

 

La question du parrainage change tout dans la mesure où 95% des parrains, pour ne pas dire la totalité, viennent du camp de la majorité au pouvoir. On perçoit que pour le régime en place, donner le parrainage aux opposants, c’est donner la corde à l’adversaire voir à l’ennemi politique pour qu’il nous pende.

Le président sortant n’a voulu prendre aucun risque. Vu l’état du pays, si de véritables candidats de l’opposition sont dans la course, l’issue du scrutin sera loin d’être gagnée pour le Président Talon. La FCBE est un parti « Chauve-souris ». Je l’ai dit aux lendemains des communales de 2020. Les faits ne me démentent pas. La FCBE, me semble-t-il, est un parti qui dort dans le lit de la majorité et se couvre du drap de l’opposition.

L’offre politique est l’une des plus grandes absentes de l’élection présidentielle de 2021.

Quant au second duo issu des dissidents du parti « Les démocrates » Corentin Kohoué-Iréné Agossa, c’est à peu près le syndrome FCBE – nouvelle formule, c’est-à-dire qu’on sent qu’il y a une main invisible qui a travaillé à miner le parti, pour en sortir un duo, qui n’est pas celui désigné par le parti lui-même. Le chef de l’État a martelé lors de sa tournée nationale que le parti « Les démocrates » aura le parrainage. On voit bien maintenant la stratégie qui sous-tendait cette affirmation.

Qu’est ce qui se joue finalement dans cette élection ? Quel est selon vous l’enjeu de ce scrutin présidentiel à venir ?

 

Vous constaterez avec moi, qu’il n’y pas toujours d’offre politique. L’offre politique est l’une des plus grandes absentes de l’élection présidentielle de 2021. Oui, comme par le passé, il n’y a pas d’offre politique, c’est devenu normal au Bénin. Il faut déjà commencer par se demander s’il y a effectivement des différences d’idéologie entre les différents partis qui ont existé dans le pays ou qui existent encore malgré les réformes du système partisan.

Donc, de façon traditionnelle, l’offre politique n’a presque jamais joué un rôle important dans l’élection présidentielle au Bénin. S’il y a un débat, c’est autour de la question « peut-on se développer avec ou sans la démocratie » ? L’offre se situe au niveau du positionnement de chacun des prétendants par rapport à cette question. C’est tout. Mais ce n’est pas rien, c’est même aujourd’hui la cause principale de la situation critique du pays.

De façon traditionnelle, l’offre politique n’a presque jamais joué un rôle important dans l’élection présidentielle au Bénin.

Mais au-delà de cette question, il n’y a pas grand-chose. Et il n’y en aura pas. Du moins, il n’y aura que les propositions du président sortant qui ne pourront ni être contredites ni mises en perspective, justement parce qu’en face il n’y a que « des candidats de formalité ».

Votre centre de recherche, Civic Academy for Africa’s Future a fait un travail récemment intitulé « Turbulences électorales ouest-africaines 2020-2021 ». Pour le cas du Bénin précisément quelle analyse a été faite ?

 

 Le Bénin est dans une situation précaire. Le Bénin est dans une zone « orange ». Situation orange parce que les signaux de la stabilité socio-politique ne sont pas rassurants. Ces signaux ne sont pas rassurants si on s’en tient aux élections législatives de 2019, et si on s’en tient aux conditions dans lesquelles les élections communales se sont tenues avec une loi qui a été prise, pendant le processus électoral pour remettre en cause, même certains principes déjà appliqués au cours du processus électoral.

Vous avez une série de faits, d’événements qui mettent un peu à mal la cohésion sociale. Aux problèmes politiques non réglés, s’ajoutent des préoccupations d’ordre socio-économique qui persistent. Dans les confins de la société béninoise, les conditions de vie des citoyens se précarisent, l’indigence est perceptible en dépit des chiffres macro-économiques qui annoncent le meilleur Bénin jamais connu…

Le Bénin est dans une zone « orange »

Et puis, il y a ce sentiment qui ne faiblit pas au fil des ans, selon lequel il y a une catégorie d’acteurs économico-politiques privilégiés qui ont accès à peu près à tout au détriment de tout le reste de la société. Regardez le panier de frustrations : frustrations économiques, frustrations sociales, frustrations politiques et frustrations électorales répétées.

Un pays qui était considéré comme étant en dehors de tout cela et qui fait converger en un moment assez relativement court, en deux ans, avec des frustrations produisant des violences, elles-mêmes produisant des morts…  un pays comme celui-là, ne peut pas être considéré comme un pays qui est au vert.  Le déroulement du processus de la présidentielle de 2021 donne des signes objectifs qu’on est plus proche du rouge que du vert.

Dans ces conditions, quelles sont vos propositions ?

 

Rien que les protagonistes ne sachent… Tout ou presque a été proposé depuis les législatives de 2019 aux acteurs en présence, notamment les gouvernants qui sont aux responsabilités, le Chef de l’Etat en premier. Toutes les propositions, d’où qu’elles viennent, s’orientent vers un dialogue qui permette une élection inclusive.

Une chose est certaine, il y a de moins en moins dans notre pays, des personnalités de référence, de déférence et de révérence auxquelles on peut se référer, auxquelles on peut déférer et pour lesquelles on a de la révérence et qui peuvent avoir le poids moral, légitime qu’il faut pour créer ce type de dialogue.

Mais elles semblent être tombées dans des oreilles de sourds. Conséquence : la situation politique du pays ne va pas en s’améliorant… Au contraire. Les sociétés qui ont fait de l’instabilité sociopolitique la colonne vertébrale de leurs trajectoires ont souvent eu quelques péchés majeurs : l’aveuglement, l’arrogance voire l’insouciance des gouvernants ; l’instrumentalisation ténébreuse du droit et des institutions républicaines ; la fragilisation systématique des espaces démocratiques. Ce sont les meilleures qualités en vogue actuellement au Bénin. Face à celles-ci, il ne reste rien à faire….

Peut-être, est-ce encore utile de rappeler à tue-tête le titre de l’une des récentes publications du CiAAF : ‘’ il n’est jamais trop tard pour la paix ’’. Maintenant, les questions de fond sont là : comment mène-t-on le dialogue pour la paix ? Qui sont les médiateurs de ce dialogue ? Dans quelles mesures et quels seraient les termes de ce dialogue politique ?

Une chose est certaine, il y a de moins en moins dans notre pays, des personnalités de référence, de déférence et de révérence auxquelles on peut se référer, auxquelles on peut déférer et pour lesquelles on a de la révérence et qui peuvent avoir le poids moral, légitime, qu’il faut pour créer ce type de dialogue. Ou du moins les personnalités qui le peuvent ne se sentent pas particulièrement concernées par la situation dégoûtante de la politique au Bénin. Et c’est aujourd’hui, l’un de nos handicaps.

Vous avez été un acteur des médias. Comment jugez-vous la situation des médias dans le contexte actuel ?

 

Les médias traditionnels notamment la radio, la télévision, la presse écrite sont de moins en moins des acteurs de la vie politique. Les médias au Bénin sont de plus en plus des agents de la vie politique, c’est-à-dire qu’ils n’ont plus de force propre, ils n’ont plus de capacité intrinsèque propre, ils sont instrumentalisés.
Peut-être n’en ont-ils jamais eue. Mais la carence semble plus perceptible aujourd’hui qu’hier. Les médias font ceci ou cela parce qu’une source les a activés dans tel ou tel sens. Ce que les médias feront de l’élection présidentielle de 2021, c’est ce que les politiques auront décidé qu’ils en fassent.

Les médias au Bénin sont de plus en plus des agents de la vie politique c’est-à-dire qu’ils n’ont plus de force propre, ils n’ont plus de capacité intrinsèque propre, ils sont instrumentalisés.

Il y a quelques médias qui constituent une exception, la responsabilité des médias ne doit pas changer quels que soient les acteurs qui voudraient les mouvoir. La responsabilité déontologique des médias reste et demeure celle d’éviter d’être les vecteurs de la violence, de l’information tendant à remettre en cause la cohésion sociale. Quand les médias deviennent fragiles, un peu trop fragiles économiquement, politiquement et, du point de vue de la liberté, tout est possible avec eux.

Soyons honnêtes : On n’a pas l’impression que notre passé éclaire notre marche vers l’avenir. Or, Tocqueville disait sagement « Lorsque le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres » …. Pourvu que, et c’est ma prière,  les craintes de certains esprits observateurs critiques, comme moi, soient vaines. Le passé très récent du Bénin ne nous a pas donné tort… Pourvu que, cette fois-ci, nos craintes soient vaines.

Cet entretien a été premièrement publié sur le site Benin Politique dans le cadre de l’élection présidentielle du 11 avril 2021 mais aussi des dynamiques économiques, éducatives, sanitaires, sociales, culturelles, environnementales et à la valorisation de tous les départements du Bénin.

WATHI promeut en Afrique de l’Ouest et au-delà la construction de démocraties substantielles qui ne se réduisent pas aux élections et contribuent à l’amélioration du bien-être collectif. Le site Benin Politique s’inscrit dans lecadre du partenariat privilégié entre le think tank citoyen WATHI et la Fondation Konrad Adenauer.

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Paula Gnancadja

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Paula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.
A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Paula Gnancadja. Cliquez pour tweeter

Contribuer à la construction de cette génération d’entrepreneurs émergents est pour moi un plaisir quotidien. C’est en même temps un devoir de s’inscrire dans une dynamique d’apprentissage continuel. Je remercie donc José Herbert AHODODE de m’avoir invité dans cet ouvrage. Je suis Paula Raphaëla GNANCADJA, titulaire d’une licence en agronomie obtenue en 2015 à la Faculté des Sciences Agronomiques et de l’Environnement (FSAE) de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest – Unité Universitaire de Cotonou (UCAO-UUC). Depuis 2015, j’ai intégré le Cabinet Global Novat (cabinet d’expertise en agronomie) en qualité de responsable marketing et commercialisation. J’ai également servi la Fondation pour le Développement Social en tant que responsable de production agricole de Mars 2016 à Novembre 2017.

Mon aventure entrepreneuriale est bien passionnante. En effet, je suis passionnée de l’agriculture orientée vers l’entrepreneuriat, faire la différence et contribuer au changement du cours de l’histoire dans mon pays le Bénin ; je me suis engagé depuis 2013 en créant une Unité de transformation de jus de fruits naturels. Outre la transformation en jus de fruits, j’ai initié en 2014 la production d’autres produits agricoles notamment le manioc, la tomate, l’escargot et les poulets de chair alors que je n’étais encore qu’une étudiante en première année d’Agronomie.

C’est donc véritablement en 2017 que j’ai choisi la production et la transformation du manioc comme activité principale et je me suis engagé dans la promotion de la filière manioc au Bénin grâce à la formation que j’ai reçu au Brésil. Cette formation m’a permis de comprendre toutes les opportunités qu’offre le manioc sans oublier toute son importance dans l’économie béninoise.

Grace aux actions reconnues, je suis, depuis 2017, nominée Ambassadrice des jeunes Agripreneurs filière manioc du Bénin grâce à l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA). Je suis membre de la Fédération Internationale du Manioc en Afrique initiée par la Commission de l’Union Africaine et je suis promotrice et directrice de AGROBIZ BIO SARL, une entreprise spécialisée dans la transformation du manioc en plusieurs produits dérivés (gari, tapioca, farine de manioc, biscuits, la farine lafun et agbéli, liqueur et savon, etc.). Mon entreprise se spécialise donc dans la transformation du manioc en plusieurs produits dérivés dont le SAVON DE MANIOC, la principale innovation. Cette innovation a remporté le deuxième (2ème) meilleur prix international du manioc en juin 2018 au Forum international CASSAVA face à plus de 3300 candidats de tous les continents.

En Septembre 2017, âgée de 23 ans, j’ai été la représentante du Bénin au programme de formation technique des jeunes (sur la chaîne de valeur manioc) organisé par la Banque Africaine de Développement et au cinquième forum Brésil-Afrique organisé par l’institut Brésil-Afrique. Comme vous pouvez le penser, j’étais parmi les plus jeunes représentants de pays africains à ce forum au Brésil. J’avais initialement été détectée et sélectionnée par l’Institut International d’Agriculture Tropical (IITA) du Bénin.

Depuis quelques années, je participe à la majorité des échanges et fora sur la chaîne de valeur manioc en Afrique. En partenariat avec la Fédération des Chinois, nous travaillons à l’installation de la première usine en Afrique de transformation du manioc en pâte alimentaire (spaghetti) au Bénin. Afin de garantir, en plein temps, la disponibilité de la matière première pour cette usine, j’entreprends la création de la coopérative des jeunes producteurs de manioc au Bénin. Cette coopérative sera d’ici quelques années l’une des plus grandes coopératives de jeunes en Afrique de l’Ouest et pourvoyeuse d’emplois et de richesses.

Etant jeune béninoise, dans un pays où le taux de pauvreté des jeunes est élevé, et où l’agriculture n’attire plus l’attention des jeunes, j’ai voulu créer un réseau de jeunes durable et efficace. La création d’une entreprise qui pourra employer beaucoup de personnes et dont les activités pourraient bénéficier à de nombreux jeunes (hommes et femmes) était pour moi la meilleure méthode pour réussir cette vision. C’est donc ce qui a motivé le choix de mon idée d’entreprise et je travaille au quotidien pour y parvenir. C’est vrai que des efforts sont fournis pour accompagner les jeunes entrepreneurs au Bénin mais le véritable problème se situe au niveau de l’efficacité des structures existantes. L’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs par la mise en place de certains programmes d’accompagnement comme le FNPEJ (Fond National pour la promotion d’emploi des jeunes), UAC Start-up Valley, etc.

Mais les entrepreneurs « agricoles » sont confrontés à de nombreux problèmes auxquels il serait intéressant de s’y consacrer. En prenant mon exemple, je peux dire que les principales difficultés que je rencontre sont :

  • Les aléas climatiques qui influencent négativement la production ;
  • L’insuffisance de la production du manioc ;
  • L’insuffisance des ressources financières personnelles dans le but d’un investissement nécessaire pour l’agrandissement et l’exécution des activités ;
  • L’introduction de variétés de manioc chair jaune dont le Gari, l’un des principaux produits dérivés, a suscité quelques inquiétudes auprès des consommateurs qui se demandaient s’ils ne seront pas empoisonnés… Rappelons que le but visé, dans cette démarche d’introduction de la nouvelle variété, est de lutter contre les déficits en vitamine A pour les enfants et femmes enceintes. Mais une réticence est observée pour la consommation !

Etant dans la culture entrepreneuriale, j’essaie, à mon niveau de trouver des approches de solutions. La mise en pratique des connaissances acquises lors de mes diverses formations, l’appui technique de l’IITA, l’augmentation de la production avec la coopérative des jeunes « Cassava Youth Agripreneurs » (une coopérative que j’ai créé avec l’appui de l’ONG WEZIZA), l’amélioration des techniques de transformation et de commercialisation des produits dérivés du manioc de mon entreprise, d’une bonne politique de communication autour du gari de manioc à chair jaune et la recherche des partenaires financiers, me permettent de surmonter ces difficultés.

Pour moi, l’Afrique dispose des jeunes ayant des potentiels mais il faudra les identifier et les mettre en relation entre eux pour au service du continent. Je remercie l’Auteur de cet ouvrage, José Herbert AHODODE, et je reste confiant qu’ensemble, nous arriverons à relever les défis de l’entrepreneuriat des jeunes.

Paula Raphaëla GNANCADJA, Contact : +229 96 44 61 28

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L’Audace d’Entreprendre : Contribution de Natacha Agbahoungba

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou LawaniSessi HounkanrinOdile GnonwinEulodie HodonouCaludia TogbeNatacha AgbahoungbaPaula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.
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Chers jeunes lecteurs, c’est toujours un plaisir renouvelé de partager une partie de mon histoire de femme entrepreneure. Je remercie donc l’auteur pour cette invitation.
Je suis Natacha AGBAHOUNGBA, CEO de Moringa Social Venture, une entreprise qui évolue dans l’agrobusiness et qui fait la promotion des produits dérivés du Moringa tant dans le domaine nutritionnel que cosmétique. La plante Moringa a été toujours présente dans notre environnement immédiat au sud du Bénin et est spécialement destiné à la nourriture du bétail. En effet, pendant quelques années, j’ai été employée au sein de l’ONG « The Hunger Project » qui fait la promotion du Moringa.

Cette expérience professionnelle m’a permis d’être émerveillé par les valeurs nutritionnelles de la plante sur la malnutrition, un phénomène honteux pour tout pays, un facteur négatif qui arrière sur le plan du développement des communautés. « Si nous avons cette richesse naturelle pour pallier aux problèmes nutritionnels, environnementaux et cosmétiques, qu’en faisons nous pour la promouvoir à travers différents produits dérivés ? » ; ce fut cette phrase qui a créé le déclic en moi et depuis lors, elle me guide à travers mon chemin d’entrepreneure depuis 2017.

Nous avons commencé par une idée d’entreprise au sein de l’UAC Start Up Valley qui nous a accompagné et nous a aidé à devenir une entreprise. Nous faisons l’extraction à froid d’huile des graines de Moringa, les infusions de feuilles sèches de Moringa et des produits cosmétiques pour les cheveux et le corps à base d’huile des graines de Moringa. Mais entre le désir ardent d’entreprendre et la réalité, se trouve un grand fossé quand on se réfère à l’écosystème entrepreneurial au Bénin qui ne favorise pas forcément l’accompagnement des PME encore moins des start-ups.

Nous avons rencontré des problèmes d’ordre institutionnel, d’ordre technique et financier et bien sûr ces défis continuent jusqu’actuellement. Pour pallier aux difficultés, sortir de l’eau et continuer, il faut avoir un mental de guerrier et se dire que ce sont juste des situations qui permettront d’avoir plus d’expériences.

Des efforts ont été fournis, depuis par les différents gouvernements du Bénin, pour rendre la vie facile aux entrepreneurs (la loi des finances 2020 est un exemple palpable) mais au-delà de ces efforts, l’entrepreneur béninois se trouve confronté à d’autres réalités comme la non existence d’accompagnement technique et technologique pour avoir un produit compétitif digne du nom, des structures adéquates pour les accompagner et les forger, leur montrer le chemin de l’international et le financement pour les premières années de leur entreprises.

Mais pour bénéficier de tous ces apports, il faut une équipe qui soit à la hauteur du projet ou de l’entreprise car les hommes qui portent le projet font de ce projet une petite entreprise pour finir avec une entreprise pérenne, stable… On a beau investir dans un projet, si les hommes qui le portent ne sont à la hauteur, ce serait peine perdue d’où la nécessité de faire des tests de personnalité avant tout investissement dans un projet ou entreprise. A mon avis, l’argent est nécessaire mais la première richesse d’une entreprise, ce sont les Hommes qui la constituent…

En supposant que je sois à un poste de responsabilité, s’il m’est donné l’opportunité de promouvoir les PME, je ferai établir des clusters pour chaque domaine d’activité où les entrepreneurs se retrouveront avec des apports techniques dans les domaines pouvant les amener à mieux s’accomplir ; je mettrai en place des centres de transformation au service des entrepreneurs qui n’ont pas un fonds d’investissement pour qu’ils investissent leur sous en fonds de roulement ; j’accompagnerai autrement les innovateurs à travers l’appui technologique nécessaire pour faire éclore l’entreprise… Il s’agit véritablement de passer à l’efficacité dans l’action.

L’entreprenariat est un moyen sûr de se découvrir et de dépasser toutes ses limites.
Pour les jeunes aspirants à devenir entrepreneur, je leur donnerai ces deux conseils :

  • Avoir une passion incorruptible dans le domaine choisi et être sûr que la solution proposée est pour un problème latent qui existe et qui n’est pas bien adressé ;
  • Ne jamais confondre fonds de roulement et fonds d’investissement : le premier est nécessaire pour faire du chiffre, le second peut s’acquérir une fois l’entreprise stable (il faut toujours trouver les voies et moyens pour ne pas tout mettre en investissement et croiser les bras).

Natacha AGBAHOUNGBA, CEO Moringa Social Ventures.
Site : www.moringasocialventure.com ; Contacts : +229 97 73 85 95

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L’audace d’Entreprendre – Contribution de Eulodie Hodonou

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Paula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

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« L’audace d’entreprendre » est un projet d’écriture auquel je n’ai pas hésité à contribuer car je suis toujours partie prenante de pareilles initiatives qui encouragent l’apprentissage, l’éducation des jeunes par le vécu et l’expérience des autres dans des domaines divers. Je suis Eulodie HODONOU, spécialiste des sciences et techniques agronomiques, option : production végétale. Je suis vice-présidente d’une Organisation Non Gouvernementale dénommée  Women Agricutural Promotion (ONG WAP) qui œuvre pour la promotion et le développement des activités agricoles génératrices de revenus pour les jeunes et les femmes en milieu rural.

Je suis également directrice de GLESSI, une entreprise qui a pour but de faire la lumière sur les activités et les innovations des femmes des milieux ruraux de l’espace UEMOA afin qu’elles puissent se faire connaitre et bénéficier des opportunités au même titre que les entrepreneurs agricoles des grandes villes grâce au magazine Gléssi Mag (un bimestriel dédié à la femme agricole et l’agrobusiness en Afrique). Aussi faut-il noter que GLESSI accompagne également les entreprises et les ONG intervenant dans le domaine agricole et agrobusiness à travers la communication digitale (avec le service Gléssi Digital+) afin de booster leurs produits et services.

Par ailleurs, en 2018, j’ai été lauréate du concours « Meilleure Startup du Bénin » et doublement distinguée par l’Organe Consultatif de la Jeunesse (OCJ) pour mon leadership à la tête de mon organisation et mon travail pour la promotion des jeunes et des femmes.

Finaliste du concours de présentation de plan d’affaire, Get in the ring Cotonou 2019, j’ai été distinguée « Meilleure Entrepreneure Femme » en juillet 2019 par BéniBiz. En février 2020, j’ai été lauréate de la deuxième édition du concours international Femmes Noires Inspirantes organisé dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs en Afrique par Africa Mondo. En Novembre 2020, j’ai été nominé, par la Fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung, parmi les jeunes leaders du Bénin pour un programme unique de reconnaissance et de formation en leadership.  

En plus de mon engagement aux côtés des femmes rurales, je travaille pour la défense des droits des enfants en tant que Coordonnatrice Ouémé de l’Association Nationale des Conseils d’Enfants  du Bénin (ANACEB).

Dans la logique de ce qui m’a inspiré à devenir entrepreneure, il faut remarquer que la plupart des nourritures consommées est produite dans les zones rurales par les femmes. Ces dernières contribuent à plus de 37% de l’économie agricole mais malheureusement, ne perçoivent que 5% des aides techniques et financières. En matière d’innovation agricole et agroalimentaire, les femmes ne sont pas reconnues. Elles n’ont pas accès aux ressources de base, ni à la technologie, ni à l’information. Peu d’entre elles décident de saisir des opportunités, de participer à des formations et des conférences à cause du manque de leadership.

Pour offrir plus de chance à ces femmes, leur permettre d’avoir accès aux opportunités, de faire d’elles des leaders du monde agricole au Bénin et en Afrique, il fallait penser à trouver des solutions aux différents problèmes rencontrées par les femmes agricoles  rurales. C’est ainsi que j’ai cofondé WAP en 2014, pour offrir des appuis techniques aux femmes agricoles des zones rurales en mettant notre savoir-faire à leur service. Ces appuis techniques consistent en des renforcements de capacités, des formations sur les normes et qualité d’hygiène, sur le leadership féminin, les nouvelles techniques de production agricoles, de transformation et de stockage, en agriculture biologique ; en HACCP ; en montage de projets et création de valeurs. Avec le temps, nous avons voulu offrir une visibilité aux femmes rurales à travers le monde. C’est ainsi qu’est né le magazine GLESSI dans l’optique d’offrir plus de chances et visibilité aux femmes rurales et faire lumière sur leurs prouesses.

Mon idée d’entreprise, pour le résumer, consiste donc à valoriser la femme rurale et de lui permettre de bénéficier des opportunités au même titre que les entrepreneurs agricoles, de faire connaitre leurs produits et de les faire connaitre au monde.

D’après nos enquêtes, il existe des magazines dédiés à la femme de façon générale (mode, santé, affaires, leadership…), des magazines dédiés à l’agriculture, mais nulle part au Bénin et en Afrique, il n’existe aucun magazine dédié à la femme agricole. De même, en ce qui concerne les appuis aux femmes dans le domaine agricole, il n’existe pas de structure capable d’appuyer les femmes rurales au Bénin en dehors des groupements d’intérêts économiques et des coopératives européennes. C’est ainsi que nous avons décidé d’accompagner ces femmes mais également les jeunes entrepreneurs agricoles sur fonds propres en leur donnant des formations qui cadrent avec leur réel besoin.

L’écosystème entrepreneurial béninois est un monde en pleine émergence. Dans les dynamiques actuelles, beaucoup d’efforts restent à fournir pour relever les défis que rencontrent les jeunes entrepreneurs. Il faut noter que dans l’accomplissement de nos activités, le plus grand problème que nous avons est le manque de financement. C’est vrai que nous faisons tout sur fond propre mais nous voudrions faire plus aux jeunes et femmes entrepreneurs agricoles des zones rurales en leur donnant accès aux ressources de base, à la technologie et à la recherche. Dans l’espoir qu’on aura accès à des financements d’ici là, nous travaillons avec le peu de moyen que nous avons.

Comme dit l’écosystème entrepreneurial est en pleine construction au Bénin. Les dispositifs entrepreneuriaux mis en place par l’Etat comme le FNPEEJ, l’ANAPEJ sont des initiatives que je félicite, car ils font leur possible pour faciliter l’accès au financement. Elles permettent aux jeunes de se faire former et de créer leurs entreprises tout en bénéficiant d’un appui technique et financier. Grace à ces initiatives, le secteur de l’emploi (salarial et indépendant) offre de nombreuses opportunités aux jeunes. Mais tant qu’il reste à faire, beaucoup de dynamiques restent à construire notamment en rendant plus efficaces et en renforçant les interventions des différentes structures existantes pour sortir la masse importante de jeunes vivant encore dans l’ombre du chômage, sans perspectives aucunes.

En parlant du défi financier, il faut dire que ce n’est pas uniquement l’argent qui crée une entreprise. Je pense qu’on n’a pas besoin de gros moyens avant de créer une entreprise ; le plus important pour entreprendre, c’est d’abord l’idée d’entreprise innovante et l’union avec des personnes qui croient au projet et qui partagent la même vision d’entreprise. On aura beau investi dans un projet mais sans une ressource humaine compétente, capable de contribuer à l’atteinte des objectifs, c’est un échec garanti ; le plus important, c’est donc le capital humain.

L’entreprenariat des jeunes, au Bénin, est confronté à beaucoup de difficultés. Il s’agit, entre autres : de l’hésitation des jeunes à s’engager pour leur propre compte faute d’expérience ; du problème d’accès au crédit à cause de la frilosité des banques et de la mauvaise qualité des plans d’affaires présentés par les jeunes et soumis au financement. Un réel travail de renforcement de capacités devra se faire à ce niveau.

L’entrepreneuriat est comme une nouvelle mode au Bénin et les jeunes qui y aspirent, en majorité, n’attendent plus le soutien de l’Etat avant de commencer. Ils créent des entreprises avec un état d’esprit bien particulier. Leur principal objectif : résoudre les problèmes auxquels sont confrontés leur communauté et améliorer leur qualité de vie par la création d’entreprises responsables et économiquement viables. Mais ces entreprises émergentes, pour la plupart, ont de faible taux de réussite si elles n’arrivent pas à avoir, à un moment du processus, les appuis technique et financier nécessaires.

En admettant que je sois à un poste de responsabilité qui me met au cœur des enjeux entrepreneuriaux dans mon pays, pour réussir ma mission, je favoriserai le développement inclusif des jeunes et femmes entrepreneurs agricoles en les accompagnant vers l’accès au financement, aux ressources de base, à la technologie et à la recherche. Car je suis convaincue que le développement de ces deux maillons favorisera la croissance économique de mon pays.

Aux jeunes qui liront cet écrit, je voudrais dire que la création d’une entreprise peut s’apparenter à un parcours d’obstacles. En tant que jeune entrepreneur, vous devrez innover afin d’avoir un impact économique. Une forte motivation et une grande confiance devront vous caractériser afin d’avoir les ressorts nécessaires pour vaincre toutes les tracasseries qui ne manqueront de surgir, souvent là où vous ne les attendez pas. Une motivation à toutes épreuves est donc nécessaire !

Pour finir cette tribune, je voudrais, une fois encore, remercier José Herbert AHODODE de m’avoir invité dans cet ouvrage pour apporter ma contribution. L’entrepreneuriat n’est jamais un long fleuve tranquille. C’est une course à la crédibilité et à la légitimité. Et une fois ces deux piliers bien enracinés, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Il faut continuer à viser l’amélioration, à entretenir une image de marque durement mise en place. Soyez prêts à faire des choix risqués mais potentiellement gagnants. Bon courage aux futurs entrepreneurs…

Eulodie HODONOU, Entrepreneure, Directrice de Publications du Magazine GLESSI.

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de l’entrepreneure Odile Gnonwin

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum. L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons, avec les lecteurs, la contribution de Odile Gnonwin. Cliquez pour tweeter

Chers lecteurs, grande est ma joie de pouvoir contribuer à cet ouvrage de José Herbert AHODODE. En même temps, c’est toujours un plaisir renouvelé de faire connaitre ce que nous essayons d’entreprendre, en espérant que cela puisse inspirer d’autres jeunes. Je suis Odile GNONWIN, âgée de 28 ans, entrepreneure agro-alimentaire, Promotrice de la marque Norée par la Société de Production et de Transformation des Noix Tigrées (SPTNT).

Je suis titulaire d’une maîtrise en Droit des Affaires et Carrières Judiciaires obtenue en 2014 et d’une Licence professionnelle en Administration Générale et Territoriale depuis 2013. Passionnée par les affaires, je me suis retrouvée dans l’agro-alimentaire par pure passion. Depuis petite, j’aimais ajouter une plus-value à tout ce que mes mains touchaient à la cuisine. Aussi, j’avais rapidement acquis des aptitudes en techniques de vente depuis l’âge de 10 ans. En deuxième année d’université, en 2012, j’avais 20 ans, je m’étais lancée dans la vente de souchets torréfiés de 25 FCFA/sachet. De la commerçante de souchets en détail, je suis rapidement passée à une commerçante en gros de souchets torréfiés.

En effet, j’achetais les sacs de souchet que je faisais torréfier par des femmes que j’avais employées. Cette activité marchait tellement bien que je décidais de m’intéresser à la transformation réelle du souchet car je m’étais dite « On ne va pas à l’école pour faire comme les autres ; il faut ajouter de la valeur et se démarquer ». Le souchet avait vraiment commencé par me passionner davantage. C’est à ce moment que m’est venue l’idée de transformer le souchet. Ma passion remonte donc à l’année 2013 où j’ai vraiment eu un déclic pour le souchet. Ainsi, depuis 2014, Norée transforme le souchet en farine, croquettes et crèmes liqueurs.

J’offre une gamme variée de produits sains, hygiéniques, sans colorants, sans conservateurs pour préserver la bonne santé des clients et respecter l’environnement en utilisant des emballages biodégradables et écologiques. Nos produits sont actuellement disponibles dans plusieurs points de distribution au Bénin. Les négociations sont en cours pour leurs exportations au Burkina-Faso, Côte d’ Ivoire, Sénégal, Ghana et le Nigéria. Les propositions de partenariats dans ce sens seront les bienvenues. Il faut dire que la vision de la marque Norée est de devenir la première marque africaine en matière d’exportation des produits dérivés du souchet.

A partir de mon expérience personnelle, j’exhorte la jeunesse africaine à démarrer avec les moyens de bord. Il faut démarrer même avec peu de moyens, ne pas faire de grands investissements au départ, travailler avec professionnalisme et toujours persévérer. Dans le cheminement sur la route de l’entrepreneuriat, il faut être également rigoureux et discipliné surtout envers soi-même et envers les autres. Au début de mon aventure entrepreneuriale, j’ai su que mon idée de transformation du souchet en divers produits dérivés était une bonne idée car c’était innovant. J’étais obsédée par le souci de créer quelque chose de nouveau à base du souchet dont la consommation est longtemps restée traditionnelle.

Dans l’accompagnement des entreprises, en observant les pratiques au Bénin, il faut dire que beaucoup d’efforts sont faits par les gouvernants. L’environnement institutionnel accompagne les PME à travers les structures comme l’ANPE, l’ANPME, l’ABEVRIT, etc. ainsi que de nombreux partenaires techniques et financiers. Malgré cela, beaucoup de choses restent encore à accomplir car les défis sont grands.  En ce qui concerne les difficultés rencontrées dans les activités de la marque Norée, je peux citer l’insuffisance de ressources financières et matérielles pour atteindre le standard souhaité et agrandir les installations. Certains équipements sont très coûteux et surtout les emballages sont difficiles d’accès. Pour y faire face, nous achetons les emballages en grandes quantités hors du Bénin afin d’amoindrir les dépenses et bénéficier des tarifs de la vente en gros.

En ce qui concerne le financement de l’entreprise, nous participons aux concours d’appui aux entreprises existantes et nous remportons quelques prix qui permettent d’augmenter le capital de la société par des fonds supplémentaires. L’argent est utile au développement de tout projet. Mais une entreprise dont le personnel et le chef d’entreprise ont et partagent la même vision connaitra plus de succès contrairement à une entreprise qui a des moyens financiers avec un mauvais leader ; une pareille entreprise ne survivra pas dans le temps. En plus, une entreprise, sans grand financement au départ, peut bien émerger si elle a des clients et un marché d’écoulement évolutif ; donc ce n’est pas forcément l’argent qui crée les grandes entreprises à succès, le capital humain est plus important.

Dans la dynamique actuelle, tous les acteurs sont conscients que l’Etat n’est plus en mesure de recruter toute la masse estudiantine qui sort de nos universités chaque année. Ce qui fait que le Gouvernement, les particuliers, les partenaires d’horizons divers encouragent de plus en plus les jeunes à entreprendre. Ils sont donc nombreux à lancer des start-up (une émergence en vogue) avec de merveilleuses idées pour la plupart mais le défi reste la survie au-delà de trois ans des entreprises créées. Il faut néanmoins noter que certains jeunes font du copier-coller des idées à succès d’autres sans chercher à s’aventurer vers les sentiers de l’innovation ; ce qui est bien dommage.

D’aucuns, se croyant plus malicieux, concurrencent très ouvertement leur ex-associé sur des idées de projets lancés ensemble au départ et lancent les mêmes types d’entreprises avec des noms différents. En poussant la critique plus loin, il faut ajouter que beaucoup de jeunes ne fournissent pas assez d’efforts dans la connaissance parfaite de leurs produits/services. Une bonne partie de la jeunesse entreprenante pourrait se confondre en majorité aux vendeurs car au final, l’activité qui découle de l’entreprise n’est pas axée sur une vision entrepreneuriale et des objectifs clairs et précis. Les enjeux du monde entrepreneurial béninois sont grands et il y a beaucoup à faire. La promotion des produits locaux reste un défi permanent ; il faut davantage d’actions promotionnelles et inspirer des partenariats entre jeunes entreprises en regroupant par secteurs d’activités complémentaires ou similaires.

A la fin de cette tribune, si j’ai un mot à dire aux jeunes aspirants entrepreneurs, c’est de toujours avoir l’esprit d’innovation, démarrer avec de petits moyens pour grandir progressivement et ne pas faire de grands investissements au départ, travailler avec professionnalisme et toujours être endurant, persévérant. Que  chaque africain prenne du plaisir à consommer nos produits Norée, une marque de produits aux souchets qui procure douceur et énergie. Je remercie les initiateurs du présent projet d’écriture.

Vous pouvez en savoir plus sur Odile Kossiba GNONWIN en visitant le site web : www.noree.bj

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Caludia Togbe

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons, avec les lecteurs, la contribution de Caludia Togbe. Cliquez pour tweeter

Le plaisir que me procure ce parcours d’entrepreneure est tellement immense ; au quotidien, tant que c’est pour la bonne cause, je n’hésite pas à ouvrir mon salon à des initiatives qui grandissent, qui nous construisent. Pour cela, c’est avec grand enthousiasme que j’ai accueilli José Herbert AHODODE pour ce projet d’écriture. J’ai décidé d’y contribuer car je désire partager une partie de mon cheminement

Bonjour chers jeunes, aspirants entrepreneurs, je suis Caludia TOGBE, fondatrice de la marque de produits cosmétiques naturels « Origine Terre » et de la marque d’accessoires de déco « OWO ».

Pour parler de mes débuts en tant qu’entrepreneure, il faut dire que c’est après plusieurs années de chômage, de stages bénévoles dans le privé comme dans le public que j’ai commencé par réfléchir autrement… Il faut noter que les opportunités que j’avais étaient aussi conditionnées par des faveurs sexuelles auxquelles je devrais répondre. A un moment, j’ai donc dû m’arrêter pour faire le point. Par un coup de chance, j’avais bénéficié d’une enveloppe de 25.000 FCFA à un moment crucial où j’étais totalement fauchée et où mon époux avait investi tous ses moyens dans mes études et stages. La moitié de cette somme m’a permis d’entamer un commerce pour subvenir à mes besoins, afin de ne plus jamais me retrouver dans une situation aussi grave. Puis à un moment, parallèlement, je travaillais dans une association et j’ai dû démissionner parce que de moins en moins épanouie en raison d’une collaboratrice qui voulait mon poste et surtout parce qu’ayant besoin de plus de temps pour rédiger ma thèse de doctorat.

De plus, j’avais besoin d’une activité lucrative qui me rapporterait plus d’argent pour payer mes recherches de doctorat. C’est donc en faisant mon commerce en ligne que j’ai créé mon entreprise. Puis, l’une des marques de produits de maquillage que je vendais s’est installée au Bénin et des représentants m’ont intimé l’ordre d’arrêter ce commerce. Puisqu’il me fallait faire autre chose, j’ai saisi une opportunité. Depuis un moment, beaucoup (des inconnus) en ville me demandaient comment je faisais pour avoir une belle peau naturelle sans imperfection et de beaux cheveux naturels. Ayant peu de moyens, je prenais soin de moi avec des produits naturels à portée de main (comme l’aloe vera et les dérivés de baobab) et aussi parce que je suis une amoureuse des plantes et de la nature, une passion transmise par mes parents et mon père surtout qui est ingénieur agronome à la retraite.

J’ai donc commencé à vendre des matières premières permettant de prendre soin de soi sans risque, sans des dérivés de pétrole, des perturbateurs endocriniens, sans silicone, parabène, sulfate, autant de dérivés que l’on retrouve dans la plupart des produits cosmétiques importés et qui sont nocifs pour la santé. C’est ainsi qu’est née ma marque de produits cosmétiques naturels, « ORIGINE TERRE » et le salon de soins capillaires et coiffures. Donc le déclic qui m’a inspiré à arpenter le chemin de l’entrepreneuriat, c’est un assemblage de mauvaises expériences au départ : le chômage et la précarité ont été des stimulants à trouver des alternatives. Et depuis fin 2013, j’ai commencé cette merveilleuse et palpitante aventure entrepreneuriale.

Il faut dire qu’en démarrant mon activité en 2013, je n’avais aucune idée précise des directions que prendrait l’entreprise. Je ne savais pas, en me lançant, que j’en serais là aujourd’hui. Au départ, j’avais juste besoin d’acheter et vendre des articles assez rares sur le marché, afin de me faire des bénéfices, puis d’épargner pour payer mes études. C’était aussi simple. Je pensais qu’ensuite j’arrêterais, pour me trouver un travail correct, dans une plus grande structure, parce que croyant jusque-là que plus la femme est qualifiée, moins elle est exposée à du harcèlement sexuel et à des emplois conditionnés ou mal rémunérés.

Mais je me rends compte que c’est une grosse erreur que de penser cela. Et dans notre contexte, quand on est femme et de surcroît jeune, on attend des faveurs de vous, on vous considère moins, on estime que vous n’êtes pas encore assez mûre pour des responsabilités et les autres structures vous croient trop qualifiée (j’ai 3 masters, 2 professionnels et 1 master recherche) pour elles. Quand à tout cela vous ajoutez des formations pas très communes, c’est très difficile d’avoir des opportunités au Bénin avec des qualifications pareilles. Je faisais donc de la vente d’articles de maquillage et d’accessoires comme les boucles d’oreilles et les sacs au départ. J’ai même vendu des bijoux en or pendant deux ans. Ma logique était simple : « me focaliser sur des produits que les gens ne trouvaient pas aisément sur le marché et les vendre peu chers pour avoir des bénéfices qui serviraient à payer mes ouvrages que je devais commander depuis l’extérieur chaque fois ».

Avec mon parcours, j’ai mieux compris le fonctionnement du système entrepreneurial au Bénin. A mon avis, je crois que l’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs mais le système est mal organisé. Ceux qui bénéficient des appuis sont les entrepreneurs ayant fait leurs preuves pendant des années, parfois très difficilement ; ce qui pose l’éternel problème du financement des start-up.

En ce qui concerne les difficultés rencontrées dans l’exercice de mes activités, il faut dire que la première, c’est l’accès à l’investissement parce que les idées novatrices ne manquent pas ; mais quand on est jeune entrepreneur sans financement, il est difficile de se payer des machines qui coûtent des millions et parfois même de répondre à la demande sur le marché. Face à tout cela, j’essaie du mieux que je peux pour trouver des solutions adaptées. En effet, je communique beaucoup, avec les moyens de bord, mais le plus possible sur les réseaux sociaux, afin de faire connaître Origine Terre, pour ensuite avoir les moyens d’acquérir le nécessaire pour produire plus et mieux.

A terme, cela me permettrait de moins dépendre des matières premières de qualité en provenance d’Europe. La deuxième difficulté majeure que je rencontre, c’est l’accès aux matières premières de qualité en provenance du Bénin et/ou d’Afrique. La production – de matières premières – n’est pas importante chez les producteurs et la qualité n’y est pas toujours. En plus, les matières premières dont j’ai besoin et pour lesquelles on ne trouve pas l’arbre en Afrique, quand je les commande, c’est un parcours du combattant à la douane pour les récupérer. Les montants pour les dédouaner sont exorbitants et mal calculés à mon sens. Pendant longtemps, j’ai vraiment senti et dit que le contexte n’encourageait pas du tout l’entrepreneuriat par les jeunes, au contraire. Il faut être téméraire et avoir des objectifs à long terme pour tenir. S’il faut en rajouter, le troisième palier de difficultés, c’est l’accès à des contenants de qualité et le manque de disponibilité de collaborateurs corrects, engagés à faire carrière dans l’entreprise.

Entre le discours politique et les réalités des services compétents d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes au Bénin, mon avis est qu’il y a une mauvaise organisation, beaucoup de ressources gaspillées à faire de la communication et à organiser des événements qui, au fond, n’aident pas vraiment les jeunes ciblés, en terme de gestion d’entreprise et ensuite, l’accompagnement promis ne suit pas…

Entre le discours politique et la réalité, il y a donc un fossé incroyable. Pour améliorer les dynamiques en cours, si la crainte des autorités est que les jeunes entrepreneurs ne fassent pas bon usage des fonds, que ces jeunes fassent la liste des machines dont ils ont besoin, des matières premières qui leur sont indispensables et que le gouvernement les leur achète lui-même, sans leur remettre un franc ! Si ces entrepreneurs avaient effectivement des projets solides, cela se sentira, rien que dans le plan d’affaires ou dans la liste de ce dont ils ont besoin pour faire grandir leur entreprise.

« Ce n’est pas l’argent qui crée une entreprise ; ce sont les Hommes ». Certes, mais il faut des moyens pour démarrer et faire prospérer parce que c’est l’argent qui permet de rémunérer les collaborateurs et l’équipe de travail. Mais c’est aussi vrai que les ressources humaines de qualité sont indispensables pour une entreprise et mieux une jeune entreprise. Quid des projets fortement financés, censés produire des entrepreneurs mais qui n’ont connu que des résultats négatifs ? Une fois de plus, ces projets avaient été très mal ficelés et j’ai envie de dire que ces projets ont été montés et suivis par des gens qui n’ont jamais créé et fait fonctionner une entreprise. C’est normal que ces projets échouent. Les entrepreneurs qui ont été bénéficiaires n’étaient pas prêts pour recevoir ces sommes ou alors ils n’avaient pas un projet qui les passionnait au plus haut point. Dilapider quelques fonds en peu de temps pour ensuite se retrouver fauchés, c’est normal qu’ils en soient arrivés là.

Au regard de tout ce qui a été dit, plus haut, il faut noter que le système entrepreneurial béninois est caractérisé par le faible accompagnement des porteurs de projets. Des structures existent avec des moyens de fonctionnement disponibles mais elles se révèlent inefficaces. Première chose, pas d’accompagnement, ni en termes de conseils, ni en termes de financement ; il faut tout apprendre par soi-même, mais même cette option a ses avantages quand on y est confronté.

Deuxièmement, les jeunes, la plupart du temps, manquent d’idées novatrices et copient ceux qui en ont et ensuite, les « copieurs » ont du mal à avancer, ce qui est normal parce qu’une idée novatrice, on sent qu’elle fait partie de la personne qui la créée et elle est composée de tout un ensemble logique, censé se manifester ensuite au fur et à mesure dans le temps, en dépit des difficultés. Au final, le copieur abandonne vite face aux difficultés parce que cette idée, pour lui, restera superficielle, il n’y aura pas de suite logique et passionnante ; par contre, il y a tant de nouvelles choses à faire, tant d’opportunités de travailler ensemble dans différents secteurs, qu’à mon sens, il ne sert à rien de copier trait pour trait quelqu’un qui réussit dans un domaine.

Troisième point, les choses sont souvent prises à la légère par les collaborateurs. Quand ils sont dans une jeune entreprise, quel que soit leur niveau d’étude, qu’ils soient sérieux dans l’entreprise ou pas, ils prennent tout à la légère, se sentent obligés d’aller à toutes les cérémonies au village, à toutes les fêtes et réunions de famille même les plus inutiles parce que les mobiles, parfois, laissent à désirer… C’est à tomber à la renverse et ce, en pleine semaine et plusieurs fois dans l’année. Ils partent parfois jeudi pour revenir mardi, promettent de revenir mardi mais se présentent mercredi, ou demandent toute une semaine et je pense qu’ils auraient été dans une plus grosse entreprise ou dans un pays comme le Japon ou la Chine, que cette mentalité aurait changé. Ceux qui font preuve de sérieux ne sont pas nombreux et reçoivent les moqueries des autres.

Au quotidien, je fais face à des contraintes qui renforcent ma résilience et l’entrepreneur est celui qui innove en cherchant toujours des solutions aux difficultés. Si je me retrouvais à un niveau de responsabilité pour impulser une nouvelle dynamique au système entrepreneurial béninois, je mènerai plusieurs actions.

Dans un premier temps, mon objectif sera de voir les projets innovants, qui peuvent permettre de faire du Bénin, le 1er pays africain à avoir fait telle ou telle chose, ou au moins le 1er pays ouest africain et ce, pour au moins une dizaine de secteurs, à propulser parce que le fonctionnement de ces entreprises aiderait à révéler le Bénin et à créer des emplois dans de nouveaux secteurs.

Ensuite, il y a certainement un répertoire de jeunes entrepreneurs qui créent et fabriquent des choses qui apportent de la valeur ajoutée ; il sera question de demander à chacun de faire une liste des 02 ou 03 machines indispensables pour lui et de les lui acheter ou les lui louer à des prix dérisoires pour qu’il puisse fonctionner et avancer dans ses projets. Par ailleurs, le secteur agricole sera davantage mis en valeur et il y a tant de possibilités qui demandent peu de moyens. Et pour finir, il y aurait des facilités de distribution et d’exportation dans la sous-région, d’expositions pour ces jeunes.

S’il faut prodiguer des conseils aux jeunes qui aspirent à l’entrepreneuriat, je dirais qu’il faut avoir une idée claire, correcte, qui passionne certes mais qui est surtout monnayable ; surtout que cela réponde à un besoin évoqué au quotidien.

Deuxième conseil : ne jamais abandonner quoiqu’il arrive, quelques soient les difficultés de parcours, les réactions de l’environnement immédiat. Il est également très important de structurer son projet et d’avoir des objectifs à court, moyen et long terme. Ce qui exige donc une grande culture de la patience pour y arriver.

Avant d’achever cette tribune à l’endroit des jeunes, je remercie encore José Herbert AHODODE de m’y avoir invité pour  offrir cette opportunité de partages. Mon mot de fin, c’est qu’au-delà de tout, il faut avoir un bon partenaire de vie, que l’on soit un homme ou une femme entrepreneur (e) et rester humble sur tout son parcours. C’est important de savoir choisir la personne qui partagera votre vie parce que le parcours d’une entrepreneure « femme » dépend aussi de son épanouissement et de son équilibre familial.

Pour ma part, je n’ai pas eu besoin d’investir dans les visuels et la mise en place des sites internet d’Origine Terre par exemple, parce que c’est mon époux qui s’en est occupé et qui est mon partenaire n°1 en tout. J’ai donc pu investir progressivement dans l’augmentation de la production et dans les ressources humaines pour d’autres secteurs. Merci à M. José Herbert pour cette opportunité offerte de partager mon expérience d’entrepreneure à travers cet ouvrage.

Pour contacter Caludia et/ou collaborer avec Origine Terre :

Site Zone Afrique, Canada et USA ; Site Zone Europe ; Facebook et Instagram : Origine Terre

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Sessi Hounkanrin

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

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A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Sessi Hounkanrin (@SessiCoach). Cliquez pour tweeter

Chers lecteurs, chers jeunes entrepreneurs et futurs entrepreneurs, c’est un réel plaisir pour moi de partager mon expérience avec vous à travers cette tribune. Je n’ai pas hésité, un seul instant, à répondre favorablement à l’invitation de José Herbert Ahodode dans le cadre de cet ouvrage. Je suis Sessi Hounkanrin, Coach-mentor, auteure et conférencière, originaire du Bénin, basée au Canada… Avec Generation Coaching, j’accompagne les coachs et les leaders francophones qui veulent déployer leurs talents pour maximiser leur impact sur la scène internationale.

Quand je m’interroge sur les grands défis de l’entrepreneuriat, une phrase unique me revient : « A grand potentiel, grands défis ! »

L’Afrique compte aujourd’hui 420 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans.

D’ici 2050, le chiffre devrait presque doubler pour atteindre 830 millions.

Nous savons tous que le continent africain regorge de ressources, de talents, de génie, de richesses naturelles de toutes sortes (or, diamant, pétrole, uranium, phosphore, charbon, cacao, coton, manganèse, coltan…) qui sont convoitées, et même exploitées par de nombreux pays du monde, des multinationales européennes, américaines et autres. Et malgré cela, nous avons encore bien du mal à les considérer nous-mêmes et à y accorder la valeur méritée en travaillant pour les valoriser nous-mêmes. Pourtant, le continent africain est un terrain fertile de créativité, d’innovation et d’opportunités. Il suffit juste d’observer le secteur informel pour constater à quel point l’adaptabilité, l’inventivité, l’ingéniosité, la résilience sont ancrés dans le quotidien et les réalités du continent. Toutes ces qualités sont importantes pour un jeune entrepreneur. En bref, le potentiel entrepreneurial de la jeunesse africaine est immense et, bien évidemment, de ce fait, il comporte de nombreux défis.

Avant même de parler des défis économiques, sociaux et politiques, le premier grand défi qu’il me semble indispensable de mentionner est celui de la conscientisation de la jeunesse (de l’éveil ou encore du réveil des consciences). Rappelons qu’il n’y a pas de changement possible sans prise de conscience.

Pour que l’entrepreneuriat se déploie dans toute sa splendeur, la jeunesse africaine doit changer de paradigmes et constater que : l’herbe n’est peut-être pas toujours plus verte chez le voisin (en l’occurrence les pays occidentaux) : elle doit d’abord et avant tout prendre conscience de la richesse et de la valeur de son propre capital humain, de l’immensité de son potentiel entrepreneurial. Le plus grand potentiel de l’Afrique, ce sont ses ressources humaines. Ses hommes, ses femmes, ses jeunes, car ce sont elles qui ont le pouvoir de transformer le continent. La jeunesse africaine doit apprendre à mieux se connaître, se découvrir et à se poser les bonnes questions… Des questions qui bousculent, des questions qui stimulent la réflexion et la créativité.

Dans ce contexte, quelques réflexions s’imposent à nous tous. Comment le continent le plus jeune du globe, le plus riche en ressources naturelles peut être encore considéré aujourd’hui comme le continent le plus pauvre au monde ? Quelles sont les pistes de solutions concrètes que peuvent porter (apporter) les jeunes ? Comment chaque jeune à son niveau peut-il contribuer au déploiement du potentiel entrepreneurial en Afrique, et ce, en commençant par des actions simples ? Comment peut-on mieux reconnaître, promouvoir et valoriser des modèles de réussite africains ? Comment accompagner plus efficacement la jeunesse dans la mise en place et la réussite de ses projets entrepreneuriaux ?

Qu’est qui fait, pour prendre l’exemple du Bénin que plusieurs initiatives publiques comme l’ANPE – Agence Nationale pour l’Emploi, le Business Promotion Center et d’autres mécanismes d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes donnent des résultats mitigés ?

Des réponses réfléchies à ces questionnements nous aideraient grandement !

Le deuxième défi se situe au niveau de la valorisation du patrimoine africain

Il est essentiel que les jeunes s’approprient ou se réapproprient leur patrimoine (spirituel, éducationnel, culturel, social, géographique…) pour pouvoir le valoriser. Ainsi, ils seront fiers de le promouvoir au-delà même des frontières africaines. En empruntant celui des autres, le risque d’égarement est grand. Cela doit commencer par la valorisation de leurs propres richesses intérieures (c’est-à-dire leurs qualités intrinsèques, leurs forces, leurs talents).

Par ailleurs, la confiance, l’estime, la persévérance doivent être enseignées aux jeunes en permanence. Pour valoriser son patrimoine, la jeunesse africaine doit savoir faire des choix simples mais conscients et consistants : comme arrêter de chercher à l’extérieur ce qu’elle peut trouver à l’intérieur, en choisissant par exemple d’acheter et de consommer le poulet local, plutôt que le poulet importé. Ou choisir d’encourager et de promouvoir les entreprises qui transforment les matières premières en Afrique. La consommation locale devrait cesser d’être un slogan pour devenir l’exutoire qui valorise le travail des producteurs, des artisans locaux afin que ces derniers puissent vivre de leur travail quotidien. Les femmes et la diaspora africaine ont également un énorme rôle à jouer dans le déploiement entrepreneurial des jeunes africains et la valorisation du patrimoine.

Le troisième défi se situe au niveau de l’éducation et la formation

C’est le défi qui est le plus souvent cité dans le domaine de l’entrepreneuriat. Pour preuve, la priorité de l’Afrique est d’investir en premier lieu dans son capital humain. Malgré des avancées considérables, il y a encore beaucoup à faire à ce niveau. Quel qu’en soit la forme : formation, coaching, conseil, mentorat, la jeunesse a besoin de bénéficier de ressources, d’outils et d’accompagnements de qualité pour s’élever face aux enjeux. Une jeunesse consciente, fière de son patrimoine, formée et outillée peut littéralement contribuer au développement global du continent africain.

En réalité, il y a beaucoup d’investisseurs privés qui pourraient investir des capitaux dans l’éducation et la formation à l’entrepreneuriat de la jeunesse africaine, dans le développement d’entreprises innovantes.

Comme dit plus haut, je vis au Canada et ici, en Amérique du Nord, des initiatives comme « Les Dragons » (émission TV) permettent à des jeunes entreprises de pouvoir bénéficier non seulement d’investissements privés mais aussi d’accompagnement de mentors d’expériences en échange de parts (en % ) de leur capital d’entreprise. J’invite la jeunesse africaine à s’inspirer de ce genre de concept et à l’adapter au contexte africain. Car même s’il est possible de démarrer avec peu, l’accès aux financements est un enjeu majeur, surtout dans les secteurs industriels.

En réalité, les initiatives encourageant la responsabilité, la proactivité des jeunes plutôt que la passivité doivent être encouragées. Encore une fois, il y a tant de talents en Afrique qui restent sous-exploités. Il y a une véritable mine d’or sous nos pieds. Nous faisons face à une urgence d’agir car les actions parlent toujours bien plus fort que les paroles !

Le quatrième défi se situe au niveau de l’attention

La jeunesse africaine, comme celle du monde entier, est constamment sollicitée par des flux d’informations qui viennent de tous horizons, de toutes parts ; il est donc essentiel que les jeunes restent attentifs et concentrés sur leurs objectifs au risque de se disperser, de s’éparpiller et de ne jamais concrétiser leurs initiatives entrepreneuriales.

Pour exemple, le patron de Google partageait récemment une statistique intéressante : chaque 2 jours, nous recevons 5 fois plus d’informations sur la planète que de l’année 0 à l’année 2003 réunis. Impressionnant n’est-ce pas !

En considérant cela, il est donc capital que vos objectifs soient toujours plus grands que vos distractions. Vous devez donner plus d’importance à vos aspirations. Gardez le focus est donc un important défi pour réussir son projet entrepreneurial. Aujourd’hui, d’excellentes initiatives qui contribuent à la conscientisation, à la valorisation, à l’éducation et au maintien de l’attention des jeunes ont vu le jour…

Des initiatives comme Investir au pays de Philippe Simo, la Fondation Senakpon de Marcellin Gandonou, le mouvement Afrique Consciente de Gilles Atayi, Anansi de Stéphane Coridon, Entreprendre à Zéro Franc de Samuel Mathey ou encore African Shapers de Patrick Ndungidi pour ne citer que celles-là. Ces initiatives valorisent les histoires de réussite africaine et c’est un nouveau paradigme qui est en train de s’installer dans nos communautés. Des femmes influentes comme Edith Brou de AFRICA Contents Group, Paola Audrey ont un rayonnement dans tout le continent africain et même au delà. Au Canada, des femmes comme Dorothy Rhau, Fondatrice de Audace au Féminin et du Salon International De La Femme Noire (SIFN) ou encore Adetola Fagbemi et Bibiane Manda, co-fondatrices du Réseau des afro-entrepreneurs du Canada,  ou encore en Belgique, Sheila Mukasa, fondatrice de Be Community font également une réelle différence dans le monde de l’entrepreneuriat de la diaspora africaine.

En fait, pour citer Darietou Gaye, directrice de la stratégie et des opérations de la Banque mondiale pour l’Afrique, il y a une réalité dont on parle très peu : c’est que l’Afrique est la seule région au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent la voie de l’entrepreneuriat.

Et à grands défis, grandes responsabilités !

« Tu ne dois pas éviter le bruit du tam-tam quand c’est toi qui l’as invité ». Proverbe Africain.

On ne peut parler de développement sans parler de responsabilité, de responsabilisation. La responsabilité des échecs n’appartient pas et ne peut être attribué à un seul groupe de personnes. Nous avons tous la responsabilité de ce qui nous arrive. Rien ne sert de pointer du doigt qui que ce soit à part nous-mêmes. Je crois que chacun d’entre nous, jeune ou moins jeune devons cesser d’accuser l’autre, quelle que soit sa fonction et son statut, prendre nos responsabilités et aller de l’avant. Il est important que chacun soit conscient de la responsabilité de ses actions et de ses inactions.

Ce que nous faisons, et ce que nous ne faisons pas, a un impact sur notre communauté. Blâmer, se plaindre, critiquer, nier ou rejeter constamment la responsabilité sur l’autre sont des comportements contre-productifs qui nous empêchent d’avancer et de progresser. Plutôt que de chercher qui est responsable des échecs, qui ne l’est pas, il vaut mieux se concentrer sur les pistes d’avenir, les solutions concrètes et les contributions que chacun peut apporter à son niveau. Car nos échecs peuvent devenir nos tremplins si nous apprenons d’eux.

Si la situation actuelle ne nous donne pas satisfaction, nous avons la responsabilité et le devoir d’agir par nous-mêmes pour changer la donne. Car l’Afrique est le continent du futur et le futur se construit au présent !

Il faut avouer que malgré les contraintes rencontrées par les entrepreneurs, dans le contexte béninois, des efforts non négligeables sont fournis par les différentes autorités en charge des questions d’employabilité des jeunes. Il est donc légitime de se poser des questions pour savoir pourquoi, malgré les dynamiques engagées et les montants investis pour booster l’entrepreneuriat, les situations actuelles vécues par les jeunes entrepreneurs n’inspirent guère !

Originaire du Bénin, née en Europe, vivant en Amérique du Nord, j’ai eu la chance d’avoir un parcours marqué par la diversité (géographique, culturelle et disciplinaire). C’est vrai que je ne suis certainement pas la mieux placée pour parler des initiatives d’appui à l’entrepreneuriat en Afrique et spécifiquement au Bénin, car je vis au Canada depuis maintenant 12 ans. Cependant je porte un regard optimiste car je crois beaucoup à l’entrepreneuriat africain. Je suis toujours fascinée de voir à quel point l’Afrique se démarque en matière de créativité et d’innovation.

Ce qui est indéniable, quel que soit le continent, c’est que l’entrepreneuriat des jeunes est un véritable levier et un moteur considérable pour le développement durable du continent africain. C’est également une opportunité et une alternative pertinente au chômage des jeunes, car l’entrepreneuriat est créateur de valeur, créateur de richesses.

En Europe, comme en Amérique du Nord, il y a de nombreuses façons d’obtenir un soutien pour développer un projet entrepreneurial. J’ai déjà eu l’opportunité d’obtenir à plusieurs reprises des récompenses : un prix de la Fondation Cetelem, Éduquer pour Entreprendre en France et des bourses entrepreneuriales de l’OFQJ (Office franco-québecois pour la jeunesse) qui m’ont aidé dans mes débuts dans l’entrepreneuriat. Cela m’a énormément encouragé à persévérer. J’ai eu même la chance d’obtenir en 2008 le soutien d’un mécène pour mon projet entrepreneurial dans le domaine du coaching. Enfin, j’ai également beaucoup investi sur fonds propres et je continue de le faire pour mon développement et ma formation continue.

Ici, au Canada, les jeunes sont fortement encouragés à entreprendre et ont beaucoup de ressources – qu’elles soient publiques ou privées (conseils, soutiens, subventions, etc.) vers lesquelles ils peuvent se tourner dès le début ou dans la phase de développement de leur aventure entrepreneuriale (par exemple les Carrefours Jeunesse Emploi, les subventions gouvernementales, les fondations privées, le Crowfunding, etc.). L’accès aux financements est un enjeu en Afrique mais je pense qu’une des pistes de solutions serait d’impliquer encore plus le secteur privé.

José Herbert Ahodode développe bien dans cet ouvrage une approche intéressante qui mette le secteur privé au cœur de la formation pour pallier aux questions d’inadéquation entre formations et réalités du marché du travail. Le principe prôné est : « j’investis, je forme les gens dont j’ai besoin ou dont a besoin le secteur d’activité en question ». C’est une approche que peuvent accompagner les acteurs publics aussi – ainsi que divers philanthropes.

Mais une interrogation demeure tout de même ! Existe-t-il un secret de réussite en entrepreneuriat ? Je crois que le seul véritable secret (et en réalité ça n’en est pas un), c’est le travail. Sans travail, il est difficile de réussir, et si réussite il y a, elle ne sera pas durable. Au travail, on doit ajouter la répétition et la constance. Pour réussir, comme le répète souvent un de mes mentors, il vaut mieux faire une chose 1000 fois, que faire 1000 choses une fois.

Cette assertion est davantage vérifiée dans le monde des affaires et en matière de réussite car la plupart des gens ne voient que la partie visible de l’iceberg : le résultat, la victoire, la célébration. Mais ils oublient souvent tout ce par quoi l’entrepreneur a dû passer pour réussir : les sacrifices, les moments de doute, de peur, de confusion, de démotivation, de découragement, de déception. C’est la partie non-visible de l’iceberg qui est beaucoup plus importante que celle que l’on voit.

J’aime cette définition de la réussite. La réussite, c’est une série de bonnes pensées, de bonnes décisions et de bonnes actions appliqués sur la durée.

Pour ma part, je l’évalue à 3 niveaux, mon degré de contribution, mon degré d’accomplissement et mon degré d’épanouissement.

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je sens que je contribue ?

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je sens que j’accomplis ce que j’ai à accomplir ?

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je me sens épanouie ?

La réussite, quelle qu’en soit la définition qu’on lui en donne, repose sur des attitudes et principes de base. Mais avant de vous donner quelques principes, pour moi, qu’est-ce que réussir ? En effet, Réussir, c’est une conséquence d’un état d’être et d’une capacité à penser, agir, communiquer différemment. Réussir, c’est s’épanouir, s’accomplir… pleinement dans tous les sphères de sa vie. Réussir, c’est cheminé vers la réalisation de notre potentiel le plus élevé et contribuer, à sa façon au bien-être et à l’épanouissement des autres.

Comme dit plus haut, je vous partage quelques principes de bases de la réussite…

Les entrepreneurs qui réussissent :

  • Sont des personnes qui se connaissent et travaillent sur eux-mêmes en permanence pour faire des choix conscients en accord avec qui ils sont vraiment. Ils savent que leur réussite repose sur un mindset (état d’esprit) gagnant qu’ils devront renforcer tout au long de leur parcours. D’ailleurs, ils savent miser sur leurs forces et leurs talents parce qu’ils se connaissent.
  • Sont des éternels apprenants : ils restent toujours curieux, à l’écoute et apprennent sans cesse, notamment des meilleurs de leur domaine. Ils posent et se posent de bonnes questions et, par conséquent, obtiennent de bonnes réponses.
  • Croient fortement en leur potentiel de réussite. Malgré les obstacles et les épreuves, ils ont une foi inébranlable au fait qu’ils réussiront leur projet entrepreneurial. Ils savent que l’échec n’est pas le contraire de la réussite, que le contraire de la réussite, c’est l’abandon. Ils font donc preuve de persévérance, de courage, de détermination et de résilience.
  • Sont conscients qu’ils ne peuvent réussir seuls. Ils font partie de réseaux, de communautés, de cercles d’influence. Ils sont à l’écoute des besoins des autres et surtout les aident également à réussir. Ils savent aussi être heureux de la réussite des autres (très important).
  • Savent que : avant d’apprendre à courir, il faut apprendre à marcher. Il n’y a pas d’ascenseur pour la réussite, il faut prendre l’escalier. On peut donc voir grand, en commençant petit.
  • Suivent leur intuition et les messages qu’ils reçoivent et surtout mettent en application les enseignements.

Chers jeunes entrepreneurs, je suis presqu’à la fin de ma contribution à cet ouvrage. Ayant été partie prenante d’un ouvrage collectif « Le Livre blanc de l’Audace », je suis consciente de la détermination et du travail que cela nécessite de coordonner et produire une œuvre comme celle que vous lisez actuellement. L’auteur m’avoua justement que c’est la lecture du livre blanc de l’audace qui lui a insufflé le titre « L’Audace d’Entreprendre » et je le remercie de m’avoir associé.

Si j’ai encore un dernier message à votre endroit, ce serait celui-ci :

Rappelez-vous que la meilleure ressource de l’Afrique, c’est son capital humain ! @SessiCoach Cliquez pour tweeter

Pour réussir, il est important de savoir aller là où d’autres ont refusé d’aller, faire ce que d’autres n’ont jamais fait ! J’invite la jeunesse africaine à faire preuve d’audace, à oser prendre sa réussite en main et à rayonner de ses plus belles couleurs. Ne laissez pas les doutes, la peur affecter votre capacité d’action, votre désir de réussir, paralyser ou anéantir vos projets et vos rêves !

Mettez-vous dans des situations inconfortables car elles vous feront grandir !!!

Osez ce que vous n’avez jamais fait ! Allez où personne n’est jamais allé. Osez faire ce que vous voulez faire même si vous avez peur de le faire. Rappelez-vous ceci : Qui fait ce que personne n’a jamais fait, verra ce que personne n’a jamais vu ! J’en ai fait une de mes devises.

Sessi HOUNKANRIN, Coach, Conférencière, Auteure.

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Bénin : Les Secteurs porteurs pour les investissements

Chers lecteurs, dans cet article, je vous amène à la découverte des secteurs porteurs au Bénin dans lesquels il est possible d’investir. En effet, le pays dispose d’une position géographique stratégique, de ressources dans différents secteurs et des facilités et programmes d’investissement mis en place par le gouvernement actuel.

Le Bénin offre d’énormes opportunités d’investissements dans divers secteurs porteurs. Cliquez pour tweeter

Ces opportunités méritent d’être exploitées par tout investisseur désireux d’y investir. Il s’agit des secteurs porteurs de croissance qui offrent de réelles opportunités d’affaires et d’investissement.
Il s’agit des secteurs ci-après : 1. L’agriculture et l’agroalimentaire ; 2. Le Tourisme et l’Artisanat ; 3. L’énergie ; 4. Les Mines et Hydrocarbures ; 5. L’Economie numérique et les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ; 6. L’élevage et la pêche ; 7. L’industrie.

A travers cet article, nous vous amenons à la découverte de chaque secteur porteur :

1. L’agriculture et l’agroalimentaire


Première source de richesse du Bénin, avec une contribution de 36% au Produit Intérieur Brut (PIB), générant 88% des recettes d’exportation et 15% des recettes nationales, l’agriculture et l’agroalimentaire constitue les secteurs le plus important et vitaux de l’économie béninoise car ils jouent un rôle prépondérant dans la vie des béninois. Le secteur agricole est le premier pourvoyeur d’emploi pour la population active avec 70% des emplois fournis. C’est également le 1er secteur attirant le plus d’Investissements Directs Etrangers (IDE) et privés et le 2ème secteur d’exportation du Bénin. Il contribue aussi et surtout à assurer la sécurité alimentaire du pays.

Dominée par plus de 550.000 exploitations agricoles réparties sur huit zones agro écologiques, l’agriculture béninoise dispose d’énormes potentialités qui pourraient soutenir la croissance économique nationale et contribuer ainsi à lutter efficacement contre la pauvreté.
Le pays dispose en effet de 11 millions d’hectares de terres agricoles disponibles dont 17% sont annuellement cultivées, 60.000 hectares de bas-fonds disponibles dont seulement 11,7% sont exploités, 1.500 hectares de périmètres aménagés en exploitation partielle, 322.000 hectares de terres inondables et vallées pouvant être mis en valeur.

Le pays dispose de ressources en eau très abondantes avec une estimation de 13 milliards de m³ de réserve d’eau de surface et 1,8 milliards de m³ d’eau souterraine (PSRSA, 2011). Cliquez pour tweeter

Il dispose aussi d’une bonne pluviométrie (en moyenne 900mm par an) et d’une bonne diversité des sols qui favorise la diversification agricole.
Avec l’existence d’une main d’œuvre relativement abondante pour l’exploitation agricole et un climat favorable à plusieurs spéculations, le pays dispose des ressources naturelles importantes pouvant lui permettre de répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels de sa population et d’être un pays exportateur de produits agricoles.

Le secteur agricole béninois offre une diversité de cultures présentant aux investisseurs de véritables opportunités d’investissements notamment dans l’industrie de transformation agro-alimentaire encore embryonnaire qui présente un grand potentiel de développement dans plusieurs filières à savoir : les cultures fruitières (ananas, mangues, oranges, avocats), les oléagineux (anacarde ou noix de cajou, palmier à huile, cocotier, arachide, karité, graines de coton), les tubercules et plantes à racine (igname, manioc, patate douce, pomme de terre, etc.) et les céréales (maïs, sorgho, mil, riz,…).

Cependant les créneaux porteurs à fort potentiel exportable existent donc notamment dans (6) filières prioritaires dites d’exportation porteuses à savoir : le coton, l’anacarde, l’ananas, le Karité, le Maïs, le Manioc.
Par ailleurs, d’autres cultures comme le riz, l’huile de palme sont également très prometteuses.
L’exploitation de la Vallée de l’Ouémé, 2ème plus riche d’Afrique après le Nil, constitue aussi une grande opportunité aux investisseurs.

2. Le tourisme et l’artisanat


Berceau de la culture, des arts et de la civilisation Vaudou, le Bénin bénéficie d’un patrimoine historique, touristique, culturel et architectural riche singulier en Afrique de l’Ouest. Cliquez pour tweeter

Ce patrimoine constitue un important potentiel touristique riche et varié susceptible de favoriser la promotion d’une grande industrie touristique.
En témoigne le littoral béninois, la diversité de ses paysages et ses parcs naturels (Pendjari – Parc Régional W) le plus riche parc animalier et naturel d’Afrique de l’Ouest, les vestiges et la mémoire de la traite négrière à Ouidah, ses palais royaux d’Abomey et leurs sites archéologiques qui datent de plusieurs millénaires, sa cité lacustre, la plus grande d’Afrique (Ganvié) et ses cités balnéaires et lagunaires qui constituent en somme un patrimoine naturel unique, qui ne demande qu’à être révélé.

Le tourisme béninois, à travers sa triple dimension (tourisme d’affaires, tourisme écologique et tourisme d’agrément) constitue un important domaine aux potentialités faiblement exploitées. Il est caractérisé également par la culture de notre histoire représenté par des sites touristiques sur toute l’étendue du territoire.
Classé 5ème pays le plus visité d’Afrique de l’Ouest, le Bénin a besoin davantage d’agences promotrices et d’infrastructures hôtelières. Le développement des activités touristiques se révèle alors comme une manne pour les investisseurs en quête de nouveaux secteurs porteurs d’opportunités.

Les opportunités d’investissement dans le secteur touristique concernent :
– le safari-tourisme,
– le tourisme de découverte,
– le tourisme culturel et
– les aménagements touristiques (Parcs, musées, cités lacustres, berges lagunaires, stations balnéaires, Route des pêches et les constructions des chaines hôtelières et centres de loisirs de haut standing).

  • Quid de l’artisanat

Avec une contribution de 13% au Produit Intérieur Brut (PIB) du Bénin pour 12% de la population active, l’artisanat est le 3ème secteur contribuant à l’accroissement du PIB, après l’agriculture et le commerce.
Le secteur est organisé et structuré autour de quelques organisations faitières dont le Bureau d’Appui à l’Artisanat, la Chambre Interdépartementale des Métiers et la Confédération Nationale des Artisans du Bénin (CNAB).

L’artisanat béninois est composé de 11 branches d’activités et se décompose en 42 corps de métiers, avec 310 métiers au total.
L’ensemble de ces métiers se retrouvent dans quatre grands domaines d’artisanat à savoir :
– l’artisanat de production utilitaire (44% des 310 métiers)
– l’artisanat de prestation de services (16%)
– l’artisanat d’art et de décoration (14%)
– et l’artisanat agroalimentaire (25%)

Les produits à fort potentiel exportable : Les produits ayant un fort potentiel exportable dans l’artisanat béninois sont : les produits de la sculpture d’objets décoratifs de toute sorte en bois, aluminium, fer, bronze, (statuettes, bracelets, tables, chaises, etc. ; les produits tissés à la main (les chemins, nappe de table, tableaux décoratifs et chemises, robes tissés à la main, etc.) ; les produits de la poterie en argile, en aluminium (pot de fleur, marmite, statues et statuettes).

3. L’énergie

Plus de 50 % de l’énergie consommée au Bénin est importée. De 1985 à nos jours, la consommation d’énergie s’accroît en moyenne de 6,3 % l’an. Il existe pourtant de nombreux cours d’eau pouvant faire l’objet d’aménagement hydroélectrique et permettre d’atteindre 1676 GWH/An, pour une puissance électrique de 624MW. Ce qui aidera non seulement à couvrir les besoins de consommation actuels estimés à 480GWH/an mais aussi à assurer l’extension du réseau aux zones non encore électrifiées. Aujourd’hui plusieurs efforts sont menés pour résoudre le défi énergétique du Bénin.

La mise en service de la première centrale électrique thermique dual fuel de 120 Mégawatts du projet Maria Gléta 2 est l’un des projets ayant connu son dénouement pour le bonheur énergétique des populations. Cliquez pour tweeter

Par ailleurs, d’intéressantes opportunités d’investissements existent dans le domaine de l’énergie tels que : la construction de barrages hydro-électriques, de centrales thermiques, recherche et forage de plateformes pétrolières, de production de l’énergie électrique Hors réseau, mais aussi dans le domaine du marché gazier sous régional.

4. Les Mines et les Hydrocarbures


– Les Mines
Le Sous-sol du Bénin est riche en ressources minières (or, fer, phosphates et hydrocarbures), en matériaux de construction et combustibles fossiles (calcaire, marbre, argile, sable, gravier, pierres ornementales et tourbe) offrant des possibilités d’activités jugées très attrayantes et non encore exploitées. Des opportunités existent dans l’extraction et la transformation de ces matériaux.

– Les Hydrocarbures
Les réserves probables en hydrocarbures sont évaluées à 4,580 millions de barils de condensas et 77 milliards de m3 de gaz. Le bassin sédimentaire a été divisé en six blocs dont trois sont exploités par des compagnies américaines et canadiennes et trois restent disponibles et peuvent être cédés à d’autres compagnies sur la base d’un contrat de partage de production. Il faut noter également les réserves de 93 262 500 m3 de tourbe humide qui peuvent être utilisées comme source d’énergie.

5. Economie Numérique et Technologie de l’Information et de la Communication (TIC)

– Télécommunications
Les Technologies de l’information et de la communication constituent un maillon essentiel de développement de l’économie béninoise. Ce secteur est en nette progression et offre un réseau de communication par internet et des liaisons par fibres optiques et satellites. En effet, d’impressionnants investissements ont été effectués dans le domaine des télécommunications pour relier le Bénin aux quatre coins du Globe, tant par les fibres sous-marines que par les satellites.

Le Secteur de la télécommunication est fortement libéralisé et en pleine expansion avec 2 réseaux GSM : MOOV BENIN, MTN. Cliquez pour tweeter

Ce secteur est fortement dominé par un réseau de téléphonie mobile dynamique et innovante avec des applications connexes (mobile banking, mobile transfert, portefeuille électronique, etc.)
Les opportunités d’investissement dans le domaine de la télécommunication portent notamment sur : l’assemblage de matériels informatiques ; l’exploitation de réseaux GSM, le développement, la télémédecine, la télésurveillance, la Communication numérique, les puces électroniques, logiciel, progiciel…

– Économie numérique
Dans son programme d’action 2016-2021, le Gouvernement du Bénin ambitionne de transformer à moyen terme le Bénin en une plateforme de services numériques pour toute l’Afrique de l’Ouest. L’objectif est d’utiliser les TIC (Technologie de l’Information et de la Communication) comme catalyseur de dynamique économique et de modernisation du Bénin pour l’accélération de la croissance économique et l’inclusion sociale.

Cette nouvelle stratégie s’appuiera, notamment, sur le développement massif des infrastructures et la généralisation de l’accès au haut débit en vue d’atteindre un taux de couverture de 80% ainsi que sur l’assainissement et la dynamisation du secteur. Tout ceci permettra de doubler la taille du marché et de créer 90 000 emplois nets directs dans les TIC.

6. L’élevage et la pêche


Elevage – Production et industries animales
Au Bénin, l’élevage constitue la seconde activité agricole après les productions végétales.
Les principales espèces élevées au Bénin sont les bovins (2 166 000), les caprins (1 716 000), les ovins (860 000), les porcins (414 000), les équins, les arsins et les volailles (18 198 000). Le cheptel, dominé par les bovins (78 %), constitue l’essentiel du capital financier des Exploitations Familiales.

Les activités d’élevage sont tournées vers le marché une fois les besoins familiaux satisfaits. L’élevage transhumant contribue à hauteur de 75 % à la valeur de la production bovine nationale. L’activité d’élevage est en pleine croissance au Bénin et offre des perspectives économiques très prometteuses du fait de l’accroissement de la demande.

L’analyse des performances des exploitations familiales d’éleveurs de ruminants béninoises montre qu’elles sont sensiblement supérieures à celles enregistrées dans les zones de savane de la plupart des autres pays de la sous-région, même si la contribution du secteur au PIB du Bénin reste encore à améliorer. En effet malgré les performances du secteur, le Bénin demeure encore un pays fortement importateur de produits de l’élevage notamment des animaux, et de la viande surgelée venant d’Europe et d’Amérique.

– Opportunités d’investissement dans le secteur
En terme de disponibilité d’espaces, on se rend compte qu’il existe au Bénin de vastes zones à vocation pastorales sous-exploitées. Les Opportunités d’investissement existent dans ce secteur notamment dans la création de fermes d’élevage, dans la production de viande et la fabrication de produits laitiers. Le lait constitue en effet la première richesse de l’éleveur et représente 25 % des apports des Exploitations familiales. La production journalière moyenne de lait par éleveur est de deux (2) litres en saison humide et d’un (1) litre en saison sèche.

– Regard sur le secteur de la Pêche
Le secteur de la pêche est largement sous-exploité au Bénin.
L’essentiel de la production halieutique (poissons, crevettes et crustacés) provient de la pêche maritime (industrielle et artisanale) et de la pêche continentale. Le poisson quant à lui est loin de couvrir les besoins locaux, ce qui justifie l’importation de près de 11 000 tonnes du produit par an.

La pêche industrielle représente à peine 60 % des captures. Il existe des possibilités d’investissement dans les sous-secteurs de la pêche maritime et surtout de la pisciculture. Cependant on note un déficit à combler dans le développement et la promotion de la pisciculture béninoise.
Des opportunités existent dans ce domaine pour les investisseurs. Un autre créneau important et porteur pour les investisseurs est la création de chaines de froids pour la conservation des produits halieutiques qui est quasi inexistant sur le territoire.

7. Quid du secteur de l’industrie


Le secteur industriel béninois offre des opportunités intéressantes bien qu’étant encore à l’étape embryonnaire.
La création d’une zone franche industrielle et des zones économiques spécialisées offrant des avantages fiscaux et douaniers intéressants et la mise en place d’un code des investissements attractif en cours de relecture pour plus d’attractivité sont des opportunités et conditions mises en place par le Gouvernement pour attirer plus d’investisseurs dans le secteur.

L’industrie béninoise est fortement caractérisée par la prédominance de petites unités de transformation agroalimentaire. Cliquez pour tweeter

Cependant, les plus importantes industries sont orientées autour de l’égrenage et de la transformation de la principale culture d’exportation qu’est le coton mais également autour de la production du ciment. Avec une contribution au PIB d’environ 8% le secteur de l’industrie béninoise est encore vierge et offre d’importantes opportunités à saisir par les investisseurs notamment dans la transformation des produits agroalimentaires.

Cet article n’a pas la prétention d’avoir couvert tous les secteurs porteurs d’investissement au Bénin. Il est également bénéfique de miser sur le partenariat public-privé pour tirer profit des possibilités inouïes. A la suite de la lecture, partagez avec nous, en commentaires, vos impressions ou autres idées de secteurs, non évoqués, porteurs pour investir au Bénin.

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Covid-19 : Quelles leçons à retenir pour l’Afrique ? – Asmaou Djima Radji

La Covid-19 constitue l’un des éléments perturbateurs les plus marquants de notre époque. Elle n’a ménagé personne et a remis en cause notre style de vie ainsi que les normes et habitudes. Dans cette tribune, Asmaou Djima Radji propose un bref aperçu sur cette situation en partant de la genèse de l’espèce humaine tout en exposant les impacts dans notre vie quotidienne. Ensuite, elle présente comment la technologie joue un rôle important dans notre quotidien face à la Covid-19. Elle admet que cette pandémie a créé une situation qui, certes n’est pas confortable mais pourrait être une opportunité pour l’indépendance totale des pays Africains à travers ses propres institutions. Bonne lecture, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour dire ce que vous en pensez !

On n’a toujours pas appris la leçon !
L’univers est uni, un et vert. Il est tellement grand que nous ne représentons que de petites molécules qui y vivent. Une leçon pour nous montrer qu’il ne fait qu’un seul : la situation actuelle relative au COVID-19 n’a mis aucun pays à l’abri. Tel un corps humain, dès qu’une partie a un problème, les autres parties le ressentent ; voilà ce à quoi on pourrait comparer la crise mondiale actuelle puisque partie de Wuhan (Chine), la région infectée à l’origine, pour actuellement devenir une crise sanitaire mondiale. Ce qui dorénavant interpelle à une solidarité dans tous nos actes (relations étatiques, contractuelles, etc.). Cette solidarité qu’on a au départ négligé a couté la vie de plusieurs personnes car si l’on avait vite pris conscience, le virus ne serait peut- être pas aujourd’hui mondialisé et gagnant ainsi tout le terrain sur la scène internationale.

Contre la #Covid19, on n’a pas su aviser même après avoir connu des crises similaires dans le passé de l’histoire humaine. Cliquez pour tweeter

Partons des origines
Depuis plusieurs décennies, voire des siècles, l’espèce humaine a connu plusieurs situations de crises soit créées par elle -même ou par la nature. Dans l’un ou l’autre des cas, cela ne change guère nos moyens de défense. Notre espèce a subi plus qu’elle n’en pouvait. On est parti des guerres mondiales pour venir au terrorisme que subissent des populations de quelques parties du monde. Ensuite, le phénomène du racisme a resurgi et là encore reprenait la guerre qui anéantit par exemple la population du Yémen, de la Syrie et des crises alimentaires observé un peu partout surtout dans les pays du sud, ce qui a pour effet principal de séparer des familles.

Sans répit, le phénomène de boko-haram débuta dans les années 2000 et s’est conforté dans les pays africains dont les principaux foyers sont, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Cameroun ; des guerres religieuses ou ethniques, le phénomène récent de la Xénophobie en Afrique du sud ont pour conséquence de troubler l’ordre social et publics. En se remémorant la crise sanitaire de 1815 qu’a subi le monde, celle de la fièvre lassa et d’Ebola qui ont ravagé tellement de pays, on se rend compte qu’on ne vit que dans une cascade de problème. Une fois de plus, aujourd’hui l’humanité doit encore prendre sur elle un gros poids qui pèse et qui n’épargne personne : la covid-19.

La covid-19 expose en pleine face les faiblesses de nos systèmes.
Les pays les plus puissants prennent conscience aujourd’hui de leur faiblesse, les plus riches réalisent que leur richesse ne vaut rien face à cette nouvelle crise. Les acteurs politiques qui pillent les biens publics et ceux de la mauvaise gouvernance politique de certains pays en Afrique, pour ne citer que ces exemples, réalisent finalement que cela ne leur sert pas de protection contre la fameuse Covid-19.
Aujourd’hui, tout est remis en question et tout ce qu’on avait établi comme règles de vie et d’ordre social demeure insuffisant.
Il est donc clair qu’on n’a pas appris la leçon avec des crises antérieures pour nous réajuster sur tous les plans afin de pouvoir faire face à de nouvelles. D’ailleurs, peu réalisent et prennent conscience qu’on devrait mieux investir dans les domaines de la technologie, de la santé sans négliger les autres domaines et qu’on devrait avoir nos industries dirigées par des nationaux sans influences externes, si petites soient-elles pour fabriquer nos produits en Afrique. Triste est de constater nos failles au moment où l’on devrait exposer nos acquis et innovations en matière de santé publique et autres. On est à peu près tous responsables de la mauvaise réponse à cette COVID-19 qui nous a bien eu.

On est à la fois victime et coupable
L’Afrique n’assume pas encore et encaisse trop de coup au même moment. Elle a certainement les capacités pour mieux se porter mais tellement de faits la retarde et tous ses ressortissants en ont plus que marre. Partout où figure l’Afrique ou l’africain ou tout ce qui lui est relié, on lui présage de mauvais augure : c’est le système qu’a instauré ses colonisateurs.
Le monde est le maitre d’ouvrage du sort de l’Afrique parce qu’il participe à son malheur et tout une panoplie d’exemple existe sur les coups organisés à l’encontre de ce continent depuis la découverte de beaucoup de ressources et de potentiel qu’il regorge.

On a soumis l’Afrique et on continue de le faire avec l’aide de ceux qui devraient la protéger et la défendre. La dette africaine en est une preuve, depuis l’indépendance des pays africains, ils l’ont soumis à une dette qui ne cesse d’augmenter et plus d’un demi-siècle après, on se retrouve à la case de départ. On lui fixe les prix de ses matières premières, ces instigateurs originels du sort de l’Afrique lui prend ses fils, on lui donne une pension avec l’aide au développement pour qu’elle reste dépendante. Enfin, ils veulent tout lui prendre mais très coriace elle s’en remet et s’en remettra.
Actuellement, la Covid-19 montre davantage nos faiblesses en tant qu’être humain et prouve sans ambiguïté que notre arme de survie réside dans la solidarité que nous développerons dans nos échanges et dans tous les domaines.

Depuis maintenant quelques semaines, la seule mesure plausible qu’on ait pu prendre à l’unanimité, c’est le confinement. Toutes autres mesures font objet de débat sans issue comme l’utilisation de la chloroquine.
En effet, cette situation prouve davantage que nous avons besoin de renaître de nos cendres et de définir des priorités pour notre survie. Ce qui signifie que l’occident doit désormais considérer l’Afrique comme un allié, un partenaire et mettre un terme à leur relation de dominé-dominant et cela avec une volonté ferme de l’Afrique. Car, si l’Afrique n’avait pas été victime de coups aux judas, elle aurait pu mieux faire face à cette crise du Covid-19, parce qu’elle aurait à sa disposition plusieurs cartes. Cependant, malgré son statut, elle essaie de se rattraper et de protéger ses fils comme l’aurait fait une mère. L’exemple le plus palpable est la découverte des remèdes du Dr Valentin AGON, des malgaches et autres ; ce qui constitue une grande prouesse même si les résultats ne font pas l’unanimité . En ce sens, la technologie prouve son efficacité ainsi que les moyens traditionnels.

La technologie : l’or du siècle ?
C’est un secret de polichinelle que la technologie nous apporte plus que nous le pensons. Nu été cette découverte depuis des années et de sa performance vers la fin du 19eme siècle, des vies auraient été doublement prises et nos ennuis seraient encore plus visibles en cette période.
Cette épidémie pourrait être vue comme une nouvelle porte de sortie pour les pays africains de leur soumission aux pays qui les ont colonisés. On a été spectateur de la défaillance des systèmes de santé des pays du Nord ; ce qui réduit catégoriquement leur puissance. Cela relève certainement que ces pays ne sont pas aussi puissants comme on l’a toujours prêché avec l’aide des statistiques, peut-être manipulé. En fait, selon l’OCDE dans son rapport de 2019 et actualisé à ce jour sur les ressources sanitaires, quelques pays du Nord viennent en tête de liste, notamment l’Autriche, l’Australie, la Belgique le Canada, etc. Il ne figure aucun pays d’Afrique alors que nous disposons de tout mais la mauvaise gouvernance est une mauvaise graine qu’il faudra détruire à la racine.

Actuellement, plusieurs laboratoires en Afrique travaillent pour aller au front et réduire les cas infectés par ce virus alors qu’elles ne disposent pas des mêmes ressources à la fois technologiques, financières et même humaines que leurs homologues des pays du Nord. Au Cameroun, au Ghana, au Togo, au Bénin, au Sénégal, etc. ; des jeunes ont fabriqué des respirateurs artificiels pour faciliter la prise en charge des patients, des lavabos made in Africa constitué des panneaux solaires avec des distributeurs automatisés de savon et d’eau pendant le nettoyage des mains, qui est l’une des mesures de sécurité contre le virus. Voilà tant d’œuvres créées par de jeunes africains pour aider la population et prévenir ce virus. Il n’est nul doute qu’un bilan s’impose après la crise pour rétablir tout notre système de société car c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle.

C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle : Ki-zerbo Joseph.
Il n’a pas tort et c’est la raison pour laquelle nous devrons retenir les leçons passées des crises vécues pour pouvoir préparer le futur. C’est le moment idéal pour l’Afrique de s’assumer et de prendre des responsabilités sans forcément un accord externe mais sur la base de ses expériences car l’expérience est maitresse.
C’est donc le moment….

C’est le moment de réduire ou de supprimer les barrières entre africains. Du sud au nord et de l’est à l’ouest, elle doit faire UN et ses fils devraient pouvoir être capables de coopérer sans obstacles ethnique, religieux, tribales…
C’est le moment de faciliter le libre échange commercial et de réaliser tous ses beaux projets comme la monnaie unique, la suppression des visas pour les africains dans les pays africains.
C’est surtout le moment de tendre la main à la jeunesse en leur offrant des opportunités ou en accueillant et en investissant dans leur projet afin de leur donner envie de rester et de revenir bâtir leur pays, leur continent.
C’est vraiment le moment de mener de bonnes politiques de gouvernance et chaque africain doit revendiquer ses droits sans peur et assumer ses devoirs avec fierté.

C’est le moment de dire ensemble OUI à la suppression de la dette africaine.
C’est le moment de redorer le blason des institutions africaines et leur donner tous leurs mérites.
C’est le moment de travailler et de se révolter pour imposer le respect de l’Homme africain.
C’est le moment de l’Afrique et même si l’Africain est maltraité comme récemment en Chine, nous voudrions honorer Nelson Mandela en ayant un esprit de pardon et d’unité.
Nous voudrions surtout honorer Thomas Sankara en construisant l’Afrique avec les moyens africains et consommer local.

Nous avons de la matière grise et la volonté de réussir et nous espérons que les judas ne seront plus nombreux parmi nous parce que, nous, jeunesse africaine, prendrons désormais ce qui nous ait dû.
Nous exigeons que nos gouvernants travaillent pour nous et non le contraire.
Prenant conscience des risques qu’il y’a dans cette lutte et projet qu’on a pour nos pays, nous voudrions rassurer tous et toutes que désormais nous sommes sans crainte et voudrions offrir un avenir radieux à la prochaine génération…

Ecrit par Asmaou DJIMA RADJI, Founder Asmara Consulting. Diplômée de maîtrise en Droit et Société à l’UQAM ; Auxilliaire d’enseignement ; Diplômée de l’ENAM-Bénin, Spécialité Diplomatie et relations internationales ; Diplômée de la FADESP-Bénin, Spécialité Droit Privé.

 

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Covid-19 Food Future : comment les systèmes alimentaires se reconfigurent-ils ?

A chaque événement, la participation des jeunes est essentielle, et ce, pour deux raisons. La première est directement liée à leur nombre, sachant qu’environ 70% de la population africaine ont moins de 30 ans. La deuxième se réfère au fait que la jeunesse se mobilise maintenant en faveur du changement social et demande de plus en plus à se faire entendre. Et ils ont en leur possession une arme solide: les TIC.

Dans tous les secteurs d’activités, et de nos jours, de plus en plus dans le secteur agricole, les TIC sont utilisées pour rendre le domaine « plus sexy » aux yeux des jeunes africains. Généralement, la digitalisation de l’agriculture renvoie à l’optimisation soit de la production agricole, soit de la transformation ou encore de la conservation. Cependant, la tendance, de nos jours, est d’utiliser le pouvoir et la portée des TIC pour promouvoir l’agriculture et ses domaines connexes surtout auprès des jeunes ; et cela se fait le plus souvent par leur pair.
TMG Think tank for Sustainability, un think tank allemand, l’a bien compris et implique désormais les voix des jeunes africains pour assurer la couverture médiatique des activités et de certains projets ponctuels. La première expérience avec les jeunes #YouthInSoil a eu lieu à Nairobi en mai 2019 pour le social media reporting du Global Soil Week, la Conférence internationale des Sols (Lire cet article sur GSW 2019 sur le blog de José).

Dans le contexte actuel de la pandémie liée au Covid-19, TMG Think tank a jugé utile de rappeler les jeunes #YouthInSoil pour le social media reporting et la production de contenu de blogs pour rendre compte de l’évolution des systèmes alimentaires sur le continent africain en période de corona virus.

Cet article présente les informations recueillies au cours des six premières semaines de l’initiative Covid-19 Food / Future. L’initiative est pilotée par TMG Research, dans le cadre de son projet SEWOH Lab, et propulsée par une équipe de voix jeunes et dynamiques basées dans neuf pays africains. Son objectif principal est de faire la lumière sur la façon dont les sociétés d’Afrique subsaharienne subissent les effets de la pandémie et de naviguer dans les incertitudes qui en résultent concernant les emplois, les revenus et les espaces de production et d’approvisionnement alimentaires.
Les reporting sont faits quotidiennement sur Twitter et Medium par de jeunes participants du Bénin, du Burkina Faso, de la République démocratique du Congo (RDC), d’Éthiopie, du Kenya, de Madagascar, du Malawi, du Nigéria, du Sénégal et d’Afrique du Sud, partagent leurs points de vue et soulignent l’importance de la pandémie sur leurs systèmes alimentaires locaux.

Nuage de mots mettant en évidence les termes les plus importants des 951 tweets publiés entre le 06 avril et le 18 mai 2020

Avec près de 50 articles et 1000 tweets publiés entre le 06 avril et le 18 mai, la richesse des informations recueillies offre un aperçu unique de la façon dont les systèmes alimentaires ont été perturbés par la pandémie de santé – ainsi que des mesures de contrôle qui en découlent – et de la manière dont une variété d’acteurs locaux s’adaptent et reconfigurent ces systèmes.

Mesures de verrouillage et leurs impacts sur les systèmes alimentaires
Défis pour la sécurité alimentaire
Au premier jour du rapport, tous les gouvernements des neuf pays avaient adopté des mesures pour contenir la propagation du virus. Grâce aux mises à jour ponctuelles des reporters-journalistes sur la situation locale, nous avons appris que les autorités avaient exclu toutes les activités productives non essentielles et qu’un verrouillage interne était en outre accompagné de restrictions commerciales internationales. Début avril : le Kenya a fermé des établissements d’enseignement et a interdit les voyages internationaux des fonctionnaires et les rassemblements publics avec des directives affectant la mobilité et les marchés alimentaires.

Fin mars, le gouvernement fédéral du Nigéria a commencé par verrouiller les grandes villes pour limiter la propagation de COVID-19. Cependant, tous les pays n’ont pas introduit des mesures aussi strictes que les exemples précédents. Au Malawi, par exemple, un verrouillage de 21 jours a été décidé par le tribunal.
Dans tous les pays, les rapports hebdomadaires ont souligné les conséquences dévastatrices pour les marchés alimentaires informels et d’autres liens importants entre producteurs et consommateurs. Divers articles de blogs mettent en lumière le sort des couches vulnérables de la population, tels que les travailleurs informels au Bénin, où le secteur informel emploierait plus de 70% des jeunes.

Les informations communiquées à travers les pays suggèrent que Covid-19 et ses mesures connexes exacerberaient les inégalités existantes dans tous les aspects de l’alimentation et la sécurité nutritionnelle. Nos journalistes ont souligné l’impact imminent des hausses de prix, ainsi que les mesures d’atténuation prises par certains gouvernements, y compris des sanctions pour les détaillants impliqués dans l’augmentation des prix de produits de première nécessité au Bénin. Parallèlement, la pandémie a réduit le pouvoir d’achat d’une partie considérable des consommateurs, en particulier dans les contextes urbains, nécessitant des interventions des États et de toute une gamme d’autres acteurs.

La riche production d’histoires #Covid19FoodFuture et l’activité des médias sociaux ont encore amplifié certains des choix difficiles entre la sécurité sanitaire et la sécurité alimentaire que les citoyens ordinaires sont de plus en plus obligés de faire. Par exemple, incapables de stocker de la nourriture, certains citoyens du Burkina Faso ont été contraints de continuer à fréquenter les petits marchés ou des stands de nourriture sur une base quotidienne pour assurer leur subsistance. Cette situation a incité les acteurs à appeler les gouvernements à ne pas privilégier la santé publique sur la sécurité alimentaire, soulignant que l’un est tout aussi important que l’autre.
Perturbation des chaînes d’approvisionnement

À travers leurs écrits, les journalistes ont souligné une deuxième dimension de l’impact de la pandémie sur les systèmes alimentaires : la perturbation des chaînes d’approvisionnement. On a remarqué une augmentation des pertes après récolte en raison des perturbations au niveau des chaines de valeur agricoles et la logistique dans plusieurs pays. Notre équipe a noté, par exemple, l’incapacité des travailleurs agricoles au Nigeria à accéder à leurs champs, les options de transport limitées pour les produits agricoles et la fermeture des marchés locaux. Au Burkina Faso, le verrouillage aurait eu des effets visibles sur la capacité des unités de transformation agroalimentaires pour accéder aux matières premières et vendre des produits transformés. Il en est de même pour le Malawi, où notre journaliste a souligné les difficultés rencontrées par les agriculteurs : un manque combiné de travailleurs, d’intrants agricoles et de récoltes retardées et les augmentations des coûts d’exploitation qui en résultent. Avec l’arrivée de la saison des pluies, l’indisponibilité des intrants agricoles pour les petits exploitants a représenté un problème majeur en RDC, une situation qui fait craindre à certains que la production locale de nourriture ne soit menacée.

Au Kenya, il a été signalé que les petits détaillants ont souffert des pertes économiques importantes. Des installations de stockage insuffisantes ont entraîné une détérioration, le secteur de la volaille étant fortement touché par ce choc, comme indiqué au Nigeria, à Madagascar et au Bénin. Pendant ce temps, avec les petits pêcheurs et les femmes kenyans travaillant tard dans la nuit ou tôt du matin, nous avons souligné le plaidoyer en vue de l’assouplissement des restrictions.

Notre équipe s’est également concentrée sur les conséquences pour les flux commerciaux régionaux et internationaux, entraînant une forte perturbation des secteurs axés sur les exportations, même si les obstacles aux importations ont épuisé les stocks d’une gamme d’aliments de base. Au Bénin, dans la filière cajou, une importante exportation stratégique, aurait été confrontée à d’importants défis en raison des restrictions commerciales et du manque d’acheteurs disponibles. Les observateurs du Burkina Faso craignent une insuffisante offre de riz sur les marchés locaux. Il en est de même au Madagascar, où, des stocks insuffisants de riz ont été rapportés. Notant la vulnérabilité des systèmes alimentaires tributaires du commerce, nos journalistes ont fortement souligné la nécessité de renforcer l’agriculture domestique.

Adaptation et reconfiguration des systèmes alimentaires
À partir de la deuxième semaine, la distance sociale devenant rapidement une nouvelle réalité, notre équipe a commencé à documenter certaines des mesures concrètes prises pour relever les défis de l’accès et de l’approvisionnement en aliment, mais également pour construire des systèmes alimentaires plus résilients.

Vers une agriculture plus résiliente
Les rapports sur les économies mises en quarantaine montrent rapidement comment les mesures de verrouillage ont mis en évidence les vulnérabilités des systèmes alimentaires dans les neuf pays. En réfléchissant à la situation, les opinions personnelles de nos journalistes convergent autour de l’importance d’améliorer la résilience des systèmes alimentaires pour se préparer à des chocs de nature et d’amplitude comparables à l’avenir.
Le 6 mai, le maire d’Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie, a fait part de son intention de promouvoir l’agriculture urbaine en annonçant que la ville va attribuer des terres aux initiatives d’agriculture urbaine et soutenir la demande alimentaire face aux effets des sécheresses et des mesures de fermetures dues au Covid-19. Les stratégies adoptées par différents acteurs pour l’agriculture urbaine ainsi que ses avantages ont également été repris par les journalistes en Afrique du Sud le 21 avril et au Kenya le 07 mai.

Des mesures visant à améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs grâce à une production durable ont été mises en place dans plusieurs pays. Par exemple, l’agriculture malgache a montré des signes positifs de réponse à la crise, et a bénéficié du soutien des politiques. Certaines des exportations stratégiques de cultures du pays, telles que la vanille et les huiles essentielles, ont pu subvenir à leurs besoins et reçu un soutien sous la forme d’un accès facilité à l’épargne et au crédit pour les producteurs. Ces mesures dépassent le cycle de production et visent entre autres à protéger la biodiversité. Côté marché, certains détaillants au Malawi ont eu recours aux stratégies de valeur ajoutée pour prolonger la durée de conservation et favoriser une production localisée.

Certains journalistes ont également fait allusion à des voies potentielles pour accroître la sécurité alimentaire locale. Par exemple, notre journaliste au Bénin a observé que, le riz ayant pris de l’importance dans le régime alimentaire national, pourrait potentiellement contribuer à assurer la sécurité alimentaire des 70% des pauvres vivant dans les zones rurales. Il a ensuite suggéré des voies pour renforcer la résilience du pays en décrivant une série de réformes qui pourrait accroître la compétitivité de la production nationale de riz. Notre journaliste au Nigéria a mentionné que la crise de Covid-19 s’ajoute à un large éventail de menaces pour les petits exploitants et a souligné la nécessité de renforcer les efforts de production alimentaire à petite échelle.

Exploiter le potentiel des solutions numériques
Depuis la troisième semaine des activités de rapport, l’équipe de rapport a attiré l’attention sur certains défis importants auxquels les gouvernements étaient confrontés dans la mise en œuvre de mesures de secours et des services numériques accéléré par la suite pour combler certaines lacunes. Le 17 avril, un tweet a révélé une plate-forme agro-commerciale au Kenya qui permet aux agriculteurs d’atteindre efficacement les consommateurs. Pendant ce temps, les Nigérians ont commencé à utiliser des plateformes en ligne pour partager des réponses collectives à la pandémie, avec des banques alimentaires, des programmes de lutte contre la faim et un soutien à la vulgarisation accessibles sur Battre Corona.ng. Une autre plate-forme d’échange social a fait état le 21 avril, Needs.fyi, aide les consommateurs à obtenir des produits alimentaires essentiels à Lagos, Nairobi et Kigali. À la fin de cette phase de rapport le 15 mai, nous avions également entendu parler de la plateforme sénégalaise Jaayma Mburu, un système de réservation de pain visant à atteindre les groupes de consommateurs vulnérables au Sénégal.

Sans surprise, les services de livraison de nourriture en ligne se sont développés et ont été adoptés par des segments plus larges de la population dans plusieurs pays. Un exemple complet permettant aux consommateurs d’accéder via des plateformes numériques se trouve en RDC, où une entreprise de technologie a aidé les agriculteurs à se structurer en coopératives et s’efforce d’atteindre les citoyens à faible revenu. Il propose un marché alimentaire virtuel avec traçabilité des marchandises et des paiements par carte de débit ou argent mobile. Il intègre également la technologie USSD pour les commandes via SMS pour ceux qui ne sont pas connectés à Internet. Au Kenya, au moins quatre types de plateformes de livraison reliant l’offre et la demande ont été signalés.

Début mai, notre journaliste au Kenya a annoncé qu’un jeton numérique innovant, les «points Bonga», avait été développé par Safaricom, le plus grand opérateur de réseau mobile du pays. Les jetons de fidélité accumulés attribués aux abonnés pour l’utilisation des données peuvent désormais être échangés contre de l’argent pour acheter de la nourriture et d’autres produits essentiels. Les organisateurs communautaires ont exploité cette innovation en collectant des dons de «points Bonga» et en distribuant des produits alimentaires essentiels aux ménages dans le besoin. En termes d’accès au financement, les journalistes ont observé une dépendance accrue aux logiciels reliant les agriculteurs aux marchés et services financiers. Les services de microfinance sont appelés à appliquer la science des données à la finance afin de créer des logiciels qui augmentent l’accès là où ils sont le plus nécessaires, tout en contribuant à atténuer les perturbations futures.

Regarder vers l’avant
Les six premières semaines de l’initiative nous ont donné un aperçu de la façon dont cette pandémie a mis à nu les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement dans les neuf pays. À la fin de la période considérée, le 18 mai, de nombreux pays avaient commencé à assouplir certaines de leurs mesures les plus strictes, tandis que les blocages commerciaux étaient en partie levés. Les effets de la pandémie sont cependant loin d’être terminés. Il est toujours urgent de mettre en place des systèmes alimentaires résilients capables de répondre de manière globale aux besoins de la population.

Les observations de notre équipe de rapport font écho à certaines des idées partagées par les principales organisations de l’arène alimentaire mondiale et identifient un terrain commun de réflexion. La crise de Covid-19 a fourni une base de preuves et des enseignements tirés qui peuvent soutenir l’action politique – comme en témoignent, par exemple, les Fonds international de développement agricole (FIDA) – sur le rôle central des petits exploitants agricoles pour un avenir alimentaire résilient. Les compromis entre la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire identifiés par nos journalistes reflètent les informations présentées par le Programme alimentaire mondial (PAM).Rapport mondial sur les crises alimentaires. En insistant sur le rôle vital des flux internationaux, nos journalistes ont en outre rejoint l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans leur évaluation.

Les chocs de cette nature doivent éclairer les innovations futures, et les preuves, les observations et les opinions du terrain peuvent éclairer la voie à suivre au milieu d’effets perturbateurs durables. L’initiative étant toujours en cours, nous avons hâte de partager avec vous plus d’informations grâce à notre prochain récapitulatif de six semaines.

Tous ces articles sont disponibles sur la plateforme Enabling Sustainability de TMG Think tank.

Lire l’intégralité du compte rendu des six premières semaines de l’initiative @CovidFoodFuture (twitter) sur ce lien en Anglais.

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Covid-19 et sécurité alimentaire : comment améliorer la résilience des producteurs ?

L’Auteur de cet article est Jérome AGONGNON. Titulaire d’un Master en Agro-Socio-Anthropologie du Développement de l’Université de Parakou (Bénin), il est chercheur et Expert certifié de la filière anacarde par l’Initiative du Cajou Compétitif (ComCashew) et l’Alliance du Cajou Africain (ACA). Il est également chercheur associé au CIAAF (Civic Academy for Africa’s Future), think tank dirigé par M. Expédit Ologou. A travers cet article, Jérôme nous plonge dans une réflexion sur comment améliorer la résilience des petits producteurs pour assurer la sécurité alimentaire dans un contexte particulier de la crise du Covid-19.
Bonne lecture de ce contenu, n’hésitez pas à nous dire votre avis en commentaire et partager autour de vous !


L’année 2020, début d’une nouvelle décennie, aura bousculé l’humanité tout entière tant dans son mode de vie normal, dans ses activités plurielles que dans les aspects liés à sa santé et à son devenir. La crise sanitaire actuelle générée par l’envolée de la pandémie de la Covid-19 défie les certitudes scientifiques, technologiques et médicales établies jusque-là, et remet en cause l’assurance d’un lendemain meilleur qui interroge et continue d’agiter à la fois plus d’un.

En dépit des gestes barrières édictés par l’OMS qui renvoient à l’hygiène des mains, à la distanciation sociale d’un mètre, à l’évitement de toucher les yeux, le nez et la bouche, à la pratique de l’hygiène respiratoire, et au recours au plus tôt à l’assistance médicale en cas de fièvre, de toux sèche et de difficultés respiratoires, le virus continue sa propagation dans tous les coins du monde. Le nouveau coronavirus demeure un agent pathogène qui menace et perturbe l’humanité. Outre ces gestes barrières, l’identification rapide et l’isolement des patients suspects, associée à l’usage approprié de l’équipement personnel de protection, constituent les méthodes les plus fiables adoptées çà et là par les Etats pour riposter contre l’ennemi invisible qu’est le coronavirus. Lesdites mesures réduisent la mobilité humaine, de sorte que les secteurs vitaux de l’économie s’en trouvent durement frappés.

A l’instar du système sanitaire, des transports terrestre et aérien, en passant par le commerce, le tourisme, la restauration et l’industrie hôtelière, la sécurité alimentaire est compromise par la Covid-19. A supposer que la production primaire des denrées alimentaires ne puisse pas être sévèrement touchée en raison de ce que les exploitations agricoles sont souvent géographiquement distantes des milieux urbains à forte densité de population, il est envisageable que la pandémie affecte les opérations de récolte, de transport et de distribution des vivres. Or, la campagne agricole commence à peine avec l’installation des premières pluies dans les pays tropicaux où l’agriculture est essentiellement pluviale.

En Afrique de l’Ouest particulièrement où l’on enregistre une prépondérance des petites exploitations agricoles familiales et où la faim et la malnutrition demeurent principalement des phénomènes ruraux, la question de la résilience des petits producteurs dans ce contexte de choc est centrale. Partant de ces caractéristiques de petites surfaces, d’un outillage peu mécanisé, de la prédominance de la main-d’œuvre familiale et de l’affectation d’une bonne partie de la production à l’autoconsommation, l’exploitation agricole familiale subit déjà et peut-être encore de pleins fouets les effets de la crise sanitaire.

La situation est d’autant plus préoccupante que ce sont les petits agriculteurs mieux que ceux exerçant l’agriculture intensive, qui représentent l’épine dorsale de la sécurité alimentaire du monde. On se demande ce qui adviendra de cette proportion non négligeable d’agriculteurs à faible revenu si la période de crise s’étalait à l’infini avec l’accès aux facteurs de production limités. Comment améliorer la résilience de ces petits agriculteurs en proie à l’insécurité alimentaire face au choc de la Covid-19 ? Le présent article tente de répondre à ce questionnement qui certainement taraude l’esprit aussi bien des dirigeants, des acteurs concernés que de tout citoyen du monde.

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