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José Herbert Ahodode
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Afrique : Comment libérer l’accès aux médicaments ?

Face aux nombreuses difficultés d’accès aux médicaments en Afrique, les Etats sont souvent interpellés pour intervenir en prenant en charge les frais d’accès ou en contrôlant les prix des médicaments. Malheureusement, ces ingérences dans le fonctionnement du marché des médicaments se traduisent toujours par des effets pervers. Car le véritable problème, c’est le déficit de l’offre qui fait renchérir les prix et rend l’accès aux médicaments compliqué pour la majorité des usagers. De ce fait, le secteur privé de l’industrie pharmaceutique serait une meilleure alternative.

Comment stimuler l’investissement privé pour relever le défi de l’accès aux médicaments en Afrique ? Cliquez pour tweeter

Incitations fiscales

Certes, le revenu moyen par habitant s’est amélioré, néanmoins il reste largement insuffisant pour permettre aux Africains de consacrer une part suffisante de leur budget pour satisfaire leurs besoins médicaux. La faiblesse du pouvoir d’achat des populations explique celle de la demande en médicaments. Les autorités publiques, comme les autres parties prenantes, ont la responsabilité de faciliter l’accès aux médicaments pour les citoyens africains. Cependant, il ne faudrait pas se tromper de moyens pour atteindre un tel objectif.

Les systèmes de protection universelle aveugles ont montré leurs limites car inefficaces et surtout sources de déficits et de gabegie. D’où la nécessité de mettre en place une politique différenciée suivant le niveau de vie des citoyens. Dans ce sens, les plus démunis pourraient continuer à bénéficier d’aides directes ciblées sur la base de critères objectifs et transparents. Quant à la classe moyenne, il est possible d’envisager des aides fiscales comme la possibilité de déduction des frais médicaux, dans une certaine limite, du revenu imposable.

Mais, ce qui sera plus intéressant est d’agir sur tous les facteurs gonflant artificiellement les prix des médicaments. En ce sens,  la réforme de la filière des médicaments devient incontournable. Ainsi, l’Etat devrait rationnaliser la chaine de distribution afin d’éviter que la multiplicité des intermédiaires renchérisse inutilement le prix facturé au consommateur. De même, il est important de réformer la fiscalité du médicament dont le prix est souvent grevé par plusieurs taxes douanières sans parler de la taxe sur la valeur ajoutée.  La rationalisation de la fiscalité du médicament est à même de libérer du pouvoir d’achat et donc de booster la demande des Africains. Mais la stimulation  de la demande ne pourrait résoudre la problématique de l’accès au médicament sans que l’offre puisse suivre.

Stimuler la concurrence

Le rôle du secteur privé est primordial dans un contexte de déficit budgétaire et de faiblesse des ressources publiques. En ce sens, il faut stimuler la concurrence dans le marché du médicament en abolissant les barrières à l’entrée qui découragent le développement d’une offre suffisante. Le jeu de la concurrence permettrait, à terme, de faire baisser les prix. Dans cette logique, il faudrait faciliter les demandes d’octroi de licences, réduire la pression fiscale des entreprises afin de favoriser l’investissement privé aussi bien local qu’étranger.

Améliorer l’accès au financement

Pour ce faire, l’Etat devrait créer, en amont, un cadre propice. Cela passe d’abord, par la facilitation du financement, surtout que le secteur est budgétivore. La réforme du secteur bancaire visant à le rendre plus concurrentiel afin de baisser le « loyer » de l’argent, alléger des conditions d’emprunts, notamment les garanties rédhibitoires exigées. Des alternatives de financement aux investisseurs locaux et étrangers devront être développées aussi via la réforme du secteur financier pour acheminer l’épargne locale, souvent cachée, vers le financement de l’élaboration et de la commercialisation des médicaments. 

Investir dans les infrastructures

Ensuite, il faudrait relever le défi des infrastructures et les problèmes liés à la logistique. La promotion du partenariat public-privé (PPP) comme stratégie de financement des secteurs économiques s’amplifie sur le continent. Il faudra profiter de cette dynamique en permettant à l’Etat et au secteur privé de collaborer suivant un cadre légal précis et transparent. En effet, le faible développement des services logistiques, le coût relativement élevé de l’approvisionnement en énergie électrique, le manque de contrôle dans les régulations existantes impactent des éléments clés de la distribution tels que la chaîne du froid, les services de stockage, de transport et de sauvegarde ainsi que le respect des dates de validité des produits.

Améliorer l’environnement des affaires

Enfin, il faudrait rendre le climat des affaires plus favorable à l’investissement privé. En Afrique subsaharienne, les économies ont les réglementations les moins favorables aux affaires. Selon les données du Doing Business 2017, il faut 60 jours en moyenne pour effectuer un transfert de propriété, par exemple, contre seulement 22 jours pour la même transaction dans les économies à revenu élevé de l’OCDE. Le climat des affaires est aussi miné par plusieurs maux dont les barrières douanières, les taxes, les politiques économiques non favorables aux investissements, les tracasseries administratives, etc.

Il faudrait corriger ces dysfonctionnements en simplifiant les formalités réglementant l’accès des entreprises au marché pour un accroissement du nombre d’entreprises investissant dans le secteur des médicaments afin de fluidifier les échanges. Un cadre macro-économique favorable à l’investissement privé est aussi indispensable, ce qui exige, de la part de l’Etat, une rationalisation de son train de vie afin d’offrir de la visibilité et de la confiance aux investisseurs privés en maitrisant les déficits publics, commerciaux, l’inflation et l’endettement. La mise en confiance des investisseurs passe surtout par la protection des droits de propriété pour inciter à l’investissement lourd que nécessite le secteur du médicament.

L’Afrique est le second marché dynamique à l’échelle mondiale, après l’Asie-Pacifique. Pour répondre correctement à tous les besoins futurs, la stimulation de la demande par une politique redistributive est vouée à l’échec. Dès lors, la stimulation de l’offre est incontournable, notamment en exploitant les synergies entre acteurs publics et privés, afin de démocratiser l’accès aux médicaments en Afrique.

Ir. José Herbert AHODODE, Agronome socio-économiste, Consultant formateur, Auteur.

 

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noix de coco
Cherif Dine Akedjou : Innovation avec les coques de noix de coco

Bonjour, j’ai connu cet entrepreneur depuis 2016 quand je participais au Programme de formation des jeunes leaders du Bénin organisé par la fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung. Redonner vie aux coques des noix de coco ; c’est le pari gagné de l’entrepreneur béninois Cherif Dine Akedjou. En réalité, les coques de noix de coco favorisent le développement du paludisme, dans la mesure où elles constituent un foyer idéal pour les larves des moustiques qui s’y développent surtout en saison pluvieuse.

Au Bénin, Cherif Dine Akedjou récupère les déchets de coques de noix de coco pour les transformer en lampes, vaisselles et en divers autres produits qui sont commercialisés sur les marchés local, africain et international. Cliquez pour tweeter

« Nos produits sont résistants, écologiques et biodégradables. Ils sont très prisés par les restaurateurs, les hôteliers et les fabricants de produits cosmétiques qui utilisent les déchets de coques comme une alternative aux emballages plastiques », indique Cherif Dine, qui est à la tête de FAN COCO, une startup spécialisée dans la transformation et la valorisation des noix de coco.

« En amont, nous assainissons notre environnement en recueillant ces déchets et en les transformant. En aval, nous proposons aux populations des alternatives aux matériaux plastiques et emballages chimiques non biodégradables », explique-t-il. Selon ce trentenaire dont la startup fabrique du jus de coco, l’idée de transformer les coques est née d’un malheureux constat lié à la pollution engendrée par ces déchets, qui mettent 12 ans à se décomposer.

De surcroît, poursuit-il, les coques de noix de coco favorisent le développement du paludisme, dans la mesure où elles constituent un foyer idéal pour les larves des moustiques qui s’y développent surtout en saison pluvieuse. « Face à ce problème environnemental et sanitaire, nous avons lancé, en 2019, cette solution innovante qui consiste à redonner une vie plus intéressante aux coques de noix de coco », indique l’entrepreneur béninois.

Cherif Dine est actuellement en quête de financements en vue de développer les activités de sa startup et de s’implanter dans certains pays producteurs de coco dans la sous-région ouest-africaine. Son ambition est de faire de FAN COCO, « un empire du coco où se produiront tous types de produits dérivés du coco, dans le respect des règles environnementales ».

N’hésitez pas à contacter Chérif Dine Akedjou sur le site internet de FAN COCO et sur les réseaux sociaux pour des partenariats commerciaux et des collaborations fructueuses.

Cet article est cité d’une parution sur le site d’informations Guinée Signal ; merci à tous les acteurs qui boostent les initiatives entrepreneuriales des jeunes africains, innovateurs à travers le Monde !

 

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covid 19 et sécurité alimentaire
Covid-19 au Benin : Regards entre la crise et la sécurité alimentaire

A l’instar de la plupart des pays en voie de développement, au Bénin, la sécurité alimentaire reste encore un des défis majeurs. En réalité, la faiblesse du pouvoir d’achat s’illustre en tête de peloton parmi les plus évidentes causes en tenant compte de la production nationale par habitant. Ce contexte est venu s’aggraver par la crise sanitaire, économique et sociale en lien avec la Covid-19. Avec la survenue de la pandémie, sa propagation et les mesures de sa contenance, les économies de par le monde ont fait preuve d’une certaine fébrilité.

covid 19 et sécurité alimentaire

De plus, cette situation sanitaire a fait émettre nombre d’hypothèses. Quelles qu’elles soient, elles sont soit fondées sur des théories de changement radical, soit sur celles prônant le retour à la normalité. C’est à croire que l’indécision ou la neutralité sont les seul absents de la scène orchestrée par le coronavirus. Il est de ce fait normal, au regard des dynamismes observés au Bénin, qu’on élucide sur le plan de la sécurité alimentaire ses enjeux pendant la crise ainsi que les réponses de ses acteurs afin d’aboutir à des projections sur les futurs de l’alimentation.

Les enjeux de la sécurité alimentaire au Bénin en lien avec la Covid-19

 

L’économie béninoise est tournée vers l’agriculture et les industries de transformation des produits issus de l’agriculture, secteurs largement centrés sur les produits d’exportation tels que le coton, l’anacarde et l’ananas et vers le commerce. Avec les frontières fermées et donc la baisse drastique du commerce avec le reste du monde, le coronavirus, aura donc enseigné plus d’un. D’ailleurs, depuis le Sommet Mondial de l’Alimentation de Rome 1996, il a été retenu formellement que « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ».

En lien avec les réalités béninoises, il est clair que la pandémie aura été à l’origine de disruptions sur divers plans dont celui de la sécurité alimentaire. C’est dire que parmi les principaux défis du Bénin en matière de sécurité alimentaire figure le maintien ou le renforcement du pouvoir d’achat des béninois pour leur donner les moyens d’observer les règles barrières et mesures sanitaires prises au regard de l’évolution de la pandémie.

Est-il possible de diriger ou d’orienter un être humain affamé ? La réponse serait affirmative dans la mesure où il dispose de quoi s’alimenter ou qu’on le lui miroite. Si non, l’instinct de survie prendra le dessus sur la raison, ce bon sens qui le distingue des animaux. Il semble qu’aucun Etat au monde n’a pu échapper à cette dure réalité durant cette pandémie.

Les dynamiques des acteurs en lien avec la sécurité alimentaire face à la Covid-19

 

Qu’ils soient gouvernants, gouvernés, société civile et/ou entreprises, tous semblent avoir pris très au sérieux la pandémie de la COVID-19 dès la détection du tout premier cas sur le territoire le 16 Mars 2020. Dès les lendemains de la crise et des premiers cas décrétés, tous les acteurs se sont mis d’accord sur la nécessité de prendre les dispositions idoines pour sécuriser les populations. C’est dans cette logique qu’un confinement général avait été imposé avec les conséquences dans un contexte où la population est occupée, en majorité, par les activités du secteur de l’informel. Une réalité qui rend difficile les limitations de déplacement dans un contexte où le gagne-pain quotidien, la pitance, se cherche chaque jour. Il est donc aisé de comprendre comment les populations ont vécu le cordon sanitaire et les limitations imposées par le Gouvernement du Bénin.

Difficile de comprendre les comportements véreux de certains acteurs, notamment des commerçants qui, en voulant profiter de la crise, ont procédé à la surenchère des prix des produits de consommation de première nécessité. Ce qui a conduit le Gouvernement, à travers son Ministère du Commerce, à prendre une note pour décourager la surenchère orchestrée. Cela a, notamment, mis en garde les commerçants et autres acteurs des circuits de distribution des produits alimentaires. Aussi loin qu’on puisse s’en rappeler, cette décision est historique au Bénin et confirme le souci permanent de l’Etat de s’occuper du bien-être de la population.

En sus, après quelques mois où les entreprises de divers secteurs ont connu d’énormes difficultés de trésorière, le Gouvernement a lancé une vaste opération de recensement des secteurs touchés par la pandémie puis a octroyé un dédommagement forfaitaire. C’est avec une enveloppe financière de 74 milliards de FCFA que l’Etat béninois a pu alléger les peines des populations et des entreprises. De plus, le Gouvernement a pris trois mesures spécifiques pour un montant de 100 milliards FCFA suivant la logique de permettre aux entreprises agricoles d’avoir accès au crédit à 12 % au plus et partiellement garanti par l’Etat.

Faciliter et garantir l’accès au financement aux exploitants agricoles pour contribuer à la croissance de la production végétale, animale et halieutique, tel était l’objectif visé par le gouvernement en initiant des mesures complémentaires dans le cadre de l’atténuation des effets économiques de la pandémie du Covid-19. Ces différentes mesures ont permis (permettent et permettront) aux entreprises agricoles d’avoir accès au crédit à un taux maximal de 12 % et partiellement garanti par l’Etat.

Les ministres concernés par le sujet sont montés au créneau pour expliquer le mécanisme de mise en œuvre desdites mesures qui viennent compléter celles prises en faveur de certaines catégories d’entreprises par le gouvernement. Ces successifs actes posés par le gouvernement ont ainsi permis aux citoyens béninois de toujours disposer d’une certaine capacité à aller sur le marché et se fournir en vivriers. C’est d’ailleurs non seulement pour soutenir les producteurs mais également pour rendre toujours effective la disponibilité des produits agricole de qualité que le gouvernement béninois a fait don de 10 millions de FCFA de semences à plus de 400 producteurs maraîchers dûment affectés par la pandémie.

Pour conclure sur les dynamiques observées au niveau des dirigeants, remarquons le passage à la digitalisation et la simplicité du processus de création des entreprises. C’est dire que dorénavant de chez soi, tel que recommande la pandémie de la Covid-19, toute personne désireuse de créer une entreprise peut le faire. Il faudra croire qu’en plus de l’opportunité due à la Covid-19, que c’était la main tendue qu’attendait cette jeunesse béninoise avide d’entreprendre.

En ce qui concerne les partenaires techniques et financiers, ils ne sont pas restés du reste dans la prise de mesures et d’initiatives face à la Covid-19. Les défis que présente la réduction de la pauvreté dans les pays en voie de développement et au Bénin en particulier ne sont plus à démontrer. Avec la crise du coronavirus, beaucoup ont émis l’hypothèse que plus rien ne serait comme avant. C’est qu’il s’agit d’un épisode sans précédent, révélateur de beaucoup de lacunes mais aussi de capacités d’adaptation.

En effet, les initiatives qui permettront de sortir des difficultés économiques ne se limitent pas à la seule bonne gouvernance politique des États, ni à leur seule volonté économique solitaire. Ils passent par l’effort conjugué des gouvernements et des institutions financières internationales en vue de financer la stabilité économique par des investissements massifs dans le secteur agricole, secteur très prometteur pour une croissance diversifiée, la sécurité alimentaire, et la nutrition.

Dès lors les institutions financières internationales comme le Fonds International de développement agricole (FIDA) ont joué un rôle crucial dans la mise en œuvre de stratégies pour assurer la résilience des populations face à la sécurité alimentaire. Sans s’y limiter et pour ne pas se lancer dans le listing des initiatives, il faut néanmoins reconnaître que divers partenaires au développement sont intervenus au Bénin dans l’objectif de soutenir l’Etat et les populations à travers des projets ponctuels. Il est opportun de réfléchir à des approches pouvant permettre de faire davantage face aux disruptions observées.

Comment rendre résilient l’agriculture béninoise dans cette crise ?

Les artisans agricoles béninois, ces braves paysans, comme on les désigne familièrement, sont encore, une fois de plus, sollicités pour rendre le peuple béninois fier en ces temps difficiles de presque cessation des échanges planétaires, donc de disponibilités relatives des produits importés qui jonchent la plupart du temps le panier de la ménagère béninoise. L’urgence est donc là. Il faudra alors ne plus compter sur les stocks préétablis pour les moments de pénuries en vue des ventes meilleures. Dès lors, il est plutôt question pour l’agriculteur, de pouvoir faire le choix délibéré de déstocker pour aujourd’hui survivre tout en renouant avec la production, celle qui bien sûr serait possible selon les caractéristiques pédoclimatiques du moment.

Le corona virus aura donc sonné le glas de la nécessité de la prise de conscience de l’autosuffisance alimentaire. Produire pour aujourd’hui mais également pour demain ; le Bénin a dorénavant dos au mur face à cet enjeu majeur. Il est évident que les actions futures à envisager sont celles qui assurent l’autonomisation des systèmes alimentaires car la pandémie a révélé les insuffisances de la dépendance. Nous pensons qu’il est opportun d’inciter et conforter le développement d’une certaine économie manufacturière locale.

La morosité des activités portuaires battant son plein en ces temps, la flambée des prix des produits tant d’importation que locaux ne s’est donc point fait attendre. Comme le prévoit d’ailleurs la théorie économique, il n’a pas fallu longtemps pour que s’observent des comportements de substitution de nombre de biens. La compétence locale s’est donc naturellement fait inviter. Elle revenait d’ailleurs de loin. Certes, elle était présente mais enfoui dans un paisible sommeil forcé dû aux échecs répétés subis lors de ses successives tentations de participation au marché local.

En réalité, plus d’un avaient déjà perdu la bataille du marché tant que l’offre extérieure était si intense avec des coups de cession de plus en plus bas tandis que nombre de celles locales, malgré tous leurs efforts continuaient à déverser sur le marché des produits qui de plus en plus semblaient prendre de la valeur financière aux yeux du Price-Taker que représentait tout consommateur, qu’il soit béninois ou non. La Covid-19, vient de donner la voix à des orateurs sans voix. L’opportunité était là quoique bien déguisée en défi. Car plus que jamais l’industrie béninoise pouvait se dresser et vigoureusement faire face à cette crise en apportant de ses solutions manufacturées pour le bonheur et la fierté du consommateur béninois.

Par ailleurs, les défis du stockage et de la gestion des produits vivriers sont devenus cruciaux dès lors que le temps ne semble point jouer en la faveur de qui que ce soit dans ce combat planétaire contre la Covid-19. En effet, au Bénin, le secteur primaire représente 28,1% du PIB, le secteur secondaire 14,6% dont 6% pour les industries agroalimentaires et 4,4% pour le BTP, et le secteur tertiaire 48,8% du PIB dont 13% pour le commerce et 9% pour le transport.

Les exportations (450 Mds XOF en 2018 hors réexportations) sont très concentrées sur trois catégories de produits à savoir le coton fibre (55% des exportations du pays), la noix de cajou (15,5% des exportations) et les oléagineux (4,5% des exportations). Notons que ces divers secteurs ont été impactés par la crise et les différentes actions ont permis de faciliter le vécu des populations. Il est besoin dès lors de maintenir la dynamique sociale de soutien aux populations et de se projeter continuellement. C’est de cette manière qu’on peut en permanence se remettre en question, revoir nos options, tout en s’inscrivant dans une dynamique programmatique sur les questions liées à la sécurité alimentaire. C’est le moment, plus que jamais, de miser sur les synergies entre les acteurs de divers ordres pour ensemble tenir la riposte face à la pandémie révélatrice de nos insuffisances multiples.

Par José Herbert Ahodode, Agronome socio-économiste, Youth in Soil.

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Cet article fait partie de Covid-19 Food/Future, une initiative du projet SEWOH Lab du TMG ThinkTank for Sustainability (https://www.tmg-thinktank.com/sewoh-lab). Elle vise à fournir un aperçu unique et direct des impacts de la pandémie Covid-19 sur les systèmes alimentaires nationaux et locaux. Suivez également @CovidFoodFuture, nos journaux vidéo de Nairobi

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Face au Covid-19 : comment dynamiser les chaines de production d’aliments de base ?

Cet article nous amène dans une réflexion sur comment dynamiser les chaines de production d’aliment de base. L’auteur de ce texte est Rachidi Idrissou ; il est ingénieur agronome, consultant en développement des filières agricoles. Il capitalise plusieurs années d’expériences en collecte et analyse de données socio-économiques en milieu rural. Au quotidien, il accompagne les organisations et entrepreneurs dans l’élaboration de business plan, dans la conception et la gestion de projet. A la fin de cet article, je vous laisserai ses contacts pour de futures collaborations. Mais avant de partir, n’oubliez pas de vous abonner au blog !

Les défis liés à la crise sanitaire en Afrique subsaharienne

 

La pandémie du Corona virus provoque une crise sanitaire et un ralentissement économique mondial sans précédent. En Afrique subsaharienne, la découverte des premiers cas de contamination a engendré, au sein de nos Etats, la prise de décision drastique qui ne prenait pas forcement en compte les réalités spécifiques de chaque pays. Parmi ces différentes décisions, il y a la fermeture des frontières, le confinement partiel ou total et l’Etat d’urgence bloquant les activités entre pays des différentes sous régions africaines.

Ces différentes mesures ont des impacts sur des petites et moyennes entreprises menaçant le développement économique à long terme et le bien-être social des populations, surtout celles plus vulnérables. Cette situation ne laisse pas le secteur agricole indifférent : les producteurs, les commerçants et les transformateurs de produits agricoles ont vu leurs chiffres d’affaires baisser durant ces derniers mois. Ces derniers peinent justement à trouver des stratégies adéquates pour gérer et s’adapter à cette situation de crise.

Au Bénin, le secteur agricole occupe environ 70 % de la population active – surtout en milieu rural – et contribue pour environ 30% du PIB. Ce secteur est donc un moteur clé du développement de l’économie béninoise. Néanmoins les acteurs des chaînes de productions agricoles sont confrontés à des défis liés au financement de leurs activités, au manque d’informations et à l’accès au marché de leurs produits.

Pour résoudre ces problèmes, plusieurs interventions venant des politiques agricoles des différents gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays, des partenaires techniques et financiers auprès des producteurs ont été considérables et les acquis ont contribué à améliorer un temps soit peu les conditions des producteurs agricoles.
Toutefois il reste assez d’effort à faire car la crise sanitaire actuelle nous montre bien de limites et de défaillances dans le système d’approvisionnement et de commercialisation des produits agricoles. Le plus criard est que l’agriculture – au niveau local – peine à satisfaire les besoins alimentaires des populations. Plusieurs institutions internationales telles que la FAO, le PAM et diverses ONG intervenant dans le domaine de l’agriculture et la sécurité alimentaire redoutent pour les pays de l’Afrique subsaharienne une crise alimentaire.

Il est évident que cette crise sanitaire – liée au Covid-19 – pourrait provoquer (provoque déjà) l’augmentation des prix des produits alimentaires en raison du fait que la plupart des pays africains sont fortement dépendants des marchés alimentaires mondiaux. Dans ces conditions, les populations les plus vulnérables risquent d’être en insécurité alimentaire et les poches de famine sont à redouter. Les statistiques actuels annonce un lendemain moins radieux pour le continent africain face à cette pandémie. C’est ainsi qu’il est plus qu’urgent de se lancer dans des réflexions collectives sur l’Afrique d’après Covid et de penser des actions utiles à partir d’approches réalistes pour panser les maux auxquels font face les populations – rurales en particulier.

La promotion des filières céréalières et tubercules comme solution à court terme

 

Les céréales et les tubercules sont des aliments les plus consommés en Afrique de l’Ouest. Elles se retrouvent dans les repas quotidiens des populations aussi bien rurales et urbaines sous diverses formes – farine fermentée traditionnelle servant à la préparation de bouillies, torréfiés sous formes semoules, grillés, farine pour la préparation de pâte et de galettes. Ces différents aliments contribuent à la sécurité alimentaire des populations.

L’un des défis de ces filières en cette période de crise sanitaire serait leur compétitivité dans le but de nourrir les populations des campagnes et des villes. Pour permettre à ces filières d’être plus compétitif, il est capital d’investir sur toute la chaine de valeur en commençant par la production, la transformation et le transport des produits des champs vers les transformateurs et consommateurs finaux.

La chaine de production : à ce niveau de la chaine de valeur, il serait intéressant de répondre aux divers problèmes rencontrés par les producteurs de culture vivrière surtout des zones rurales. En effet, ces problèmes prennent en compte les moyens de productions restés rudimentaires et les intrants quasi-inexistants pour une production à grande échelle (car les productions sont souvent destinées aux cultures de rente). L’accès aux informations est le premier pas vers la réussite d’une activité. Il faudra donc travailler à mettre au service des producteurs de culture vivrière (céréales et tubercules) des informations sur l’utilisation efficiente de la terre, les données climatiques et les technologies agricoles innovantes et faire suivre chaque exploitation agricole par des experts en agronomie.

Pour permettre à l’agriculture familiale de s’orienter plus vers le marché et les villes, il sera important d’inculquer aux producteurs la notion d’entreprise agricole, d’investissement et de recherche du profit ; cela permettra de limiter la pauvreté car en Afrique subsaharienne les productions sont d’abord mobilisées pour assurer les besoins des ménages et ne permettent pas (toujours) de réaliser les investissements nécessaires à l’amélioration des systèmes de production. Ce qui fait qu’en fin de compte, le secteur agricole se retrouve employeur de plus de personnes mais ne produit qu’à peine 5% des disponibilités alimentaires mondiales et peine donc à nourrir les populations.

La chaine de transformation : cette partie de la chaine est de plus en plus exploitée en Afrique subsaharienne ; ce qui n’était pas le cas dans les décennies passées. De plus en plus de jeunes s’investissent dans la transformation agroalimentaire de céréales et de tubercules. Cette politique de transformation locale de produits permettra de faciliter l’accès des agriculteurs des campagnes au marché des villes, de créer une économie locale inclusive et réduire le nombre de populations vulnérables à la faim et à la pauvreté. Car plus les transactions commerciales des produits agricoles seront dynamiques, plus les revenus des producteurs augmenteront et bénéficieront à toute la communauté des campagnes et des villes.

Pour faciliter cette transition, il est opportun de miser sur les actions qui allègent les peines des populations dans le transport des produits agricoles des champs vers les villes, à travers le reprofilage des kilomètres de route et la réduction des tracasseries policières routières. Une économie dynamique et un accès des populations des villes et des campagnes aux denrées alimentaires de base seront des solutions et des réponses à la crise sanitaire liée au Covid-19 en Afrique de l’Ouest.

La chaine de consommation : Pour encourager les producteurs et petites entreprises de transformation agroalimentaire, il est important que les populations africaines consomment et achètent les produits locaux. La consommation locale devrait cesser d’être « un slogan récité par tout le monde mais appliqué par personne » pour devenir cet exutoire qui promeut la production locale en misant sur les produits du terroir.

Il est donc de notre responsabilité collective de travailler afin que nos politiques de consommation alimentaire priorisent et choisissent les produits agricoles et agroalimentaires locaux d’abord sur tous les marchés, les cérémonies publiques ou privées avant les produits importés. Le développement n’est pas de la magie, c’est une construction logique. Ce n’est qu’en posant les bons pas que les entreprises agroalimentaires et exploitations agricoles pourront prospérer et être plus compétitives sur le marché national comme les autres produits céréaliers tels que le riz chinois, thaïlandais et le blé importés.

Ecrit par Rachidi Idrissou, Ingénieur Agronome, spécialiste des questions agricoles.
Mail : rachidi.idrissou89@gmail.com / Contact : +229 66 84 30 95.

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Audace d'entreprendre
L’Audace d’Entreprendre : Contribution de Lawani Adjaratou

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par l’entrepreneur et consultant Ibrahima Théo Lam, et le coach Marcellin Gandonou est intervenu pour le texte avant-propos à l’endroit du lecteur.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Y. Bocoum. L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices. Plus bas, vous découvrirez les options pour avoir cet ouvrage.

A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Lawani Adjaratou @AdjaratouLawani Cliquez pour tweeter

Adjaratou LAWANI est une femme forte et passionnée par le développement du potentiel. Conférencière internationale, Mentor, Motivatrice transformationnelle et auteur, elle accompagne ceux qui désirent reprendre le contrôle de leur vie en renforçant leur confiance en eux. Issue de la diaspora, elle est rentrée au Bénin, son pays d’origine, pour donner de son incroyable énergie à la jeunesse et surtout à la femme, car elle croit fortement à un monde meilleur par une contribution indélébile de la femme.

Sa propension à vouloir à tout prix que son entourage se porte bien et profite de tous les instants de bonheurs l’a conduite par la force des choses  au développement personnel et à la motivation. Le fait d’avoir traversé des moments assez difficiles dans sa vie personnelle et d’avoir toujours su comment se relever après de nombreux échecs l’a forgé en une femme extrêmement à l’écoute des besoins des personnes qui croisent son chemin à travers l’intelligence émotionnelle, la pensée positive et la confiance en soi. Amoureuse de son continent, l’Afrique, son objectif est de participer au grand réveil de celui-ci, en motivant, en inspirant ses paires pour leur dire que sur leur terre nourricière, il est permis de rêver grand et de travailler dur pour obtenir la réussite et le succès.

Dans cette tribune, Adjaratou Lawani ouvre son cœur et nous parle !

C’est un plaisir pour moi de contribuer à la transmission de connaissances utiles aux jeunes. Nous avons pendant longtemps téléchargé le logiciel des ainés qui laissaient entendre qu’il valait mieux avoir un emploi sécurisé et le mieux était de l’avoir dans la fonction publique. Nombreux sont les jeunes qui rêvent encore aujourd’hui d’avoir une place de fonctionnaires. Je me demandais alors si la majorité veut devenir fonctionnaires alors qui créera la richesse, qui payera les impôts, qui créera des emplois pour la population de jeunes qui ne cesse de s’accroître dans tous nos pays ?

Dans mes réflexions, je me suis rendue compte que le mal venait souvent de là ! Regardez autour de vous, dans le paysage économique, quels sont les modèles de réussites d’entrepreneurs que nous connaissons ou tout simplement dont nous entendons parler, surtout des jeunes ? La réponse est très peu ou pas du tout.

Et là surgit l’épineuse problématique des défis de l’entrepreneuriat. En réalité, la famille, les professeurs, les livres, la télé, etc. ne nous parlent pas de parcours  d’entrepreneurs inspirants, motivants et qui nous ressemblent. En un mot la « Culture d’entreprendre » n’est pas ancrée dans nos habitudes. Plus encore les personnes courageuses qui se lancent dans cette aventure de l’entreprenariat doivent faire face à des difficultés parfois sans nom pour s’en sortir.

Rares sont les politiques mises en place par les pays pour favoriser l’émergence d’une génération d’entrepreneurs qui participeront au développement de l’Afrique. Au contraire, nous avons l’impression que nous ne sommes qu’une armée d’âmes destinées à  juste consommer ce que produisent les autres. La vérité, c’est que notre continent a besoin davantage de créateurs, d’entrepreneurs, de visionnaires mais surtout de leaders. Heureusement pour nous, des signes encourageants commencent à se voir un peu partout. C’est surtout la jeunesse elle-même qui, avec l’avènement d’internet, est plus au courant de ce qui se fait sous d’autres cieux et a décidé de se prendre en main pour changer sa destinée.

En portant mon regard sur les dynamiques d’appui à l’entrepreneuriat, j’ai la chance de faire des accompagnements avec de jeunes entrepreneurs. Il ressort que quelques mesures ont été mises en place par les organismes de l’Etat en charge de l’emploi des jeunes. Il y a des formations pour des renforcements de capacités, certains programmes existent aussi pour accompagner les jeunes dans des domaines désignés porteurs comme le numérique ou l’agrobusiness. La part de l’impôt à payer par les petites entreprises nouvellement crées a été revu à la baisse, au Bénin, passant de 400.000 FCFA à 150.000 FCFA aujourd’hui.

Beaucoup d’initiatives fleurissent pour accompagner les jeunes entrepreneurs, porteurs de projets. On pourrait citer le programme lancé sous le nom de Sèmè City. À travers Sèmè City, le Bénin souhaite former une nouvelle génération de talents et favoriser l’éclosion de nouveaux modèles de croissance inclusive et durable fondés sur l’« Innovation Made in Africa ».  L’enjeu est clair : répondre aux défis économiques du Bénin et plus globalement de l’Afrique, pour offrir des opportunités d’avenir à la jeunesse du continent.

Toujours en scrutant l’écosystème entrepreneurial, je remarque qu’il y a une pléthore d’initiatives privées qui naissent dans plusieurs pays pour appuyer les porteurs de projets. Cela passe les actions de certaines fondations dont celle promue par Tony Elumelu. La Fondation Tony Elumelu, la plus grande philanthropie africaine, est fondée sur le principe d’autonomisation des entrepreneurs africains. Il y a également des initiatives de récompenses aux entreprises innovantes et différentes plateformes – nouvelles générations – qui misent sur un accompagnement des aspirants à l’entrepreneuriat pour maximiser leur chance de réussite  (EtriLabs, par exemple, est un écosystème d’innovation et de formation qui œuvre pour l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs innovants).

Nul doute que toutes ces initiatives apportent des solutions aux jeunes porteurs de projets. Concernant les pistes d’amélioration, cela pourrait être salutaire pour les jeunes entreprises si des mesures fiscales plus avantageuses pouvaient être prises. On pourrait octroyer des crédits d’impôts pendant les 03 premières années, par exemple, les spécialistes disent que c’est la période la plus difficile pour une jeune entreprise.

Je me suis souvent posé la question de savoir « quel est le secret de la réussite en entrepreneuriat ? ». Il est toujours bien de scruter ce que les personnes qui sont déjà passées par ce stade en disent. Avant de se lancer dans l’aventure, il est opportun d’identifier avec certitude le besoin auquel vous pouvez apporter une réponse différente qui rendra la vie meilleure à la personne qui profitera de ce service.

Pour toutes les réussites, être quelqu’un de positif qui a confiance en lui est bon début. Il faut savoir être curieux, déterminé et surtout ne pas avoir peur des échecs. Les échecs sont des leçons à apprendre. Après, il est important de s’entourer de personnes compétentes et ne pas hésiter à faire des partenariats. Il faut rêver grand, travailler sans relâche et garder à l’esprit que tout ce qui a du prix demande beaucoup de temps pour s’accomplir. Si j’ai un seul appel à lancer à la jeunesse africaine, je dirai : « nous sommes sur un continent de tous les possibles, relevons nos manches et vivons tous «  notre rêve AFRICAIN ».

Retrouvez Adjaratou LAWANI sur LinkedIn et son site internet : https://adjaratoulawani.com

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Atelier virtuel de restitution de la Conférence internationale Countdown 2030, 2063 and Beyond à Cotonou – Bénin

En décembre 2019, plus de cent (100) jeunes venus de quatre continents se sont réunis à Cologne en Allemagne pendant cinq jours afin de discuter de leurs priorités en ce qui concerne les Agendas 2030 et 2063. Sous l’impulsion de Bridge-It, une ONG allemande, soutenue par l’Initiative Germano-Africaine pour la Jeunesse (AGYI) de la GIZ, cette conférence dénommée « Countdown 2030, 2063 & Beyond » a été organisée par les jeunes et pour les jeunes, avec l’encadrement d’une équipe sénior.

L’Initiative Germano-Africaine pour la Jeunesse (AGYI) est une initiative multilatérale du gouvernement allemand et de la Commission de l’Union africaine visant à renforcer les échanges et la mobilité entre les pays africains et l’Allemagne dans le contexte de l’éducation pour le développement durable. Lors de cette conférence, les jeunes ont croisé leurs perspectives sur les deux agendas et ont fait part de leurs aspirations. Les travaux en atelier ont aussi permis de faire le point des actions dans le monde pour l’atteinte de ces deux agendas ainsi que les astuces pour amener les gouvernants à respecter leurs engagements surtout en ce qui concerne le développement durable et l’éducation.

Forte de cette expérience, l’équipe francophone d’organisation du Countdown 2030 (quatre Béninois, une Burkinabé et un Camerounais), le Réseau AGYI Bénin, le RAVIES Bénin, avec l’appui de la GIZ-AGYI ont décidé d’organiser un Atelier de restitution des travaux de la conférence aux Alumni résidant au Bénin ainsi qu’aux organisations de la société civile travaillant dans le domaine des échanges de jeunes et le volontariat.
Prévu pour se dérouler de façon physique, l’atelier a été réalisé sous un format virtuel à cause de la situation sanitaire mondiale due au COVID-19 et le respect des mesures de de sécurité et d’hygiène prises par le gouvernement béninois.

L’atelier a réuni 25 acteurs de la société civile béninoise venant de toute l’étendue du territoire national, et intervenant dans le domaine des échange de jeunes et de volontariat. Cet atelier visait à faire la restitution de la conférence Countdown 2030, discuter des opportunités qu’offrent les recommandations de la conférence aux alumni et développer une feuille de route d’activités à mener au Bénin.

Le présent article fait la synthèse du rapport de l’atelier de restitution et fait le point de son déroulement.

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Elections Présidentielles 2021 au Bénin : Patrice Talon n’aura pas fort à faire – Expédit Ologou

Au Bénin, les candidatures à la présidentielle de 2021 montrent que le Chef de l’État n’aura pas fort à faire », entretien avec Expédit Ologou, Président de Civic Academy for Africa’s Future.

Présidentielle au Bénin : les pro-Talon espèrent « un coup K.-O. » – Jeune Afrique

Le Think tank Civic Academy for Africa’s Future a publié une analyse de la situation socio-politique de l’Afrique de l’Ouest qui classe le Bénin dans une zone « orange ». Entretien avec Expedit Ologou, Président du Ciaaf think tank.

Wathi est un think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest. Dans cet entretien, WATHI est allé à la rencontre d’Expédit Ologou, président de Civic Academy for Africa’s Future au Bénin. Dans cet entretien, il revient sur les enjeux de l’élection présidentielle de 2021 et l’absence de figures politiques de haute portée morale ayant autrefois permis aux acteurs de retrouver le chemin d’un dialogue efficient.

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Comment jugez-vous l’état de la démocratie béninoise 5 ans après la victoire de Patrice Talon, président sortant ?

 

Je ne suis pas sûr qu’on soit dans le chaos mais nous posons chaque jour au Bénin, des actes qui nous rapprochent un peu plus du chaos. Il faut avoir le courage de le dire. Toutes les fois que nous posons des actes de diffraction sociale, chaque jour que les dissensions se multiplient, les frustrations s’accumulent sur presque tous les registres, bien évidemment, on fait un pas supplémentaire vers le chaos.

La vérité est que personne ne sait quand le chaos peut arriver. Il y a que, de plus en plus, la liberté d’être élu et celle de choisir librement ses dirigeants sont remises en cause par les règles fixées. Et l’argument de la légalité pour tout justifier est fragile et périlleux.

Ce qui justifie l’éternel recommencement, c’est qu’on a de plus en plus, des personnalités politiques qui prennent de moins en moins de la hauteur. On a beaucoup plus des acteurs, des joueurs, des agents politiques, des comédiens politiciens que des hommes d’Etat. Nous avons de moins en moins des personnalités politiques de hauteur morale, de hauteur de vue, de hauteur d’esprit qui permettent de gérer avec bienséance la société. La pudeur politique et surtout la pudeur d’Etat manquent cruellement désormais au Bénin. C’est pour cela qu’on a l’impression que le Bénin s’effondre, au moins démocratiquement et socialement, à petits feux…

Nous sommes dans un pays où les restrictions au niveau du droit d’être élu sont un terreau fertile aux éventuelles tensions socio-politiques qui enveniment le processus électoral en cours. Or, nous sommes dans un contexte, où les deux dernières élections ont déjà produit par elles-mêmes, des crises importantes : les législatives de 2019 eles communales de 2020.

Vous avez deux années de crise et de violences électorales qui n’ont pas été totalement résorbées, à l’issue desquelles des éléments de crise politique se sont ajoutés sans être non plus résorbés. Et nous voici dans la troisième année électorale, poursuivis par ces problèmes non réglés. Dès lors, vous ne pouvez pas ne pas constater, que nous sommes dans une situation critique même si elle n’est pas, je ne pense pas, encore chaotique. Mais à condition que les acteurs et la société trouvent les meilleurs moyens de l’éviter.

Vous déclariez en 2020 « l’opposition semble perdue. Le chef de l’État a un boulevard pour la présidentielle ». Votre opinion a-t-elle changé aujourd’hui  ?

 

Mon opinion n’a pas changé. Les faits ont plutôt confirmé ce que je disais. Les communales de mai 2020 ont tracé la voie, un boulevard au président de la République pour que l’élection présidentielle se déroule comme une sorte de formalité pour lui. Les candidatures qui se dégagent montrent que le chef de l’Etat n’aura pas fort à faire. La vérité, c’est qu’on sent que le président sortant veut vite en finir avec ce qu’il donne l’impression de considérer comme une formalité électorale et passer à autre chose.

Quand on analyse un peu le contexte, tout semble déjà plié parce que tout semble avoir été fait pour qu’il n’y ait pas de véritable challenger en face du président sortant. Les candidats opposés au Chef de l’État sortant ont été, me semble-t-il, suscités et « fabriqués » à cette fin.

En quoi l’introduction du système des parrainages a-t-elle modifié le jeu électoral ?

 

La question du parrainage change tout dans la mesure où 95% des parrains, pour ne pas dire la totalité, viennent du camp de la majorité au pouvoir. On perçoit que pour le régime en place, donner le parrainage aux opposants, c’est donner la corde à l’adversaire voir à l’ennemi politique pour qu’il nous pende.

Le président sortant n’a voulu prendre aucun risque. Vu l’état du pays, si de véritables candidats de l’opposition sont dans la course, l’issue du scrutin sera loin d’être gagnée pour le Président Talon. La FCBE est un parti « Chauve-souris ». Je l’ai dit aux lendemains des communales de 2020. Les faits ne me démentent pas. La FCBE, me semble-t-il, est un parti qui dort dans le lit de la majorité et se couvre du drap de l’opposition.

L’offre politique est l’une des plus grandes absentes de l’élection présidentielle de 2021.

Quant au second duo issu des dissidents du parti « Les démocrates » Corentin Kohoué-Iréné Agossa, c’est à peu près le syndrome FCBE – nouvelle formule, c’est-à-dire qu’on sent qu’il y a une main invisible qui a travaillé à miner le parti, pour en sortir un duo, qui n’est pas celui désigné par le parti lui-même. Le chef de l’État a martelé lors de sa tournée nationale que le parti « Les démocrates » aura le parrainage. On voit bien maintenant la stratégie qui sous-tendait cette affirmation.

Qu’est ce qui se joue finalement dans cette élection ? Quel est selon vous l’enjeu de ce scrutin présidentiel à venir ?

 

Vous constaterez avec moi, qu’il n’y pas toujours d’offre politique. L’offre politique est l’une des plus grandes absentes de l’élection présidentielle de 2021. Oui, comme par le passé, il n’y a pas d’offre politique, c’est devenu normal au Bénin. Il faut déjà commencer par se demander s’il y a effectivement des différences d’idéologie entre les différents partis qui ont existé dans le pays ou qui existent encore malgré les réformes du système partisan.

Donc, de façon traditionnelle, l’offre politique n’a presque jamais joué un rôle important dans l’élection présidentielle au Bénin. S’il y a un débat, c’est autour de la question « peut-on se développer avec ou sans la démocratie » ? L’offre se situe au niveau du positionnement de chacun des prétendants par rapport à cette question. C’est tout. Mais ce n’est pas rien, c’est même aujourd’hui la cause principale de la situation critique du pays.

De façon traditionnelle, l’offre politique n’a presque jamais joué un rôle important dans l’élection présidentielle au Bénin.

Mais au-delà de cette question, il n’y a pas grand-chose. Et il n’y en aura pas. Du moins, il n’y aura que les propositions du président sortant qui ne pourront ni être contredites ni mises en perspective, justement parce qu’en face il n’y a que « des candidats de formalité ».

Votre centre de recherche, Civic Academy for Africa’s Future a fait un travail récemment intitulé « Turbulences électorales ouest-africaines 2020-2021 ». Pour le cas du Bénin précisément quelle analyse a été faite ?

 

 Le Bénin est dans une situation précaire. Le Bénin est dans une zone « orange ». Situation orange parce que les signaux de la stabilité socio-politique ne sont pas rassurants. Ces signaux ne sont pas rassurants si on s’en tient aux élections législatives de 2019, et si on s’en tient aux conditions dans lesquelles les élections communales se sont tenues avec une loi qui a été prise, pendant le processus électoral pour remettre en cause, même certains principes déjà appliqués au cours du processus électoral.

Vous avez une série de faits, d’événements qui mettent un peu à mal la cohésion sociale. Aux problèmes politiques non réglés, s’ajoutent des préoccupations d’ordre socio-économique qui persistent. Dans les confins de la société béninoise, les conditions de vie des citoyens se précarisent, l’indigence est perceptible en dépit des chiffres macro-économiques qui annoncent le meilleur Bénin jamais connu…

Le Bénin est dans une zone « orange »

Et puis, il y a ce sentiment qui ne faiblit pas au fil des ans, selon lequel il y a une catégorie d’acteurs économico-politiques privilégiés qui ont accès à peu près à tout au détriment de tout le reste de la société. Regardez le panier de frustrations : frustrations économiques, frustrations sociales, frustrations politiques et frustrations électorales répétées.

Un pays qui était considéré comme étant en dehors de tout cela et qui fait converger en un moment assez relativement court, en deux ans, avec des frustrations produisant des violences, elles-mêmes produisant des morts…  un pays comme celui-là, ne peut pas être considéré comme un pays qui est au vert.  Le déroulement du processus de la présidentielle de 2021 donne des signes objectifs qu’on est plus proche du rouge que du vert.

Dans ces conditions, quelles sont vos propositions ?

 

Rien que les protagonistes ne sachent… Tout ou presque a été proposé depuis les législatives de 2019 aux acteurs en présence, notamment les gouvernants qui sont aux responsabilités, le Chef de l’Etat en premier. Toutes les propositions, d’où qu’elles viennent, s’orientent vers un dialogue qui permette une élection inclusive.

Une chose est certaine, il y a de moins en moins dans notre pays, des personnalités de référence, de déférence et de révérence auxquelles on peut se référer, auxquelles on peut déférer et pour lesquelles on a de la révérence et qui peuvent avoir le poids moral, légitime qu’il faut pour créer ce type de dialogue.

Mais elles semblent être tombées dans des oreilles de sourds. Conséquence : la situation politique du pays ne va pas en s’améliorant… Au contraire. Les sociétés qui ont fait de l’instabilité sociopolitique la colonne vertébrale de leurs trajectoires ont souvent eu quelques péchés majeurs : l’aveuglement, l’arrogance voire l’insouciance des gouvernants ; l’instrumentalisation ténébreuse du droit et des institutions républicaines ; la fragilisation systématique des espaces démocratiques. Ce sont les meilleures qualités en vogue actuellement au Bénin. Face à celles-ci, il ne reste rien à faire….

Peut-être, est-ce encore utile de rappeler à tue-tête le titre de l’une des récentes publications du CiAAF : ‘’ il n’est jamais trop tard pour la paix ’’. Maintenant, les questions de fond sont là : comment mène-t-on le dialogue pour la paix ? Qui sont les médiateurs de ce dialogue ? Dans quelles mesures et quels seraient les termes de ce dialogue politique ?

Une chose est certaine, il y a de moins en moins dans notre pays, des personnalités de référence, de déférence et de révérence auxquelles on peut se référer, auxquelles on peut déférer et pour lesquelles on a de la révérence et qui peuvent avoir le poids moral, légitime, qu’il faut pour créer ce type de dialogue. Ou du moins les personnalités qui le peuvent ne se sentent pas particulièrement concernées par la situation dégoûtante de la politique au Bénin. Et c’est aujourd’hui, l’un de nos handicaps.

Vous avez été un acteur des médias. Comment jugez-vous la situation des médias dans le contexte actuel ?

 

Les médias traditionnels notamment la radio, la télévision, la presse écrite sont de moins en moins des acteurs de la vie politique. Les médias au Bénin sont de plus en plus des agents de la vie politique, c’est-à-dire qu’ils n’ont plus de force propre, ils n’ont plus de capacité intrinsèque propre, ils sont instrumentalisés.
Peut-être n’en ont-ils jamais eue. Mais la carence semble plus perceptible aujourd’hui qu’hier. Les médias font ceci ou cela parce qu’une source les a activés dans tel ou tel sens. Ce que les médias feront de l’élection présidentielle de 2021, c’est ce que les politiques auront décidé qu’ils en fassent.

Les médias au Bénin sont de plus en plus des agents de la vie politique c’est-à-dire qu’ils n’ont plus de force propre, ils n’ont plus de capacité intrinsèque propre, ils sont instrumentalisés.

Il y a quelques médias qui constituent une exception, la responsabilité des médias ne doit pas changer quels que soient les acteurs qui voudraient les mouvoir. La responsabilité déontologique des médias reste et demeure celle d’éviter d’être les vecteurs de la violence, de l’information tendant à remettre en cause la cohésion sociale. Quand les médias deviennent fragiles, un peu trop fragiles économiquement, politiquement et, du point de vue de la liberté, tout est possible avec eux.

Soyons honnêtes : On n’a pas l’impression que notre passé éclaire notre marche vers l’avenir. Or, Tocqueville disait sagement « Lorsque le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres » …. Pourvu que, et c’est ma prière,  les craintes de certains esprits observateurs critiques, comme moi, soient vaines. Le passé très récent du Bénin ne nous a pas donné tort… Pourvu que, cette fois-ci, nos craintes soient vaines.

Cet entretien a été premièrement publié sur le site Benin Politique dans le cadre de l’élection présidentielle du 11 avril 2021 mais aussi des dynamiques économiques, éducatives, sanitaires, sociales, culturelles, environnementales et à la valorisation de tous les départements du Bénin.

WATHI promeut en Afrique de l’Ouest et au-delà la construction de démocraties substantielles qui ne se réduisent pas aux élections et contribuent à l’amélioration du bien-être collectif. Le site Benin Politique s’inscrit dans lecadre du partenariat privilégié entre le think tank citoyen WATHI et la Fondation Konrad Adenauer.

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Paula Gnancadja

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Paula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.
A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Paula Gnancadja. Cliquez pour tweeter

Contribuer à la construction de cette génération d’entrepreneurs émergents est pour moi un plaisir quotidien. C’est en même temps un devoir de s’inscrire dans une dynamique d’apprentissage continuel. Je remercie donc José Herbert AHODODE de m’avoir invité dans cet ouvrage. Je suis Paula Raphaëla GNANCADJA, titulaire d’une licence en agronomie obtenue en 2015 à la Faculté des Sciences Agronomiques et de l’Environnement (FSAE) de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest – Unité Universitaire de Cotonou (UCAO-UUC). Depuis 2015, j’ai intégré le Cabinet Global Novat (cabinet d’expertise en agronomie) en qualité de responsable marketing et commercialisation. J’ai également servi la Fondation pour le Développement Social en tant que responsable de production agricole de Mars 2016 à Novembre 2017.

Mon aventure entrepreneuriale est bien passionnante. En effet, je suis passionnée de l’agriculture orientée vers l’entrepreneuriat, faire la différence et contribuer au changement du cours de l’histoire dans mon pays le Bénin ; je me suis engagé depuis 2013 en créant une Unité de transformation de jus de fruits naturels. Outre la transformation en jus de fruits, j’ai initié en 2014 la production d’autres produits agricoles notamment le manioc, la tomate, l’escargot et les poulets de chair alors que je n’étais encore qu’une étudiante en première année d’Agronomie.

C’est donc véritablement en 2017 que j’ai choisi la production et la transformation du manioc comme activité principale et je me suis engagé dans la promotion de la filière manioc au Bénin grâce à la formation que j’ai reçu au Brésil. Cette formation m’a permis de comprendre toutes les opportunités qu’offre le manioc sans oublier toute son importance dans l’économie béninoise.

Grace aux actions reconnues, je suis, depuis 2017, nominée Ambassadrice des jeunes Agripreneurs filière manioc du Bénin grâce à l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA). Je suis membre de la Fédération Internationale du Manioc en Afrique initiée par la Commission de l’Union Africaine et je suis promotrice et directrice de AGROBIZ BIO SARL, une entreprise spécialisée dans la transformation du manioc en plusieurs produits dérivés (gari, tapioca, farine de manioc, biscuits, la farine lafun et agbéli, liqueur et savon, etc.). Mon entreprise se spécialise donc dans la transformation du manioc en plusieurs produits dérivés dont le SAVON DE MANIOC, la principale innovation. Cette innovation a remporté le deuxième (2ème) meilleur prix international du manioc en juin 2018 au Forum international CASSAVA face à plus de 3300 candidats de tous les continents.

En Septembre 2017, âgée de 23 ans, j’ai été la représentante du Bénin au programme de formation technique des jeunes (sur la chaîne de valeur manioc) organisé par la Banque Africaine de Développement et au cinquième forum Brésil-Afrique organisé par l’institut Brésil-Afrique. Comme vous pouvez le penser, j’étais parmi les plus jeunes représentants de pays africains à ce forum au Brésil. J’avais initialement été détectée et sélectionnée par l’Institut International d’Agriculture Tropical (IITA) du Bénin.

Depuis quelques années, je participe à la majorité des échanges et fora sur la chaîne de valeur manioc en Afrique. En partenariat avec la Fédération des Chinois, nous travaillons à l’installation de la première usine en Afrique de transformation du manioc en pâte alimentaire (spaghetti) au Bénin. Afin de garantir, en plein temps, la disponibilité de la matière première pour cette usine, j’entreprends la création de la coopérative des jeunes producteurs de manioc au Bénin. Cette coopérative sera d’ici quelques années l’une des plus grandes coopératives de jeunes en Afrique de l’Ouest et pourvoyeuse d’emplois et de richesses.

Etant jeune béninoise, dans un pays où le taux de pauvreté des jeunes est élevé, et où l’agriculture n’attire plus l’attention des jeunes, j’ai voulu créer un réseau de jeunes durable et efficace. La création d’une entreprise qui pourra employer beaucoup de personnes et dont les activités pourraient bénéficier à de nombreux jeunes (hommes et femmes) était pour moi la meilleure méthode pour réussir cette vision. C’est donc ce qui a motivé le choix de mon idée d’entreprise et je travaille au quotidien pour y parvenir. C’est vrai que des efforts sont fournis pour accompagner les jeunes entrepreneurs au Bénin mais le véritable problème se situe au niveau de l’efficacité des structures existantes. L’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs par la mise en place de certains programmes d’accompagnement comme le FNPEJ (Fond National pour la promotion d’emploi des jeunes), UAC Start-up Valley, etc.

Mais les entrepreneurs « agricoles » sont confrontés à de nombreux problèmes auxquels il serait intéressant de s’y consacrer. En prenant mon exemple, je peux dire que les principales difficultés que je rencontre sont :

  • Les aléas climatiques qui influencent négativement la production ;
  • L’insuffisance de la production du manioc ;
  • L’insuffisance des ressources financières personnelles dans le but d’un investissement nécessaire pour l’agrandissement et l’exécution des activités ;
  • L’introduction de variétés de manioc chair jaune dont le Gari, l’un des principaux produits dérivés, a suscité quelques inquiétudes auprès des consommateurs qui se demandaient s’ils ne seront pas empoisonnés… Rappelons que le but visé, dans cette démarche d’introduction de la nouvelle variété, est de lutter contre les déficits en vitamine A pour les enfants et femmes enceintes. Mais une réticence est observée pour la consommation !

Etant dans la culture entrepreneuriale, j’essaie, à mon niveau de trouver des approches de solutions. La mise en pratique des connaissances acquises lors de mes diverses formations, l’appui technique de l’IITA, l’augmentation de la production avec la coopérative des jeunes « Cassava Youth Agripreneurs » (une coopérative que j’ai créé avec l’appui de l’ONG WEZIZA), l’amélioration des techniques de transformation et de commercialisation des produits dérivés du manioc de mon entreprise, d’une bonne politique de communication autour du gari de manioc à chair jaune et la recherche des partenaires financiers, me permettent de surmonter ces difficultés.

Pour moi, l’Afrique dispose des jeunes ayant des potentiels mais il faudra les identifier et les mettre en relation entre eux pour au service du continent. Je remercie l’Auteur de cet ouvrage, José Herbert AHODODE, et je reste confiant qu’ensemble, nous arriverons à relever les défis de l’entrepreneuriat des jeunes.

Paula Raphaëla GNANCADJA, Contact : +229 96 44 61 28

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de l’entrepreneure Odile Gnonwin

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum. L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons, avec les lecteurs, la contribution de Odile Gnonwin. Cliquez pour tweeter

Chers lecteurs, grande est ma joie de pouvoir contribuer à cet ouvrage de José Herbert AHODODE. En même temps, c’est toujours un plaisir renouvelé de faire connaitre ce que nous essayons d’entreprendre, en espérant que cela puisse inspirer d’autres jeunes. Je suis Odile GNONWIN, âgée de 28 ans, entrepreneure agro-alimentaire, Promotrice de la marque Norée par la Société de Production et de Transformation des Noix Tigrées (SPTNT).

Je suis titulaire d’une maîtrise en Droit des Affaires et Carrières Judiciaires obtenue en 2014 et d’une Licence professionnelle en Administration Générale et Territoriale depuis 2013. Passionnée par les affaires, je me suis retrouvée dans l’agro-alimentaire par pure passion. Depuis petite, j’aimais ajouter une plus-value à tout ce que mes mains touchaient à la cuisine. Aussi, j’avais rapidement acquis des aptitudes en techniques de vente depuis l’âge de 10 ans. En deuxième année d’université, en 2012, j’avais 20 ans, je m’étais lancée dans la vente de souchets torréfiés de 25 FCFA/sachet. De la commerçante de souchets en détail, je suis rapidement passée à une commerçante en gros de souchets torréfiés.

En effet, j’achetais les sacs de souchet que je faisais torréfier par des femmes que j’avais employées. Cette activité marchait tellement bien que je décidais de m’intéresser à la transformation réelle du souchet car je m’étais dite « On ne va pas à l’école pour faire comme les autres ; il faut ajouter de la valeur et se démarquer ». Le souchet avait vraiment commencé par me passionner davantage. C’est à ce moment que m’est venue l’idée de transformer le souchet. Ma passion remonte donc à l’année 2013 où j’ai vraiment eu un déclic pour le souchet. Ainsi, depuis 2014, Norée transforme le souchet en farine, croquettes et crèmes liqueurs.

J’offre une gamme variée de produits sains, hygiéniques, sans colorants, sans conservateurs pour préserver la bonne santé des clients et respecter l’environnement en utilisant des emballages biodégradables et écologiques. Nos produits sont actuellement disponibles dans plusieurs points de distribution au Bénin. Les négociations sont en cours pour leurs exportations au Burkina-Faso, Côte d’ Ivoire, Sénégal, Ghana et le Nigéria. Les propositions de partenariats dans ce sens seront les bienvenues. Il faut dire que la vision de la marque Norée est de devenir la première marque africaine en matière d’exportation des produits dérivés du souchet.

A partir de mon expérience personnelle, j’exhorte la jeunesse africaine à démarrer avec les moyens de bord. Il faut démarrer même avec peu de moyens, ne pas faire de grands investissements au départ, travailler avec professionnalisme et toujours persévérer. Dans le cheminement sur la route de l’entrepreneuriat, il faut être également rigoureux et discipliné surtout envers soi-même et envers les autres. Au début de mon aventure entrepreneuriale, j’ai su que mon idée de transformation du souchet en divers produits dérivés était une bonne idée car c’était innovant. J’étais obsédée par le souci de créer quelque chose de nouveau à base du souchet dont la consommation est longtemps restée traditionnelle.

Dans l’accompagnement des entreprises, en observant les pratiques au Bénin, il faut dire que beaucoup d’efforts sont faits par les gouvernants. L’environnement institutionnel accompagne les PME à travers les structures comme l’ANPE, l’ANPME, l’ABEVRIT, etc. ainsi que de nombreux partenaires techniques et financiers. Malgré cela, beaucoup de choses restent encore à accomplir car les défis sont grands.  En ce qui concerne les difficultés rencontrées dans les activités de la marque Norée, je peux citer l’insuffisance de ressources financières et matérielles pour atteindre le standard souhaité et agrandir les installations. Certains équipements sont très coûteux et surtout les emballages sont difficiles d’accès. Pour y faire face, nous achetons les emballages en grandes quantités hors du Bénin afin d’amoindrir les dépenses et bénéficier des tarifs de la vente en gros.

En ce qui concerne le financement de l’entreprise, nous participons aux concours d’appui aux entreprises existantes et nous remportons quelques prix qui permettent d’augmenter le capital de la société par des fonds supplémentaires. L’argent est utile au développement de tout projet. Mais une entreprise dont le personnel et le chef d’entreprise ont et partagent la même vision connaitra plus de succès contrairement à une entreprise qui a des moyens financiers avec un mauvais leader ; une pareille entreprise ne survivra pas dans le temps. En plus, une entreprise, sans grand financement au départ, peut bien émerger si elle a des clients et un marché d’écoulement évolutif ; donc ce n’est pas forcément l’argent qui crée les grandes entreprises à succès, le capital humain est plus important.

Dans la dynamique actuelle, tous les acteurs sont conscients que l’Etat n’est plus en mesure de recruter toute la masse estudiantine qui sort de nos universités chaque année. Ce qui fait que le Gouvernement, les particuliers, les partenaires d’horizons divers encouragent de plus en plus les jeunes à entreprendre. Ils sont donc nombreux à lancer des start-up (une émergence en vogue) avec de merveilleuses idées pour la plupart mais le défi reste la survie au-delà de trois ans des entreprises créées. Il faut néanmoins noter que certains jeunes font du copier-coller des idées à succès d’autres sans chercher à s’aventurer vers les sentiers de l’innovation ; ce qui est bien dommage.

D’aucuns, se croyant plus malicieux, concurrencent très ouvertement leur ex-associé sur des idées de projets lancés ensemble au départ et lancent les mêmes types d’entreprises avec des noms différents. En poussant la critique plus loin, il faut ajouter que beaucoup de jeunes ne fournissent pas assez d’efforts dans la connaissance parfaite de leurs produits/services. Une bonne partie de la jeunesse entreprenante pourrait se confondre en majorité aux vendeurs car au final, l’activité qui découle de l’entreprise n’est pas axée sur une vision entrepreneuriale et des objectifs clairs et précis. Les enjeux du monde entrepreneurial béninois sont grands et il y a beaucoup à faire. La promotion des produits locaux reste un défi permanent ; il faut davantage d’actions promotionnelles et inspirer des partenariats entre jeunes entreprises en regroupant par secteurs d’activités complémentaires ou similaires.

A la fin de cette tribune, si j’ai un mot à dire aux jeunes aspirants entrepreneurs, c’est de toujours avoir l’esprit d’innovation, démarrer avec de petits moyens pour grandir progressivement et ne pas faire de grands investissements au départ, travailler avec professionnalisme et toujours être endurant, persévérant. Que  chaque africain prenne du plaisir à consommer nos produits Norée, une marque de produits aux souchets qui procure douceur et énergie. Je remercie les initiateurs du présent projet d’écriture.

Vous pouvez en savoir plus sur Odile Kossiba GNONWIN en visitant le site web : www.noree.bj

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Caludia Togbe

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

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Le plaisir que me procure ce parcours d’entrepreneure est tellement immense ; au quotidien, tant que c’est pour la bonne cause, je n’hésite pas à ouvrir mon salon à des initiatives qui grandissent, qui nous construisent. Pour cela, c’est avec grand enthousiasme que j’ai accueilli José Herbert AHODODE pour ce projet d’écriture. J’ai décidé d’y contribuer car je désire partager une partie de mon cheminement

Bonjour chers jeunes, aspirants entrepreneurs, je suis Caludia TOGBE, fondatrice de la marque de produits cosmétiques naturels « Origine Terre » et de la marque d’accessoires de déco « OWO ».

Pour parler de mes débuts en tant qu’entrepreneure, il faut dire que c’est après plusieurs années de chômage, de stages bénévoles dans le privé comme dans le public que j’ai commencé par réfléchir autrement… Il faut noter que les opportunités que j’avais étaient aussi conditionnées par des faveurs sexuelles auxquelles je devrais répondre. A un moment, j’ai donc dû m’arrêter pour faire le point. Par un coup de chance, j’avais bénéficié d’une enveloppe de 25.000 FCFA à un moment crucial où j’étais totalement fauchée et où mon époux avait investi tous ses moyens dans mes études et stages. La moitié de cette somme m’a permis d’entamer un commerce pour subvenir à mes besoins, afin de ne plus jamais me retrouver dans une situation aussi grave. Puis à un moment, parallèlement, je travaillais dans une association et j’ai dû démissionner parce que de moins en moins épanouie en raison d’une collaboratrice qui voulait mon poste et surtout parce qu’ayant besoin de plus de temps pour rédiger ma thèse de doctorat.

De plus, j’avais besoin d’une activité lucrative qui me rapporterait plus d’argent pour payer mes recherches de doctorat. C’est donc en faisant mon commerce en ligne que j’ai créé mon entreprise. Puis, l’une des marques de produits de maquillage que je vendais s’est installée au Bénin et des représentants m’ont intimé l’ordre d’arrêter ce commerce. Puisqu’il me fallait faire autre chose, j’ai saisi une opportunité. Depuis un moment, beaucoup (des inconnus) en ville me demandaient comment je faisais pour avoir une belle peau naturelle sans imperfection et de beaux cheveux naturels. Ayant peu de moyens, je prenais soin de moi avec des produits naturels à portée de main (comme l’aloe vera et les dérivés de baobab) et aussi parce que je suis une amoureuse des plantes et de la nature, une passion transmise par mes parents et mon père surtout qui est ingénieur agronome à la retraite.

J’ai donc commencé à vendre des matières premières permettant de prendre soin de soi sans risque, sans des dérivés de pétrole, des perturbateurs endocriniens, sans silicone, parabène, sulfate, autant de dérivés que l’on retrouve dans la plupart des produits cosmétiques importés et qui sont nocifs pour la santé. C’est ainsi qu’est née ma marque de produits cosmétiques naturels, « ORIGINE TERRE » et le salon de soins capillaires et coiffures. Donc le déclic qui m’a inspiré à arpenter le chemin de l’entrepreneuriat, c’est un assemblage de mauvaises expériences au départ : le chômage et la précarité ont été des stimulants à trouver des alternatives. Et depuis fin 2013, j’ai commencé cette merveilleuse et palpitante aventure entrepreneuriale.

Il faut dire qu’en démarrant mon activité en 2013, je n’avais aucune idée précise des directions que prendrait l’entreprise. Je ne savais pas, en me lançant, que j’en serais là aujourd’hui. Au départ, j’avais juste besoin d’acheter et vendre des articles assez rares sur le marché, afin de me faire des bénéfices, puis d’épargner pour payer mes études. C’était aussi simple. Je pensais qu’ensuite j’arrêterais, pour me trouver un travail correct, dans une plus grande structure, parce que croyant jusque-là que plus la femme est qualifiée, moins elle est exposée à du harcèlement sexuel et à des emplois conditionnés ou mal rémunérés.

Mais je me rends compte que c’est une grosse erreur que de penser cela. Et dans notre contexte, quand on est femme et de surcroît jeune, on attend des faveurs de vous, on vous considère moins, on estime que vous n’êtes pas encore assez mûre pour des responsabilités et les autres structures vous croient trop qualifiée (j’ai 3 masters, 2 professionnels et 1 master recherche) pour elles. Quand à tout cela vous ajoutez des formations pas très communes, c’est très difficile d’avoir des opportunités au Bénin avec des qualifications pareilles. Je faisais donc de la vente d’articles de maquillage et d’accessoires comme les boucles d’oreilles et les sacs au départ. J’ai même vendu des bijoux en or pendant deux ans. Ma logique était simple : « me focaliser sur des produits que les gens ne trouvaient pas aisément sur le marché et les vendre peu chers pour avoir des bénéfices qui serviraient à payer mes ouvrages que je devais commander depuis l’extérieur chaque fois ».

Avec mon parcours, j’ai mieux compris le fonctionnement du système entrepreneurial au Bénin. A mon avis, je crois que l’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs mais le système est mal organisé. Ceux qui bénéficient des appuis sont les entrepreneurs ayant fait leurs preuves pendant des années, parfois très difficilement ; ce qui pose l’éternel problème du financement des start-up.

En ce qui concerne les difficultés rencontrées dans l’exercice de mes activités, il faut dire que la première, c’est l’accès à l’investissement parce que les idées novatrices ne manquent pas ; mais quand on est jeune entrepreneur sans financement, il est difficile de se payer des machines qui coûtent des millions et parfois même de répondre à la demande sur le marché. Face à tout cela, j’essaie du mieux que je peux pour trouver des solutions adaptées. En effet, je communique beaucoup, avec les moyens de bord, mais le plus possible sur les réseaux sociaux, afin de faire connaître Origine Terre, pour ensuite avoir les moyens d’acquérir le nécessaire pour produire plus et mieux.

A terme, cela me permettrait de moins dépendre des matières premières de qualité en provenance d’Europe. La deuxième difficulté majeure que je rencontre, c’est l’accès aux matières premières de qualité en provenance du Bénin et/ou d’Afrique. La production – de matières premières – n’est pas importante chez les producteurs et la qualité n’y est pas toujours. En plus, les matières premières dont j’ai besoin et pour lesquelles on ne trouve pas l’arbre en Afrique, quand je les commande, c’est un parcours du combattant à la douane pour les récupérer. Les montants pour les dédouaner sont exorbitants et mal calculés à mon sens. Pendant longtemps, j’ai vraiment senti et dit que le contexte n’encourageait pas du tout l’entrepreneuriat par les jeunes, au contraire. Il faut être téméraire et avoir des objectifs à long terme pour tenir. S’il faut en rajouter, le troisième palier de difficultés, c’est l’accès à des contenants de qualité et le manque de disponibilité de collaborateurs corrects, engagés à faire carrière dans l’entreprise.

Entre le discours politique et les réalités des services compétents d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes au Bénin, mon avis est qu’il y a une mauvaise organisation, beaucoup de ressources gaspillées à faire de la communication et à organiser des événements qui, au fond, n’aident pas vraiment les jeunes ciblés, en terme de gestion d’entreprise et ensuite, l’accompagnement promis ne suit pas…

Entre le discours politique et la réalité, il y a donc un fossé incroyable. Pour améliorer les dynamiques en cours, si la crainte des autorités est que les jeunes entrepreneurs ne fassent pas bon usage des fonds, que ces jeunes fassent la liste des machines dont ils ont besoin, des matières premières qui leur sont indispensables et que le gouvernement les leur achète lui-même, sans leur remettre un franc ! Si ces entrepreneurs avaient effectivement des projets solides, cela se sentira, rien que dans le plan d’affaires ou dans la liste de ce dont ils ont besoin pour faire grandir leur entreprise.

« Ce n’est pas l’argent qui crée une entreprise ; ce sont les Hommes ». Certes, mais il faut des moyens pour démarrer et faire prospérer parce que c’est l’argent qui permet de rémunérer les collaborateurs et l’équipe de travail. Mais c’est aussi vrai que les ressources humaines de qualité sont indispensables pour une entreprise et mieux une jeune entreprise. Quid des projets fortement financés, censés produire des entrepreneurs mais qui n’ont connu que des résultats négatifs ? Une fois de plus, ces projets avaient été très mal ficelés et j’ai envie de dire que ces projets ont été montés et suivis par des gens qui n’ont jamais créé et fait fonctionner une entreprise. C’est normal que ces projets échouent. Les entrepreneurs qui ont été bénéficiaires n’étaient pas prêts pour recevoir ces sommes ou alors ils n’avaient pas un projet qui les passionnait au plus haut point. Dilapider quelques fonds en peu de temps pour ensuite se retrouver fauchés, c’est normal qu’ils en soient arrivés là.

Au regard de tout ce qui a été dit, plus haut, il faut noter que le système entrepreneurial béninois est caractérisé par le faible accompagnement des porteurs de projets. Des structures existent avec des moyens de fonctionnement disponibles mais elles se révèlent inefficaces. Première chose, pas d’accompagnement, ni en termes de conseils, ni en termes de financement ; il faut tout apprendre par soi-même, mais même cette option a ses avantages quand on y est confronté.

Deuxièmement, les jeunes, la plupart du temps, manquent d’idées novatrices et copient ceux qui en ont et ensuite, les « copieurs » ont du mal à avancer, ce qui est normal parce qu’une idée novatrice, on sent qu’elle fait partie de la personne qui la créée et elle est composée de tout un ensemble logique, censé se manifester ensuite au fur et à mesure dans le temps, en dépit des difficultés. Au final, le copieur abandonne vite face aux difficultés parce que cette idée, pour lui, restera superficielle, il n’y aura pas de suite logique et passionnante ; par contre, il y a tant de nouvelles choses à faire, tant d’opportunités de travailler ensemble dans différents secteurs, qu’à mon sens, il ne sert à rien de copier trait pour trait quelqu’un qui réussit dans un domaine.

Troisième point, les choses sont souvent prises à la légère par les collaborateurs. Quand ils sont dans une jeune entreprise, quel que soit leur niveau d’étude, qu’ils soient sérieux dans l’entreprise ou pas, ils prennent tout à la légère, se sentent obligés d’aller à toutes les cérémonies au village, à toutes les fêtes et réunions de famille même les plus inutiles parce que les mobiles, parfois, laissent à désirer… C’est à tomber à la renverse et ce, en pleine semaine et plusieurs fois dans l’année. Ils partent parfois jeudi pour revenir mardi, promettent de revenir mardi mais se présentent mercredi, ou demandent toute une semaine et je pense qu’ils auraient été dans une plus grosse entreprise ou dans un pays comme le Japon ou la Chine, que cette mentalité aurait changé. Ceux qui font preuve de sérieux ne sont pas nombreux et reçoivent les moqueries des autres.

Au quotidien, je fais face à des contraintes qui renforcent ma résilience et l’entrepreneur est celui qui innove en cherchant toujours des solutions aux difficultés. Si je me retrouvais à un niveau de responsabilité pour impulser une nouvelle dynamique au système entrepreneurial béninois, je mènerai plusieurs actions.

Dans un premier temps, mon objectif sera de voir les projets innovants, qui peuvent permettre de faire du Bénin, le 1er pays africain à avoir fait telle ou telle chose, ou au moins le 1er pays ouest africain et ce, pour au moins une dizaine de secteurs, à propulser parce que le fonctionnement de ces entreprises aiderait à révéler le Bénin et à créer des emplois dans de nouveaux secteurs.

Ensuite, il y a certainement un répertoire de jeunes entrepreneurs qui créent et fabriquent des choses qui apportent de la valeur ajoutée ; il sera question de demander à chacun de faire une liste des 02 ou 03 machines indispensables pour lui et de les lui acheter ou les lui louer à des prix dérisoires pour qu’il puisse fonctionner et avancer dans ses projets. Par ailleurs, le secteur agricole sera davantage mis en valeur et il y a tant de possibilités qui demandent peu de moyens. Et pour finir, il y aurait des facilités de distribution et d’exportation dans la sous-région, d’expositions pour ces jeunes.

S’il faut prodiguer des conseils aux jeunes qui aspirent à l’entrepreneuriat, je dirais qu’il faut avoir une idée claire, correcte, qui passionne certes mais qui est surtout monnayable ; surtout que cela réponde à un besoin évoqué au quotidien.

Deuxième conseil : ne jamais abandonner quoiqu’il arrive, quelques soient les difficultés de parcours, les réactions de l’environnement immédiat. Il est également très important de structurer son projet et d’avoir des objectifs à court, moyen et long terme. Ce qui exige donc une grande culture de la patience pour y arriver.

Avant d’achever cette tribune à l’endroit des jeunes, je remercie encore José Herbert AHODODE de m’y avoir invité pour  offrir cette opportunité de partages. Mon mot de fin, c’est qu’au-delà de tout, il faut avoir un bon partenaire de vie, que l’on soit un homme ou une femme entrepreneur (e) et rester humble sur tout son parcours. C’est important de savoir choisir la personne qui partagera votre vie parce que le parcours d’une entrepreneure « femme » dépend aussi de son épanouissement et de son équilibre familial.

Pour ma part, je n’ai pas eu besoin d’investir dans les visuels et la mise en place des sites internet d’Origine Terre par exemple, parce que c’est mon époux qui s’en est occupé et qui est mon partenaire n°1 en tout. J’ai donc pu investir progressivement dans l’augmentation de la production et dans les ressources humaines pour d’autres secteurs. Merci à M. José Herbert pour cette opportunité offerte de partager mon expérience d’entrepreneure à travers cet ouvrage.

Pour contacter Caludia et/ou collaborer avec Origine Terre :

Site Zone Afrique, Canada et USA ; Site Zone Europe ; Facebook et Instagram : Origine Terre

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Sessi Hounkanrin

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum. L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Sessi Hounkanrin (@SessiCoach). Cliquez pour tweeter

Chers lecteurs, chers jeunes entrepreneurs et futurs entrepreneurs, c’est un réel plaisir pour moi de partager mon expérience avec vous à travers cette tribune. Je n’ai pas hésité, un seul instant, à répondre favorablement à l’invitation de José Herbert Ahodode dans le cadre de cet ouvrage. Je suis Sessi Hounkanrin, Coach-mentor, auteure et conférencière, originaire du Bénin, basée au Canada… Avec Generation Coaching, j’accompagne les coachs et les leaders francophones qui veulent déployer leurs talents pour maximiser leur impact sur la scène internationale.

Quand je m’interroge sur les grands défis de l’entrepreneuriat, une phrase unique me revient : « A grand potentiel, grands défis ! »

L’Afrique compte aujourd’hui 420 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans.

D’ici 2050, le chiffre devrait presque doubler pour atteindre 830 millions.

Nous savons tous que le continent africain regorge de ressources, de talents, de génie, de richesses naturelles de toutes sortes (or, diamant, pétrole, uranium, phosphore, charbon, cacao, coton, manganèse, coltan…) qui sont convoitées, et même exploitées par de nombreux pays du monde, des multinationales européennes, américaines et autres. Et malgré cela, nous avons encore bien du mal à les considérer nous-mêmes et à y accorder la valeur méritée en travaillant pour les valoriser nous-mêmes. Pourtant, le continent africain est un terrain fertile de créativité, d’innovation et d’opportunités. Il suffit juste d’observer le secteur informel pour constater à quel point l’adaptabilité, l’inventivité, l’ingéniosité, la résilience sont ancrés dans le quotidien et les réalités du continent. Toutes ces qualités sont importantes pour un jeune entrepreneur. En bref, le potentiel entrepreneurial de la jeunesse africaine est immense et, bien évidemment, de ce fait, il comporte de nombreux défis.

Avant même de parler des défis économiques, sociaux et politiques, le premier grand défi qu’il me semble indispensable de mentionner est celui de la conscientisation de la jeunesse (de l’éveil ou encore du réveil des consciences). Rappelons qu’il n’y a pas de changement possible sans prise de conscience.

Pour que l’entrepreneuriat se déploie dans toute sa splendeur, la jeunesse africaine doit changer de paradigmes et constater que : l’herbe n’est peut-être pas toujours plus verte chez le voisin (en l’occurrence les pays occidentaux) : elle doit d’abord et avant tout prendre conscience de la richesse et de la valeur de son propre capital humain, de l’immensité de son potentiel entrepreneurial. Le plus grand potentiel de l’Afrique, ce sont ses ressources humaines. Ses hommes, ses femmes, ses jeunes, car ce sont elles qui ont le pouvoir de transformer le continent. La jeunesse africaine doit apprendre à mieux se connaître, se découvrir et à se poser les bonnes questions… Des questions qui bousculent, des questions qui stimulent la réflexion et la créativité.

Dans ce contexte, quelques réflexions s’imposent à nous tous. Comment le continent le plus jeune du globe, le plus riche en ressources naturelles peut être encore considéré aujourd’hui comme le continent le plus pauvre au monde ? Quelles sont les pistes de solutions concrètes que peuvent porter (apporter) les jeunes ? Comment chaque jeune à son niveau peut-il contribuer au déploiement du potentiel entrepreneurial en Afrique, et ce, en commençant par des actions simples ? Comment peut-on mieux reconnaître, promouvoir et valoriser des modèles de réussite africains ? Comment accompagner plus efficacement la jeunesse dans la mise en place et la réussite de ses projets entrepreneuriaux ?

Qu’est qui fait, pour prendre l’exemple du Bénin que plusieurs initiatives publiques comme l’ANPE – Agence Nationale pour l’Emploi, le Business Promotion Center et d’autres mécanismes d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes donnent des résultats mitigés ?

Des réponses réfléchies à ces questionnements nous aideraient grandement !

Le deuxième défi se situe au niveau de la valorisation du patrimoine africain

Il est essentiel que les jeunes s’approprient ou se réapproprient leur patrimoine (spirituel, éducationnel, culturel, social, géographique…) pour pouvoir le valoriser. Ainsi, ils seront fiers de le promouvoir au-delà même des frontières africaines. En empruntant celui des autres, le risque d’égarement est grand. Cela doit commencer par la valorisation de leurs propres richesses intérieures (c’est-à-dire leurs qualités intrinsèques, leurs forces, leurs talents).

Par ailleurs, la confiance, l’estime, la persévérance doivent être enseignées aux jeunes en permanence. Pour valoriser son patrimoine, la jeunesse africaine doit savoir faire des choix simples mais conscients et consistants : comme arrêter de chercher à l’extérieur ce qu’elle peut trouver à l’intérieur, en choisissant par exemple d’acheter et de consommer le poulet local, plutôt que le poulet importé. Ou choisir d’encourager et de promouvoir les entreprises qui transforment les matières premières en Afrique. La consommation locale devrait cesser d’être un slogan pour devenir l’exutoire qui valorise le travail des producteurs, des artisans locaux afin que ces derniers puissent vivre de leur travail quotidien. Les femmes et la diaspora africaine ont également un énorme rôle à jouer dans le déploiement entrepreneurial des jeunes africains et la valorisation du patrimoine.

Le troisième défi se situe au niveau de l’éducation et la formation

C’est le défi qui est le plus souvent cité dans le domaine de l’entrepreneuriat. Pour preuve, la priorité de l’Afrique est d’investir en premier lieu dans son capital humain. Malgré des avancées considérables, il y a encore beaucoup à faire à ce niveau. Quel qu’en soit la forme : formation, coaching, conseil, mentorat, la jeunesse a besoin de bénéficier de ressources, d’outils et d’accompagnements de qualité pour s’élever face aux enjeux. Une jeunesse consciente, fière de son patrimoine, formée et outillée peut littéralement contribuer au développement global du continent africain.

En réalité, il y a beaucoup d’investisseurs privés qui pourraient investir des capitaux dans l’éducation et la formation à l’entrepreneuriat de la jeunesse africaine, dans le développement d’entreprises innovantes.

Comme dit plus haut, je vis au Canada et ici, en Amérique du Nord, des initiatives comme « Les Dragons » (émission TV) permettent à des jeunes entreprises de pouvoir bénéficier non seulement d’investissements privés mais aussi d’accompagnement de mentors d’expériences en échange de parts (en % ) de leur capital d’entreprise. J’invite la jeunesse africaine à s’inspirer de ce genre de concept et à l’adapter au contexte africain. Car même s’il est possible de démarrer avec peu, l’accès aux financements est un enjeu majeur, surtout dans les secteurs industriels.

En réalité, les initiatives encourageant la responsabilité, la proactivité des jeunes plutôt que la passivité doivent être encouragées. Encore une fois, il y a tant de talents en Afrique qui restent sous-exploités. Il y a une véritable mine d’or sous nos pieds. Nous faisons face à une urgence d’agir car les actions parlent toujours bien plus fort que les paroles !

Le quatrième défi se situe au niveau de l’attention

La jeunesse africaine, comme celle du monde entier, est constamment sollicitée par des flux d’informations qui viennent de tous horizons, de toutes parts ; il est donc essentiel que les jeunes restent attentifs et concentrés sur leurs objectifs au risque de se disperser, de s’éparpiller et de ne jamais concrétiser leurs initiatives entrepreneuriales.

Pour exemple, le patron de Google partageait récemment une statistique intéressante : chaque 2 jours, nous recevons 5 fois plus d’informations sur la planète que de l’année 0 à l’année 2003 réunis. Impressionnant n’est-ce pas !

En considérant cela, il est donc capital que vos objectifs soient toujours plus grands que vos distractions. Vous devez donner plus d’importance à vos aspirations. Gardez le focus est donc un important défi pour réussir son projet entrepreneurial. Aujourd’hui, d’excellentes initiatives qui contribuent à la conscientisation, à la valorisation, à l’éducation et au maintien de l’attention des jeunes ont vu le jour…

Des initiatives comme Investir au pays de Philippe Simo, la Fondation Senakpon de Marcellin Gandonou, le mouvement Afrique Consciente de Gilles Atayi, Anansi de Stéphane Coridon, Entreprendre à Zéro Franc de Samuel Mathey ou encore African Shapers de Patrick Ndungidi pour ne citer que celles-là. Ces initiatives valorisent les histoires de réussite africaine et c’est un nouveau paradigme qui est en train de s’installer dans nos communautés. Des femmes influentes comme Edith Brou de AFRICA Contents Group, Paola Audrey ont un rayonnement dans tout le continent africain et même au delà. Au Canada, des femmes comme Dorothy Rhau, Fondatrice de Audace au Féminin et du Salon International De La Femme Noire (SIFN) ou encore Adetola Fagbemi et Bibiane Manda, co-fondatrices du Réseau des afro-entrepreneurs du Canada,  ou encore en Belgique, Sheila Mukasa, fondatrice de Be Community font également une réelle différence dans le monde de l’entrepreneuriat de la diaspora africaine.

En fait, pour citer Darietou Gaye, directrice de la stratégie et des opérations de la Banque mondiale pour l’Afrique, il y a une réalité dont on parle très peu : c’est que l’Afrique est la seule région au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent la voie de l’entrepreneuriat.

Et à grands défis, grandes responsabilités !

« Tu ne dois pas éviter le bruit du tam-tam quand c’est toi qui l’as invité ». Proverbe Africain.

On ne peut parler de développement sans parler de responsabilité, de responsabilisation. La responsabilité des échecs n’appartient pas et ne peut être attribué à un seul groupe de personnes. Nous avons tous la responsabilité de ce qui nous arrive. Rien ne sert de pointer du doigt qui que ce soit à part nous-mêmes. Je crois que chacun d’entre nous, jeune ou moins jeune devons cesser d’accuser l’autre, quelle que soit sa fonction et son statut, prendre nos responsabilités et aller de l’avant. Il est important que chacun soit conscient de la responsabilité de ses actions et de ses inactions.

Ce que nous faisons, et ce que nous ne faisons pas, a un impact sur notre communauté. Blâmer, se plaindre, critiquer, nier ou rejeter constamment la responsabilité sur l’autre sont des comportements contre-productifs qui nous empêchent d’avancer et de progresser. Plutôt que de chercher qui est responsable des échecs, qui ne l’est pas, il vaut mieux se concentrer sur les pistes d’avenir, les solutions concrètes et les contributions que chacun peut apporter à son niveau. Car nos échecs peuvent devenir nos tremplins si nous apprenons d’eux.

Si la situation actuelle ne nous donne pas satisfaction, nous avons la responsabilité et le devoir d’agir par nous-mêmes pour changer la donne. Car l’Afrique est le continent du futur et le futur se construit au présent !

Il faut avouer que malgré les contraintes rencontrées par les entrepreneurs, dans le contexte béninois, des efforts non négligeables sont fournis par les différentes autorités en charge des questions d’employabilité des jeunes. Il est donc légitime de se poser des questions pour savoir pourquoi, malgré les dynamiques engagées et les montants investis pour booster l’entrepreneuriat, les situations actuelles vécues par les jeunes entrepreneurs n’inspirent guère !

Originaire du Bénin, née en Europe, vivant en Amérique du Nord, j’ai eu la chance d’avoir un parcours marqué par la diversité (géographique, culturelle et disciplinaire). C’est vrai que je ne suis certainement pas la mieux placée pour parler des initiatives d’appui à l’entrepreneuriat en Afrique et spécifiquement au Bénin, car je vis au Canada depuis maintenant 12 ans. Cependant je porte un regard optimiste car je crois beaucoup à l’entrepreneuriat africain. Je suis toujours fascinée de voir à quel point l’Afrique se démarque en matière de créativité et d’innovation.

Ce qui est indéniable, quel que soit le continent, c’est que l’entrepreneuriat des jeunes est un véritable levier et un moteur considérable pour le développement durable du continent africain. C’est également une opportunité et une alternative pertinente au chômage des jeunes, car l’entrepreneuriat est créateur de valeur, créateur de richesses.

En Europe, comme en Amérique du Nord, il y a de nombreuses façons d’obtenir un soutien pour développer un projet entrepreneurial. J’ai déjà eu l’opportunité d’obtenir à plusieurs reprises des récompenses : un prix de la Fondation Cetelem, Éduquer pour Entreprendre en France et des bourses entrepreneuriales de l’OFQJ (Office franco-québecois pour la jeunesse) qui m’ont aidé dans mes débuts dans l’entrepreneuriat. Cela m’a énormément encouragé à persévérer. J’ai eu même la chance d’obtenir en 2008 le soutien d’un mécène pour mon projet entrepreneurial dans le domaine du coaching. Enfin, j’ai également beaucoup investi sur fonds propres et je continue de le faire pour mon développement et ma formation continue.

Ici, au Canada, les jeunes sont fortement encouragés à entreprendre et ont beaucoup de ressources – qu’elles soient publiques ou privées (conseils, soutiens, subventions, etc.) vers lesquelles ils peuvent se tourner dès le début ou dans la phase de développement de leur aventure entrepreneuriale (par exemple les Carrefours Jeunesse Emploi, les subventions gouvernementales, les fondations privées, le Crowfunding, etc.). L’accès aux financements est un enjeu en Afrique mais je pense qu’une des pistes de solutions serait d’impliquer encore plus le secteur privé.

José Herbert Ahodode développe bien dans cet ouvrage une approche intéressante qui mette le secteur privé au cœur de la formation pour pallier aux questions d’inadéquation entre formations et réalités du marché du travail. Le principe prôné est : « j’investis, je forme les gens dont j’ai besoin ou dont a besoin le secteur d’activité en question ». C’est une approche que peuvent accompagner les acteurs publics aussi – ainsi que divers philanthropes.

Mais une interrogation demeure tout de même ! Existe-t-il un secret de réussite en entrepreneuriat ? Je crois que le seul véritable secret (et en réalité ça n’en est pas un), c’est le travail. Sans travail, il est difficile de réussir, et si réussite il y a, elle ne sera pas durable. Au travail, on doit ajouter la répétition et la constance. Pour réussir, comme le répète souvent un de mes mentors, il vaut mieux faire une chose 1000 fois, que faire 1000 choses une fois.

Cette assertion est davantage vérifiée dans le monde des affaires et en matière de réussite car la plupart des gens ne voient que la partie visible de l’iceberg : le résultat, la victoire, la célébration. Mais ils oublient souvent tout ce par quoi l’entrepreneur a dû passer pour réussir : les sacrifices, les moments de doute, de peur, de confusion, de démotivation, de découragement, de déception. C’est la partie non-visible de l’iceberg qui est beaucoup plus importante que celle que l’on voit.

J’aime cette définition de la réussite. La réussite, c’est une série de bonnes pensées, de bonnes décisions et de bonnes actions appliqués sur la durée.

Pour ma part, je l’évalue à 3 niveaux, mon degré de contribution, mon degré d’accomplissement et mon degré d’épanouissement.

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je sens que je contribue ?

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je sens que j’accomplis ce que j’ai à accomplir ?

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je me sens épanouie ?

La réussite, quelle qu’en soit la définition qu’on lui en donne, repose sur des attitudes et principes de base. Mais avant de vous donner quelques principes, pour moi, qu’est-ce que réussir ? En effet, Réussir, c’est une conséquence d’un état d’être et d’une capacité à penser, agir, communiquer différemment. Réussir, c’est s’épanouir, s’accomplir… pleinement dans tous les sphères de sa vie. Réussir, c’est cheminé vers la réalisation de notre potentiel le plus élevé et contribuer, à sa façon au bien-être et à l’épanouissement des autres.

Comme dit plus haut, je vous partage quelques principes de bases de la réussite…

Les entrepreneurs qui réussissent :

  • Sont des personnes qui se connaissent et travaillent sur eux-mêmes en permanence pour faire des choix conscients en accord avec qui ils sont vraiment. Ils savent que leur réussite repose sur un mindset (état d’esprit) gagnant qu’ils devront renforcer tout au long de leur parcours. D’ailleurs, ils savent miser sur leurs forces et leurs talents parce qu’ils se connaissent.
  • Sont des éternels apprenants : ils restent toujours curieux, à l’écoute et apprennent sans cesse, notamment des meilleurs de leur domaine. Ils posent et se posent de bonnes questions et, par conséquent, obtiennent de bonnes réponses.
  • Croient fortement en leur potentiel de réussite. Malgré les obstacles et les épreuves, ils ont une foi inébranlable au fait qu’ils réussiront leur projet entrepreneurial. Ils savent que l’échec n’est pas le contraire de la réussite, que le contraire de la réussite, c’est l’abandon. Ils font donc preuve de persévérance, de courage, de détermination et de résilience.
  • Sont conscients qu’ils ne peuvent réussir seuls. Ils font partie de réseaux, de communautés, de cercles d’influence. Ils sont à l’écoute des besoins des autres et surtout les aident également à réussir. Ils savent aussi être heureux de la réussite des autres (très important).
  • Savent que : avant d’apprendre à courir, il faut apprendre à marcher. Il n’y a pas d’ascenseur pour la réussite, il faut prendre l’escalier. On peut donc voir grand, en commençant petit.
  • Suivent leur intuition et les messages qu’ils reçoivent et surtout mettent en application les enseignements.

Chers jeunes entrepreneurs, je suis presqu’à la fin de ma contribution à cet ouvrage. Ayant été partie prenante d’un ouvrage collectif « Le Livre blanc de l’Audace », je suis consciente de la détermination et du travail que cela nécessite de coordonner et produire une œuvre comme celle que vous lisez actuellement. L’auteur m’avoua justement que c’est la lecture du livre blanc de l’audace qui lui a insufflé le titre « L’Audace d’Entreprendre » et je le remercie de m’avoir associé.

Si j’ai encore un dernier message à votre endroit, ce serait celui-ci :

Rappelez-vous que la meilleure ressource de l’Afrique, c’est son capital humain ! @SessiCoach Cliquez pour tweeter

Pour réussir, il est important de savoir aller là où d’autres ont refusé d’aller, faire ce que d’autres n’ont jamais fait ! J’invite la jeunesse africaine à faire preuve d’audace, à oser prendre sa réussite en main et à rayonner de ses plus belles couleurs. Ne laissez pas les doutes, la peur affecter votre capacité d’action, votre désir de réussir, paralyser ou anéantir vos projets et vos rêves !

Mettez-vous dans des situations inconfortables car elles vous feront grandir !!!

Osez ce que vous n’avez jamais fait ! Allez où personne n’est jamais allé. Osez faire ce que vous voulez faire même si vous avez peur de le faire. Rappelez-vous ceci : Qui fait ce que personne n’a jamais fait, verra ce que personne n’a jamais vu ! J’en ai fait une de mes devises.

Sessi HOUNKANRIN, Coach, Conférencière, Auteure.

Pour avoir cet ebook, nous vous proposons plusieurs options :
1. Vous souhaitez accompagner l’Auteur à travers une modeste contribution (vous payez pour l’avoir), cliquez sur ce lien (ebook payant). Vous payez et recevez votre exemplaire de l’ebook.

2. Vous souhaitez accéder à la version libre de cet ouvrageCliquez sur ce lien. Il vous sera demandé de vous abonner pour le recevoir.

3. L’ouvrage est également disponible en téléchargement sur le site Generation Coaching.

Dans tous les cas de figure, nous avons pensé à vous ! Après la lecture, tous les contributeurs souhaitent avoir vos avis. Quelles réflexions et idées vous inspire la lecture de cet ouvrage ? Dites-le nous en commentaires.

 

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Bénin : Les Secteurs porteurs pour les investissements

Chers lecteurs, dans cet article, je vous amène à la découverte des secteurs porteurs au Bénin dans lesquels il est possible d’investir. En effet, le pays dispose d’une position géographique stratégique, de ressources dans différents secteurs et des facilités et programmes d’investissement mis en place par le gouvernement actuel.

Le Bénin offre d’énormes opportunités d’investissements dans divers secteurs porteurs. Cliquez pour tweeter

Ces opportunités méritent d’être exploitées par tout investisseur désireux d’y investir. Il s’agit des secteurs porteurs de croissance qui offrent de réelles opportunités d’affaires et d’investissement.
Il s’agit des secteurs ci-après : 1. L’agriculture et l’agroalimentaire ; 2. Le Tourisme et l’Artisanat ; 3. L’énergie ; 4. Les Mines et Hydrocarbures ; 5. L’Economie numérique et les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ; 6. L’élevage et la pêche ; 7. L’industrie.

A travers cet article, nous vous amenons à la découverte de chaque secteur porteur :

1. L’agriculture et l’agroalimentaire


Première source de richesse du Bénin, avec une contribution de 36% au Produit Intérieur Brut (PIB), générant 88% des recettes d’exportation et 15% des recettes nationales, l’agriculture et l’agroalimentaire constitue les secteurs le plus important et vitaux de l’économie béninoise car ils jouent un rôle prépondérant dans la vie des béninois. Le secteur agricole est le premier pourvoyeur d’emploi pour la population active avec 70% des emplois fournis. C’est également le 1er secteur attirant le plus d’Investissements Directs Etrangers (IDE) et privés et le 2ème secteur d’exportation du Bénin. Il contribue aussi et surtout à assurer la sécurité alimentaire du pays.

Dominée par plus de 550.000 exploitations agricoles réparties sur huit zones agro écologiques, l’agriculture béninoise dispose d’énormes potentialités qui pourraient soutenir la croissance économique nationale et contribuer ainsi à lutter efficacement contre la pauvreté.
Le pays dispose en effet de 11 millions d’hectares de terres agricoles disponibles dont 17% sont annuellement cultivées, 60.000 hectares de bas-fonds disponibles dont seulement 11,7% sont exploités, 1.500 hectares de périmètres aménagés en exploitation partielle, 322.000 hectares de terres inondables et vallées pouvant être mis en valeur.

Le pays dispose de ressources en eau très abondantes avec une estimation de 13 milliards de m³ de réserve d’eau de surface et 1,8 milliards de m³ d’eau souterraine (PSRSA, 2011). Cliquez pour tweeter

Il dispose aussi d’une bonne pluviométrie (en moyenne 900mm par an) et d’une bonne diversité des sols qui favorise la diversification agricole.
Avec l’existence d’une main d’œuvre relativement abondante pour l’exploitation agricole et un climat favorable à plusieurs spéculations, le pays dispose des ressources naturelles importantes pouvant lui permettre de répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels de sa population et d’être un pays exportateur de produits agricoles.

Le secteur agricole béninois offre une diversité de cultures présentant aux investisseurs de véritables opportunités d’investissements notamment dans l’industrie de transformation agro-alimentaire encore embryonnaire qui présente un grand potentiel de développement dans plusieurs filières à savoir : les cultures fruitières (ananas, mangues, oranges, avocats), les oléagineux (anacarde ou noix de cajou, palmier à huile, cocotier, arachide, karité, graines de coton), les tubercules et plantes à racine (igname, manioc, patate douce, pomme de terre, etc.) et les céréales (maïs, sorgho, mil, riz,…).

Cependant les créneaux porteurs à fort potentiel exportable existent donc notamment dans (6) filières prioritaires dites d’exportation porteuses à savoir : le coton, l’anacarde, l’ananas, le Karité, le Maïs, le Manioc.
Par ailleurs, d’autres cultures comme le riz, l’huile de palme sont également très prometteuses.
L’exploitation de la Vallée de l’Ouémé, 2ème plus riche d’Afrique après le Nil, constitue aussi une grande opportunité aux investisseurs.

2. Le tourisme et l’artisanat


Berceau de la culture, des arts et de la civilisation Vaudou, le Bénin bénéficie d’un patrimoine historique, touristique, culturel et architectural riche singulier en Afrique de l’Ouest. Cliquez pour tweeter

Ce patrimoine constitue un important potentiel touristique riche et varié susceptible de favoriser la promotion d’une grande industrie touristique.
En témoigne le littoral béninois, la diversité de ses paysages et ses parcs naturels (Pendjari – Parc Régional W) le plus riche parc animalier et naturel d’Afrique de l’Ouest, les vestiges et la mémoire de la traite négrière à Ouidah, ses palais royaux d’Abomey et leurs sites archéologiques qui datent de plusieurs millénaires, sa cité lacustre, la plus grande d’Afrique (Ganvié) et ses cités balnéaires et lagunaires qui constituent en somme un patrimoine naturel unique, qui ne demande qu’à être révélé.

Le tourisme béninois, à travers sa triple dimension (tourisme d’affaires, tourisme écologique et tourisme d’agrément) constitue un important domaine aux potentialités faiblement exploitées. Il est caractérisé également par la culture de notre histoire représenté par des sites touristiques sur toute l’étendue du territoire.
Classé 5ème pays le plus visité d’Afrique de l’Ouest, le Bénin a besoin davantage d’agences promotrices et d’infrastructures hôtelières. Le développement des activités touristiques se révèle alors comme une manne pour les investisseurs en quête de nouveaux secteurs porteurs d’opportunités.

Les opportunités d’investissement dans le secteur touristique concernent :
– le safari-tourisme,
– le tourisme de découverte,
– le tourisme culturel et
– les aménagements touristiques (Parcs, musées, cités lacustres, berges lagunaires, stations balnéaires, Route des pêches et les constructions des chaines hôtelières et centres de loisirs de haut standing).

  • Quid de l’artisanat

Avec une contribution de 13% au Produit Intérieur Brut (PIB) du Bénin pour 12% de la population active, l’artisanat est le 3ème secteur contribuant à l’accroissement du PIB, après l’agriculture et le commerce.
Le secteur est organisé et structuré autour de quelques organisations faitières dont le Bureau d’Appui à l’Artisanat, la Chambre Interdépartementale des Métiers et la Confédération Nationale des Artisans du Bénin (CNAB).

L’artisanat béninois est composé de 11 branches d’activités et se décompose en 42 corps de métiers, avec 310 métiers au total.
L’ensemble de ces métiers se retrouvent dans quatre grands domaines d’artisanat à savoir :
– l’artisanat de production utilitaire (44% des 310 métiers)
– l’artisanat de prestation de services (16%)
– l’artisanat d’art et de décoration (14%)
– et l’artisanat agroalimentaire (25%)

Les produits à fort potentiel exportable : Les produits ayant un fort potentiel exportable dans l’artisanat béninois sont : les produits de la sculpture d’objets décoratifs de toute sorte en bois, aluminium, fer, bronze, (statuettes, bracelets, tables, chaises, etc. ; les produits tissés à la main (les chemins, nappe de table, tableaux décoratifs et chemises, robes tissés à la main, etc.) ; les produits de la poterie en argile, en aluminium (pot de fleur, marmite, statues et statuettes).

3. L’énergie

Plus de 50 % de l’énergie consommée au Bénin est importée. De 1985 à nos jours, la consommation d’énergie s’accroît en moyenne de 6,3 % l’an. Il existe pourtant de nombreux cours d’eau pouvant faire l’objet d’aménagement hydroélectrique et permettre d’atteindre 1676 GWH/An, pour une puissance électrique de 624MW. Ce qui aidera non seulement à couvrir les besoins de consommation actuels estimés à 480GWH/an mais aussi à assurer l’extension du réseau aux zones non encore électrifiées. Aujourd’hui plusieurs efforts sont menés pour résoudre le défi énergétique du Bénin.

La mise en service de la première centrale électrique thermique dual fuel de 120 Mégawatts du projet Maria Gléta 2 est l’un des projets ayant connu son dénouement pour le bonheur énergétique des populations. Cliquez pour tweeter

Par ailleurs, d’intéressantes opportunités d’investissements existent dans le domaine de l’énergie tels que : la construction de barrages hydro-électriques, de centrales thermiques, recherche et forage de plateformes pétrolières, de production de l’énergie électrique Hors réseau, mais aussi dans le domaine du marché gazier sous régional.

4. Les Mines et les Hydrocarbures


– Les Mines
Le Sous-sol du Bénin est riche en ressources minières (or, fer, phosphates et hydrocarbures), en matériaux de construction et combustibles fossiles (calcaire, marbre, argile, sable, gravier, pierres ornementales et tourbe) offrant des possibilités d’activités jugées très attrayantes et non encore exploitées. Des opportunités existent dans l’extraction et la transformation de ces matériaux.

– Les Hydrocarbures
Les réserves probables en hydrocarbures sont évaluées à 4,580 millions de barils de condensas et 77 milliards de m3 de gaz. Le bassin sédimentaire a été divisé en six blocs dont trois sont exploités par des compagnies américaines et canadiennes et trois restent disponibles et peuvent être cédés à d’autres compagnies sur la base d’un contrat de partage de production. Il faut noter également les réserves de 93 262 500 m3 de tourbe humide qui peuvent être utilisées comme source d’énergie.

5. Economie Numérique et Technologie de l’Information et de la Communication (TIC)

– Télécommunications
Les Technologies de l’information et de la communication constituent un maillon essentiel de développement de l’économie béninoise. Ce secteur est en nette progression et offre un réseau de communication par internet et des liaisons par fibres optiques et satellites. En effet, d’impressionnants investissements ont été effectués dans le domaine des télécommunications pour relier le Bénin aux quatre coins du Globe, tant par les fibres sous-marines que par les satellites.

Le Secteur de la télécommunication est fortement libéralisé et en pleine expansion avec 2 réseaux GSM : MOOV BENIN, MTN. Cliquez pour tweeter

Ce secteur est fortement dominé par un réseau de téléphonie mobile dynamique et innovante avec des applications connexes (mobile banking, mobile transfert, portefeuille électronique, etc.)
Les opportunités d’investissement dans le domaine de la télécommunication portent notamment sur : l’assemblage de matériels informatiques ; l’exploitation de réseaux GSM, le développement, la télémédecine, la télésurveillance, la Communication numérique, les puces électroniques, logiciel, progiciel…

– Économie numérique
Dans son programme d’action 2016-2021, le Gouvernement du Bénin ambitionne de transformer à moyen terme le Bénin en une plateforme de services numériques pour toute l’Afrique de l’Ouest. L’objectif est d’utiliser les TIC (Technologie de l’Information et de la Communication) comme catalyseur de dynamique économique et de modernisation du Bénin pour l’accélération de la croissance économique et l’inclusion sociale.

Cette nouvelle stratégie s’appuiera, notamment, sur le développement massif des infrastructures et la généralisation de l’accès au haut débit en vue d’atteindre un taux de couverture de 80% ainsi que sur l’assainissement et la dynamisation du secteur. Tout ceci permettra de doubler la taille du marché et de créer 90 000 emplois nets directs dans les TIC.

6. L’élevage et la pêche


Elevage – Production et industries animales
Au Bénin, l’élevage constitue la seconde activité agricole après les productions végétales.
Les principales espèces élevées au Bénin sont les bovins (2 166 000), les caprins (1 716 000), les ovins (860 000), les porcins (414 000), les équins, les arsins et les volailles (18 198 000). Le cheptel, dominé par les bovins (78 %), constitue l’essentiel du capital financier des Exploitations Familiales.

Les activités d’élevage sont tournées vers le marché une fois les besoins familiaux satisfaits. L’élevage transhumant contribue à hauteur de 75 % à la valeur de la production bovine nationale. L’activité d’élevage est en pleine croissance au Bénin et offre des perspectives économiques très prometteuses du fait de l’accroissement de la demande.

L’analyse des performances des exploitations familiales d’éleveurs de ruminants béninoises montre qu’elles sont sensiblement supérieures à celles enregistrées dans les zones de savane de la plupart des autres pays de la sous-région, même si la contribution du secteur au PIB du Bénin reste encore à améliorer. En effet malgré les performances du secteur, le Bénin demeure encore un pays fortement importateur de produits de l’élevage notamment des animaux, et de la viande surgelée venant d’Europe et d’Amérique.

– Opportunités d’investissement dans le secteur
En terme de disponibilité d’espaces, on se rend compte qu’il existe au Bénin de vastes zones à vocation pastorales sous-exploitées. Les Opportunités d’investissement existent dans ce secteur notamment dans la création de fermes d’élevage, dans la production de viande et la fabrication de produits laitiers. Le lait constitue en effet la première richesse de l’éleveur et représente 25 % des apports des Exploitations familiales. La production journalière moyenne de lait par éleveur est de deux (2) litres en saison humide et d’un (1) litre en saison sèche.

– Regard sur le secteur de la Pêche
Le secteur de la pêche est largement sous-exploité au Bénin.
L’essentiel de la production halieutique (poissons, crevettes et crustacés) provient de la pêche maritime (industrielle et artisanale) et de la pêche continentale. Le poisson quant à lui est loin de couvrir les besoins locaux, ce qui justifie l’importation de près de 11 000 tonnes du produit par an.

La pêche industrielle représente à peine 60 % des captures. Il existe des possibilités d’investissement dans les sous-secteurs de la pêche maritime et surtout de la pisciculture. Cependant on note un déficit à combler dans le développement et la promotion de la pisciculture béninoise.
Des opportunités existent dans ce domaine pour les investisseurs. Un autre créneau important et porteur pour les investisseurs est la création de chaines de froids pour la conservation des produits halieutiques qui est quasi inexistant sur le territoire.

7. Quid du secteur de l’industrie


Le secteur industriel béninois offre des opportunités intéressantes bien qu’étant encore à l’étape embryonnaire.
La création d’une zone franche industrielle et des zones économiques spécialisées offrant des avantages fiscaux et douaniers intéressants et la mise en place d’un code des investissements attractif en cours de relecture pour plus d’attractivité sont des opportunités et conditions mises en place par le Gouvernement pour attirer plus d’investisseurs dans le secteur.

L’industrie béninoise est fortement caractérisée par la prédominance de petites unités de transformation agroalimentaire. Cliquez pour tweeter

Cependant, les plus importantes industries sont orientées autour de l’égrenage et de la transformation de la principale culture d’exportation qu’est le coton mais également autour de la production du ciment. Avec une contribution au PIB d’environ 8% le secteur de l’industrie béninoise est encore vierge et offre d’importantes opportunités à saisir par les investisseurs notamment dans la transformation des produits agroalimentaires.

Cet article n’a pas la prétention d’avoir couvert tous les secteurs porteurs d’investissement au Bénin. Il est également bénéfique de miser sur le partenariat public-privé pour tirer profit des possibilités inouïes. A la suite de la lecture, partagez avec nous, en commentaires, vos impressions ou autres idées de secteurs, non évoqués, porteurs pour investir au Bénin.

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Covid-19 : Quelles leçons à retenir pour l’Afrique ? – Asmaou Djima Radji

La Covid-19 constitue l’un des éléments perturbateurs les plus marquants de notre époque. Elle n’a ménagé personne et a remis en cause notre style de vie ainsi que les normes et habitudes. Dans cette tribune, Asmaou Djima Radji propose un bref aperçu sur cette situation en partant de la genèse de l’espèce humaine tout en exposant les impacts dans notre vie quotidienne. Ensuite, elle présente comment la technologie joue un rôle important dans notre quotidien face à la Covid-19. Elle admet que cette pandémie a créé une situation qui, certes n’est pas confortable mais pourrait être une opportunité pour l’indépendance totale des pays Africains à travers ses propres institutions. Bonne lecture, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour dire ce que vous en pensez !

On n’a toujours pas appris la leçon !
L’univers est uni, un et vert. Il est tellement grand que nous ne représentons que de petites molécules qui y vivent. Une leçon pour nous montrer qu’il ne fait qu’un seul : la situation actuelle relative au COVID-19 n’a mis aucun pays à l’abri. Tel un corps humain, dès qu’une partie a un problème, les autres parties le ressentent ; voilà ce à quoi on pourrait comparer la crise mondiale actuelle puisque partie de Wuhan (Chine), la région infectée à l’origine, pour actuellement devenir une crise sanitaire mondiale. Ce qui dorénavant interpelle à une solidarité dans tous nos actes (relations étatiques, contractuelles, etc.). Cette solidarité qu’on a au départ négligé a couté la vie de plusieurs personnes car si l’on avait vite pris conscience, le virus ne serait peut- être pas aujourd’hui mondialisé et gagnant ainsi tout le terrain sur la scène internationale.

Contre la #Covid19, on n’a pas su aviser même après avoir connu des crises similaires dans le passé de l’histoire humaine. Cliquez pour tweeter

Partons des origines
Depuis plusieurs décennies, voire des siècles, l’espèce humaine a connu plusieurs situations de crises soit créées par elle -même ou par la nature. Dans l’un ou l’autre des cas, cela ne change guère nos moyens de défense. Notre espèce a subi plus qu’elle n’en pouvait. On est parti des guerres mondiales pour venir au terrorisme que subissent des populations de quelques parties du monde. Ensuite, le phénomène du racisme a resurgi et là encore reprenait la guerre qui anéantit par exemple la population du Yémen, de la Syrie et des crises alimentaires observé un peu partout surtout dans les pays du sud, ce qui a pour effet principal de séparer des familles.

Sans répit, le phénomène de boko-haram débuta dans les années 2000 et s’est conforté dans les pays africains dont les principaux foyers sont, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Cameroun ; des guerres religieuses ou ethniques, le phénomène récent de la Xénophobie en Afrique du sud ont pour conséquence de troubler l’ordre social et publics. En se remémorant la crise sanitaire de 1815 qu’a subi le monde, celle de la fièvre lassa et d’Ebola qui ont ravagé tellement de pays, on se rend compte qu’on ne vit que dans une cascade de problème. Une fois de plus, aujourd’hui l’humanité doit encore prendre sur elle un gros poids qui pèse et qui n’épargne personne : la covid-19.

La covid-19 expose en pleine face les faiblesses de nos systèmes.
Les pays les plus puissants prennent conscience aujourd’hui de leur faiblesse, les plus riches réalisent que leur richesse ne vaut rien face à cette nouvelle crise. Les acteurs politiques qui pillent les biens publics et ceux de la mauvaise gouvernance politique de certains pays en Afrique, pour ne citer que ces exemples, réalisent finalement que cela ne leur sert pas de protection contre la fameuse Covid-19.
Aujourd’hui, tout est remis en question et tout ce qu’on avait établi comme règles de vie et d’ordre social demeure insuffisant.
Il est donc clair qu’on n’a pas appris la leçon avec des crises antérieures pour nous réajuster sur tous les plans afin de pouvoir faire face à de nouvelles. D’ailleurs, peu réalisent et prennent conscience qu’on devrait mieux investir dans les domaines de la technologie, de la santé sans négliger les autres domaines et qu’on devrait avoir nos industries dirigées par des nationaux sans influences externes, si petites soient-elles pour fabriquer nos produits en Afrique. Triste est de constater nos failles au moment où l’on devrait exposer nos acquis et innovations en matière de santé publique et autres. On est à peu près tous responsables de la mauvaise réponse à cette COVID-19 qui nous a bien eu.

On est à la fois victime et coupable
L’Afrique n’assume pas encore et encaisse trop de coup au même moment. Elle a certainement les capacités pour mieux se porter mais tellement de faits la retarde et tous ses ressortissants en ont plus que marre. Partout où figure l’Afrique ou l’africain ou tout ce qui lui est relié, on lui présage de mauvais augure : c’est le système qu’a instauré ses colonisateurs.
Le monde est le maitre d’ouvrage du sort de l’Afrique parce qu’il participe à son malheur et tout une panoplie d’exemple existe sur les coups organisés à l’encontre de ce continent depuis la découverte de beaucoup de ressources et de potentiel qu’il regorge.

On a soumis l’Afrique et on continue de le faire avec l’aide de ceux qui devraient la protéger et la défendre. La dette africaine en est une preuve, depuis l’indépendance des pays africains, ils l’ont soumis à une dette qui ne cesse d’augmenter et plus d’un demi-siècle après, on se retrouve à la case de départ. On lui fixe les prix de ses matières premières, ces instigateurs originels du sort de l’Afrique lui prend ses fils, on lui donne une pension avec l’aide au développement pour qu’elle reste dépendante. Enfin, ils veulent tout lui prendre mais très coriace elle s’en remet et s’en remettra.
Actuellement, la Covid-19 montre davantage nos faiblesses en tant qu’être humain et prouve sans ambiguïté que notre arme de survie réside dans la solidarité que nous développerons dans nos échanges et dans tous les domaines.

Depuis maintenant quelques semaines, la seule mesure plausible qu’on ait pu prendre à l’unanimité, c’est le confinement. Toutes autres mesures font objet de débat sans issue comme l’utilisation de la chloroquine.
En effet, cette situation prouve davantage que nous avons besoin de renaître de nos cendres et de définir des priorités pour notre survie. Ce qui signifie que l’occident doit désormais considérer l’Afrique comme un allié, un partenaire et mettre un terme à leur relation de dominé-dominant et cela avec une volonté ferme de l’Afrique. Car, si l’Afrique n’avait pas été victime de coups aux judas, elle aurait pu mieux faire face à cette crise du Covid-19, parce qu’elle aurait à sa disposition plusieurs cartes. Cependant, malgré son statut, elle essaie de se rattraper et de protéger ses fils comme l’aurait fait une mère. L’exemple le plus palpable est la découverte des remèdes du Dr Valentin AGON, des malgaches et autres ; ce qui constitue une grande prouesse même si les résultats ne font pas l’unanimité . En ce sens, la technologie prouve son efficacité ainsi que les moyens traditionnels.

La technologie : l’or du siècle ?
C’est un secret de polichinelle que la technologie nous apporte plus que nous le pensons. Nu été cette découverte depuis des années et de sa performance vers la fin du 19eme siècle, des vies auraient été doublement prises et nos ennuis seraient encore plus visibles en cette période.
Cette épidémie pourrait être vue comme une nouvelle porte de sortie pour les pays africains de leur soumission aux pays qui les ont colonisés. On a été spectateur de la défaillance des systèmes de santé des pays du Nord ; ce qui réduit catégoriquement leur puissance. Cela relève certainement que ces pays ne sont pas aussi puissants comme on l’a toujours prêché avec l’aide des statistiques, peut-être manipulé. En fait, selon l’OCDE dans son rapport de 2019 et actualisé à ce jour sur les ressources sanitaires, quelques pays du Nord viennent en tête de liste, notamment l’Autriche, l’Australie, la Belgique le Canada, etc. Il ne figure aucun pays d’Afrique alors que nous disposons de tout mais la mauvaise gouvernance est une mauvaise graine qu’il faudra détruire à la racine.

Actuellement, plusieurs laboratoires en Afrique travaillent pour aller au front et réduire les cas infectés par ce virus alors qu’elles ne disposent pas des mêmes ressources à la fois technologiques, financières et même humaines que leurs homologues des pays du Nord. Au Cameroun, au Ghana, au Togo, au Bénin, au Sénégal, etc. ; des jeunes ont fabriqué des respirateurs artificiels pour faciliter la prise en charge des patients, des lavabos made in Africa constitué des panneaux solaires avec des distributeurs automatisés de savon et d’eau pendant le nettoyage des mains, qui est l’une des mesures de sécurité contre le virus. Voilà tant d’œuvres créées par de jeunes africains pour aider la population et prévenir ce virus. Il n’est nul doute qu’un bilan s’impose après la crise pour rétablir tout notre système de société car c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle.

C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle : Ki-zerbo Joseph.
Il n’a pas tort et c’est la raison pour laquelle nous devrons retenir les leçons passées des crises vécues pour pouvoir préparer le futur. C’est le moment idéal pour l’Afrique de s’assumer et de prendre des responsabilités sans forcément un accord externe mais sur la base de ses expériences car l’expérience est maitresse.
C’est donc le moment….

C’est le moment de réduire ou de supprimer les barrières entre africains. Du sud au nord et de l’est à l’ouest, elle doit faire UN et ses fils devraient pouvoir être capables de coopérer sans obstacles ethnique, religieux, tribales…
C’est le moment de faciliter le libre échange commercial et de réaliser tous ses beaux projets comme la monnaie unique, la suppression des visas pour les africains dans les pays africains.
C’est surtout le moment de tendre la main à la jeunesse en leur offrant des opportunités ou en accueillant et en investissant dans leur projet afin de leur donner envie de rester et de revenir bâtir leur pays, leur continent.
C’est vraiment le moment de mener de bonnes politiques de gouvernance et chaque africain doit revendiquer ses droits sans peur et assumer ses devoirs avec fierté.

C’est le moment de dire ensemble OUI à la suppression de la dette africaine.
C’est le moment de redorer le blason des institutions africaines et leur donner tous leurs mérites.
C’est le moment de travailler et de se révolter pour imposer le respect de l’Homme africain.
C’est le moment de l’Afrique et même si l’Africain est maltraité comme récemment en Chine, nous voudrions honorer Nelson Mandela en ayant un esprit de pardon et d’unité.
Nous voudrions surtout honorer Thomas Sankara en construisant l’Afrique avec les moyens africains et consommer local.

Nous avons de la matière grise et la volonté de réussir et nous espérons que les judas ne seront plus nombreux parmi nous parce que, nous, jeunesse africaine, prendrons désormais ce qui nous ait dû.
Nous exigeons que nos gouvernants travaillent pour nous et non le contraire.
Prenant conscience des risques qu’il y’a dans cette lutte et projet qu’on a pour nos pays, nous voudrions rassurer tous et toutes que désormais nous sommes sans crainte et voudrions offrir un avenir radieux à la prochaine génération…

Ecrit par Asmaou DJIMA RADJI, Founder Asmara Consulting. Diplômée de maîtrise en Droit et Société à l’UQAM ; Auxilliaire d’enseignement ; Diplômée de l’ENAM-Bénin, Spécialité Diplomatie et relations internationales ; Diplômée de la FADESP-Bénin, Spécialité Droit Privé.

 

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Concours des Jeunes écritures AUF – RFI 2019

Chers lecteurs, bonjour. J’espère que vous allez bien en cette période critique liée à la crise du Covid-19. Pour ma part, je me porte à merveille. Il y a un moment que je n’ai pas publié d’article sur le blog. J’avoue qu’entre divers engagements pris et la finalisation de mon deuxième ouvrage, c’était un peu contraignant.
Mais tout se passe bien et tous les contributeurs ont répondu avec vaillance aux besoins de l’ouvrage ; sa sortie est prévue pour bientôt ; il sera disponible sur ce blog. Mais ce n’est pas (encore) le but de cet article.

L’année dernière, je participais au concours des jeunes écritures. A travers ce post, je partage avec vous l’intégralité de l’oeuvre que j’ai soumis pour la compétition. Certes, je n’ai pas remporté la finale de ce concours d’écriture mais l’expérience en vallait la peine.
Vous trouverez le texte également sur ce lien : Concours des jeunes écritures – Texte de José (L’Amour ne dure qu’une fois)

Nota Bene : si vous aimez le contenu de ce blog, n’hésitez pas à nous le dire en commentaire.

OEUVRE DE JOSE : L’AMOUR NE DURE QU’UNE FOIS

Toute histoire commence un jour, quelque part, dans une république en terre africaine sous le regard éclairé du soleil et de la lune… Il était 12h 30, la sonnerie retentit pour signaler la pause. Les oiseaux, qui, au crépuscule, rivalisaient d’entrain et lançaient aux quatre vents les harmonies de leurs solfèges, s’étaient tus depuis longtemps. Dans le bruit assourdissant devenu familier à force de l’entendre, les étudiants de la deuxième année de sciences sociales de l’Université publique de Tognon furent libérés. Le professeur aurait voulu tant finir son chapitre avant la fin de la première partie du cours, il dut se résigner pour continuer dans l’après-midi.

Nous étions donc sortis en îlots, parfois par affinité, pour rejoindre la cantine dans le seul but de reprendre des forces en dégustant le plat au menu du jour. Le jeudi, la file du rang est comparable à une cohorte de fourmis à l’affut d’un appât. Avec quelques malices d’étudiants zélés, nous réussissons, Oscar et moi, à gagner quelques places dans ce rang interminable… Lorsque je suis venu à l’Université, c’est avec Oscar que j’ai commencé mon immersion dans la nouvelle ville. J’avais fraîchement débarqué de Biglochémin, mon village natal, après l’obtention du BAC. On ne se connaissait pas mais ce bonhomme m’a été sympathique depuis les premiers jours de cours dans ce nouveau milieu. Du coup, nous sommes devenus des Amis inséparables, des colocataires – plus que frères. C’est avec lui que mes déboires, mes succès, mes joies, mes sottises et mes erreurs eurent des compagnons d’infortune et de fortune avec qui partager ces moments selon les circonstances.

Nous avions pris une résidence universitaire, meilleure alternative au regard de nos moyens financiers limités dans cet univers (l’université). Mes parents étaient des commerçants depuis des générations. L’entreprise familiale que papa tenait de son père et que grand-père a hérité de son père était florissante à un moment avant de sombrer dans une faillite qui ne dit pas son nom. La destinée aurait voulu que je sois l’héritier légitime de la besace familiale, une firme qui depuis des générations, tenait la flamme des meilleures ventes des tissus locaux et des artifices de décorations, des meubles et immeubles. Mais la conjoncture économique et parfois la confusion de l’entreprise avec la famille par ses dirigeants (ce qui est peut-être normal vue que c’est une entreprise familiale) a finit pas perdre de valeur d’années en années et aujourd’hui, ETS TAGNON n’est plus qu’un lointain souvenir.

N’étant donc pas né avec une cuillère en or dans la bouche, mais dans un environnement où le père est polygame nanti de nombreux enfants avec le panier de la ménagère qui s’amenuise de jour en jour, je n’ai eu droit qu’à m’inscrire dans une faculté publique. Dans ma famille à moi, il suffit que tu naisses et c’est à ta Maman que revient la charge de faire de toi ce que tu deviens dans la société. Le père, polygame de surcroît, ne se souciait que de mettre en clope ses épouses afin d’augmenter son harem d’enfants puisque dans nos sociétés, l’enfant est une richesse dit-on. La situation n’était donc guère reluisante mais quand on n’est pauvre et qu’on naît pauvre, le destin place parfois sur ton chemin les bonnes personnes, les bons amis pour te guider. C’est ainsi que je pourrai expliquer ma rencontre avec Oscar, ce jeune de deux ans mon aîné qui venait aussi d’une famille modeste mais dont l’oncle possédait un bar restaurant au centre-ville.

C’était un lieu privilégié pendant les week-ends pour assurer le remplissage de nos ventres d’étudiants sous réserve de quelques travaux de nettoyage. Il nous arrivait même de tenir la caisse de l’Oncle Thimothée pendant les jours d’absence de son bar man qu’il envoyait parfois sur d’autres fronts. Ce service était naturellement contre rémunération ; un pécule qui permettait de tenir quand même quelques jours. Un week-end, pendant que nous étions allés au Bar Vip « La Noche » pour notre service hebdomadaire, le cuisinier m’envoya servir la table 5 qui avait commandé des frites au poulet. Quand la commande fut apprêtée, je pris le plat et je m’engageai vers le client. Que dis-je, je pris le plat et je m’engageai vers la cliente solitaire : Vanessa. Pour décrire Vanessa, je n’irai pas par quatre chemins ; c’est une autruche. Comme cet oiseau coureur, elle est grande, sauvage, et se cache dès qu’elle sent le danger. Ses interminables jambes minces supportent un buste sensuel doté de fruits arrogants.

De longs cheveux noirs couronnent un visage intense bien que doux. Le corps de Vanessa semble avoir été conçu exclusivement pour déstabiliser les gentils hommes qui n’avaient rien demandé – ou ne demandaient pas mieux. C’est ce qui la différencie de l’autruche (avec le fait que Vanessa ne pond pas d’œufs d’1 kg). Quand une jolie fille vous regarde comme elle m’avait regardé, il y a deux possibilités : ou bien c’est une allumeuse et vous êtes en danger ; ou bien ce n’est pas une allumeuse et vous êtes encore plus en danger…

Je lui amenai le repas servi avec, à mon habitude, toute la politesse requise : « Bonjour Madame, votre commande est prête ». Et à la belle Vanessa de me répondre : « Merci, pour un serveur, vous êtes plutôt beau mec »…
Par suite, je ne sais comment c’étaient enchaînés les mots, les paroles, les faits et gestes ou bien même les non-dits. Mais je m’étais retrouvé dans la réserve du Bar, l’instant d’après, en train d’effleurer la gentille Vanessa dans ses compartiments les plus intimes. Ah ! La douceur de ses lèvres, je veux bien vous en parler mais on ne finira jamais de les décrire ! Tellement, douces elles étaient à n’en point trouver de comparable dans ma féconde imagination…

Mon ami, Oscar n’en croyait pas à ses yeux quand nous sommes sortis, elle les cheveux bien désorganisés et moi, mes boutons de chemises à peine fermés. Ça sautait aux yeux qu’on venait de goutter au fruit défendu. C’était plutôt rapide pour un coup du soir. J’avoue que sur le coup, en un court instant et sans m’en rendre compte, je venais d’enclencher un processus dont, peut-être, je n’aurai pas entièrement le contrôle. Le repas servi de Vanessa s’était refroidit mais ce soir-là, on lui fit un emballage emporté. Entre temps, je reçus les sermons de l’Oncle Thimothée qui avait remarqué mon absence et après nous a vu sortir de sa réserve.

Quand je pense avoir agi ainsi par non maîtrise des pulsions, c’est facile de céder à une femme allumeuse de la carrure de « Vane », le gentil diminutif que je lui donnai. Surtout si la nature l’a doté de ce sourire charmant et audacieux, de ces jambes et de ces lèvres délicieuses. Il s’est écoulé environs 30 minutes entre le repas servi, l’entrée et la sortie de la réserve et le jeu était clos alors que c’était notre première rencontre…

Ce jour-là, j’ai dû vite pris congé des lieux où je venais d’effleurer Vane pour rentrer au campus. Le lendemain, je me suis réveillé à neuf heures, j’ai allumé la radio pour suivre mes émissions préférées et faire le point de l’actualité de la semaine. Comme d’habitude, il y avait encore eu des dizaines de morts par ici voire de centaines de morts par là-bas.

Alors, j’ai tout arrêté, et j’ai siesté jusqu’à 18h 30. Et pendant ce laps de temps, mon sens onirique m’a bien joué des tours. J’ai rêvé de Vane et moi pendant tout mon sommeil. Cela s’est répété plusieurs fois avec parfois des scènes érotiques, parfois des balades en amoureux et mieux dans une vie de famille avec de « vrais » gosses dont j’étais le père. Ce dernier tableau m’a fait sauter du lit – m’a réveillé tout en sueur. Puis, je me rappelle encore du fou rire de mon ami-frère Oscar quand je lui ai narré l’origine de mes gémissements pendant mon léger sommeil. Et depuis ce rêve, c’était la dernière fois que j’ai vu « Vane » après notre première rencontre, le fameux soir au Bar…

Déjà UN AN que je n’ai plus revu Vanessa. Depuis ce temps, ma vie a complètement changé ; je broyais du noir en plein temps. Je n’ai pu parler à personne de ce qui s’est passé. Personne ne m’a rien demandé, en fait. Pourtant, elle n’est pas morte, je crois ! Parfois, je passais devant sa maison sans toutefois avoir la force d’aller lui faire une visite amicale ponctuelle. Surement par crainte que sa chambre serait vide parce qu’elle serait sortie faire des courses en ville ou occupée à papoter avec ses congénères !

Pour passer ces temps de solitude, Oscar était là. Toujours présent pour redonner le punch à son ami-frère que je suis. Je n’avais goût à rien mais Oscar, quelques fois, me faisait participer à des soirées dansantes, des fêtes organisées en ville. C’est vrai que la danse et moi, c’étaient deux variantes opposées mais j’y allais quand même. Un jour, Oscar a reçu la nouvelle de la venue d’un oncle maternel qui résidait à l’étranger. Puis, il a demandé une autorisation d’absence pour répondre à l’appel de son oncle qui lui avait promis de meilleures conditions d’études dès son retour au pays. J’étais heureux pour mon frère Oscar car je savais que ce voyage changerait quelque chose – en mieux – dans sa vie.

En raison de mon histoire vécue avec Vanessa, je m’étais juré ne plus aimer une demoiselle – fut-elle une réincarnation de Vanessa avec sa divine beauté. Pendant que je prenais position, le destin me prévoyait un coup bas. J’ai fait une rencontre. Oui, moi qui, depuis plus d’un an, ne voulait plus voir de filles. Je me souviens très bien de la deuxième fois que je l’ai rencontré. C’était à l’enterrement de ma tante paternelle, la sœur de mon père. Comme un devoir familial, j’étais rentré auprès des miens pour me recueillir et participer aux cérémonies. Je ne sais pas, j’avais dû sentir que quelque chose allait m’arriver, ce jour-là.

Toute l’église surveillait le mari de ma tante, pour voir s’il pleurerait. C’est le curé qui avait sa boite secrète : il évoqua les cinquante ans de mariage. L’œil du mari de ma tante se mit à rougir. Lorsqu’il versa une larme, ce fut comme un signal de départ, la famille entière ouvrit les vannes, sanglota, se répandit en regardant le cercueil. Il était inimaginable de se dire que ma tante était dedans, prête à être enfermée dans un rectangle, six pieds sous terre. Il a fallu qu’elle meure pour que je me rende compte à quel point je tenais à elle. Quand je ne quittais pas les gens que j’aimais, c’étaient eux qui mouraient. Suite à cette illumination, comme une révélation, je n’ai pu m’empêcher de me joindre à la famille – j’ai pleuré sans aucune retenue et de toutes mes forces car je suis influençable…

Quand j’ai cessé de voir trouble, j’ai aperçu, comme une illumination, Vanessa qui m’observait. Elle m’avait vu dégouliner. Je ne sais si c’est l’émotion, ou le contraste avec le lieu, mais j’ai ressenti une immense attirance pour cette mystérieuse apparition en pull moulant noir. Plus tard, elle m’apprit que, Sam, l’enfant de ma tante et elle, étaient amis de longue date. Ah ! Quand le destin te joue des tours… Bref, l’essentiel, c’est que dès que nous nous étions revus, notre attirance réciproque avait refait surface. Vanessa avait envie de me consoler, cela se voyait. Cette rencontre m’a appris que la meilleure chose à faire dans un enterrement, c’est de retomber amoureux…
Pendant que Vanessa qui venait de faire sursauter mon cœur en deuil, embrassait mes joues mouillées, elle comprit que j’avais compris qu’elle avait vu ; que j’avais vu qu’elle m’avait regardé comme elle m’avait regardé… Et les yeux s’étaient parlé. Je me souviendrai toujours de la première chose que je lui ai dite : « J’aime bien l’anatomie de ton visage ».

Je ne sais si l’année l’a changé mais c’était comme une autre créature… J’eus le loisir de la détailler. Frémissement de cils. Rire boudeur qui fait bondir ton cœur dans sa cage thoracique soudain trop étroite. Merveille de regards détournés, de cheveux dénoués, de cambrure au bas du dos, de dents éclatantes. La belle à l’allure de Jessica Simpson étirée sur un mètre soixante-quinze. Une folle rassurante. Une allumeuse calme, d’une réserve impudique. Une amie, une ennemie… Il faisait froid sur le parvis de l’église. Ses tétons durcissaient sous son pull moulant noir. Elle avait des seins érigés en système. Son visage était d’une pureté que démentait son corps sensuel. Exactement mon type de femmes – je crois…

À partir de cet instant précis, j’avais su que je donnerais n’importe quoi pour entrer dans sa vie, son cerveau, son lit, voire le reste. Avant d’être une autruche, Vanessa était un paratonnerre ; elle attirait les coups de foudre. Et j’étais devenu quelqu’un d’autre, fasciné par l’extrême tension électrique, palpable, qui peut se créer entre un homme et une femme qui ne se connaissent pas, sans raisons particulières, comme ça, simplement parce qu’ils se plaisent et désirent juste unir corps et esprit…
Au cours d’une de nos balades en amoureux, je fis la déclaration suivante : « Vanessa, il est encore temps de reculer, vite, parce qu’après, il sera trop tard, parce que je vais t’aimer très fort – t’aimer d’amour -, et je suis un autre dans ces cas-là… ».

Mais avant que je ne finisse ma phrase, c’était la langue de Vanessa qui m’a interrompu et tous les violons de tous les plus beaux films d’amour ont craché un misérable grincement en comparaison à la symphonie qui résonnait dans ma tête. Depuis, j’ai compris que le coup de foudre n’était pas que dans les contes de fée. J’en étais la preuve vivante…

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Bénin : Regards sur le genre et foncier rural – Elvire Sara Madalaou

L’auteure de cet article est une jeune béninoise, dynamique, qui s’intéresse particulièrement aux questions sociales de développement du Bénin. Elvire Sara Madalaou est titulaire d’une licence en Economie et Socio-anthropologie. Elle a, à son actif, un travail scientifique très apprécié sur la thématique des représentations sociales et protection des sites sacrés naturels par les communautés villageoises.

Analyse sur le Genre et le foncier rural au Bénin

Au Bénin, près de 61,3 % des femmes vivent dans des zones rurales où elles fournissent 60 à 80% de la main d’œuvre agricole. Quatre-vingt pour cent des pauvres se trouvent dans les zones rurales et périurbaines. Ce qui fait dire qu’au Bénin, la pauvreté a un visage féminin. Ne disposant pas de réels pouvoirs d’achat, les femmes n’ont pratiquement pas accès aux crédits. Cette situation de précarité de la femme se justifie par un dualisme juridique. En effet, l’accès au foncier au Bénin, bien que règlementé par la loi est sujet aux normes coutumières. Quelles sont les normes foncières auxquelles le « genre » est confronté en milieu rural et quels impact cela a sur l’économie nationale ?

Qu’est-ce que le genre ?

Le genre est un concept utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre les femmes et les hommes. Par « genre », on entend la construction socioculturelle des rôles masculins et féminins et des rapports entre les hommes et les femmes. Les spécialistes des sciences sociales et ceux du développement utilisent deux termes distincts pour marquer, entre hommes et femmes, les différences déterminées biologiquement et celles construites socialement : il s’agit dans le premier cas du mot “sexe”, dans le second cas du vocable “genre”.

Même si les deux termes sont liés aux différences entre les hommes et les femmes, les notions de “sexe” et de “genre” ont des connotations distinctes. Le sexe marque les caractéristiques biologiques (permanentes et immuables) des hommes et des femmes, communes à toutes les sociétés et à toutes les cultures. Le genre, par contre, se réfère aux caractéristiques qui se sont forgées tout au long de l’histoire des relations sociales. Il décrit des fonctions sociales assimilées et inculquées culturellement. Le genre est ainsi le résultat des relations de pouvoir présentes dans une société et sa conception est alors dynamique et diffère selon l’évolution du temps, l’environnement, les circonstances particulières et les différences culturelles. Le mot « genre » sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement, les comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.

Le genre est intimement lié à tous les aspects de la vie économique et sociale, quotidienne et privée des individus et à ceux de la société qui a assigné à chacun (hommes et femmes) des rôles spécifiques. Les relations de genre sont alors définies comme les mécanismes, particuliers à chaque culture, qui déterminent les fonctions et les responsabilités assignées aux uns et aux autres. Par effet, elles déterminent l’accès aux ressources matérielles (terre, crédit, formation, etc.) et immatérielles telles que le pouvoir. Sous le droit coutumier au Bénin, les droits des femmes à la terre font partie d’un système plus large de distribution des terres ancestrales. La terre est toujours perçue comme appartenant d’abord aux chefs, ensuite à l’homme chef du ménage. La pratique exige que ce dernier peut, et par la coutume doit, attribuer une terre à son épouse.

La femme et les réalités foncières au Bénin.

En 2018, cela faisait soixante-dix (70) ans déjà que l’assemblée générale des Nations Unies a reconnu dans l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’Homme que l’homme et la femme sont égaux, du moins en dignité et en droits,  mais la femme béninoise est loin d’avoir fini d’être l’objet de diverses discriminations et injustices.

A l’issu d’un diagnostic national de la situation du genre au Bénin, focalisé non seulement sur les écarts tels qu’ils s’observent mais également sur l’accès aux ressources, leur contrôle et la gestion de leurs bénéfices, il a été révélé que les femmes souffrent de plusieurs inégalités parmi lesquelles l’accès à la terre. Dans un pays où le nombre de femmes dépasse de plusieurs milliers celui des hommes, l’accès au foncier relève encore de l’utopie pour la majorité des béninoises. Le phénomène est beaucoup plus accru dans les zones rurales où l’égalité des sexes est encore loin de faire l’unanimité.

Le droit foncier s’exprime notamment par l’utilisation, le contrôle et le transfert. Les modes d’accès identifiés sont l’héritage, l’achat, la donation, la location et l’emprunt. Exclues de l’héritage foncier de leurs maris et/ou de leurs ascendants hommes, et face à l’insuffisance des moyens financiers, les femmes béninoises sont nettement défavorisées dans l’accès à la terre.

En 2011, l’enquête modulaire intégrée sur les conditions de vie des ménages a révélé que 85.1% des propriétaires de parcelles sont des hommes (contre 14.9% de femmes) et seules 12% de femmes ont accédé à la terre par héritage (contre 88% des hommes).

« L’histoire montre, positivement et négativement, en Afrique et ailleurs, qu’il n’y a pas de développement possible sans un droit foncier qui apporte à la fois la sécurité juridique et la paix sociale ». dixit François Collart Dutilleul – Professeur à l’Université de Nantes.

Causes du faible accès des femmes au foncier.

En dehors des lois sous régionales et internationales que le Bénin a ratifié, notre législation en vigueur sur le foncier est l’une des plus innovantes et équilibrées dans l’espace OHADA mais à l’instar des autres lois, elle souffre encore d’une faible vulgarisation et donc d’une appropriation par les bénéficiaires et les acteurs de sa mise en œuvre (les chefs d’arrondissement, de village, de quartier, les maires, les notables et autres leaders d’opinion).

A ce niveau une autre inégalité interfère : l’accès à l’éducation. Le faible niveau d’éducation de la population et des femmes en particulier influence l’accès au foncier et les modes d’acquisition. Selon Me Huguette BOKPË GNANCADJA, coordonnatrice Bénin du Réseau femme droit et développement en Afrique (WILDAF), l’ignorance des lois et l’absence de mise en œuvre concrète des législations en la matière sont ce qui favorise le plus cette discrimination, effet de la persistance d’attitudes socioculturelles liées au droit coutumier qui demeure, surtout en milieu rural, le système normatif de référence.

Impact sur l’économie béninoise.

Dans la plupart des pays en voie de développement, l’économie est essentiellement basée sur l’agriculture. L’accès à la terre participe dans une très large mesure à l’autonomisation de l’individu. Toute difficulté dans son accès se traduit souvent par l’impossibilité de cette personne à s’engager efficacement dans des activités économiques et de disposer de moyens de subsistances sûrs et durables, ce qui place la famille et indirectement la nation dans une situation d’insécurité alimentaire et de précarité financière, symptômes de sous-développement durable.

Comment remédier à cet état de chose ?

Pour corriger ces inégalités et compte tenu des réalités socioculturelles béninoises, l’exécutif en collaboration avec les autres corps décisionnels de l’État, devrait impliquer les chefs traditionnels et autres avant-gardistes de nos coutumes dans la vulgarisation et l’application des législations foncières. Cela accélérera l’appropriation par les bénéficiaires et facilitera la tâche aux acteurs de sa mise en œuvre.

Par ailleurs les médias et la société civile devraient également continuer leurs rôles au sein de la communauté en accompagnant de telles mesures. L’ampleur de ce mal mériterait bien qu’on lui accorde une commission spéciale et que des mesures particulières soient prises en sa faveur dans le programme d’action du gouvernement où les femmes sont majoritairement restées sur leur faim en la matière.

Par Elvire Sara Madalaou ; Contacts : smadalaou@gmail.com / +229 62 99 00 85

 

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