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José Herbert Ahodode
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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Riva Bonkoungou

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Paula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Riva A. Bokoungou. Cliquez pour tweeter

Chers lecteurs, c’est un plaisir pour moi de partager mon expérience avec vous. J’espère vivement que ma contribution à cet ouvrage de José Herbert AHODODE pourra véritablement apporter un plus aux aspirants entrepreneurs du continent. Je suis Riva Anselme BONKOUNGOU, Consultant International.

Né en 1984 en République de Côte d’Ivoire, je suis rentré au Burkina Faso en 2005 le BAC-D en poche pour intégrer l’Université de Ouagadougou. Je suis Directeur Général  de  Group Pareida International-Sarl, un bureau d’études socio-économiques installé au Burkina Faso et intervenant dans presque toute la sous-région. Je suis diplômé en droit des affaires de l’Université de Ouagadougou au Burkina Faso, nanti d’un diplôme de la fiscalité des entreprises  dans un centre d’études supérieures.

Je suis également diplômé de droit des activités minières et énergétiques de l’Institut des Matières Premières de Douala/Cameroun. J’ai aussi achevé un cursus de Master en Gestion des Collectivités Territoriales et Développement Local à IFOAD/UO2/AUF.

Group Pareida International est une structure panafricaine consacrée au Développement des communautés. Avec un capital d’un million de francs CFA, les prestations offertes sont notamment l’appui conseil, les audits et les enquêtes, le montage-planification-suivi-évaluation et la capitalisation de projets de développement, l’intermédiation et le plaidoyer social, la formation et le coaching des entreprises.

L’expérience des animateurs, la détermination, l’esprit d’ouverture et de partage font du cabinet une référence dans les zones d’interventions et garantissent des succès…
En 2018, nous avons également mis sur pied avec des associés une société de distribution et de réalisation dénommée King Cash Corporation-Sarl. Elle se spécialise en matière de BTP (Bâtiments, Travaux Publics), finition des constructions, aménagements hydro-agricoles, assainissement, fourniture des équipements marchands et la distribution des produits alimentaires.

Nous nous entourons de multiples consultants, d’experts et de spécialistes de divers domaines et de tout pays. Nous les fidélisons en formant un vaste réseau avec eux. Ce sont des docteurs et des doctorants, des titulaires de master ou de maîtrise, des ingénieurs de recherches et des techniciens terrains qualifiés, etc. Ce sont également des sociologues, des socio-économistes, aménagistes, spécialistes en populations, en santé-éducation, économistes du développement, planificateurs, des spécialistes en suivi & évaluation, en statistique et économétrie, en élaboration de stratégie communale, etc.   Entre rigueur, compétences et anticipation, nous mettons en œuvre divers outils participatifs, un impératif pour assurer de bons résultats.

Sur le plan associatif, je suis membre de la Jeune Chambre Internationale (JCI), du Cadre d’Action des Juristes de l’Environnement (CAJE),  et j’ai présidé pour 2018/2019 le Lions Club International Ouagadougou Zoodo et l’association Afrik Action. Pour le démarrage de mes activités, je suis rentré dans les affaires, en 2010, juste après mon premier diplôme universitaire. Mais deux années plus tard, j’ai intégré la plus grande société de BTP (Bâtiments et Travaux Publics) d’Afrique de l’ouest en qualité de Chargé du service juridique.

En 2014, j’ai quitté cette société pour me relancer dans les affaires et donner plus de temps aux services d’études et de formations avec la création de la société Group Pareida International qui est une SARL. Ce qui a constitué le déclic serait bien, entre autres, le besoin croissant de l’expertise terrain par le marché des affaires et l’envie de fournir un savoir-faire à plusieurs personnes à la fois, la recherche effrénée de l’indépendance ou de l’autonomie dans ses décisions et actions.

Dès le départ, j’ai su que mon idée d’entreprise était ce à quoi j’aspirais. Etre consultant est une excellente idée, et par la suite j’ai compris que disposer d’une structure est encore meilleur qu’être consultant individuel. Il ne restait qu’à choisir le domaine de prédilection au regard des expériences, connaissances, savoir-faire, et qualifications. Nous avions envie d’être créateur de valeurs, faire travailler notre argent pour nous et ne plus jamais travailler pour de l’argent. Notre idée était bonne au regard des potentiels clients, des médias, de notre entourage. Nous l’avions su après une petite enquête terrain auprès des éventuels bénéficiaires.

Il faut dire qu’au Burkina-Faso, l’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs mais l’accompagnement n’est pas, à mon avis, efficace. Le Burkina Faso ne dispose pas encore de règlementations contraignantes en matière d’accompagnement, de  promotion et valorisation des jeunes entrepreneurs. Celles existantes sont d’ordre général et la charte des PME (Petites et Moyennes Entreprises) demandée depuis 2016 ne répond pas encore aux préoccupations des jeunes entrepreneurs. Les institutions étatiques comme l’AFP/PME, la Maison de l’entreprise, ne peuvent pas encore dresser un bilan satisfaisant de leurs plans d’action annuels.

Dans la réalisation des activités du Group Pareida International, en termes de difficultés, il faut noter que le financement et la promotion des PME sont de véritables enjeux pour les jeunes créateurs de valeurs. L’accès est difficile aux marchés publics en raison du fait que même les plus grandes sociétés captent les marchés d’importance mineure. Aussi faut-il noter la lourdeur des taxes et impôts ainsi que les difficultés de management et de prospection qui demeurent des préoccupations majeures dans l’exercice de nos activités.

Entre les discours politiques et les réalités des services à compétences d’accompagner la dynamique entrepreneuriale, le fossé est large. Le volet capital humain n’est pas encore bien mis en œuvre au Burkina Faso.  La formation et l’accompagnement font également défaut. Il n’y a pas vraiment d’espaces adaptés pour les jeunes entrepreneurs. Les foires, les colloques, les séminaires, les différents événements socioéconomiques sont légions pour la valorisation des savoir-faire des entrepreneurs mais le problème d’accessibilité à ces rencontres subsiste.

En effet, les coûts de participation ne sont pas toujours à portée. Comment faire ? Il faut un ministère plein en charge des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Les ministères en charge du commerce ou de la jeunesse ou encore des finances, se revendiquent un soutien aux PME, et c’est là toute l’amalgame. Il faudra mieux travailler pour faciliter l’accès aux financements des PME.

Il est vrai que directement, ce n’est pas l’argent qui crée les entreprises. Le capital humain est le plus important pour créer, germer et faire grandir une entreprise. L’argent vient pour faciliter la réalisation du projet de création et de fonctionnement. Le relationnel et la chance sont également des facteurs clés de réussite. Ce qui explique, d’ailleurs, notre idée de synergies et de partages avec des compétences d’horizons divers pour renforcer les prestations du Group Pareida International.

En réalité, le système entrepreneurial dans le contexte burkinabé n’est pas mal. Mais c’est plutôt les acteurs d’accompagnement qui peinent à trouver l’efficacité et l’efficience dans leurs actions et manières de faire. La jeunesse est motivée avec plus d’ambitions et d’énergies qu’avant. Mais elle se bute face à la carence d’une règlementation adaptée. L’écosystème entrepreneurial au Burkina est marqué par l’absence de repères et d’un avenir radieux. On crée une entreprise pour apporter une solution à une préoccupation existante. Mais dans la pratique, beaucoup de créateurs deviennent des problèmes eux-mêmes. Pas d’encadrement, pas d’appui, pas d’accompagnement ! Un dilemme pour le créateur…

Beaucoup de jeunes, aussi, n’attendent pas d’avoir plus de compétences avant de se lancer dans la dynamique entrepreneuriale. L’absence de qualifications, la faible ambition, l’absence de vision ou de projection dans le temps constituent des obstacles. On veut tout, tout de suite et maintenant. L’un des plus grands défauts est également l’absence de synergies d’actions. Très peu de jeunes acceptent faire fi de leurs égos et de leurs intérêts personnels pour se lancer ensemble dans la réalisation d’un projet commun. En plus, notre impression est que beaucoup de jeunes diplômés veulent « vivre » avec les premiers fruits de l’entreprise. C’est un chemin sûr vers l’échec…

Beaucoup de choses restent à faire et en supposant que je sois Ministre chargé de la promotion de l’emploi, des Petites et Moyennes  Entreprises (PME), à ce niveau de responsabilité, mon action irait dans le sens de plaider auprès de mes pairs pour l’instauration des modules d’entrepreneuriat dans les établissements d’enseignement. Il urge de disposer d’un répertoire  fiable des entreprises nouvellement créées ;  faciliter l’accès au financement des PME à travers une convention limpide avec les banques et établissements financiers. Si l’on prend une nouvelle entreprise qui obtient un marché de 50 millions FCFA pour 3% de droits d’enregistrement sans possibilité de crédits, que fera-t-elle ? Donc, il y a un réel travail à faire dans la dynamique de faciliter l’accès au financement des jeunes entreprises.

Dans la même logique, s’il me faut conseiller un jeune qui aspire aujourd’hui au démarrage de son entreprise, au regard de mon expérience, je lui dirai de travailler en synergie d’actions, il faut s’associer d’autres pour mutualiser les compétences. Cela donne plus de force et de moyens pour réussir. Il faut également choisir un domaine nouveau ou tenter une innovation dans un domaine saturé ; s’assurer de sa qualification nécessaire au domaine identifié. Il est primordial de toujours élargir son réseau professionnel et ne jamais négliger personne. Une activité partielle de soutènement (soutien) est aussi nécessaire au démarrage (avant les premiers profits).

Pour finir ma note, je voudrais remercier l’auteur/l’initiateur pour l’opportunité offerte de m’exprimer à travers cette tribune. Il faut dire qu’il est nécessaire, lorsqu’on se lance dans les affaires, de savoir faire le meilleur choix. On ne doit plus s’attarder sur les doutes et les faiblesses. Il faut vite aller vers les solutions. Il faut toujours se dire que quelque part on a besoin de vos services et que chaque jour, il y aura au moins une personne qui a envie de vous confier une affaire. Notre sort se joue entre nos propres mains par nous-mêmes ; nous sommes donc responsables de notre destinée.

Pour accomplir de grandes choses, il ne suffit pas d’avoir des connaissances et du capital, mais aussi et surtout, il faut avoir la détermination et la persévérance nécessaires pour affronter les difficultés de parcours. Quand vous êtes tout épuisé, essoufflé, envahi par le découragement, prêt à abandonner, tout devient très noir. Quand vous croyez que tout est fini pour vous, que rien ne peut être fait encore, eh bien, vous êtes proche de la victoire. « N’abandonnez jamais, jamais, jamais ».

Et à toute la jeunesse africaine, je voudrais dire qu’il y a deux choix possibles pour créer son chemin (entrepreneur ou salarié). Il faut donc choisir entre devenir créateur de valeur, pouvoir planifier sa vie pour mieux se reposer demain ou travailler pour son « boss » et attendre qu’il vous paie (chaque mois) et décide donc de votre lendemain.

Riva Anselme BONKOUNGOU – Tél (Whatsapp) : +226 701 263 56 / +226 784 607 7

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Paula Gnancadja

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Paula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.
A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Paula Gnancadja. Cliquez pour tweeter

Contribuer à la construction de cette génération d’entrepreneurs émergents est pour moi un plaisir quotidien. C’est en même temps un devoir de s’inscrire dans une dynamique d’apprentissage continuel. Je remercie donc José Herbert AHODODE de m’avoir invité dans cet ouvrage. Je suis Paula Raphaëla GNANCADJA, titulaire d’une licence en agronomie obtenue en 2015 à la Faculté des Sciences Agronomiques et de l’Environnement (FSAE) de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest – Unité Universitaire de Cotonou (UCAO-UUC). Depuis 2015, j’ai intégré le Cabinet Global Novat (cabinet d’expertise en agronomie) en qualité de responsable marketing et commercialisation. J’ai également servi la Fondation pour le Développement Social en tant que responsable de production agricole de Mars 2016 à Novembre 2017.

Mon aventure entrepreneuriale est bien passionnante. En effet, je suis passionnée de l’agriculture orientée vers l’entrepreneuriat, faire la différence et contribuer au changement du cours de l’histoire dans mon pays le Bénin ; je me suis engagé depuis 2013 en créant une Unité de transformation de jus de fruits naturels. Outre la transformation en jus de fruits, j’ai initié en 2014 la production d’autres produits agricoles notamment le manioc, la tomate, l’escargot et les poulets de chair alors que je n’étais encore qu’une étudiante en première année d’Agronomie.

C’est donc véritablement en 2017 que j’ai choisi la production et la transformation du manioc comme activité principale et je me suis engagé dans la promotion de la filière manioc au Bénin grâce à la formation que j’ai reçu au Brésil. Cette formation m’a permis de comprendre toutes les opportunités qu’offre le manioc sans oublier toute son importance dans l’économie béninoise.

Grace aux actions reconnues, je suis, depuis 2017, nominée Ambassadrice des jeunes Agripreneurs filière manioc du Bénin grâce à l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA). Je suis membre de la Fédération Internationale du Manioc en Afrique initiée par la Commission de l’Union Africaine et je suis promotrice et directrice de AGROBIZ BIO SARL, une entreprise spécialisée dans la transformation du manioc en plusieurs produits dérivés (gari, tapioca, farine de manioc, biscuits, la farine lafun et agbéli, liqueur et savon, etc.). Mon entreprise se spécialise donc dans la transformation du manioc en plusieurs produits dérivés dont le SAVON DE MANIOC, la principale innovation. Cette innovation a remporté le deuxième (2ème) meilleur prix international du manioc en juin 2018 au Forum international CASSAVA face à plus de 3300 candidats de tous les continents.

En Septembre 2017, âgée de 23 ans, j’ai été la représentante du Bénin au programme de formation technique des jeunes (sur la chaîne de valeur manioc) organisé par la Banque Africaine de Développement et au cinquième forum Brésil-Afrique organisé par l’institut Brésil-Afrique. Comme vous pouvez le penser, j’étais parmi les plus jeunes représentants de pays africains à ce forum au Brésil. J’avais initialement été détectée et sélectionnée par l’Institut International d’Agriculture Tropical (IITA) du Bénin.

Depuis quelques années, je participe à la majorité des échanges et fora sur la chaîne de valeur manioc en Afrique. En partenariat avec la Fédération des Chinois, nous travaillons à l’installation de la première usine en Afrique de transformation du manioc en pâte alimentaire (spaghetti) au Bénin. Afin de garantir, en plein temps, la disponibilité de la matière première pour cette usine, j’entreprends la création de la coopérative des jeunes producteurs de manioc au Bénin. Cette coopérative sera d’ici quelques années l’une des plus grandes coopératives de jeunes en Afrique de l’Ouest et pourvoyeuse d’emplois et de richesses.

Etant jeune béninoise, dans un pays où le taux de pauvreté des jeunes est élevé, et où l’agriculture n’attire plus l’attention des jeunes, j’ai voulu créer un réseau de jeunes durable et efficace. La création d’une entreprise qui pourra employer beaucoup de personnes et dont les activités pourraient bénéficier à de nombreux jeunes (hommes et femmes) était pour moi la meilleure méthode pour réussir cette vision. C’est donc ce qui a motivé le choix de mon idée d’entreprise et je travaille au quotidien pour y parvenir. C’est vrai que des efforts sont fournis pour accompagner les jeunes entrepreneurs au Bénin mais le véritable problème se situe au niveau de l’efficacité des structures existantes. L’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs par la mise en place de certains programmes d’accompagnement comme le FNPEJ (Fond National pour la promotion d’emploi des jeunes), UAC Start-up Valley, etc.

Mais les entrepreneurs « agricoles » sont confrontés à de nombreux problèmes auxquels il serait intéressant de s’y consacrer. En prenant mon exemple, je peux dire que les principales difficultés que je rencontre sont :

  • Les aléas climatiques qui influencent négativement la production ;
  • L’insuffisance de la production du manioc ;
  • L’insuffisance des ressources financières personnelles dans le but d’un investissement nécessaire pour l’agrandissement et l’exécution des activités ;
  • L’introduction de variétés de manioc chair jaune dont le Gari, l’un des principaux produits dérivés, a suscité quelques inquiétudes auprès des consommateurs qui se demandaient s’ils ne seront pas empoisonnés… Rappelons que le but visé, dans cette démarche d’introduction de la nouvelle variété, est de lutter contre les déficits en vitamine A pour les enfants et femmes enceintes. Mais une réticence est observée pour la consommation !

Etant dans la culture entrepreneuriale, j’essaie, à mon niveau de trouver des approches de solutions. La mise en pratique des connaissances acquises lors de mes diverses formations, l’appui technique de l’IITA, l’augmentation de la production avec la coopérative des jeunes « Cassava Youth Agripreneurs » (une coopérative que j’ai créé avec l’appui de l’ONG WEZIZA), l’amélioration des techniques de transformation et de commercialisation des produits dérivés du manioc de mon entreprise, d’une bonne politique de communication autour du gari de manioc à chair jaune et la recherche des partenaires financiers, me permettent de surmonter ces difficultés.

Pour moi, l’Afrique dispose des jeunes ayant des potentiels mais il faudra les identifier et les mettre en relation entre eux pour au service du continent. Je remercie l’Auteur de cet ouvrage, José Herbert AHODODE, et je reste confiant qu’ensemble, nous arriverons à relever les défis de l’entrepreneuriat des jeunes.

Paula Raphaëla GNANCADJA, Contact : +229 96 44 61 28

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L’Audace d’Entreprendre : Contribution de Natacha Agbahoungba

José Herbert Ahodode

L’ouvrage « L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou LawaniSessi HounkanrinOdile GnonwinEulodie HodonouCaludia TogbeNatacha AgbahoungbaPaula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.
L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Natacha Agbahoungba. Cliquez pour tweeter

Chers jeunes lecteurs, c’est toujours un plaisir renouvelé de partager une partie de mon histoire de femme entrepreneure. Je remercie donc l’auteur pour cette invitation.
Je suis Natacha AGBAHOUNGBA, CEO de Moringa Social Venture, une entreprise qui évolue dans l’agrobusiness et qui fait la promotion des produits dérivés du Moringa tant dans le domaine nutritionnel que cosmétique. La plante Moringa a été toujours présente dans notre environnement immédiat au sud du Bénin et est spécialement destiné à la nourriture du bétail. En effet, pendant quelques années, j’ai été employée au sein de l’ONG « The Hunger Project » qui fait la promotion du Moringa.

Cette expérience professionnelle m’a permis d’être émerveillé par les valeurs nutritionnelles de la plante sur la malnutrition, un phénomène honteux pour tout pays, un facteur négatif qui arrière sur le plan du développement des communautés. « Si nous avons cette richesse naturelle pour pallier aux problèmes nutritionnels, environnementaux et cosmétiques, qu’en faisons nous pour la promouvoir à travers différents produits dérivés ? » ; ce fut cette phrase qui a créé le déclic en moi et depuis lors, elle me guide à travers mon chemin d’entrepreneure depuis 2017.

Nous avons commencé par une idée d’entreprise au sein de l’UAC Start Up Valley qui nous a accompagné et nous a aidé à devenir une entreprise. Nous faisons l’extraction à froid d’huile des graines de Moringa, les infusions de feuilles sèches de Moringa et des produits cosmétiques pour les cheveux et le corps à base d’huile des graines de Moringa. Mais entre le désir ardent d’entreprendre et la réalité, se trouve un grand fossé quand on se réfère à l’écosystème entrepreneurial au Bénin qui ne favorise pas forcément l’accompagnement des PME encore moins des start-ups.

Nous avons rencontré des problèmes d’ordre institutionnel, d’ordre technique et financier et bien sûr ces défis continuent jusqu’actuellement. Pour pallier aux difficultés, sortir de l’eau et continuer, il faut avoir un mental de guerrier et se dire que ce sont juste des situations qui permettront d’avoir plus d’expériences.

Des efforts ont été fournis, depuis par les différents gouvernements du Bénin, pour rendre la vie facile aux entrepreneurs (la loi des finances 2020 est un exemple palpable) mais au-delà de ces efforts, l’entrepreneur béninois se trouve confronté à d’autres réalités comme la non existence d’accompagnement technique et technologique pour avoir un produit compétitif digne du nom, des structures adéquates pour les accompagner et les forger, leur montrer le chemin de l’international et le financement pour les premières années de leur entreprises.

Mais pour bénéficier de tous ces apports, il faut une équipe qui soit à la hauteur du projet ou de l’entreprise car les hommes qui portent le projet font de ce projet une petite entreprise pour finir avec une entreprise pérenne, stable… On a beau investir dans un projet, si les hommes qui le portent ne sont à la hauteur, ce serait peine perdue d’où la nécessité de faire des tests de personnalité avant tout investissement dans un projet ou entreprise. A mon avis, l’argent est nécessaire mais la première richesse d’une entreprise, ce sont les Hommes qui la constituent…

En supposant que je sois à un poste de responsabilité, s’il m’est donné l’opportunité de promouvoir les PME, je ferai établir des clusters pour chaque domaine d’activité où les entrepreneurs se retrouveront avec des apports techniques dans les domaines pouvant les amener à mieux s’accomplir ; je mettrai en place des centres de transformation au service des entrepreneurs qui n’ont pas un fonds d’investissement pour qu’ils investissent leur sous en fonds de roulement ; j’accompagnerai autrement les innovateurs à travers l’appui technologique nécessaire pour faire éclore l’entreprise… Il s’agit véritablement de passer à l’efficacité dans l’action.

L’entreprenariat est un moyen sûr de se découvrir et de dépasser toutes ses limites.
Pour les jeunes aspirants à devenir entrepreneur, je leur donnerai ces deux conseils :

  • Avoir une passion incorruptible dans le domaine choisi et être sûr que la solution proposée est pour un problème latent qui existe et qui n’est pas bien adressé ;
  • Ne jamais confondre fonds de roulement et fonds d’investissement : le premier est nécessaire pour faire du chiffre, le second peut s’acquérir une fois l’entreprise stable (il faut toujours trouver les voies et moyens pour ne pas tout mettre en investissement et croiser les bras).

Natacha AGBAHOUNGBA, CEO Moringa Social Ventures.
Site : www.moringasocialventure.com ; Contacts : +229 97 73 85 95

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de l’entrepreneure Odile Gnonwin

José Herbert Ahodode

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A travers cette tribune, nous partageons, avec les lecteurs, la contribution de Odile Gnonwin. Cliquez pour tweeter

Chers lecteurs, grande est ma joie de pouvoir contribuer à cet ouvrage de José Herbert AHODODE. En même temps, c’est toujours un plaisir renouvelé de faire connaitre ce que nous essayons d’entreprendre, en espérant que cela puisse inspirer d’autres jeunes. Je suis Odile GNONWIN, âgée de 28 ans, entrepreneure agro-alimentaire, Promotrice de la marque Norée par la Société de Production et de Transformation des Noix Tigrées (SPTNT).

Je suis titulaire d’une maîtrise en Droit des Affaires et Carrières Judiciaires obtenue en 2014 et d’une Licence professionnelle en Administration Générale et Territoriale depuis 2013. Passionnée par les affaires, je me suis retrouvée dans l’agro-alimentaire par pure passion. Depuis petite, j’aimais ajouter une plus-value à tout ce que mes mains touchaient à la cuisine. Aussi, j’avais rapidement acquis des aptitudes en techniques de vente depuis l’âge de 10 ans. En deuxième année d’université, en 2012, j’avais 20 ans, je m’étais lancée dans la vente de souchets torréfiés de 25 FCFA/sachet. De la commerçante de souchets en détail, je suis rapidement passée à une commerçante en gros de souchets torréfiés.

En effet, j’achetais les sacs de souchet que je faisais torréfier par des femmes que j’avais employées. Cette activité marchait tellement bien que je décidais de m’intéresser à la transformation réelle du souchet car je m’étais dite « On ne va pas à l’école pour faire comme les autres ; il faut ajouter de la valeur et se démarquer ». Le souchet avait vraiment commencé par me passionner davantage. C’est à ce moment que m’est venue l’idée de transformer le souchet. Ma passion remonte donc à l’année 2013 où j’ai vraiment eu un déclic pour le souchet. Ainsi, depuis 2014, Norée transforme le souchet en farine, croquettes et crèmes liqueurs.

J’offre une gamme variée de produits sains, hygiéniques, sans colorants, sans conservateurs pour préserver la bonne santé des clients et respecter l’environnement en utilisant des emballages biodégradables et écologiques. Nos produits sont actuellement disponibles dans plusieurs points de distribution au Bénin. Les négociations sont en cours pour leurs exportations au Burkina-Faso, Côte d’ Ivoire, Sénégal, Ghana et le Nigéria. Les propositions de partenariats dans ce sens seront les bienvenues. Il faut dire que la vision de la marque Norée est de devenir la première marque africaine en matière d’exportation des produits dérivés du souchet.

A partir de mon expérience personnelle, j’exhorte la jeunesse africaine à démarrer avec les moyens de bord. Il faut démarrer même avec peu de moyens, ne pas faire de grands investissements au départ, travailler avec professionnalisme et toujours persévérer. Dans le cheminement sur la route de l’entrepreneuriat, il faut être également rigoureux et discipliné surtout envers soi-même et envers les autres. Au début de mon aventure entrepreneuriale, j’ai su que mon idée de transformation du souchet en divers produits dérivés était une bonne idée car c’était innovant. J’étais obsédée par le souci de créer quelque chose de nouveau à base du souchet dont la consommation est longtemps restée traditionnelle.

Dans l’accompagnement des entreprises, en observant les pratiques au Bénin, il faut dire que beaucoup d’efforts sont faits par les gouvernants. L’environnement institutionnel accompagne les PME à travers les structures comme l’ANPE, l’ANPME, l’ABEVRIT, etc. ainsi que de nombreux partenaires techniques et financiers. Malgré cela, beaucoup de choses restent encore à accomplir car les défis sont grands.  En ce qui concerne les difficultés rencontrées dans les activités de la marque Norée, je peux citer l’insuffisance de ressources financières et matérielles pour atteindre le standard souhaité et agrandir les installations. Certains équipements sont très coûteux et surtout les emballages sont difficiles d’accès. Pour y faire face, nous achetons les emballages en grandes quantités hors du Bénin afin d’amoindrir les dépenses et bénéficier des tarifs de la vente en gros.

En ce qui concerne le financement de l’entreprise, nous participons aux concours d’appui aux entreprises existantes et nous remportons quelques prix qui permettent d’augmenter le capital de la société par des fonds supplémentaires. L’argent est utile au développement de tout projet. Mais une entreprise dont le personnel et le chef d’entreprise ont et partagent la même vision connaitra plus de succès contrairement à une entreprise qui a des moyens financiers avec un mauvais leader ; une pareille entreprise ne survivra pas dans le temps. En plus, une entreprise, sans grand financement au départ, peut bien émerger si elle a des clients et un marché d’écoulement évolutif ; donc ce n’est pas forcément l’argent qui crée les grandes entreprises à succès, le capital humain est plus important.

Dans la dynamique actuelle, tous les acteurs sont conscients que l’Etat n’est plus en mesure de recruter toute la masse estudiantine qui sort de nos universités chaque année. Ce qui fait que le Gouvernement, les particuliers, les partenaires d’horizons divers encouragent de plus en plus les jeunes à entreprendre. Ils sont donc nombreux à lancer des start-up (une émergence en vogue) avec de merveilleuses idées pour la plupart mais le défi reste la survie au-delà de trois ans des entreprises créées. Il faut néanmoins noter que certains jeunes font du copier-coller des idées à succès d’autres sans chercher à s’aventurer vers les sentiers de l’innovation ; ce qui est bien dommage.

D’aucuns, se croyant plus malicieux, concurrencent très ouvertement leur ex-associé sur des idées de projets lancés ensemble au départ et lancent les mêmes types d’entreprises avec des noms différents. En poussant la critique plus loin, il faut ajouter que beaucoup de jeunes ne fournissent pas assez d’efforts dans la connaissance parfaite de leurs produits/services. Une bonne partie de la jeunesse entreprenante pourrait se confondre en majorité aux vendeurs car au final, l’activité qui découle de l’entreprise n’est pas axée sur une vision entrepreneuriale et des objectifs clairs et précis. Les enjeux du monde entrepreneurial béninois sont grands et il y a beaucoup à faire. La promotion des produits locaux reste un défi permanent ; il faut davantage d’actions promotionnelles et inspirer des partenariats entre jeunes entreprises en regroupant par secteurs d’activités complémentaires ou similaires.

A la fin de cette tribune, si j’ai un mot à dire aux jeunes aspirants entrepreneurs, c’est de toujours avoir l’esprit d’innovation, démarrer avec de petits moyens pour grandir progressivement et ne pas faire de grands investissements au départ, travailler avec professionnalisme et toujours être endurant, persévérant. Que  chaque africain prenne du plaisir à consommer nos produits Norée, une marque de produits aux souchets qui procure douceur et énergie. Je remercie les initiateurs du présent projet d’écriture.

Vous pouvez en savoir plus sur Odile Kossiba GNONWIN en visitant le site web : www.noree.bj

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Caludia Togbe

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons, avec les lecteurs, la contribution de Caludia Togbe. Cliquez pour tweeter

Le plaisir que me procure ce parcours d’entrepreneure est tellement immense ; au quotidien, tant que c’est pour la bonne cause, je n’hésite pas à ouvrir mon salon à des initiatives qui grandissent, qui nous construisent. Pour cela, c’est avec grand enthousiasme que j’ai accueilli José Herbert AHODODE pour ce projet d’écriture. J’ai décidé d’y contribuer car je désire partager une partie de mon cheminement

Bonjour chers jeunes, aspirants entrepreneurs, je suis Caludia TOGBE, fondatrice de la marque de produits cosmétiques naturels « Origine Terre » et de la marque d’accessoires de déco « OWO ».

Pour parler de mes débuts en tant qu’entrepreneure, il faut dire que c’est après plusieurs années de chômage, de stages bénévoles dans le privé comme dans le public que j’ai commencé par réfléchir autrement… Il faut noter que les opportunités que j’avais étaient aussi conditionnées par des faveurs sexuelles auxquelles je devrais répondre. A un moment, j’ai donc dû m’arrêter pour faire le point. Par un coup de chance, j’avais bénéficié d’une enveloppe de 25.000 FCFA à un moment crucial où j’étais totalement fauchée et où mon époux avait investi tous ses moyens dans mes études et stages. La moitié de cette somme m’a permis d’entamer un commerce pour subvenir à mes besoins, afin de ne plus jamais me retrouver dans une situation aussi grave. Puis à un moment, parallèlement, je travaillais dans une association et j’ai dû démissionner parce que de moins en moins épanouie en raison d’une collaboratrice qui voulait mon poste et surtout parce qu’ayant besoin de plus de temps pour rédiger ma thèse de doctorat.

De plus, j’avais besoin d’une activité lucrative qui me rapporterait plus d’argent pour payer mes recherches de doctorat. C’est donc en faisant mon commerce en ligne que j’ai créé mon entreprise. Puis, l’une des marques de produits de maquillage que je vendais s’est installée au Bénin et des représentants m’ont intimé l’ordre d’arrêter ce commerce. Puisqu’il me fallait faire autre chose, j’ai saisi une opportunité. Depuis un moment, beaucoup (des inconnus) en ville me demandaient comment je faisais pour avoir une belle peau naturelle sans imperfection et de beaux cheveux naturels. Ayant peu de moyens, je prenais soin de moi avec des produits naturels à portée de main (comme l’aloe vera et les dérivés de baobab) et aussi parce que je suis une amoureuse des plantes et de la nature, une passion transmise par mes parents et mon père surtout qui est ingénieur agronome à la retraite.

J’ai donc commencé à vendre des matières premières permettant de prendre soin de soi sans risque, sans des dérivés de pétrole, des perturbateurs endocriniens, sans silicone, parabène, sulfate, autant de dérivés que l’on retrouve dans la plupart des produits cosmétiques importés et qui sont nocifs pour la santé. C’est ainsi qu’est née ma marque de produits cosmétiques naturels, « ORIGINE TERRE » et le salon de soins capillaires et coiffures. Donc le déclic qui m’a inspiré à arpenter le chemin de l’entrepreneuriat, c’est un assemblage de mauvaises expériences au départ : le chômage et la précarité ont été des stimulants à trouver des alternatives. Et depuis fin 2013, j’ai commencé cette merveilleuse et palpitante aventure entrepreneuriale.

Il faut dire qu’en démarrant mon activité en 2013, je n’avais aucune idée précise des directions que prendrait l’entreprise. Je ne savais pas, en me lançant, que j’en serais là aujourd’hui. Au départ, j’avais juste besoin d’acheter et vendre des articles assez rares sur le marché, afin de me faire des bénéfices, puis d’épargner pour payer mes études. C’était aussi simple. Je pensais qu’ensuite j’arrêterais, pour me trouver un travail correct, dans une plus grande structure, parce que croyant jusque-là que plus la femme est qualifiée, moins elle est exposée à du harcèlement sexuel et à des emplois conditionnés ou mal rémunérés.

Mais je me rends compte que c’est une grosse erreur que de penser cela. Et dans notre contexte, quand on est femme et de surcroît jeune, on attend des faveurs de vous, on vous considère moins, on estime que vous n’êtes pas encore assez mûre pour des responsabilités et les autres structures vous croient trop qualifiée (j’ai 3 masters, 2 professionnels et 1 master recherche) pour elles. Quand à tout cela vous ajoutez des formations pas très communes, c’est très difficile d’avoir des opportunités au Bénin avec des qualifications pareilles. Je faisais donc de la vente d’articles de maquillage et d’accessoires comme les boucles d’oreilles et les sacs au départ. J’ai même vendu des bijoux en or pendant deux ans. Ma logique était simple : « me focaliser sur des produits que les gens ne trouvaient pas aisément sur le marché et les vendre peu chers pour avoir des bénéfices qui serviraient à payer mes ouvrages que je devais commander depuis l’extérieur chaque fois ».

Avec mon parcours, j’ai mieux compris le fonctionnement du système entrepreneurial au Bénin. A mon avis, je crois que l’environnement institutionnel accompagne les entrepreneurs mais le système est mal organisé. Ceux qui bénéficient des appuis sont les entrepreneurs ayant fait leurs preuves pendant des années, parfois très difficilement ; ce qui pose l’éternel problème du financement des start-up.

En ce qui concerne les difficultés rencontrées dans l’exercice de mes activités, il faut dire que la première, c’est l’accès à l’investissement parce que les idées novatrices ne manquent pas ; mais quand on est jeune entrepreneur sans financement, il est difficile de se payer des machines qui coûtent des millions et parfois même de répondre à la demande sur le marché. Face à tout cela, j’essaie du mieux que je peux pour trouver des solutions adaptées. En effet, je communique beaucoup, avec les moyens de bord, mais le plus possible sur les réseaux sociaux, afin de faire connaître Origine Terre, pour ensuite avoir les moyens d’acquérir le nécessaire pour produire plus et mieux.

A terme, cela me permettrait de moins dépendre des matières premières de qualité en provenance d’Europe. La deuxième difficulté majeure que je rencontre, c’est l’accès aux matières premières de qualité en provenance du Bénin et/ou d’Afrique. La production – de matières premières – n’est pas importante chez les producteurs et la qualité n’y est pas toujours. En plus, les matières premières dont j’ai besoin et pour lesquelles on ne trouve pas l’arbre en Afrique, quand je les commande, c’est un parcours du combattant à la douane pour les récupérer. Les montants pour les dédouaner sont exorbitants et mal calculés à mon sens. Pendant longtemps, j’ai vraiment senti et dit que le contexte n’encourageait pas du tout l’entrepreneuriat par les jeunes, au contraire. Il faut être téméraire et avoir des objectifs à long terme pour tenir. S’il faut en rajouter, le troisième palier de difficultés, c’est l’accès à des contenants de qualité et le manque de disponibilité de collaborateurs corrects, engagés à faire carrière dans l’entreprise.

Entre le discours politique et les réalités des services compétents d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes au Bénin, mon avis est qu’il y a une mauvaise organisation, beaucoup de ressources gaspillées à faire de la communication et à organiser des événements qui, au fond, n’aident pas vraiment les jeunes ciblés, en terme de gestion d’entreprise et ensuite, l’accompagnement promis ne suit pas…

Entre le discours politique et la réalité, il y a donc un fossé incroyable. Pour améliorer les dynamiques en cours, si la crainte des autorités est que les jeunes entrepreneurs ne fassent pas bon usage des fonds, que ces jeunes fassent la liste des machines dont ils ont besoin, des matières premières qui leur sont indispensables et que le gouvernement les leur achète lui-même, sans leur remettre un franc ! Si ces entrepreneurs avaient effectivement des projets solides, cela se sentira, rien que dans le plan d’affaires ou dans la liste de ce dont ils ont besoin pour faire grandir leur entreprise.

« Ce n’est pas l’argent qui crée une entreprise ; ce sont les Hommes ». Certes, mais il faut des moyens pour démarrer et faire prospérer parce que c’est l’argent qui permet de rémunérer les collaborateurs et l’équipe de travail. Mais c’est aussi vrai que les ressources humaines de qualité sont indispensables pour une entreprise et mieux une jeune entreprise. Quid des projets fortement financés, censés produire des entrepreneurs mais qui n’ont connu que des résultats négatifs ? Une fois de plus, ces projets avaient été très mal ficelés et j’ai envie de dire que ces projets ont été montés et suivis par des gens qui n’ont jamais créé et fait fonctionner une entreprise. C’est normal que ces projets échouent. Les entrepreneurs qui ont été bénéficiaires n’étaient pas prêts pour recevoir ces sommes ou alors ils n’avaient pas un projet qui les passionnait au plus haut point. Dilapider quelques fonds en peu de temps pour ensuite se retrouver fauchés, c’est normal qu’ils en soient arrivés là.

Au regard de tout ce qui a été dit, plus haut, il faut noter que le système entrepreneurial béninois est caractérisé par le faible accompagnement des porteurs de projets. Des structures existent avec des moyens de fonctionnement disponibles mais elles se révèlent inefficaces. Première chose, pas d’accompagnement, ni en termes de conseils, ni en termes de financement ; il faut tout apprendre par soi-même, mais même cette option a ses avantages quand on y est confronté.

Deuxièmement, les jeunes, la plupart du temps, manquent d’idées novatrices et copient ceux qui en ont et ensuite, les « copieurs » ont du mal à avancer, ce qui est normal parce qu’une idée novatrice, on sent qu’elle fait partie de la personne qui la créée et elle est composée de tout un ensemble logique, censé se manifester ensuite au fur et à mesure dans le temps, en dépit des difficultés. Au final, le copieur abandonne vite face aux difficultés parce que cette idée, pour lui, restera superficielle, il n’y aura pas de suite logique et passionnante ; par contre, il y a tant de nouvelles choses à faire, tant d’opportunités de travailler ensemble dans différents secteurs, qu’à mon sens, il ne sert à rien de copier trait pour trait quelqu’un qui réussit dans un domaine.

Troisième point, les choses sont souvent prises à la légère par les collaborateurs. Quand ils sont dans une jeune entreprise, quel que soit leur niveau d’étude, qu’ils soient sérieux dans l’entreprise ou pas, ils prennent tout à la légère, se sentent obligés d’aller à toutes les cérémonies au village, à toutes les fêtes et réunions de famille même les plus inutiles parce que les mobiles, parfois, laissent à désirer… C’est à tomber à la renverse et ce, en pleine semaine et plusieurs fois dans l’année. Ils partent parfois jeudi pour revenir mardi, promettent de revenir mardi mais se présentent mercredi, ou demandent toute une semaine et je pense qu’ils auraient été dans une plus grosse entreprise ou dans un pays comme le Japon ou la Chine, que cette mentalité aurait changé. Ceux qui font preuve de sérieux ne sont pas nombreux et reçoivent les moqueries des autres.

Au quotidien, je fais face à des contraintes qui renforcent ma résilience et l’entrepreneur est celui qui innove en cherchant toujours des solutions aux difficultés. Si je me retrouvais à un niveau de responsabilité pour impulser une nouvelle dynamique au système entrepreneurial béninois, je mènerai plusieurs actions.

Dans un premier temps, mon objectif sera de voir les projets innovants, qui peuvent permettre de faire du Bénin, le 1er pays africain à avoir fait telle ou telle chose, ou au moins le 1er pays ouest africain et ce, pour au moins une dizaine de secteurs, à propulser parce que le fonctionnement de ces entreprises aiderait à révéler le Bénin et à créer des emplois dans de nouveaux secteurs.

Ensuite, il y a certainement un répertoire de jeunes entrepreneurs qui créent et fabriquent des choses qui apportent de la valeur ajoutée ; il sera question de demander à chacun de faire une liste des 02 ou 03 machines indispensables pour lui et de les lui acheter ou les lui louer à des prix dérisoires pour qu’il puisse fonctionner et avancer dans ses projets. Par ailleurs, le secteur agricole sera davantage mis en valeur et il y a tant de possibilités qui demandent peu de moyens. Et pour finir, il y aurait des facilités de distribution et d’exportation dans la sous-région, d’expositions pour ces jeunes.

S’il faut prodiguer des conseils aux jeunes qui aspirent à l’entrepreneuriat, je dirais qu’il faut avoir une idée claire, correcte, qui passionne certes mais qui est surtout monnayable ; surtout que cela réponde à un besoin évoqué au quotidien.

Deuxième conseil : ne jamais abandonner quoiqu’il arrive, quelques soient les difficultés de parcours, les réactions de l’environnement immédiat. Il est également très important de structurer son projet et d’avoir des objectifs à court, moyen et long terme. Ce qui exige donc une grande culture de la patience pour y arriver.

Avant d’achever cette tribune à l’endroit des jeunes, je remercie encore José Herbert AHODODE de m’y avoir invité pour  offrir cette opportunité de partages. Mon mot de fin, c’est qu’au-delà de tout, il faut avoir un bon partenaire de vie, que l’on soit un homme ou une femme entrepreneur (e) et rester humble sur tout son parcours. C’est important de savoir choisir la personne qui partagera votre vie parce que le parcours d’une entrepreneure « femme » dépend aussi de son épanouissement et de son équilibre familial.

Pour ma part, je n’ai pas eu besoin d’investir dans les visuels et la mise en place des sites internet d’Origine Terre par exemple, parce que c’est mon époux qui s’en est occupé et qui est mon partenaire n°1 en tout. J’ai donc pu investir progressivement dans l’augmentation de la production et dans les ressources humaines pour d’autres secteurs. Merci à M. José Herbert pour cette opportunité offerte de partager mon expérience d’entrepreneure à travers cet ouvrage.

Pour contacter Caludia et/ou collaborer avec Origine Terre :

Site Zone Afrique, Canada et USA ; Site Zone Europe ; Facebook et Instagram : Origine Terre

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L’Audace d’Entreprendre – Contribution de Sessi Hounkanrin

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum. L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Sessi Hounkanrin (@SessiCoach). Cliquez pour tweeter

Chers lecteurs, chers jeunes entrepreneurs et futurs entrepreneurs, c’est un réel plaisir pour moi de partager mon expérience avec vous à travers cette tribune. Je n’ai pas hésité, un seul instant, à répondre favorablement à l’invitation de José Herbert Ahodode dans le cadre de cet ouvrage. Je suis Sessi Hounkanrin, Coach-mentor, auteure et conférencière, originaire du Bénin, basée au Canada… Avec Generation Coaching, j’accompagne les coachs et les leaders francophones qui veulent déployer leurs talents pour maximiser leur impact sur la scène internationale.

Quand je m’interroge sur les grands défis de l’entrepreneuriat, une phrase unique me revient : « A grand potentiel, grands défis ! »

L’Afrique compte aujourd’hui 420 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans.

D’ici 2050, le chiffre devrait presque doubler pour atteindre 830 millions.

Nous savons tous que le continent africain regorge de ressources, de talents, de génie, de richesses naturelles de toutes sortes (or, diamant, pétrole, uranium, phosphore, charbon, cacao, coton, manganèse, coltan…) qui sont convoitées, et même exploitées par de nombreux pays du monde, des multinationales européennes, américaines et autres. Et malgré cela, nous avons encore bien du mal à les considérer nous-mêmes et à y accorder la valeur méritée en travaillant pour les valoriser nous-mêmes. Pourtant, le continent africain est un terrain fertile de créativité, d’innovation et d’opportunités. Il suffit juste d’observer le secteur informel pour constater à quel point l’adaptabilité, l’inventivité, l’ingéniosité, la résilience sont ancrés dans le quotidien et les réalités du continent. Toutes ces qualités sont importantes pour un jeune entrepreneur. En bref, le potentiel entrepreneurial de la jeunesse africaine est immense et, bien évidemment, de ce fait, il comporte de nombreux défis.

Avant même de parler des défis économiques, sociaux et politiques, le premier grand défi qu’il me semble indispensable de mentionner est celui de la conscientisation de la jeunesse (de l’éveil ou encore du réveil des consciences). Rappelons qu’il n’y a pas de changement possible sans prise de conscience.

Pour que l’entrepreneuriat se déploie dans toute sa splendeur, la jeunesse africaine doit changer de paradigmes et constater que : l’herbe n’est peut-être pas toujours plus verte chez le voisin (en l’occurrence les pays occidentaux) : elle doit d’abord et avant tout prendre conscience de la richesse et de la valeur de son propre capital humain, de l’immensité de son potentiel entrepreneurial. Le plus grand potentiel de l’Afrique, ce sont ses ressources humaines. Ses hommes, ses femmes, ses jeunes, car ce sont elles qui ont le pouvoir de transformer le continent. La jeunesse africaine doit apprendre à mieux se connaître, se découvrir et à se poser les bonnes questions… Des questions qui bousculent, des questions qui stimulent la réflexion et la créativité.

Dans ce contexte, quelques réflexions s’imposent à nous tous. Comment le continent le plus jeune du globe, le plus riche en ressources naturelles peut être encore considéré aujourd’hui comme le continent le plus pauvre au monde ? Quelles sont les pistes de solutions concrètes que peuvent porter (apporter) les jeunes ? Comment chaque jeune à son niveau peut-il contribuer au déploiement du potentiel entrepreneurial en Afrique, et ce, en commençant par des actions simples ? Comment peut-on mieux reconnaître, promouvoir et valoriser des modèles de réussite africains ? Comment accompagner plus efficacement la jeunesse dans la mise en place et la réussite de ses projets entrepreneuriaux ?

Qu’est qui fait, pour prendre l’exemple du Bénin que plusieurs initiatives publiques comme l’ANPE – Agence Nationale pour l’Emploi, le Business Promotion Center et d’autres mécanismes d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes donnent des résultats mitigés ?

Des réponses réfléchies à ces questionnements nous aideraient grandement !

Le deuxième défi se situe au niveau de la valorisation du patrimoine africain

Il est essentiel que les jeunes s’approprient ou se réapproprient leur patrimoine (spirituel, éducationnel, culturel, social, géographique…) pour pouvoir le valoriser. Ainsi, ils seront fiers de le promouvoir au-delà même des frontières africaines. En empruntant celui des autres, le risque d’égarement est grand. Cela doit commencer par la valorisation de leurs propres richesses intérieures (c’est-à-dire leurs qualités intrinsèques, leurs forces, leurs talents).

Par ailleurs, la confiance, l’estime, la persévérance doivent être enseignées aux jeunes en permanence. Pour valoriser son patrimoine, la jeunesse africaine doit savoir faire des choix simples mais conscients et consistants : comme arrêter de chercher à l’extérieur ce qu’elle peut trouver à l’intérieur, en choisissant par exemple d’acheter et de consommer le poulet local, plutôt que le poulet importé. Ou choisir d’encourager et de promouvoir les entreprises qui transforment les matières premières en Afrique. La consommation locale devrait cesser d’être un slogan pour devenir l’exutoire qui valorise le travail des producteurs, des artisans locaux afin que ces derniers puissent vivre de leur travail quotidien. Les femmes et la diaspora africaine ont également un énorme rôle à jouer dans le déploiement entrepreneurial des jeunes africains et la valorisation du patrimoine.

Le troisième défi se situe au niveau de l’éducation et la formation

C’est le défi qui est le plus souvent cité dans le domaine de l’entrepreneuriat. Pour preuve, la priorité de l’Afrique est d’investir en premier lieu dans son capital humain. Malgré des avancées considérables, il y a encore beaucoup à faire à ce niveau. Quel qu’en soit la forme : formation, coaching, conseil, mentorat, la jeunesse a besoin de bénéficier de ressources, d’outils et d’accompagnements de qualité pour s’élever face aux enjeux. Une jeunesse consciente, fière de son patrimoine, formée et outillée peut littéralement contribuer au développement global du continent africain.

En réalité, il y a beaucoup d’investisseurs privés qui pourraient investir des capitaux dans l’éducation et la formation à l’entrepreneuriat de la jeunesse africaine, dans le développement d’entreprises innovantes.

Comme dit plus haut, je vis au Canada et ici, en Amérique du Nord, des initiatives comme « Les Dragons » (émission TV) permettent à des jeunes entreprises de pouvoir bénéficier non seulement d’investissements privés mais aussi d’accompagnement de mentors d’expériences en échange de parts (en % ) de leur capital d’entreprise. J’invite la jeunesse africaine à s’inspirer de ce genre de concept et à l’adapter au contexte africain. Car même s’il est possible de démarrer avec peu, l’accès aux financements est un enjeu majeur, surtout dans les secteurs industriels.

En réalité, les initiatives encourageant la responsabilité, la proactivité des jeunes plutôt que la passivité doivent être encouragées. Encore une fois, il y a tant de talents en Afrique qui restent sous-exploités. Il y a une véritable mine d’or sous nos pieds. Nous faisons face à une urgence d’agir car les actions parlent toujours bien plus fort que les paroles !

Le quatrième défi se situe au niveau de l’attention

La jeunesse africaine, comme celle du monde entier, est constamment sollicitée par des flux d’informations qui viennent de tous horizons, de toutes parts ; il est donc essentiel que les jeunes restent attentifs et concentrés sur leurs objectifs au risque de se disperser, de s’éparpiller et de ne jamais concrétiser leurs initiatives entrepreneuriales.

Pour exemple, le patron de Google partageait récemment une statistique intéressante : chaque 2 jours, nous recevons 5 fois plus d’informations sur la planète que de l’année 0 à l’année 2003 réunis. Impressionnant n’est-ce pas !

En considérant cela, il est donc capital que vos objectifs soient toujours plus grands que vos distractions. Vous devez donner plus d’importance à vos aspirations. Gardez le focus est donc un important défi pour réussir son projet entrepreneurial. Aujourd’hui, d’excellentes initiatives qui contribuent à la conscientisation, à la valorisation, à l’éducation et au maintien de l’attention des jeunes ont vu le jour…

Des initiatives comme Investir au pays de Philippe Simo, la Fondation Senakpon de Marcellin Gandonou, le mouvement Afrique Consciente de Gilles Atayi, Anansi de Stéphane Coridon, Entreprendre à Zéro Franc de Samuel Mathey ou encore African Shapers de Patrick Ndungidi pour ne citer que celles-là. Ces initiatives valorisent les histoires de réussite africaine et c’est un nouveau paradigme qui est en train de s’installer dans nos communautés. Des femmes influentes comme Edith Brou de AFRICA Contents Group, Paola Audrey ont un rayonnement dans tout le continent africain et même au delà. Au Canada, des femmes comme Dorothy Rhau, Fondatrice de Audace au Féminin et du Salon International De La Femme Noire (SIFN) ou encore Adetola Fagbemi et Bibiane Manda, co-fondatrices du Réseau des afro-entrepreneurs du Canada,  ou encore en Belgique, Sheila Mukasa, fondatrice de Be Community font également une réelle différence dans le monde de l’entrepreneuriat de la diaspora africaine.

En fait, pour citer Darietou Gaye, directrice de la stratégie et des opérations de la Banque mondiale pour l’Afrique, il y a une réalité dont on parle très peu : c’est que l’Afrique est la seule région au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent la voie de l’entrepreneuriat.

Et à grands défis, grandes responsabilités !

« Tu ne dois pas éviter le bruit du tam-tam quand c’est toi qui l’as invité ». Proverbe Africain.

On ne peut parler de développement sans parler de responsabilité, de responsabilisation. La responsabilité des échecs n’appartient pas et ne peut être attribué à un seul groupe de personnes. Nous avons tous la responsabilité de ce qui nous arrive. Rien ne sert de pointer du doigt qui que ce soit à part nous-mêmes. Je crois que chacun d’entre nous, jeune ou moins jeune devons cesser d’accuser l’autre, quelle que soit sa fonction et son statut, prendre nos responsabilités et aller de l’avant. Il est important que chacun soit conscient de la responsabilité de ses actions et de ses inactions.

Ce que nous faisons, et ce que nous ne faisons pas, a un impact sur notre communauté. Blâmer, se plaindre, critiquer, nier ou rejeter constamment la responsabilité sur l’autre sont des comportements contre-productifs qui nous empêchent d’avancer et de progresser. Plutôt que de chercher qui est responsable des échecs, qui ne l’est pas, il vaut mieux se concentrer sur les pistes d’avenir, les solutions concrètes et les contributions que chacun peut apporter à son niveau. Car nos échecs peuvent devenir nos tremplins si nous apprenons d’eux.

Si la situation actuelle ne nous donne pas satisfaction, nous avons la responsabilité et le devoir d’agir par nous-mêmes pour changer la donne. Car l’Afrique est le continent du futur et le futur se construit au présent !

Il faut avouer que malgré les contraintes rencontrées par les entrepreneurs, dans le contexte béninois, des efforts non négligeables sont fournis par les différentes autorités en charge des questions d’employabilité des jeunes. Il est donc légitime de se poser des questions pour savoir pourquoi, malgré les dynamiques engagées et les montants investis pour booster l’entrepreneuriat, les situations actuelles vécues par les jeunes entrepreneurs n’inspirent guère !

Originaire du Bénin, née en Europe, vivant en Amérique du Nord, j’ai eu la chance d’avoir un parcours marqué par la diversité (géographique, culturelle et disciplinaire). C’est vrai que je ne suis certainement pas la mieux placée pour parler des initiatives d’appui à l’entrepreneuriat en Afrique et spécifiquement au Bénin, car je vis au Canada depuis maintenant 12 ans. Cependant je porte un regard optimiste car je crois beaucoup à l’entrepreneuriat africain. Je suis toujours fascinée de voir à quel point l’Afrique se démarque en matière de créativité et d’innovation.

Ce qui est indéniable, quel que soit le continent, c’est que l’entrepreneuriat des jeunes est un véritable levier et un moteur considérable pour le développement durable du continent africain. C’est également une opportunité et une alternative pertinente au chômage des jeunes, car l’entrepreneuriat est créateur de valeur, créateur de richesses.

En Europe, comme en Amérique du Nord, il y a de nombreuses façons d’obtenir un soutien pour développer un projet entrepreneurial. J’ai déjà eu l’opportunité d’obtenir à plusieurs reprises des récompenses : un prix de la Fondation Cetelem, Éduquer pour Entreprendre en France et des bourses entrepreneuriales de l’OFQJ (Office franco-québecois pour la jeunesse) qui m’ont aidé dans mes débuts dans l’entrepreneuriat. Cela m’a énormément encouragé à persévérer. J’ai eu même la chance d’obtenir en 2008 le soutien d’un mécène pour mon projet entrepreneurial dans le domaine du coaching. Enfin, j’ai également beaucoup investi sur fonds propres et je continue de le faire pour mon développement et ma formation continue.

Ici, au Canada, les jeunes sont fortement encouragés à entreprendre et ont beaucoup de ressources – qu’elles soient publiques ou privées (conseils, soutiens, subventions, etc.) vers lesquelles ils peuvent se tourner dès le début ou dans la phase de développement de leur aventure entrepreneuriale (par exemple les Carrefours Jeunesse Emploi, les subventions gouvernementales, les fondations privées, le Crowfunding, etc.). L’accès aux financements est un enjeu en Afrique mais je pense qu’une des pistes de solutions serait d’impliquer encore plus le secteur privé.

José Herbert Ahodode développe bien dans cet ouvrage une approche intéressante qui mette le secteur privé au cœur de la formation pour pallier aux questions d’inadéquation entre formations et réalités du marché du travail. Le principe prôné est : « j’investis, je forme les gens dont j’ai besoin ou dont a besoin le secteur d’activité en question ». C’est une approche que peuvent accompagner les acteurs publics aussi – ainsi que divers philanthropes.

Mais une interrogation demeure tout de même ! Existe-t-il un secret de réussite en entrepreneuriat ? Je crois que le seul véritable secret (et en réalité ça n’en est pas un), c’est le travail. Sans travail, il est difficile de réussir, et si réussite il y a, elle ne sera pas durable. Au travail, on doit ajouter la répétition et la constance. Pour réussir, comme le répète souvent un de mes mentors, il vaut mieux faire une chose 1000 fois, que faire 1000 choses une fois.

Cette assertion est davantage vérifiée dans le monde des affaires et en matière de réussite car la plupart des gens ne voient que la partie visible de l’iceberg : le résultat, la victoire, la célébration. Mais ils oublient souvent tout ce par quoi l’entrepreneur a dû passer pour réussir : les sacrifices, les moments de doute, de peur, de confusion, de démotivation, de découragement, de déception. C’est la partie non-visible de l’iceberg qui est beaucoup plus importante que celle que l’on voit.

J’aime cette définition de la réussite. La réussite, c’est une série de bonnes pensées, de bonnes décisions et de bonnes actions appliqués sur la durée.

Pour ma part, je l’évalue à 3 niveaux, mon degré de contribution, mon degré d’accomplissement et mon degré d’épanouissement.

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je sens que je contribue ?

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je sens que j’accomplis ce que j’ai à accomplir ?

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point je me sens épanouie ?

La réussite, quelle qu’en soit la définition qu’on lui en donne, repose sur des attitudes et principes de base. Mais avant de vous donner quelques principes, pour moi, qu’est-ce que réussir ? En effet, Réussir, c’est une conséquence d’un état d’être et d’une capacité à penser, agir, communiquer différemment. Réussir, c’est s’épanouir, s’accomplir… pleinement dans tous les sphères de sa vie. Réussir, c’est cheminé vers la réalisation de notre potentiel le plus élevé et contribuer, à sa façon au bien-être et à l’épanouissement des autres.

Comme dit plus haut, je vous partage quelques principes de bases de la réussite…

Les entrepreneurs qui réussissent :

  • Sont des personnes qui se connaissent et travaillent sur eux-mêmes en permanence pour faire des choix conscients en accord avec qui ils sont vraiment. Ils savent que leur réussite repose sur un mindset (état d’esprit) gagnant qu’ils devront renforcer tout au long de leur parcours. D’ailleurs, ils savent miser sur leurs forces et leurs talents parce qu’ils se connaissent.
  • Sont des éternels apprenants : ils restent toujours curieux, à l’écoute et apprennent sans cesse, notamment des meilleurs de leur domaine. Ils posent et se posent de bonnes questions et, par conséquent, obtiennent de bonnes réponses.
  • Croient fortement en leur potentiel de réussite. Malgré les obstacles et les épreuves, ils ont une foi inébranlable au fait qu’ils réussiront leur projet entrepreneurial. Ils savent que l’échec n’est pas le contraire de la réussite, que le contraire de la réussite, c’est l’abandon. Ils font donc preuve de persévérance, de courage, de détermination et de résilience.
  • Sont conscients qu’ils ne peuvent réussir seuls. Ils font partie de réseaux, de communautés, de cercles d’influence. Ils sont à l’écoute des besoins des autres et surtout les aident également à réussir. Ils savent aussi être heureux de la réussite des autres (très important).
  • Savent que : avant d’apprendre à courir, il faut apprendre à marcher. Il n’y a pas d’ascenseur pour la réussite, il faut prendre l’escalier. On peut donc voir grand, en commençant petit.
  • Suivent leur intuition et les messages qu’ils reçoivent et surtout mettent en application les enseignements.

Chers jeunes entrepreneurs, je suis presqu’à la fin de ma contribution à cet ouvrage. Ayant été partie prenante d’un ouvrage collectif « Le Livre blanc de l’Audace », je suis consciente de la détermination et du travail que cela nécessite de coordonner et produire une œuvre comme celle que vous lisez actuellement. L’auteur m’avoua justement que c’est la lecture du livre blanc de l’audace qui lui a insufflé le titre « L’Audace d’Entreprendre » et je le remercie de m’avoir associé.

Si j’ai encore un dernier message à votre endroit, ce serait celui-ci :

Rappelez-vous que la meilleure ressource de l’Afrique, c’est son capital humain ! @SessiCoach Cliquez pour tweeter

Pour réussir, il est important de savoir aller là où d’autres ont refusé d’aller, faire ce que d’autres n’ont jamais fait ! J’invite la jeunesse africaine à faire preuve d’audace, à oser prendre sa réussite en main et à rayonner de ses plus belles couleurs. Ne laissez pas les doutes, la peur affecter votre capacité d’action, votre désir de réussir, paralyser ou anéantir vos projets et vos rêves !

Mettez-vous dans des situations inconfortables car elles vous feront grandir !!!

Osez ce que vous n’avez jamais fait ! Allez où personne n’est jamais allé. Osez faire ce que vous voulez faire même si vous avez peur de le faire. Rappelez-vous ceci : Qui fait ce que personne n’a jamais fait, verra ce que personne n’a jamais vu ! J’en ai fait une de mes devises.

Sessi HOUNKANRIN, Coach, Conférencière, Auteure.

Pour avoir cet ebook, nous vous proposons plusieurs options :
1. Vous souhaitez accompagner l’Auteur à travers une modeste contribution (vous payez pour l’avoir), cliquez sur ce lien (ebook payant). Vous payez et recevez votre exemplaire de l’ebook.

2. Vous souhaitez accéder à la version libre de cet ouvrageCliquez sur ce lien. Il vous sera demandé de vous abonner pour le recevoir.

3. L’ouvrage est également disponible en téléchargement sur le site Generation Coaching.

Dans tous les cas de figure, nous avons pensé à vous ! Après la lecture, tous les contributeurs souhaitent avoir vos avis. Quelles réflexions et idées vous inspire la lecture de cet ouvrage ? Dites-le nous en commentaires.

 

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Concours des Jeunes écritures AUF – RFI 2019

Chers lecteurs, bonjour. J’espère que vous allez bien en cette période critique liée à la crise du Covid-19. Pour ma part, je me porte à merveille. Il y a un moment que je n’ai pas publié d’article sur le blog. J’avoue qu’entre divers engagements pris et la finalisation de mon deuxième ouvrage, c’était un peu contraignant.
Mais tout se passe bien et tous les contributeurs ont répondu avec vaillance aux besoins de l’ouvrage ; sa sortie est prévue pour bientôt ; il sera disponible sur ce blog. Mais ce n’est pas (encore) le but de cet article.

L’année dernière, je participais au concours des jeunes écritures. A travers ce post, je partage avec vous l’intégralité de l’oeuvre que j’ai soumis pour la compétition. Certes, je n’ai pas remporté la finale de ce concours d’écriture mais l’expérience en vallait la peine.
Vous trouverez le texte également sur ce lien : Concours des jeunes écritures – Texte de José (L’Amour ne dure qu’une fois)

Nota Bene : si vous aimez le contenu de ce blog, n’hésitez pas à nous le dire en commentaire.

OEUVRE DE JOSE : L’AMOUR NE DURE QU’UNE FOIS

Toute histoire commence un jour, quelque part, dans une république en terre africaine sous le regard éclairé du soleil et de la lune… Il était 12h 30, la sonnerie retentit pour signaler la pause. Les oiseaux, qui, au crépuscule, rivalisaient d’entrain et lançaient aux quatre vents les harmonies de leurs solfèges, s’étaient tus depuis longtemps. Dans le bruit assourdissant devenu familier à force de l’entendre, les étudiants de la deuxième année de sciences sociales de l’Université publique de Tognon furent libérés. Le professeur aurait voulu tant finir son chapitre avant la fin de la première partie du cours, il dut se résigner pour continuer dans l’après-midi.

Nous étions donc sortis en îlots, parfois par affinité, pour rejoindre la cantine dans le seul but de reprendre des forces en dégustant le plat au menu du jour. Le jeudi, la file du rang est comparable à une cohorte de fourmis à l’affut d’un appât. Avec quelques malices d’étudiants zélés, nous réussissons, Oscar et moi, à gagner quelques places dans ce rang interminable… Lorsque je suis venu à l’Université, c’est avec Oscar que j’ai commencé mon immersion dans la nouvelle ville. J’avais fraîchement débarqué de Biglochémin, mon village natal, après l’obtention du BAC. On ne se connaissait pas mais ce bonhomme m’a été sympathique depuis les premiers jours de cours dans ce nouveau milieu. Du coup, nous sommes devenus des Amis inséparables, des colocataires – plus que frères. C’est avec lui que mes déboires, mes succès, mes joies, mes sottises et mes erreurs eurent des compagnons d’infortune et de fortune avec qui partager ces moments selon les circonstances.

Nous avions pris une résidence universitaire, meilleure alternative au regard de nos moyens financiers limités dans cet univers (l’université). Mes parents étaient des commerçants depuis des générations. L’entreprise familiale que papa tenait de son père et que grand-père a hérité de son père était florissante à un moment avant de sombrer dans une faillite qui ne dit pas son nom. La destinée aurait voulu que je sois l’héritier légitime de la besace familiale, une firme qui depuis des générations, tenait la flamme des meilleures ventes des tissus locaux et des artifices de décorations, des meubles et immeubles. Mais la conjoncture économique et parfois la confusion de l’entreprise avec la famille par ses dirigeants (ce qui est peut-être normal vue que c’est une entreprise familiale) a finit pas perdre de valeur d’années en années et aujourd’hui, ETS TAGNON n’est plus qu’un lointain souvenir.

N’étant donc pas né avec une cuillère en or dans la bouche, mais dans un environnement où le père est polygame nanti de nombreux enfants avec le panier de la ménagère qui s’amenuise de jour en jour, je n’ai eu droit qu’à m’inscrire dans une faculté publique. Dans ma famille à moi, il suffit que tu naisses et c’est à ta Maman que revient la charge de faire de toi ce que tu deviens dans la société. Le père, polygame de surcroît, ne se souciait que de mettre en clope ses épouses afin d’augmenter son harem d’enfants puisque dans nos sociétés, l’enfant est une richesse dit-on. La situation n’était donc guère reluisante mais quand on n’est pauvre et qu’on naît pauvre, le destin place parfois sur ton chemin les bonnes personnes, les bons amis pour te guider. C’est ainsi que je pourrai expliquer ma rencontre avec Oscar, ce jeune de deux ans mon aîné qui venait aussi d’une famille modeste mais dont l’oncle possédait un bar restaurant au centre-ville.

C’était un lieu privilégié pendant les week-ends pour assurer le remplissage de nos ventres d’étudiants sous réserve de quelques travaux de nettoyage. Il nous arrivait même de tenir la caisse de l’Oncle Thimothée pendant les jours d’absence de son bar man qu’il envoyait parfois sur d’autres fronts. Ce service était naturellement contre rémunération ; un pécule qui permettait de tenir quand même quelques jours. Un week-end, pendant que nous étions allés au Bar Vip « La Noche » pour notre service hebdomadaire, le cuisinier m’envoya servir la table 5 qui avait commandé des frites au poulet. Quand la commande fut apprêtée, je pris le plat et je m’engageai vers le client. Que dis-je, je pris le plat et je m’engageai vers la cliente solitaire : Vanessa. Pour décrire Vanessa, je n’irai pas par quatre chemins ; c’est une autruche. Comme cet oiseau coureur, elle est grande, sauvage, et se cache dès qu’elle sent le danger. Ses interminables jambes minces supportent un buste sensuel doté de fruits arrogants.

De longs cheveux noirs couronnent un visage intense bien que doux. Le corps de Vanessa semble avoir été conçu exclusivement pour déstabiliser les gentils hommes qui n’avaient rien demandé – ou ne demandaient pas mieux. C’est ce qui la différencie de l’autruche (avec le fait que Vanessa ne pond pas d’œufs d’1 kg). Quand une jolie fille vous regarde comme elle m’avait regardé, il y a deux possibilités : ou bien c’est une allumeuse et vous êtes en danger ; ou bien ce n’est pas une allumeuse et vous êtes encore plus en danger…

Je lui amenai le repas servi avec, à mon habitude, toute la politesse requise : « Bonjour Madame, votre commande est prête ». Et à la belle Vanessa de me répondre : « Merci, pour un serveur, vous êtes plutôt beau mec »…
Par suite, je ne sais comment c’étaient enchaînés les mots, les paroles, les faits et gestes ou bien même les non-dits. Mais je m’étais retrouvé dans la réserve du Bar, l’instant d’après, en train d’effleurer la gentille Vanessa dans ses compartiments les plus intimes. Ah ! La douceur de ses lèvres, je veux bien vous en parler mais on ne finira jamais de les décrire ! Tellement, douces elles étaient à n’en point trouver de comparable dans ma féconde imagination…

Mon ami, Oscar n’en croyait pas à ses yeux quand nous sommes sortis, elle les cheveux bien désorganisés et moi, mes boutons de chemises à peine fermés. Ça sautait aux yeux qu’on venait de goutter au fruit défendu. C’était plutôt rapide pour un coup du soir. J’avoue que sur le coup, en un court instant et sans m’en rendre compte, je venais d’enclencher un processus dont, peut-être, je n’aurai pas entièrement le contrôle. Le repas servi de Vanessa s’était refroidit mais ce soir-là, on lui fit un emballage emporté. Entre temps, je reçus les sermons de l’Oncle Thimothée qui avait remarqué mon absence et après nous a vu sortir de sa réserve.

Quand je pense avoir agi ainsi par non maîtrise des pulsions, c’est facile de céder à une femme allumeuse de la carrure de « Vane », le gentil diminutif que je lui donnai. Surtout si la nature l’a doté de ce sourire charmant et audacieux, de ces jambes et de ces lèvres délicieuses. Il s’est écoulé environs 30 minutes entre le repas servi, l’entrée et la sortie de la réserve et le jeu était clos alors que c’était notre première rencontre…

Ce jour-là, j’ai dû vite pris congé des lieux où je venais d’effleurer Vane pour rentrer au campus. Le lendemain, je me suis réveillé à neuf heures, j’ai allumé la radio pour suivre mes émissions préférées et faire le point de l’actualité de la semaine. Comme d’habitude, il y avait encore eu des dizaines de morts par ici voire de centaines de morts par là-bas.

Alors, j’ai tout arrêté, et j’ai siesté jusqu’à 18h 30. Et pendant ce laps de temps, mon sens onirique m’a bien joué des tours. J’ai rêvé de Vane et moi pendant tout mon sommeil. Cela s’est répété plusieurs fois avec parfois des scènes érotiques, parfois des balades en amoureux et mieux dans une vie de famille avec de « vrais » gosses dont j’étais le père. Ce dernier tableau m’a fait sauter du lit – m’a réveillé tout en sueur. Puis, je me rappelle encore du fou rire de mon ami-frère Oscar quand je lui ai narré l’origine de mes gémissements pendant mon léger sommeil. Et depuis ce rêve, c’était la dernière fois que j’ai vu « Vane » après notre première rencontre, le fameux soir au Bar…

Déjà UN AN que je n’ai plus revu Vanessa. Depuis ce temps, ma vie a complètement changé ; je broyais du noir en plein temps. Je n’ai pu parler à personne de ce qui s’est passé. Personne ne m’a rien demandé, en fait. Pourtant, elle n’est pas morte, je crois ! Parfois, je passais devant sa maison sans toutefois avoir la force d’aller lui faire une visite amicale ponctuelle. Surement par crainte que sa chambre serait vide parce qu’elle serait sortie faire des courses en ville ou occupée à papoter avec ses congénères !

Pour passer ces temps de solitude, Oscar était là. Toujours présent pour redonner le punch à son ami-frère que je suis. Je n’avais goût à rien mais Oscar, quelques fois, me faisait participer à des soirées dansantes, des fêtes organisées en ville. C’est vrai que la danse et moi, c’étaient deux variantes opposées mais j’y allais quand même. Un jour, Oscar a reçu la nouvelle de la venue d’un oncle maternel qui résidait à l’étranger. Puis, il a demandé une autorisation d’absence pour répondre à l’appel de son oncle qui lui avait promis de meilleures conditions d’études dès son retour au pays. J’étais heureux pour mon frère Oscar car je savais que ce voyage changerait quelque chose – en mieux – dans sa vie.

En raison de mon histoire vécue avec Vanessa, je m’étais juré ne plus aimer une demoiselle – fut-elle une réincarnation de Vanessa avec sa divine beauté. Pendant que je prenais position, le destin me prévoyait un coup bas. J’ai fait une rencontre. Oui, moi qui, depuis plus d’un an, ne voulait plus voir de filles. Je me souviens très bien de la deuxième fois que je l’ai rencontré. C’était à l’enterrement de ma tante paternelle, la sœur de mon père. Comme un devoir familial, j’étais rentré auprès des miens pour me recueillir et participer aux cérémonies. Je ne sais pas, j’avais dû sentir que quelque chose allait m’arriver, ce jour-là.

Toute l’église surveillait le mari de ma tante, pour voir s’il pleurerait. C’est le curé qui avait sa boite secrète : il évoqua les cinquante ans de mariage. L’œil du mari de ma tante se mit à rougir. Lorsqu’il versa une larme, ce fut comme un signal de départ, la famille entière ouvrit les vannes, sanglota, se répandit en regardant le cercueil. Il était inimaginable de se dire que ma tante était dedans, prête à être enfermée dans un rectangle, six pieds sous terre. Il a fallu qu’elle meure pour que je me rende compte à quel point je tenais à elle. Quand je ne quittais pas les gens que j’aimais, c’étaient eux qui mouraient. Suite à cette illumination, comme une révélation, je n’ai pu m’empêcher de me joindre à la famille – j’ai pleuré sans aucune retenue et de toutes mes forces car je suis influençable…

Quand j’ai cessé de voir trouble, j’ai aperçu, comme une illumination, Vanessa qui m’observait. Elle m’avait vu dégouliner. Je ne sais si c’est l’émotion, ou le contraste avec le lieu, mais j’ai ressenti une immense attirance pour cette mystérieuse apparition en pull moulant noir. Plus tard, elle m’apprit que, Sam, l’enfant de ma tante et elle, étaient amis de longue date. Ah ! Quand le destin te joue des tours… Bref, l’essentiel, c’est que dès que nous nous étions revus, notre attirance réciproque avait refait surface. Vanessa avait envie de me consoler, cela se voyait. Cette rencontre m’a appris que la meilleure chose à faire dans un enterrement, c’est de retomber amoureux…
Pendant que Vanessa qui venait de faire sursauter mon cœur en deuil, embrassait mes joues mouillées, elle comprit que j’avais compris qu’elle avait vu ; que j’avais vu qu’elle m’avait regardé comme elle m’avait regardé… Et les yeux s’étaient parlé. Je me souviendrai toujours de la première chose que je lui ai dite : « J’aime bien l’anatomie de ton visage ».

Je ne sais si l’année l’a changé mais c’était comme une autre créature… J’eus le loisir de la détailler. Frémissement de cils. Rire boudeur qui fait bondir ton cœur dans sa cage thoracique soudain trop étroite. Merveille de regards détournés, de cheveux dénoués, de cambrure au bas du dos, de dents éclatantes. La belle à l’allure de Jessica Simpson étirée sur un mètre soixante-quinze. Une folle rassurante. Une allumeuse calme, d’une réserve impudique. Une amie, une ennemie… Il faisait froid sur le parvis de l’église. Ses tétons durcissaient sous son pull moulant noir. Elle avait des seins érigés en système. Son visage était d’une pureté que démentait son corps sensuel. Exactement mon type de femmes – je crois…

À partir de cet instant précis, j’avais su que je donnerais n’importe quoi pour entrer dans sa vie, son cerveau, son lit, voire le reste. Avant d’être une autruche, Vanessa était un paratonnerre ; elle attirait les coups de foudre. Et j’étais devenu quelqu’un d’autre, fasciné par l’extrême tension électrique, palpable, qui peut se créer entre un homme et une femme qui ne se connaissent pas, sans raisons particulières, comme ça, simplement parce qu’ils se plaisent et désirent juste unir corps et esprit…
Au cours d’une de nos balades en amoureux, je fis la déclaration suivante : « Vanessa, il est encore temps de reculer, vite, parce qu’après, il sera trop tard, parce que je vais t’aimer très fort – t’aimer d’amour -, et je suis un autre dans ces cas-là… ».

Mais avant que je ne finisse ma phrase, c’était la langue de Vanessa qui m’a interrompu et tous les violons de tous les plus beaux films d’amour ont craché un misérable grincement en comparaison à la symphonie qui résonnait dans ma tête. Depuis, j’ai compris que le coup de foudre n’était pas que dans les contes de fée. J’en étais la preuve vivante…

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Ganvié
Benin : A la rencontre de Venise, l’Africaine, Ganvié !

Sur les  chemins de la Conférence internationale Countdown 2030 & Beyond tenue en Allemagne en 2019, l’équipe d’organisation (Afrique francophone) et celle d’Afrique australe se sont réunies pour un atelier de travail (workshop). Avant de nous retrouver en Allemagne, il était opportun pour l’équipe de mieux faire connaissance.

Dans le cadre de l’immersion en milieu communautaire, nous avons également effectué une visite à Ganvié, la venise de l’Afrique. Cet article amène le lecteur à la découverte du plus grand village lacustre de l’Afrique, la venise du continent…

Ganvié

La magie de Ganvié…

 

Ici pas de bruits de moteur ou de rues poussiéreuses comme dans tant de villes africaines. Pas d’immeubles aux couleurs criardes ou de constructions anarchiques, juste la calme immensité du lac Nokoué, de sages maisons sur pilotis et des pirogues agiles qui se croisent silencieusement. Car Ganvié est une bourgade lacustre, entièrement  construite sur pilotis, ce qui lui vaut d’être surnommée la Venise de l’Afrique.

Le lac sur lequel est bâti Ganvié fait partie du delta du fleuve Ouémé, lequel prend sa source au nord du Benin et couvre une superficie de près de 26.000 ha. Quelque 40 000 Tofinous,  « habitants de l’eau », dont la pêche est la principale activité, habitent des villages lacustres, dont Ganvié est de loin le plus important. Comme sur la terre ferme, cette petite ville est structurée en rues, quartiers et marché auxquels on accède en pirogue. C’est à l’aube qu’il faut quitter l’embarcadère pour un voyage en confortable pinasse à moteur d’une vingtaine de minutes.

Dans la lumière pale, on croise pourtant déjà de nombreuses pirogues à voile cabotant doucement, des pêcheurs  relevant leurs filets. Devant, des roseaux hérissent la surface de l’eau. Ce sont en fait de petites pâtures aquatiques, appelées acadjas, soigneusement entretenues pendant six mois. Ces clôtures de fascines, un assemblage de branchages plantés en eau peu profonde, permettent aux poissons de se réfugier et de se reproduire. Car le lac, est pour l’instant, préservé de pollution industrielle. Il y a quelques années encore, les grands filets tendus pour l’occasion renfermaient suffisamment de poissons pour faire vivre toute leur famille pendant plusieurs mois.

Passé ces zones piscicoles, le village lacustre découvre sa magie. Car arriver à Ganvié, c’est retrouvé sur l’eau une Afrique intemporelle : les retrouvailles autour du point d’eau, le marché lacustre ou tout se négocie de pirogue à pirogue, l’école vers laquelle les écoliers en uniforme se rendent à bord d’immenses pirogues-bus, le dispensaire, les lieux de culte et les lieux de vie commune, bars et auberges avec leur terrasse à fleur d’eau. Traditionnellement, les cases à Ganvié ont une ossature constituée de pieux en bois sur lesquels viennent se fixer des branchages tressés ou des bambous ; elles sont surmontées d’un toit de chaume.

A présent, cet habitat perd un peu de son importance laissant progressivement la place à des constructions plus hétéroclites, aux toitures en tôle et aux murs en ciment, dont l’entretien est bien plus facile. Quelques ilots artificiels ont également été créés çà et là par les habitants, pour apprendre à leurs enfants à marcher. Car auparavant, un habitant de la lagune se trouvait diminuer en arrivant sur le  continent. Sachant peu ou très mal se tenir debout, il était stigmatisé par ses compatriotes qui le reconnaissaient à sa démarche.

Ganvié, Un refuge historique préservé

        

Il y a plusieurs siècles, des familles fuyant les guerres tribales et l’esclavage ont fondé cette cité lacustre du Bénin, accessible uniquement en pirogue. Au milieu du village lacustre est aménagée la place royale où est érigée la statue du premier roi de Ganvié, le roi Agbogdobé, fondateur du village. L’ancêtre du roi fit la découverte de Ganvié vers 1710. Il s’était transformé en épervier pour ne pas être démasqué, puis il s’est mué en crocodile pour transporter et protéger son peuple. En langue fon, « gan » signifie « sauvé » et « vié » signifie « la collectivité ».

Ganvié fait partie des six projets phares retenus dans le Programme d’actions du gouvernement  (PAG) 2016-2021 pour développer le tourisme. Il ne s’agit pas d’y faire défiler des hordes de visiteur, mais de rendre un peu plus visible la cité en tant que destination atypique et authentique. Les aménagements prévus, de même que l’attraction sur de nouveaux voyageurs grâce à une petite augmentation de la capacité d’hébergement, ont pour objectif d’améliorer le cadre de vie et les revenus des populations locales, sans bouleverser leurs habitudes ni leur environnement. Le cout du projet est estimé à 20 milliards de FCFA (près de 30,5 millions d’euros). Il comprend l’assainissement et le curage du lac, la construction d’un hôtel sur pilotis et la restauration de quelques habitants avec des matériaux durables dans un périmètre pilote ainsi que la réhabilitation du marché flottant et le réaménagement des installations de l’embarcadère et des espaces de vie sociale du village. 

Ganvié

Vivement le rayonnement de la cité lacustre de Ganvié, j’y retournerai, c’est sûr ! 

Et vous ? Envisagez-vous y faire un tour prochainement ? Si vous l’aviez déjà visiter, dites-nous vos avis en commentaires…

 

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