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José Herbert Ahodode
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Commercialisation Anacarde
Bénin : Coûts de transaction dans les modes de commercialisation de l’anacarde

Cet article est issu d’une recherche scientifique sur les modes de commercialisation de l’anacarde au nord-ouest du Bénin. Du fait de son rôle dans l’obtention de revenus pour les paysans et de devises pour le pays, l’anacarde est une culture d’un fort intérêt économique et stratégique au Bénin. Sa commercialisation est cependant soumise à de nombreuses contraintes, dont les coûts de transaction qui font l’objet de la présente étude.

Commercialisation des noix de cajou au Bénin : La campagne 2020-2021 officiellement lancée à Kétou | Gouvernement de la République du Bénin

Au Bénin, dans le cas de la mise en marché de l’anacarde, la deuxième culture de rente après le coton et qui est également importante dans d’autres pays de la sous-région, la coordination des échanges se fait à travers deux principaux modes de commercialisation, la vente individuelle et la vente groupée. L’arrangement contractuel individuel revêt plusieurs aspects à cause de la multitude d’intermédiaires qui animent le circuit de vente, créant ainsi des arrangements contractuels emboîtés. L’asymétrie d’information relative au prix et aux conditions du marché est si forte qu’il n’est pas aisé pour les producteurs de faire ex ante le meilleur choix de partenaires contractants (sélection adverse).

Profitant de leur avance informationnelle, les intermédiaires introduisent des contrats leur permettant de développer ex post des comportements opportunistes (aléa moral) et de tirer une rente comportementale. Face à ces situations, la vente groupée a été initiée pour faciliter la mise en marché des noix par les producteurs. Mais si la théorie des coûts de transaction enseigne qu’à chaque mode de gouvernance correspond un niveau de coûts de transaction donné, aucune étude n’a été jusqu’ici menée au Bénin pour déterminer effectivement la nature et le niveau des coûts de transaction dans les deux principaux modes de mise en marché de l’anacarde.

L’une des rares études existantes porte certes sur l’analyse des coûts de transaction dans la commercialisation des noix de cajou en général dans la zone d’étude, mais n’aborde pas spécifiquement le cas des différents arrangements institutionnels qui pourtant caractérisent le système complexe de vente de ces noix au Bénin.

La présente étude se veut une application concrète, complémentaire, du concept des coûts de transaction dans la commercialisation des noix d'anacarde au Bénin. Cliquez pour tweeter

En se basant sur un échantillon aléatoire de 122 producteurs choisis au nord-ouest du Bénin et en utilisant l’approche des coûts d’opportunité, l’efficacité transactionnelle des deux modes de commercialisation (individuelle et groupée) a été analysée.

Il ressort des résultats que les producteurs supportent des coûts de transaction de 93 F CFA/kg dans le mode de vente individuelle contre seulement 43 F CFA/kg dans la vente groupée (1 € = 656 F CFA). Dans les deux modes, la composante majeure est constituée par les coûts de transaction ex ante (98 %) contre seulement 2 % pour les coûts ex post.

Si les résultats montrent que la vente groupée a un avantage comparatif en termes de réduction des coûts de transaction, ce mode peine cependant à se développer et le mode individuel reste toujours dominant (62 %). Ce résultat ne corrobore pas l’idée généralement admise de préférence des acteurs pour le mode de coordination minimisant les coûts de transaction dans un processus d’échange. Il suggère la nécessité d’approfondir l’analyse de l’efficacité transactionnelle, en incluant l’analyse de la perception des producteurs sur le fonctionnement de chaque mode de commercialisation et sur l’importance des coûts de transaction liés à chacun.

Pour en savoir plus sur l’étude, la méthodologie complète et les différents résultats obtenus après analyse des données, lisez l’article complet sur ce lien ou téléchargez le fichier au besoin.

Cet article a été également cité dans la rubrique des ressources du site Inter-Réseaux et Développement rural, un réseau d’organisations européennes et africaines. Vous pouvez aussi lire un résumé de l’article réalisé par le Centre d’études et de prospective du Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire de France.

Sur le podcast Connexions, je partage des expériences de jeunes professionnel.le.s, des entrepreneur.e.s, des Hommes et Femmes aux parcours inspirants. Abonnez-vous pour ne manquer aucune conversation du podcast !

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Entrepreneurs
Access Agriculture – Empowering youth for agribusiness in Benin

Cet article, en Anglais, est écrit par Savitri Mohapatra de Access Agriculture ; il évoque le travail de José Herbert Ahodode pour renforcer les compétences des jeunes entrepreneurs et producteurs agricoles du Bénin.

« The audacity of entrepreneurship : youth in action » (L’audace d’entreprendre : une jeunesse en action) – the title of his latest book – encapsulates the essence of Benin-based José Herbert Ahodode’s vision to promote youth entrepreneurship in agribusiness as a model to create sustainable rural employment and wealth in African countries and make the agri-food sector more productive.

In addition to being a writer, José is an agricultural socio-economist and Manager of Crystal Agro Business, which is a consulting, training, communication and agricultural advisory company in Benin. He is an alumnus of the African German Youth Initiative and the Friedrich Ebert Stiftung Foundation and a member of civil society organisations and think tanks involved in addressing the development challenges of the African continent.

For José, African youth must be empowered through opportunities to engage in agribusiness enterprises across the entire food value chain by adopting better practices using information and communications technology (ICT)-based media, such as videos.

“Agribusiness integrates all economic activities related to producing, processing and marketing quality farming products. In Benin, it is one of the sectors that offers real opportunities for young people, who want to embark on agricultural entrepreneurship,” José­ said.

He is, however, aware that one of the biggest obstacles is the negative image of agriculture among youth, which is seen as a labour-intensive and unprofitable sector, with lack of access to finance, limited access to information on food processing and value addition technologies and above all the lack of capacity in agroecological practices and rural entrepreneurship.

“That is why, the heart of our activities is training of producers, value chain actors and young entrepreneurs,” explained José. “We are working in synergy with partners in the field to promote learning through videos, such as those from Access Agriculture on processing, value addition and business skills.”

He is very keen to reach a large number of producers and entrepreneurs and make them aware of the thematic videos. “But given the challenges of our communities, as many do not have electricity, it would be necessary to have suitable projectors, such as the smart projector.” He is also investigating how the EcoAgtube (www.ecoagtube.org) video-sharing platform could be useful to young agricultural entrepreneurs.

Based on his expertise, rich experience and commitment to developing the capacities of youth in agroecology and entrepreneurship, José was selected in 2019 as an ambassador for Access Agriculture (www.accessagriculture.org), a non-profit global service provider that supports farmer learning in the Global South through quality videos in international and local languages.

“I am certainly hopeful that thanks to proper training and an enabling environment, exciting opportunities will open up for our young entrepreneurs to build robust and thriving agribusinesses so that African countries can reduce their heavy reliance on food imports,” José said.

This article is first published on Access Agriculture in English. You can also read the french version here.

L’audace d’Entreprendre – Contribution de Eulodie Hodonou

José Herbert Ahodode

L’ouvrage  » L’Audace d’Entreprendre : Une jeunesse en Action  » mène des réflexions sur les défis de l’entrepreneuriat dans le contexte africain et propose des approches réalistes pour y faire face. On y découvre également le parcours d’entrepreneurs de divers domaines – ce sont des exemples concrets et inspirants pour les jeunes. L’ouvrage est préfacé par Ibrahima Théo Lam, et Marcellin Gandonou est intervenu pour l’avant-propos.

Les entrepreneurs ayant contribué à cet ouvrage sont : Epiphane Senou, Adjaratou Lawani, Sessi Hounkanrin, Odile Gnonwin, Eulodie Hodonou, Caludia Togbe, Natacha Agbahoungba, Paula Gnancadja, Moustakimou Sadji, Riva Bonkoungou et Ada Bocoum.

L’Auteur, par ce canal, les remercie à nouveau pour le temps et les sacrifices.

A travers cette tribune, nous partageons avec vous la contribution de Eulodie Hodonou (@EulodieH). Cliquez pour tweeter

« L’audace d’entreprendre » est un projet d’écriture auquel je n’ai pas hésité à contribuer car je suis toujours partie prenante de pareilles initiatives qui encouragent l’apprentissage, l’éducation des jeunes par le vécu et l’expérience des autres dans des domaines divers. Je suis Eulodie HODONOU, spécialiste des sciences et techniques agronomiques, option : production végétale. Je suis vice-présidente d’une Organisation Non Gouvernementale dénommée  Women Agricutural Promotion (ONG WAP) qui œuvre pour la promotion et le développement des activités agricoles génératrices de revenus pour les jeunes et les femmes en milieu rural.

Je suis également directrice de GLESSI, une entreprise qui a pour but de faire la lumière sur les activités et les innovations des femmes des milieux ruraux de l’espace UEMOA afin qu’elles puissent se faire connaitre et bénéficier des opportunités au même titre que les entrepreneurs agricoles des grandes villes grâce au magazine Gléssi Mag (un bimestriel dédié à la femme agricole et l’agrobusiness en Afrique). Aussi faut-il noter que GLESSI accompagne également les entreprises et les ONG intervenant dans le domaine agricole et agrobusiness à travers la communication digitale (avec le service Gléssi Digital+) afin de booster leurs produits et services.

Par ailleurs, en 2018, j’ai été lauréate du concours « Meilleure Startup du Bénin » et doublement distinguée par l’Organe Consultatif de la Jeunesse (OCJ) pour mon leadership à la tête de mon organisation et mon travail pour la promotion des jeunes et des femmes.

Finaliste du concours de présentation de plan d’affaire, Get in the ring Cotonou 2019, j’ai été distinguée « Meilleure Entrepreneure Femme » en juillet 2019 par BéniBiz. En février 2020, j’ai été lauréate de la deuxième édition du concours international Femmes Noires Inspirantes organisé dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs en Afrique par Africa Mondo. En Novembre 2020, j’ai été nominé, par la Fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung, parmi les jeunes leaders du Bénin pour un programme unique de reconnaissance et de formation en leadership.  

En plus de mon engagement aux côtés des femmes rurales, je travaille pour la défense des droits des enfants en tant que Coordonnatrice Ouémé de l’Association Nationale des Conseils d’Enfants  du Bénin (ANACEB).

Dans la logique de ce qui m’a inspiré à devenir entrepreneure, il faut remarquer que la plupart des nourritures consommées est produite dans les zones rurales par les femmes. Ces dernières contribuent à plus de 37% de l’économie agricole mais malheureusement, ne perçoivent que 5% des aides techniques et financières. En matière d’innovation agricole et agroalimentaire, les femmes ne sont pas reconnues. Elles n’ont pas accès aux ressources de base, ni à la technologie, ni à l’information. Peu d’entre elles décident de saisir des opportunités, de participer à des formations et des conférences à cause du manque de leadership.

Pour offrir plus de chance à ces femmes, leur permettre d’avoir accès aux opportunités, de faire d’elles des leaders du monde agricole au Bénin et en Afrique, il fallait penser à trouver des solutions aux différents problèmes rencontrées par les femmes agricoles  rurales. C’est ainsi que j’ai cofondé WAP en 2014, pour offrir des appuis techniques aux femmes agricoles des zones rurales en mettant notre savoir-faire à leur service. Ces appuis techniques consistent en des renforcements de capacités, des formations sur les normes et qualité d’hygiène, sur le leadership féminin, les nouvelles techniques de production agricoles, de transformation et de stockage, en agriculture biologique ; en HACCP ; en montage de projets et création de valeurs. Avec le temps, nous avons voulu offrir une visibilité aux femmes rurales à travers le monde. C’est ainsi qu’est né le magazine GLESSI dans l’optique d’offrir plus de chances et visibilité aux femmes rurales et faire lumière sur leurs prouesses.

Mon idée d’entreprise, pour le résumer, consiste donc à valoriser la femme rurale et de lui permettre de bénéficier des opportunités au même titre que les entrepreneurs agricoles, de faire connaitre leurs produits et de les faire connaitre au monde.

D’après nos enquêtes, il existe des magazines dédiés à la femme de façon générale (mode, santé, affaires, leadership…), des magazines dédiés à l’agriculture, mais nulle part au Bénin et en Afrique, il n’existe aucun magazine dédié à la femme agricole. De même, en ce qui concerne les appuis aux femmes dans le domaine agricole, il n’existe pas de structure capable d’appuyer les femmes rurales au Bénin en dehors des groupements d’intérêts économiques et des coopératives européennes. C’est ainsi que nous avons décidé d’accompagner ces femmes mais également les jeunes entrepreneurs agricoles sur fonds propres en leur donnant des formations qui cadrent avec leur réel besoin.

L’écosystème entrepreneurial béninois est un monde en pleine émergence. Dans les dynamiques actuelles, beaucoup d’efforts restent à fournir pour relever les défis que rencontrent les jeunes entrepreneurs. Il faut noter que dans l’accomplissement de nos activités, le plus grand problème que nous avons est le manque de financement. C’est vrai que nous faisons tout sur fond propre mais nous voudrions faire plus aux jeunes et femmes entrepreneurs agricoles des zones rurales en leur donnant accès aux ressources de base, à la technologie et à la recherche. Dans l’espoir qu’on aura accès à des financements d’ici là, nous travaillons avec le peu de moyen que nous avons.

Comme dit l’écosystème entrepreneurial est en pleine construction au Bénin. Les dispositifs entrepreneuriaux mis en place par l’Etat comme le FNPEEJ, l’ANAPEJ sont des initiatives que je félicite, car ils font leur possible pour faciliter l’accès au financement. Elles permettent aux jeunes de se faire former et de créer leurs entreprises tout en bénéficiant d’un appui technique et financier. Grace à ces initiatives, le secteur de l’emploi (salarial et indépendant) offre de nombreuses opportunités aux jeunes. Mais tant qu’il reste à faire, beaucoup de dynamiques restent à construire notamment en rendant plus efficaces et en renforçant les interventions des différentes structures existantes pour sortir la masse importante de jeunes vivant encore dans l’ombre du chômage, sans perspectives aucunes.

En parlant du défi financier, il faut dire que ce n’est pas uniquement l’argent qui crée une entreprise. Je pense qu’on n’a pas besoin de gros moyens avant de créer une entreprise ; le plus important pour entreprendre, c’est d’abord l’idée d’entreprise innovante et l’union avec des personnes qui croient au projet et qui partagent la même vision d’entreprise. On aura beau investi dans un projet mais sans une ressource humaine compétente, capable de contribuer à l’atteinte des objectifs, c’est un échec garanti ; le plus important, c’est donc le capital humain.

L’entreprenariat des jeunes, au Bénin, est confronté à beaucoup de difficultés. Il s’agit, entre autres : de l’hésitation des jeunes à s’engager pour leur propre compte faute d’expérience ; du problème d’accès au crédit à cause de la frilosité des banques et de la mauvaise qualité des plans d’affaires présentés par les jeunes et soumis au financement. Un réel travail de renforcement de capacités devra se faire à ce niveau.

L’entrepreneuriat est comme une nouvelle mode au Bénin et les jeunes qui y aspirent, en majorité, n’attendent plus le soutien de l’Etat avant de commencer. Ils créent des entreprises avec un état d’esprit bien particulier. Leur principal objectif : résoudre les problèmes auxquels sont confrontés leur communauté et améliorer leur qualité de vie par la création d’entreprises responsables et économiquement viables. Mais ces entreprises émergentes, pour la plupart, ont de faible taux de réussite si elles n’arrivent pas à avoir, à un moment du processus, les appuis technique et financier nécessaires.

En admettant que je sois à un poste de responsabilité qui me met au cœur des enjeux entrepreneuriaux dans mon pays, pour réussir ma mission, je favoriserai le développement inclusif des jeunes et femmes entrepreneurs agricoles en les accompagnant vers l’accès au financement, aux ressources de base, à la technologie et à la recherche. Car je suis convaincue que le développement de ces deux maillons favorisera la croissance économique de mon pays.

Aux jeunes qui liront cet écrit, je voudrais dire que la création d’une entreprise peut s’apparenter à un parcours d’obstacles. En tant que jeune entrepreneur, vous devrez innover afin d’avoir un impact économique. Une forte motivation et une grande confiance devront vous caractériser afin d’avoir les ressorts nécessaires pour vaincre toutes les tracasseries qui ne manqueront de surgir, souvent là où vous ne les attendez pas. Une motivation à toutes épreuves est donc nécessaire !

Pour finir cette tribune, je voudrais, une fois encore, remercier José Herbert AHODODE de m’avoir invité dans cet ouvrage pour apporter ma contribution. L’entrepreneuriat n’est jamais un long fleuve tranquille. C’est une course à la crédibilité et à la légitimité. Et une fois ces deux piliers bien enracinés, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Il faut continuer à viser l’amélioration, à entretenir une image de marque durement mise en place. Soyez prêts à faire des choix risqués mais potentiellement gagnants. Bon courage aux futurs entrepreneurs…

Eulodie HODONOU, Entrepreneure, Directrice de Publications du Magazine GLESSI.

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Dans tous les cas de figure, nous avons pensé à vous ! Après la lecture, tous les contributeurs souhaitent avoir vos avis. Quelles réflexions et idées vous inspire la lecture de cet ouvrage ? Dites-le nous en commentaires.

 

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