Journées de l’Entreprise au Conseil National du Patronat du Mali (CNPM)

Siège du CNPM, ACI 2000, Hamdalaye (Bamako)

 

José Herbert AHODODE intervenait pour une communication au Conseil National du Patronat Malien dans le cadre de la deuxième édition des Journées de l’Entreprise en Avril 2018.

L’édition 2019 de cette activité a porté sur le thème :  « Corridors de développement » et « Zones économiques spéciales » – «  Bénéfices pour l’entreprise malienne et contribution à la Paix ? à quelles conditions ? » (Investissements, financements, marchés, emplois…).

Objectif de la 3ème édition : consolider et pérenniser l’événement de «  la journée de l’entreprise », initiée avec succès en 2017 et organisée conjointement cette année par le Conseil National du Patronat Malien (CNPM) et la Cellule gouvernementale d’appui au secteur privé (STP/CSSP).

Actions envisagées pour 2019 :

  • Assurer une continuité et un approfondissement de l’édition 2018 en actualisant les thèmes tout en renforçant le dialogue et la concertation entre les acteurs du secteur privé, les représentants des politiques publiques et les jeunes.
  • Renforcer la dimension sous régionale en positionnant le Mali dans les dernières avancées sur l’intégration régionale (politique des corridors Nouakchott- Bamako- Ouagadougou, triangle de Sikasso) et en consolidant les liens avec les principaux acteurs (CEDEAO, BAD, BOAD, UE…) et partenaires extérieurs (patronats maliens, burkinabais et ivoiriens)
  • Faire participer davantage les principaux  PTF en vue d’unifier les approches et de créer une synergie globale autour du concept : Pour un rôle accru du secteur privé dans la Paix en Afrique.
  • Convier quelques groupes et sociétés étrangères pour leur permettre une meilleure connaissance des opportunités ouvertes par ces corridors et pour rencontrer des acteurs locaux, susceptibles de déclencher des co-investissements et des partenariats, sous l’égide du CNPM.
  • Assurer au plan régional et international une bonne promotion des potentialités du Mali et de son secteur privé en les mettant  au cœur de ces nouveaux projets.  Communiquer sur la dynamique du patronat malien et d’un partenariat public privé exemplaire dans le pays.

Il faut rappeller qu’en 2018, le thème général de la deuxième édition était : Comment renforcer la compétitivité des entreprises face aux tentatives d’adhésion à la CEDEAO des pays du Maghreb ?

Plusieurs constats fondent le soubassement aux réflexions :

1- Le marché mondial va doubler dans les 10 prochaines années
2- Aujourd’hui pour pratiquement 50% de sa consommation, l’Afrique est nourrie par le reste du monde.

Ce sujet de l’agro-industrie correspond donc à un enjeu fondamental pour l’Afrique en général.
Commentaire : Un potentiel énorme existe à condition de bien structurer le secteur en renforçant le dialogue constructif entre tous les intervenants de ce marché :

– le secteur privé et les paysans, les véritables créateurs de richesse,

– l’Etat qui joue à travers un rôle fondamental dans la structuration de ce marché mondialisé, s’agissant d’infrastructures, de recherche et développement, de formation, de fiscalité, d’accords commerciaux…

– les organismes de financement pour des investissements longs par nature,

– Les structures régionales intervenants dans la coordination des politiques publiques et les partenaires au développement et bailleurs de fonds internationaux.

– La jeunesse a la recherche d’horizons économiques crédibles.

« Bref sur l’intervention de José Herbert AHODODE à Bamako, Avril 2018 »

Dans cette tribune, José Herbert AHODODE a voulu partager l’extrait de sa note de communication à l’occasion de la deuxième édition de cette importante activité.

Panel 3 : Stratégies et réponses des acteurs face aux nouveaux enjeux

Thème principal : Promouvoir l’entrepreneuriat dans l’agrobusiness (dans sa diversité, en incluant la Jeunesse) comme nouveau modèle de structuration de l’économie et de lutte contre la pauvreté.

1. Jeunesse et Intégration Régionale en Afrique

Face aux enjeux de développement du continent, sur tous les plans, l’intégration s’impose comme un impératif à concrétiser. Beaucoup de blocs sous régionaux existent mais il faudra se positionner sur les CER prévues par l’UA pour dynamiser les processus d’intégration.

La pauvreté ambiante qui s’accroit, le manque d’emploi, la précarité des jeunes les positionnent dans un repli contre l’Etat et ses institutions. Cela frise la colère des plus jeunes surtout au regard de la mauvaise gestion des institutions par les gouvernants (corruption).

La délinquance s’accroit, les raccourcis économiques se créent et l’école perd sa valeur et ses fondements car elle n’assure plus le pain quotidien. La perte de crédibilité renforce l’exaspération de la jeunesse. Soubassement aux crises sociales, tensions allant jusqu’à la radicalisation (terrorisme), guerres et ses conséquences. Il faudra proposer de nouvelles approches « plus réalistes » pour mettre en confiance la Jeunesse du continent.

Des approches objectives : la solution passe par la régionalisation : Il faut dynamiser l’entreprise africaine, mettre la jeunesse au cœur de l’emploi, créer le cadre macro-économique et éduquer la jeunesse aux défis de l’intégration (formations).

L’Afrique (sa démographie) constitue le marché le plus important au Monde en termes de besoins à satisfaire, de richesses potentielles (sol et sous-sol), des gains de productivité. Il faudra construire une stratégie régionale évolutive en lien avec les dynamiques en cours.

Privilégier les secteurs et les investissements qui favorisent l’intégration, pas uniquement les grands projets prioritaires (comme l’interconnexion électrique) mais aussi des plus modestes (comme les échanges au niveau des étudiants par exemple).

2. Créer des opportunités dans l’Agrobusiness pour la Jeunesse 

Face au problème du chômage de la Jeunesse, l’Agriculture reste le premier secteur pourvoyeur d’emploi. Des opportunités existent mais elles ne sont pas reliées. Au lieu de s’arrêter à la production (qui déjà est faible), il faut beaucoup plus aller vers la transformation des produits agricoles, l’industrialisation pour créer les chaines de valeur. Les entreprises devront avoir des ambitions régionales : produire, transformer pour le marché national et régional. Le développement se fera si nous échangeons les produits et cela contribuera fortement à booster les capitaux au niveau des marchés boursiers. Offrir des opportunités d’affaires, d’apprentissages et d’informations, aux jeunes, entrepreneurs dans l’agrobusiness afin de leur permettre de participer activement à la croissance de leur potentiel et faire de l’agrobusiness, un pilier de développement.

Des jeunes s’investissent sur le continent dans le secteur de l’agrobusiness (transformation de plusieurs produits agro-alimentaires) ; mais ils font face aux problèmes de la chaine de distribution très fracturée ; la logistique et les emballages restent des défis pour élever la qualité des produits proposés ; d’où l’évidence des besoins de formation et du financement.

Des modèles de réussite dans l’Agrobusiness existent (Songhaï ; système intégré) : les jeunes doivent faire renforcer leur capacité pour mieux exceller et proposer de meilleurs produits.

Beaucoup de programmes étatiques existent pour accompagner les jeunes dans l’agrobusiness mais ils ne sont pas fédérés. Les interventions de s ONG et autres Partenaires devront être davantage coordonnées pour un même objectif : Booster les agripreneurs.

Un Modèle d’Incubateur d’Entreprises (double objectif : économique et social) : Le programme consiste à faire participer les jeunes béninois à la création et à la gestion de modèles d’entreprises sociales orientées vers la satisfaction des réels besoins économiques des populations et dont une partie des revenus sera consacrée à résoudre les problèmes sociaux de la communauté. Ainsi, à la faveur d’activités de renforcement des compétences, de recherches sur l’innovation et le processus entrepreneurial, les stratégies de développement et de gestion efficace de la jeune entreprise, le développement social, les métiers du social et du socioculturel, les groupes sociaux… Ces jeunes sélectionnés par région et par compétence, seront à même de faire progresser des entreprises en efficacité et rendement. Ces entreprises auront pour vecteur la mise en œuvre d’activités économiques porteuses d’espoir et à fortes potentialités pour le Bénin et l’Afrique. Elles doivent tenir compte de la trilogie : production – transformation – services. Une partie des bénéfices nets réalisés (40 %) seront utilisés pour contribuer au bien-être des populations à travers des actions de développement social.

José Herbert AHODODE est ingénieur Agronome socio-économiste.

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