Bénin : Coûts de transaction dans les modes de commercialisation de l’anacarde
Cet article est issu d’une recherche scientifique sur les modes de commercialisation de l’anacarde au nord-ouest du Bénin. Du fait de son rôle dans l’obtention de revenus pour les paysans et de devises pour le pays, l’anacarde est une culture d’un fort intérêt économique et stratégique au Bénin. Sa commercialisation est cependant soumise à de nombreuses contraintes, dont les coûts de transaction qui font l’objet de la présente étude.
Au Bénin, dans le cas de la mise en marché de l’anacarde, la deuxième culture de rente après le coton et qui est également importante dans d’autres pays de la sous-région, la coordination des échanges se fait à travers deux principaux modes de commercialisation, la vente individuelle et la vente groupée. L’arrangement contractuel individuel revêt plusieurs aspects à cause de la multitude d’intermédiaires qui animent le circuit de vente, créant ainsi des arrangements contractuels emboîtés. L’asymétrie d’information relative au prix et aux conditions du marché est si forte qu’il n’est pas aisé pour les producteurs de faire ex ante le meilleur choix de partenaires contractants (sélection adverse).
Profitant de leur avance informationnelle, les intermédiaires introduisent des contrats leur permettant de développer ex post des comportements opportunistes (aléa moral) et de tirer une rente comportementale. Face à ces situations, la vente groupée a été initiée pour faciliter la mise en marché des noix par les producteurs. Mais si la théorie des coûts de transaction enseigne qu’à chaque mode de gouvernance correspond un niveau de coûts de transaction donné, aucune étude n’a été jusqu’ici menée au Bénin pour déterminer effectivement la nature et le niveau des coûts de transaction dans les deux principaux modes de mise en marché de l’anacarde.
L’une des rares études existantes porte certes sur l’analyse des coûts de transaction dans la commercialisation des noix de cajou en général dans la zone d’étude, mais n’aborde pas spécifiquement le cas des différents arrangements institutionnels qui pourtant caractérisent le système complexe de vente de ces noix au Bénin.
La présente étude se veut une application concrète, complémentaire, du concept des coûts de transaction dans la commercialisation des noix d'anacarde au Bénin. Share on XEn se basant sur un échantillon aléatoire de 122 producteurs choisis au nord-ouest du Bénin et en utilisant l’approche des coûts d’opportunité, l’efficacité transactionnelle des deux modes de commercialisation (individuelle et groupée) a été analysée.
Il ressort des résultats que les producteurs supportent des coûts de transaction de 93 F CFA/kg dans le mode de vente individuelle contre seulement 43 F CFA/kg dans la vente groupée (1 € = 656 F CFA). Dans les deux modes, la composante majeure est constituée par les coûts de transaction ex ante (98 %) contre seulement 2 % pour les coûts ex post.
Si les résultats montrent que la vente groupée a un avantage comparatif en termes de réduction des coûts de transaction, ce mode peine cependant à se développer et le mode individuel reste toujours dominant (62 %). Ce résultat ne corrobore pas l’idée généralement admise de préférence des acteurs pour le mode de coordination minimisant les coûts de transaction dans un processus d’échange. Il suggère la nécessité d’approfondir l’analyse de l’efficacité transactionnelle, en incluant l’analyse de la perception des producteurs sur le fonctionnement de chaque mode de commercialisation et sur l’importance des coûts de transaction liés à chacun.
Pour en savoir plus sur l’étude, la méthodologie complète et les différents résultats obtenus après analyse des données, lisez l’article complet sur ce lien ou téléchargez le fichier au besoin.
Cet article a été également cité dans la rubrique des ressources du site Inter-Réseaux et Développement rural, un réseau d’organisations européennes et africaines. Vous pouvez aussi lire un résumé de l’article réalisé par le Centre d’études et de prospective du Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire de France.
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Très joli article ; Félicitations.
La recherche sur les modèles de tarification (Pricing) de nos produits doit être encouragée.
Sans bonnes transactions, il n’y a pas de gains ; sans gains, il n’y a ni produits ni service, donc économie faible.
Les modèles de tarification et de cout analytiques en régulation des services doivent faire l’objet de plus d’intérêt des scientifiques en Afrique…